69.

Anastasia.

Gardez ceux qui vous ont entendu quand vous n'avez jamais dit un mot.

Mon dos heurta violemment une surface dure et impitoyable.
Je serrai les dents pour retenir une nuée d'insultes.
Le visage de Vinchenso,déformé par la haine,était planté à quelques centimètres du mien.
Il aurait dû me faire peur,et peut-être étais-je folle de penser qu'il ne me ferait rien.

- Vinchenso,je murmurai.

Ses mains s'enfoncèrent un peu plus dans mes épaules avant qu'il ne me crie dessus.

- Tu sais pas te la fermer sale pute ? Putain de merde j'aurais dû savoir que t'étais un nid à problèmes.

Je déglutis difficilement.
J'avais beau savoir que cette colère ne m'était pas destinée,j'avais lu dans un livre de psychologie que les mots dit sous le coup de la colère étaient justement bien plus vrais que ce qu'on pouvait penser.

- Si tu ne te calmes pas je vais
- Tu vas faire quoi bouffonne ? Me quitter ? Comme si ça pouvait une seule seconde me faire quelque chose.

Sans réellement me contrôler,j'abattis avec force mon genoux dans ses parties intimes.Il grogna en se tordant de douleur,me laissant l'opportunité de m'échapper de son emprise.
Comme en transe,il se jeta littéralement sur moi mais je me décalai juste avant.
Il s'arrêta net avant de se vautrer sur le sol.

- Anastasia je jure sur ma tête que je vais te défoncer, il grogna furieux.
- Faudrait déjà que t'y arrives,t'es un imbécile si tu penses que je vais être ton punching-ball.

Il était là,planté devant moi, ses yeux noirs me fusillaient. On se regardait en chiens de faïence et l'absurdité de la situation me frappa de plein fouet.
J'aimais Vinchenso,je n'allais pas me battre avec lui.

- Viens,je lui fis signe de la main.

Il s'approcha de moi,comme une invitation à se battre et quand il fut assez prêt,je ne lui décocha ni un uppercut ni une gifle.Je le pris simplement dans mes bras.
D'abord rigide,il se laissa aller à mon étreinte.Il enroula ses bras autour de ma taille et me plaqua fortement contre lui.

- Je suis désolé Anastasia.

Sa voix était brisée,mal assurée,et mon cœur se brisa en écho avec le sien.
Ce qui le blessait me détruisait.
Sa tempête était ma tornade.

- Ne m'abandonne pas s'il te plaît.

Je le collai encore plus contre moi alors même que je pensais cela impossible.
Je passai une de mes mains sous son t-shirt et frotta doucement la peau nue de son dos.
Il nicha son nez dans mon cou et je déplaçai ma main de son dos à ses cheveux.
Je perdis mes doigts dedans avant de les agrippai dans un paradoxe de douceur et de force.

- Je t'aime tellement.

Il retira sa tête de mon cou avant de la planter devant la mienne.Je posai une main sur sa joue.

- Tu veux qu'on en parle ?

Il garda le silence.
Ce n'était ni une approbation ni un refus et je pris son absence de réaction comme une victoire.
Avant de continuer,j'hésitai longuement sur les mots à employer et une fois sûre,je me lançai.

- Ils t'ont menti.Ils auraient dû te le dire.Mais tu es toujours Vinchenso Ivanovich.
- Elle me regardait dans les yeux sans jamais avoir du remord.
- Parce que,quand elle te regarde dans les yeux,elle n'y voit que son fils.

Il se tait et semblait réfléchir.

- Peut importe le sang.

Il se recula rapidement de moi,comme on se reculait d'une casserole qui venait de nous brûler.Il pivota sur lui même,passa ses mains dans ses cheveux.
Je vis ses épaules marquer son t-shirt de leurs os.
Il souffla un grand coup et je m'avançai vers lui.Je collai mes hanches contre ses fesses et passai une main sur son torse et une sur son ventre.

- Tu devrais aller les voir.

Il posa une de ses mains sur celle que je logeai en dessous de son nombril.

- Je ne sais pas comment je faisais avant de te connaître.

Je souris dans son dos,mon visage collé à sa peau.

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