4.
Anastasia.
Arrêtons d'être des copies qu'on forme.
En réalité,cacher un corps était plus facile que ce qu'on pouvait penser.Il ne fallait pas vouloir le dissimuler,il fallait le maquiller.
Pas littéralement évidemment.
Il avait trois grandes étapes.
Trois choses fondamentales, que tout bon criminel savait appliquer.
Numéro un,trouver un endroit.
Je coupai le moteur juste au coin d'une rue peu fréquentée à cette heure.
Pourtant ce n'était pas là que j'allais.C'était juste un passage,parce que c'était le seul chemin qui ne comportait pas de vidéos surveillances.
C'était la première chose qu'ils iraient inspecter,je le savais.
Alors sur deux cent mètres,je tirai un cadavre,préalablement enroulé dans un plastique pour ne pas laisser de traces de sang,puis l'autre.
Deux,trouver une histoire. Pas une banale,quelque chose qui sort de l'ordinaire, parce que l'extraordinaire passait toujours mieux.
Je disposai le corps des deux hommes presque face à face,comme s'ils s'étaient entre tués.
Pourtant,je ne m'arrêtais pas là.
Loin d'être stupide ou inexpérimentée,je calculai mentalement à quelle distance les corps devaient se trouver pour que l'un puisse blesser à mort l'autre.Je dû également imaginer comment ils pourraient tomber et dans quelles positions leurs cadavres reposeraient. Quand j'eu disposé le corps du plus grand à un mètre vingt,une jambe en dessous de l'autre,face au deuxième corps tombé sur son dos,je pus enfin souffler.
Trois,effacer les traces.
Avec minutie,je vérifiai ensuite si je n'avais pas laissé de goutte de sang.
Même deux fois plutôt qu'une,parce que c'était vraiment ce genre de petit détail qui gâchait tout.
Souvent je m'étais demandé comment une si petite chose pouvait tout faire foirer.
C'était toujours comme ça dans la vie,il y avait un petit détail,un mot,un geste qui perturbait tout.J'avais appelé ça "la théorie de l'infiniment petit qui devient grand".En cherchant sur internet je n'avais rien trouvé alors que j'étais persuadé que ça valait de plus amples recherches.
Pourquoi était-ce toujours lorsque que tout devait être parfait qu'une seule chose bousculait l'équilibre si fragile ?
Je venais de rentre sa voiture à mon patron et je rentrais désormais chez moi à pied.Tandis que je me dirigeais vers mon petit duplex,la seule chose que je pouvais me payer vu mon maigre salaire,je n'arrêtais pas de faire des calculs.
Je calculais le nombre de pas que j'avais déjà fait,je calculais le nombre de voiture garées,le nombre de lampadaires,de tags.Tout ça pour ne pas calculer ce qui était vraiment important : le temps qu'il me restait avant d'être recherchée.
La police ne dirait rien,ici à Naples ce genre de règlement de compte était courant, mais la mafia était plus tenace.Elle traquerait ceux qui avaient osé s'attaquer à ses membres.
L'idiot qui n'avait pas eu assez de jugeote que pour tracer sa route.
Et l'idiot dans l'histoire c'était moi.
Tristesse infinie.
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