19.
Anastasia.
Ne vous résignez jamais à être une victime.
Après avoir déposée Valentine chez elle je repris le métro,vidée à l'intérieur.
Je n'étais pas quelqu'un de bien mais cette fille avait réussi à toucher quelque chose en moi,quelque chose que je pensais mort depuis longtemps.
Quand j'étais petite je rêvais de faire le droit pour pouvoir me battre contre les injustices.Cette gosse,elle n'aurait jamais dû vivre ça.
Si les dés avaient été entre mes mains,j'aurais même échangé ma place avec elle.
Moi je n'avais aucun avenir et plus aucuns rêves en poche.Elle,elle était si jeune,si innocente.
Je serrai la barre en métal froid quand le train freina un grand coup.
Sans m'en rendre compte je ricanais face à cette triste métaphore.
Voilà ce qui me tenait debout,une barre en métal, pour ainsi dire rien.
Ma vie avait dérapé mais à quel moment je n'aurais su le dire.
Peut-être quand j'avais claqué la porte de ma maison en pleine nuit ? Peut-être quand je ne m'étais pas retournée au bout de la ruelle ? Ou alors quand j'avais reçu ce télégramme ?
Mes yeux restaient secs, comme à chaque fois.
Je n'avais jamais pleuré,pourtant ce n'était pas l'envie qui m'avait manquée.J'en étais simplement arrivée à la conclusion que je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même.
Je rêvais de justice,je rêvais de rouler sur la soixante-six.
Et que me restait-il maintenant ? Des rêves d'enfants brisés.
Mais jamais je n'en avais voulu à Dieu de ne pas m'avoir soutenu.Je ne méritais plus rien.
Longtemps j'avais cherché une explication.
"Pourquoi moi ?".
Dans les livres ils expliquaient ça,la malchance apparement.
Parce que dans le monde il devait avoir des bons et des méchants.
Malchance.
A mon arrêt,je sortis frissonnant à cause de la température plus douce le soir.
Les rues étaient presque désertes et le bruit de quelques rares voitures réveillait la nuit.
À peine à la moitié de mon trajet de retour,je croisai deux gars.La technique ultime c'était d'être naturelle,comme les animaux les gars sentaient la peur.Et s'ils la sentaient chez vous c'était la fin.Une fin peu enviable qui plus est.
- Hé toi !
La tête haute je continuai ma route jusqu'au moment où celui qui m'avait adressé la parole tira mon poignet.
Imbécile.
- Elle fait genre elle nous a pas vu
Il rigola avec son ami qui comme lui ne devait avoir pas plus de vingt-cinq ans.
Se voulant certainement menaçant,les deux garçons se rapprochèrent de moi jusqu'à ce que je puisse presque sentir leur souffle sur ma peau glaciale.
- Lâche moi,dis-je froidement ce qui produisit l'hilarité dans le clan adverse.
Avec un œil presque d'expert,j'inspectai les deux opposants.Rien n'échappa à mon analyse,ni le i tatoué ni le couteau dans la ceinture du plus proche.
- Allez bébé on va bien s'amuser.
Sa main posée sur ma hanche fut certainement le déclic mais la rage était déjà en moi bien avant.
Peut-être avait-elle été là bien avant que mon âme n'anime mon être ?
D'une main de maître je délogeai le couteau de son fourreau avant de le menacer avec.
La lame froide touchait la peau de son cou et je n'aurais eu qu'à exercer une légère pression pour que le sang se mette à couler.
Pourtant je n'en eu pas la force.J'avais tellement tué en si peu de temps,retirer la vie n'était pas un plaisir.
- Dégage imbécile
Mon ton était plus glaciale que la nuit et,dans le reflet de ses yeux,j'y voyais un monstre.
Sans demander d'avantage, les deux complices détalèrent me laissant seule avec le poids de mes actes.
J'avais envie de pleurer mais,encore une fois,je ne le fis pas.
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