75.
Anastasia.
Le bonheur on s'en rend compte quand il s'en va,quand il claque la porte on sait qu'il était là.
Je gigotai un peu sur mon siège.La voiture était baignée dans une ambiance beaucoup trop calme.La route était déserte et nous étions presque la seule voiture à rouler.Le visage de Vinchenso était faussement calme,ses mains figées sur le volant recouvert de cuir noir le trahissait.
Je voulus rompre le silence mais ma gorge était sèche.
La salive ne venait plus dans ma bouche,le mensonge y prenait trop de place.
Je frissonnai,j'aurais sûrement dû mettre autre chose que cette jupe.Je regrettai de l'avoir mise.
L'espace d'un instant j'eu l'impression que la vérité avait remplacée ses motifs fleuris.
Je détournai le regard.
Vinchenso se gara quelques minutes plus tard,juste après qu'il se soit engouffré dans une longue allée pavée et bordée d'arbres immenses.
La priorité était plongée dans le noir et seuls quelques éclairages artificiels illuminaient l'énorme maison.
D'art moderne et faites de grands espaces,elle était comme les maisons dans ces magazines de décoration.
- Ne parle à personne Anastasia.
Vinchenso passa son bras sur ma taille et me colla à lui.
Je savourai le frottement de son avant-bras contre le tissu de mon vêtement.
Je sortis de ma torpeur quand il frappa à la porte.
Le coup retentit et résonna en écho avec les talons qui claquèrent sur le sol pour venir nous ouvrir.
Sérafina,sourire aux lèvres,apparu devant nous, oppressante par sa fausse bonne humeur.
- Vinchenso entre tout le monde est déjà là !
Ses yeux s'accrochèrent aux miens.
- Toi aussi tu peux rentrer,une moue boudeuse s'étala sur son visage.
- Évidemment bouffonne,je grognai et la poussai d'une épaule pour entrer.
Je fis quelques pas à l'intérieur de la maison aux lumières tamisées.Une musique sourde étouffait les lieux déjà embrumés par une fumée épaisse et des odeurs de joints.
Je me dirigeai à l'instinct vers la pièce principale.
La puanteur des drogues me faisait déjà tourner la tête et je ne remarquai pas tout de suite l'homme assis en prince dans un fauteuil assez bas.Pourtant lui m'avait vu.
Je voyais son regard sans voir le reste de son visage.
Mal à l'aise,je m'appuyai sur un pied puis sur l'autre en prenant grand soin de ne fixer personne.
Du coin de l'œil,alors que je fixais un mur vide,je vis l'homme se lever.
Sa chemise rouge se froissa sous ses gestes et tel un roi il s'apprêtait à se planter devant moi.
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