11.

Anastasia.

Difficile de tendre la main sans se faire couper le bras mais si je m'occupe pas des miens qui le fera ?

Je devais rester discrète.

Discrète bordel.

Pourtant c'était impossible pour moi.
Je détestais cet homme, arrogant et prétentieux.
Je n'arrivais pas à me taire fasse à ce genre de remarques.
Le sang bouillait alors dans mes veines,faisant fondre mes vaisseaux sanguins presque jusqu'à les faire disparaître.
Je les imaginais éclater en moi répandant partout dans mon être le liquide rubis source de la vie.Mon corps imploserait sûrement et je redeviendrais poussière, chaque particule de moi-même se retrouverait perdue dans l'espace.
Et voilà comment je serais oubliée en un clin d'œil,comme si je n'avais jamais existée.
Ça donnait le vertige,se dire qu'on allait disparaître aussi vite qu'on était apparu.
Ça faisait peur un peu aussi.

- Deux hommes sont venus ici vendredi pour récolter de l'argent,commença le chef de mafia à la mâchoire carrée,et le lendemain ils sont retrouvés morts.
- On est invités à leurs enterrements c'est ça ?

Bordel Ana tais toi pour l'amour du ciel.

Un rictus naquit sur le visage de Vinchenso.
Il faisait peur,ainsi le visage anormalement étiré,pourtant moi je n'avais pas peur.
Je pourrais le battre.
Encore quelque chose que je savais.

- Je veux savoir ce qu'il leur est arrivé.

Et moi je veux des vacances au Bahamas.
Comme quoi tout le monde souhaitait des choses différentes.

Avant que mon patron ait le temps de bablutiner des excuses que personne ne croirait,j'ouvris ma bouche essayant de tout mettre en œuvre pour avoir l'air d'une fillette :

- C'est moi qui ai fermé le restaurant,ils étaient déjà partis.

Je devais protéger mon patron.Je n'aurais jamais pu me regarder dans une glace s'il avait pris la responsabilité d'une chose qu'il n'avait pas faite.

Vinchenso se leva,ses longues jambes faisaient des mouvements secs.
Il se planta face à moi,son visage à quelques millimètres du mien, envahissant mon espace personnel.

- Si jamais j'apprends que tu couvres le vieux,murmura-t-il,tu subiras le même sort.

Il me tourna le dos et repartit,ses épaules bougeant en harmonie avec les battements rapides de mon cœur boosté par l'adrénaline.
Il ne me prenait pas pour une menace,il me sous estimait.
Au fond de moi-même j'étais même déçue.Lui,le grand Vinchenso Ivanovich,il aurait dû prendre la menace au sérieux.
Et avec du recule je compris que ce jour-là,en me tournant le dos,il avait pris avec lui ma petite vie tranquille.

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