26. "Turn the page"
La vie est un véritable merdier quand on y pense. Elle nous tourmente, nous soutient et parfois nous lâche en pleine situation d'incompréhension et peur de l'inconnu. On a tous connu ce sentiment d'abandon par la vie, on a tous connu ce moment où tu penses rencontrer le grand amour. Je n'oublierais jamais cette partie de ma vie même si elle a pu être sombre, elle m'a comblée. Mais pas comblée assez pour que je restes heureuse.
C'était maintenant, il y a cinq ans. Quand la petite June Wallace n'était encore qu'une innocente jeune fille. A cette époque de ma vie, je disais encore qu'il était le cadeaux tombé du ciel et je pensais aveuglement qu'il serait toujours a mes côtés, qu'il serait toujours avec moi.
J'étais surement trop enthousiaste, et trop naïve...comme toujours.
27 août 2011
Je suis vraiment conne, comment est-ce que je peux espérer aider Nadine avec son café alors que je suis une vraie maladroite. Je dois avoir le karma et être née avec deux mains gauches, c'est impossible autrement. Heureusement que ce n'est que pour une journée sinon je me serais ridiculisée plus tôt que je l'aurais voulu.
- June, est-ce que tu peux demander ce que veux le jeune homme à la table onze ? me demande Nadine, propriétaire du Café Iné de Warlington.
J'acquiesce et prend le calepin sur le comptoir de l'arrière cuisine. Je me dirige vers la table onze, le regard vissé sur mon tablier.
- Que désirez-vous ? dis-je sans même regarder le client.
- Bonjour, dit-il simplement, la voix très rauque.
Je m'oblige à lever les yeux sur lui et reste stupidement fixée devant ce dieu vivant. Ce mec doit avoir mon âge, mais il fait tellement plus vieux avec sa mâchoire crispée à bloc.
- Oh, tu es muette. Je vois, dit-il ironiquement.
Je n'arrive pas à dire quoique ce soit mais quand j'essaie enfin de dire quelque chose, il me stoppe avant même que ma langue claque mon palet.
- Ne t'inquiète pas, je fais cet effet là sur toutes les jolies filles comme toi, me sourit-il avec un clin d'œil.
Je meurs doucement. Aurait-il dit "jolie" ? Je ne me suis jamais posé la question sur mon physique, après tout, je suis rousse et les rousses n'intéressent pas grand monde.
- Qu'est-ce que monsieur arrogant désire ? j'arrive à demander sans balbutier.
Il s'adosse contre le dossier de sa chaise et me regarde intensément.
- Ton nom.
Je rigole.
- Tu demande mon nom mais ici, on commande juste à manger et à boire et malheureusement mon nom n'est pas un ingrédient de ce café, je suis désolé. Et puis je suis aussi désolé de parler parce que quand je commence à parler, j'arrive pas à m'arrêter, c'est plus fort que moi. Je suis toujours comme ça quand je panique, c'est pas que tu me fasses peur mais c'est juste que, je panique quand je parle a des garçons et tu ressembles à un garçon. Je veux dire, t'es un garçon même si je peux pas le prouver parce que je suis aller vérifier mais oh mon dieu, je viens vraiment de dire ça ? Mille désolé, tu sais, je suis pas habituée à...ça.
C'est bon. C'est obligé que je le fasses fuir. Je suis tellement idiote.
- Wow. Je dois dire que je suis...impressionné.
- Je sais, je parle trop. Je suis tellement désolé, tu voulais juste commander et je me suis mise à faire ce truc là quand je panique alors ça effraie tout le monde et après je me sens tellement stupide et...attend... quoi ?
Il remet en place sa chemise et sourit.
- Impressionné, pas fuyant. Je ne suis pas le genre de garçon qui lâche prise avant même d'avoir eu ce qu'il voulait. Crois-moi, mon cœur.
- Oh et qu'est-ce que tu veux ?
- Ton nom, je ne le dirais pas trois fois.
Hors de question que je dise mon nom à un inconnu même à un inconnu parfaitement beau.
- June ! As-tu fini avec cette commande ? Me demande Nadine de l'autre côté du bar.
Oops. En voyant le visage du garçon, je remarque un sourire différent, celui d'un putain de vainqueur devant Fifa17.
- Eh bien c'est tout ce que je demandais, merci...June, dit-il en se levant.
