10.

Vinchenso.

Elle ressemble à une fille mais c'est une flamme.

Devançant Fabio,je poussai la petite porte en verre du restaurant.
Mes chaussures noires fraîchement cirées martelèrent le parquet bas de gamme tandis que seuls les bruits de vaisselle brisaient le silence de l'espace.
Devant moi,une serveuse frottait avec force le comptoir déjà propre.
Sa queue de cheval volumineuse remuait de droite à gauche.
Quand j'arrivai devant elle,elle releva la tête et m'affronta du regard.

Un sourire étira mes lèvres quand je la reconnus tandis que son visage restait impassible.
Il y avait des gens qui savaient faire ça,se cacher.
Ironiquement c'était souvent ceux qui avaient trop de sentiments qui arrivaient à faire comme si tout leurs était égale.
J'admirais ça.
Je ne savais pas faire comme elle.Mon visage me trahissait bien trop souvent.
Ma haine se lisait dans mes traits et l'amertume d'une vie que j'étais forcé d'endurer suintait de mes pores.

- Que puis-je pour vous ? Demanda-t-elle d'une voix neutre.

Elle restait professionnel.
C'était remarquable.
Rien dans son visage,ni même dans son expression corporelle ne pouvait laisser croire qu'on s'était échangé quelques belles insultes moins de vingt-quatre heures auparavant.

- Et bien Fabio,me moquais-je,croissant ou pain au chocolat ?

Mon second rigola à gorge déployée et,pour la première fois,je vis la serveuse se rembrunir.
Encore une fois,cette horrible sonnette retentit laissant cette fois-ci rentrer à l'intérieur de la salle une dizaine de mes hommes tous de noir vêtu.
Fabio frappa dans ses mains,faisant résonner ses claquement dans la petite pièce.

- Allez mamie et le boutonneux,le resto est fermé on se casse !

Directement quelques hommes empoignèrent les deux seuls derniers clients pour les faire sortir de la boutique rapidement.

Je ne quittai plus la vendeuse des yeux.Son visage comparable à du marbre n'exprimait absolument rien.Le cuisinier la rejoignit très calme,comme s'il avait déjà accepté son sort.

- Maintenant,dis-je tout en m'asseyant sur un haut tabouret,nous allons discuter tous ensemble.

Le silence qui plana ensuite me sembla paradoxalement fort bruyant.

- Toi,je pointai le gros cuisiner du doigt,va chercher le patron.

Tremblotant,il acquiesça de la tête avant de presque courir dans l'arrière boutique.

- Et toi,fais moi un café.

Le petit bout de femme argua un sourcil vers le haut.

Une réaction.Enfin.

- Un tube de Mentos avec ça ?

Elle se foutait de moi.
Je ne la connaissais pas,je ne savais rien d'elle mais du peu que j'avais pu voir elle ne se laissait pas marcher sur les pieds.

Je devrais la présenter à ma belle sœur,ricanais-je intérieurement.

J'allais répliquer mais soudain le chef des cuisines revint accompagné du cinquantenaire propriétaire du pub.

Et les choses sérieuses pouvaient enfin commencer.

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