15.

Anastasia.

Parfois ça fait mal et tu ne peux rien y faire.

- Tu veux boire quelque chose ?

Après que je lui ai donné des vêtements à se mettre, Valentine s'était assise dans mon canapé et n'avait pas décollé son regard de ma fenêtre.A travers le carreau, on distinguait sans mal la ville plongée dans le noir parsemés de lumières jaunes ou blanches.C'était magnifique.
Comme elle je pouvais souvent passer des heures à regarder Naples dormir,ça me laissait du temps pour réfléchir,pour plonger à l'intérieur de moi-même.

- Un verre d'eau,me répondit-elle d'une voix éteinte.

Je me détournai de cet enfant qui avait connu la vie trop tôt pour aller lui chercher sa boisson.
Dans la cuisine,je sortis de mon sac les débris de la bouteille,ceux que j'avais eu le temps de ramasser,ainsi que les vêtements de la fille et les jetai.
Rien ne devait se savoir.

Revenue dans mon salon,qui était en réalité la même pièce que la cuisine,je lui tendis son verre.
Elle le prit et trempa ses lèvres dedans.

- Je sais ce que c'est.Je sais ce que ce genre de gang te vole.Pas des bijoux ni de l'argent,quelque chose de plus cher,quelque chose en toi.

Pour la première fois,elle planta son regard dans le mien.Au fond de ses yeux ternis,une flamme peinait à brûler.

- Pietro,elle commençait à bégailler comme si elle se débattait avec elle-même,au début c'était un gentil garçon.C'est Marie qui me l'a présenté.Pourtant aujourd'hui ce,ce n'était plus le même.

Je me rapprochai d'elle et la pris dans mes bras.

- Peut-être que c'est moi ? À cause de ma tenue où,où ...

Elle se mit à pleurer à chaudes larmes.
Elle mettrait des années à se reconstruire.Parfois,elle se réveillera en pleine nuit et elle verra son visage tapis dans le noir.C'est toujours comme ça,on ne guérit jamais totalement.

- Bien sûr que non,dis-je en lui caressant les cheveux,ces gars sont des animaux.Ils n'ont aucune morale,aucune valeur.
- Pourquoi moi ?

A travers le bruit de ses pleurs j'entendis mon cœur se fendre.
Ce qui arrivait à cette gamine me perforait la poitrine.

- Je ne sais pas,parfois il arrive que le ciel nous tombe sur la tête mais je te promets que ça passe.Rien n'est éternel.

Quelques heures plus tard,elle s'était endormie dans mes bras exténuée.
Je l'avais allongée sur mon lit et j'étais revenue m'assoir dans mon canapé.
La nuit était longue quand on ne dormait pas.

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