20.

Vinchenso.

Vous êtes violent mais pas méchant.Vous êtes violent parce que vous avez été blessé et que vous n'avez jamais guéri.

Chez moi,le seul bruit de ma console se faisait entendre.
Évidemment,je gagnais ce match de foot.
Facile,c'était trop facile.
J'avais l'impression que l'adversaire me laissait constamment gagner.
Frustré,je saisis mon téléphone et envoyai un message à mon meilleur ami.

< To : Fabio >

Ramène ton cul je veux te battre sur la play.

À peine mon message fut envoyé que déjà mon téléphone se mit à sonner.
Mon attention fixée sur l'écran,je décrochai tant bien que mal.

- Tellement pressé de te faire humilier ? Ricanais-je.
- De quoi ? Il ne semblait pas comprendre.

Dans ma tête je soupirai, presque déçu d'être devenu adulte.

- Pourquoi tu m'appelles ? Je changeai de sujet.
- Y a deux de mes hommes qui sont rentrés dans mon club la queue entre les jambes
- Tes hommes ont toujours été des femmes

Je rigolai quand j'entendis mon ami souffler d'exaspération.

- Apparemment ils se sont fait agresser par une femme

Mon sourire quitta automatique mon visage.
Perdant de ma superbe, j'assimilai ses paroles.

- Ils sauraient la décrire ? Demandais-je sur les gardes.
- Ils l'ont déjà fait

Sans attendre la suite,je raccrochai et,laissant la télévision allumée les avatars attendant toujours les ordres pour continuer le match,je fonçai vers ma voiture de sport.Jaune,tape à l'œil,bruyante et d'une grande marque le véhicule prouvait une fois de plus à quel point j'étais différent du reste de ma famille.
Vladimir il était comme mon père,il aimait la sobriété.
Pas moi.
Je n'avais jamais été comme eux.C'est peut-être pour ça que mon père m'a détesté dès le premier regard ?
J'appuyai sur la pédale d'accélération et fermai les yeux une seconde.
Il y avait des choses qui devaient restées enfuies.

L'immense salon de Fabio je le connaissais par cœur. J'aurais pu le dessiner les yeux fermés,si j'avais été doué seulement.J'avais joué à de nombreux jeux vidéos avachi dans le canapé et j'y avais passé de nombreuses fêtes.Il m'était presque aussi familier que Fabio,pourtant là il m'était hostile.Les deux mafieux,certainement de mon âge,étaient assis dessus droit comme un i et tendu l'extrême.
Un grand pas et j'étais devant eux.Moi debout eux assis je les dominais.

- Monsieur Ivanovich c'est
- Je ne t'ai pas donné la parole,le coupais-je brutalement.

Avec mes proches j'aimais rire aux éclats mais eux c'était mes hommes.Je devais être dur et ne montrer aucune pitié, aucune faille par laquelle il saurait passer.

Fabio arriva dans mon champs de vision et je réussis à me décrisper quelque peu.Un visage familier en temps de guerre c'était comme de l'eau en plein désert,une colombe en plein ciel gris.

- Hé man ! S'exclama-t-il en posant sa main sur mon épaule.Ils ont décrit la fille et on a un portrait robot.
- Comme dans les séries policières ? Rigolais-je enfin détendu.
- Oui monsieur l'agent ! Allez tient ça,il me tendit une pochette brune en papier recyclée,mais attend avant de l'ouvrir.

J'agrippai l'enveloppe dans mes mains presque tremblantes,battant au rythme de mon cœur exalté.
Sous mes yeux je vis Fabio sortir,le sourire aux lèvres, son téléphone.

- Que fais-tu ?
- Je ne veux pas rater une seule seconde voyons ! Il s'exclama comme si je lui avait demandé la couleur du ciel juste avant de me donner son feu vert.

Partagé entre la délicatesse et la précipitation je sortis du tombeau de papier une feuille.
Dessus un portrait presque comme le dessin d'un artiste célèbre et le visage féminin familier.
Je relevai ma tête et fixai Fabio,comme si je pouvais le voir à travers le téléphone qui lui couvrait une partie du visage.

- C'est la serveuse.

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