Anastasia.

Je suis là pour encaisser pour nous deux.

Mes cuisses me brûlaient,à l'endroit même où il avait touché ma peau.
Je sautai du lavabo et regardai mon reflet dans le miroir.
Sans maquillage mon visage était neutre,ni beau ni moche.
Ma bouche me paru plus rouge que d'habitude contrastant tristement avec la pâleur de mon visage.
Je descendis dans le séjour.
Sur le sol deux filles étaient aussi nues qu'endormies.
Je m'approchai de la première avant de la secouer.Elle minauda quelques mots faiblement avant de se lever.
Difficilement elle se leva avant de chercher au sol ses vêtements.
Sans un mot,elle monta les escaliers et je perdus des yeux sa silhouette.
Je pris la deuxième,la blonde qui s'était faite dénudée hier par Vinchenso,par les épaules avant de la secouer également,sans ménagement.
Ses épaules étaient glacées.

Elle ne se réveilla pas.
Elle ne se réveillera plus.

Un cri,peut-être le mien en fait.
Je relâchai la pression que j'exerçai sur son corps et il tomba lourdement sur le parquet.
Je me redressai.
Un cadavre,c'était juste un cadavre.J'avais tué des gens,j'avais vu leur corps tomber sur le sol dans un fracas.J'avais vu la balle d'un pistolet leur perforer la poitrine,trouer leurs vêtements et perforer la chaire.
Mais celle-là,elle me laissait sans voix.Tétanisée.

Qu'elle aille brûler en enfer.
J'avais dit ça hier avant de monter dans la chambre.
Je ne l'avais pas pensé clairement mais je sais que je me l'étais dit à moi-même.
Maintenant j'espérais que ce foutu destin ne m'ait pas pris au sérieux.

Vinchenso arriva derrière moi,son épaule frôla la mienne avant de s'agenouiller devant la prostituée.

Il s'assit au loin,loin de moi mais trop près d'elle,avant de tendre son bras vers la table basse.Il attrapa un joint et un briquet.
Tout en portant la cigarette à sa bouche,il leva les yeux vers moi.
Vinchenso alluma cette dernière avant de cracher sa première bouffée de fumée.
Ses yeux me brûlaient la peau.

- Tu n'as jamais vu de cadavre ? Il ricana.

Si.
Mais je ne dis rien.
Qu'est ce que je pouvais dire ?
Moi qui savais tout voilà trop longtemps que je ne savais plus.

- Si,murmurais-je si faiblement que je ne fus même pas sûre de réellement l'avoir dit.

Il tira encore une fois sur son joint.

- Habille toi,on sort.

Il se leva,jeta sa cigarette dans un cendrier perdu sur la table et en un instant il se planta devant moi.
Sa main puissante,la même qu'il avait glissé dans la culotte de cette fille sans doute,agrippa fermement mon menton.

- Arrête de penser.

Arrêter de penser.Je voulais bien mais c'était compliqué.

- Un cadavre ce n'est pas la mort.

Enfin pour nous non.
Pour elle oui.
Mais bon avais-je vraiment le droit de faire ma choquée alors que j'avais déjà tuer des gens.

Je clignai des yeux.
Vinchenso posa ses lèvres sur les miennes.
Et j'arrêtai de penser.