68.

Vinchenso.

Parfois ton cœur pleure tandis que tes yeux sont secs et je pense que c'est ça le pire.

Ma tête faisait un bruit d'enfer,exactement comme le bourdonnement d'une centaine d'abeilles en furie.
La pièce tanguait vaguement,un peu à la manière d'un bateau à quai.
Et puis il y avait aussi ce goût désagréable qui avait pris possession de ma gorge. Un mélange de sang et de bile.
Mes yeux étaient secs comme le désert pourtant j'avais envie de pleurer un océan de larmes.
Je levai la tête vers Anastasia sans réellement la voir,elle paraissait floue comme si un myope avait retiré ses lunettes.
Elle murmura quelque chose mais je ne compris pas les sons qu'elle produisait.
Elle voulu me toucher mais je reculai,je me détournai d'elle avant de me précipiter dans la salle à manger.

- Vinchenso tu es en retard.Mon père,si ça l'était encore,grogna dans ses dents.

Je regardai son visage,le sien,celui de ma mère,celui de Vladimir.Et là où je voyais encore hier une famille je ne voyais à présent qu'un énorme mensonge.
Ils me regardèrent tous comme si j'étais fou,et ils avaient peut-être raison,mais au moins je n'étais pas un menteur.
Mes plus lointain souvenirs, ils s'étaient passés ici,dans cette cuisine,dans ce jardin,...
Ma mère me regardait depuis toujours dans les yeux sans jamais n'avoir plus su soutenir mon regard. Ce mensonge ne pesait pas autant sur eux que sur moi.

- Je le sais.

Je prononçai la phrase essoufflé,comme si la vérité m'avait coupé la respiration.

- Qu'est-ce que tu sais Vinchenso ? Mon frère se leva de sa chaise.

Je tendis droit devant moi le certificat.Ma mère fronça les yeux et quand elle comprit les écarquilla.

- Vinchenso,elle plaqua sa main tremblante contre sa bouche.
- Vinchenso,mon frère commença.

Vinchenso,ils ne savaient dire que ça.Ils n'avaient aucuns arguments valables pour me cacher quelque chose comme ça.
Rien ne pouvait panser la plaie laissée par un mensonge.

- Tu le savais ? Je demandai à Vladimir avec un espoir.

Il ne répondit pas.Il n'avait pas besoin.Son silence était plus éloquent qu'aucune de ses réponses.
Il le savait.
Ils le savaient.

- Voilà pourquoi j'ai jamais fait parti de cette putain de famille,je hurlai fou de rage.
- Tu dis des conneries.

Vladimir essaya de s'approcher doucement,comme si j'avais été un animal sauvage mais blessé,tandis qu'à côté ma mère,si ça l'était encore, n'arrivait plus à retenir ses larmes.

- Vinchenso je te jure que je peux tout t'expliquer,elle m'implora suppliante.

Elle me faisait de la peine réellement,mais la rage était plus forte.Elle aurait peut-être réussie à me briser le coeur s'il était resté intact jusque là.
Je détournai les yeux de ce pitoyable tableau familiale avant de faire demi tour.Je regagnai ma chambre.
Mon regard était trouble,tel une vitre embuée,mais mon esprit était clair.J'ouvris la premier valise et jetai à la hâte les premiers vêtements qui se reposaient sur une étagère.Ils tombèrent sans allure dans la valise.
La suivante se remplit des vêtements d'Anastasia alors même que la mienne b'était pas achevée.

- Vinchenso.

C'était sa voix à elle.

- Vinchenso arrête toi.

Son ton était doux,je n'avais même rien à lui reprocher,pourtant si elle prononçait encore un seul mot je ne répondrais plus de rien.
La rage dans ma gorge n'avait ni foi ni loi et ne demandait qu'une victime.

- Vinchenso,elle posa sa main sur mon épaule.

Les veines en feux,je me retournai vers elle avant de la plaquer violemment contre le mur le plus proche.

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