35.

Anastasia.

Il y a un moment où vous devez choisir entre tourner la page ou changer de livre.

Duper les gens c'était ma philosophie.
Vinchenso il pensait qu'il pouvait m'embrasser et repartir mais moi je n'étais pas ce genre de fille.
Je n'étais plus celle que j'avais été.
Trop de fois les garçons avaient joués avec moi.Et ainsi la victime devient le bourreau.

Je tournai la tête et mon regard croisa l'océan à travers une épaisse vitre.

- Nous arriverons à destination dans quatre heures et vingt minutes.

La voix monotone du pilote n'arriva pas à réveiller la parcelle de mon âme euthanasiée.
Je ne voulais pas courir,fuir et me cacher.J'avais fait ça toute ma vie j'étais lassée.
Et pourtant te voilà de nouveau en cavale !

J'aurais voulu dormir mais dès que je fermais mes yeux le visage de Vinchenso d'incrustait dans mon esprit.
Vinchenso je ne le connaissais pas et honnêtement je n'avais pas envie de le connaître. Pourtant,je ne pouvais malheureusement pas dissimuler que j'avais directement eu une forte attirance purement et simplement sexuelle envers lui.
J'essayai de me rassurer en me disant qu'aucune femme avec une libido en bon état ne serait pas attirée par Vinchenso.
Cela marcha un moment, juste assez longtemps que pour me permettre de m'assoupir à neuf mille mètre d'altitude,le seul endroit qui m'accordait un peu de répit.

Au début je crus a une hallucination puis,quand j'ouvris les yeux face à une hôtesse contorsionnée pour arrivée à mon siège je compris que quelqu'un était réellement en train de me secouer.

- Nous sommes arrivés à destination,tous les passagers ont l'ordre de descendre.

Encore un peu dans le chou,je me redressai.Je saisis mon maigre bagage à main et traversait tout l'avion de ma classe, l'économique,à la première pour enfin sortir de l'appareil.
Le climat frais se faisait déjà ressentir dans le tunnel et je regrettai l'Italie avec ses vingts degrés constant.

Les aéroports c'étaient un peu mes hôpitaux à moi.
Je détestais ça.Ça me rappelait trop de souvenirs.
Combien de fois déjà j'avais pris l'avion ? Trop certainement.
Au moins une chose était sûre c'est que j'avais vu du pays,constatais-je tristement.
Terrée,constamment en train de courir.C'était le seul souvenir que j'avais des aéroports.Comme un parfum familier,un peu flou,celui d'une vieille tante peut-être.
Puis papa n'avait plus voulu prendre l'avion.
Trop risqué.
Je pensais qu'il parlait des risques de l'avion,triste enfant.

Ma valise arriva sur le tapis roulant comme moi qui arrivait dans un nouveau pays.

En sortant de l'aéroport mon regard c'était attardé sur une pancarte joliment optimiste : "Le début d'une nouvelle vie".

Pour moi c'était plutôt une manière de fuir l'ancienne mais bon il y avait dans le monde des gens éternellement optimistes.
Peut-être trop débile que pour voir la vie telle qu'elle était ou alors trop intelligent que pour laisser cette dernière les détruire.

Bienvenue à Paris.

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