30.

Vinchenso.

Je me suis toujours dressé contre ceux qui veulent me dresser.

Quand j'ouvris la porte de mon appartement,cinq heures après être parti,je trouvai Anastasia exactement comme je l'avais laissée.
Assise sur le coin de mon fauteuil le regard dans le vide.
Il devait y avoir de lourdes choses inscrites dans sa mémoire pour qu'elle puisse rester assise en silence pendant des lustres.
J'avais appris moi-même que le silence était l'art de ceux qui avait trop parlé.

- Tu as mangé ?

Elle sursauta légalement avant de se retourner vers moi.

- Non,je ne savais pas si je pouvais.
- Tu penses que je souhaite te faire mourir de faim ?

Je m'approchai de quelques pas sans rompre le contact que j'avais lié avec ses yeux.
Perdant tous mes moyens face à son silence je m'énervai pour cacher mon trouble.
L'absence de bruit me stressait.Quand personne ne parlait j'étais obligé de faire face à moi-même,à mes démons et aux choses que je préférais oublier.

- Réponds ! Criais-je.

Elle se redressa et s'avança vers moi.

- Tu cries sur qui là ?

Sa voix avait changée.
C'était de nouveau la fille qui rugissait plus que le lion.

- Penses pas que je vais me taire parce que tu m'as sortie de cette cellule moisie. Je préfère crever la bouche ouverte plutôt que me laisser faire.

Je passai une main dans mes cheveux et me détendis aussitôt.
Amusé par le paradoxe entre la taille de cette fille et son caractère,je ne pus retenir un sourire.

- Je n'en espérais pas moins de toi.

Elle me regarda sans sembler comprendre quelque chose.

- J'ai lu quelque part qu'il y a avait un traitement qui pouvait atténuer le dédoublement de personnalité,tu devrais essayer.

Je changeai de sujet sachant d'avance que celui-là ne nous mènerais nul part.

- Que veux-tu manger ?

D'abord choquée que je puisses lui demander son avis,elle répondit ensuite de nouveau sûre d'elle en apparence :

- Il doit bien y avoir de quoi cuisiner ici.

Cuisiner.
Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas servi de ma cuisine américaine.
Ma vie savait être résumée en une poignée de mot : fast-food,drogue,sexe et meurtre mais cuisiner n'en faisait pas parti.

Elle trémoussa son petit corps jusqu'à me passer devant sans même me jeter un regard,faisant presque valser ses cheveux dans mon visage.
Je tournai la tête et mon regard dévia immédiatement sur son postérieur.

Putain qu'est ce que cette fille est bonne.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top