2.
Anastasia.
J'aimerais être le genre de personne à qui la vie ne fait pas peur.
- Bonne soirée Georgio ! Criais-je à mon patron encore en cuisine tandis que je retirais mon tablier.
- A demain Anastasia.
Georgio,un petit homme bien en chair d'une cinquantaine d'année,était un cuisinier formidable et un homme en or.
Ce cinquantenaire m'avait engagée en tant que serveuse malgré mon manque complet d'expérience.Il m'avait laissé ma chance à l'époque où j'en avais eu le plus besoin. Jamais je ne saurais le remercier pour la main qu'il m'avait tendue.
Malgré le froid de canard dû à la fin de soirée,je sortis du petit restaurant-bar à la devanture assez kitch.
Bravant le vent froid, j'empruntai un dédale de petite rue.
Elles étaient mal fréquentée le soir,surtout pour une fille, mais je n'avais pas peur.
C'est eux qui aurait dû avoir peur.
Soudain,en plein milieu du trottoir je me stoppai net.
Je marchais depuis vingt minutes sans remarquer que j'avais oublié mon trousseau de clefs.
Je soupirai,maudissant ma tête de linotte,avant de faire demi tour et marche inverse.
Quand j'arrivais dans la rue menant au restaurant,mon estomac se noua pourtant.
Quelque chose clochait.
Je ne savais dire si c'était mon instinct ou mon cerveau,apte à décortiquer n'importe quelle situation,mais je le sentais mal.
Plus je m'avançais,plus ma prémonition se confirmait.
Malgré les faibles lumières dans le fast-food,je voyais,à travers la baie vitrée,deux hommes au comptoirs.
Comme des habitués des lieux,ils s'étaient adossés à mon plan de travail tandis que mon patron,le visage décomposé,sortais une enveloppe de la caisse.
J'avais deux choix,rester passive ou agir.
Malgré tout ce qu'on pouvait dire sur mon caractère volcanique,j'étais loin d'être méchante.
Sans réfléchir,ou peut-être parce que c'était déjà tout réfléchi,j'ouvris la porte de la pizzéria à la volée.
- Il n'y a rien à voir gamine,circule.
Je rigolai nerveusement avant de leur répondre, ignorant mon patron qui me demandait d'une voix suppliante de ne pas m'en mêler.
- Allez rend cet argent bourriquet.
Lui et son collège ricanèrent de moi,ce qui avait le don,je devais l'avouer,de fortement m'agacer. Cependant,ils ne rigolèrent plus du tout lorsque je saisis une salière et que je la lançai en plein milieu du front d'un des hommes.
Ce dernier surpris,pissait déjà le sang.
Le deuxième homme allait réagir.Je le savais.
Il ne lui fallu que quelques secondes pour que son acolyte se jette sur moi mais déjà je m'étais décalée.
Prévisible,trop prévisible.
Je me retournai avant de lui jeter un coup de talon dans le plexus.
L'homme,touché au cou, sortit un couteau de sa poche.Je le laissai croire qu'il allait m'avoir,le laissai s'avancer vers moi.
Peut-être était-ce du sadisme ?
Je n'en savais rien.Je n'aimais pas forcément me battre,j'aimais avoir le dessus.C'était différent.
Quand il se jeta sur moi,brandissant le couteau, je lui tordis d'un geste vif son bras avant de lui arracher le couteau des mains.Quand je le poignardai la première fois,j'entendis le deuxième homme s'approché.
Il faisait grincer le plancher du côté droit,je me préparai donc à être attaquée du même côté.
En effet,il essaya de me frapper à la nuque mais,plus rapide que lui,je lui donnai un coup de coude en plein milieu du visage.Son nez craqua sous la violence du choc au point que mon coude fut inondé de son liquide rubis.
Tandis qu'il se tint le visage des deux mains,ses yeux noyés dans le sang,je retirai le couteau du corps de l'homme à terre avant de poignarder celui dont le nez venait d'être fracturé.
Quand j'enfonçai mon arme dans sa poitrine cette dernière s'immobilisa.
C'était fini.
Du revers de la main,j'essuyai mon front avant de prendre dans la poche de sa veste en cuire l'enveloppe remplie de billet.
Je déposai cette dernière, maculée de sang,sur le comptoir.
Derrière ce dernier,mon patron me regardait ahuri.
Mais j'avais l'habitude.
Et soudain,j'eu un vertige quand je me rendis compte que tout allait recommencer.
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