Je me sens d'un coup toute petite. Il me regarde avec une telle intensité que ma peau frissonne. Je ne l'ai jamais vu avant mais je suis bien contente de rencontrer ce garçon maintenant. Il commence à s'en aller à reculons et je panique. Je ne connais pas son nom, ni même son identité entière, et la seule question qui me tourne est « quand le reverrais-je ».
- Et tu pars sans même me donner ton nom sale ingrat, ne connais-tu pas la politesse ?
Il ne dit rien.
Puis il sourit.
- Allan.
Simplement Allan.
- C'est tout ? dis-je sans vraiment ce que je voulais en plus.
- Tu le sauras bientôt.
- Quand ? dis-je avec le sourire jusqu'aux oreilles.
- Patience, June. Il n'y a qu'un lycée à Warlington, non ? dit-il avec une idée derrière la tête.
Et il ferme la porte du Café derrière lui.
Maintenant - Juin 2016
Oui, c'était la première fois que je rencontrais Allan. J'aurais très bien pu dire qu'il était différent à cette époque mais ce n'était pas le cas. Il était déjà arrogant, présomptueux, mais surtout très intelligent. Il savait ce qu'il voulait et je pense qu'il l'a toujours su. La seule chose qui me semble, l'avoir rendu meilleur, c'était moi. Je ne veux pas me mettre sur le devant de la scène mais quand il était avec moi, il était soudainement gentil avec tout le monde, généreux, et aimé.
Parce que oui, c'était le cas. Il y a eu cette époque au lycée, où Allan n'était pas ce gars solitaire qui faisait fuir tous le monde. Je l'aimais pour ce qu'il était.
4 Septembre 2011
J'y suis. J'ai quitté le collège en très mauvais termes et je suis heureuse de pouvoir me présenter en tant que nouvelle June Wallace. Je veux prouver à tout le monde que je suis une fille sincère et gentille. Une période noire est passé laissant place à une nouvelle vie.
Cassandra, toujours à mes côtés.
Dès le midi, elle m'a annoncé qu'elle avait craqué pour un garçon sans vouloir me dire qui. J'ai essayé de lui tirer les vers du nez mais tu parles, elle était toujours entrain de me dire « cause toujours, tu m'intéresse. »
Je l'ai quitté pour aller dans mon cours de littérature, ouvert à tous, et c'est à ce moment là que mon cœur à flanché. Il est là. Adossé à la chambranle de la porte d'entrée pour mon cours.
Je sourit et il me retourne ce magnifique sourire ravageur.
- Tu es là.
Je ne dis rien.
- Toujours aussi muette, rit-il.
Quelques personnes se retournent, presque choquées qu'Allan rit. Je ne m'en préoccupe pas et me concentre sur ce dieu vivant.
- Je ne te demanderais pas ce que tu désires, je ne travaille plus au café, dis-je au tac au tac.
- Tu ne m'as pas oublié, hein.
- Comment oublier un être aussi présomptueux que toi, Allan, dis-je en insistant sur son prénom.
Il se redresse et se rapproche de moi, je ne recule pas et je m'étonne d'ailleurs de n'avoir peur de rien avec lui.
- Tu pourrais presque être intimidant, je me moque.
Il hausse un sourcil, surpris de ma réplique.
- Huit jours et tu es devenue sarcastique, ma chère June.
Je ne cille pas mais mes yeux divergent vers l'horloge du couloir, il me reste moins de deux minutes avec lui avant de rentrer en cours.
- Je l'ai toujours été, tu serais resté plus longtemps, tu aurais pu le remarquer.
Il s'approche encore plus près, et je surprise qu'on puisse faire plus proche qu'on ne l'est déjà. Quelqu'un interrompt notre « tête à tête » et pose une main sur le torse d'Allan. Je ne vois que cette personne de dos et suis surprise par sa carrure ressemblante à celle d'Allan. Les cheveux bruns du garçon sont coupés court et sa chemise à carreaux moule ses muscles.
Je n'entends pas ce qu'ils se disent mais la conversation n'a pas l'air très réjouissante. Le ton froid que prend Allan me fait froid dans le dos.
- Reste loin d'elle, dit Allan en fronçant les sourcils.
Et les deux garçons regardent à l'horizon, vers une fille de seconde, que j'ai déjà vu quelque part. Annabelle je crois. Une espèce de pétasse arrogante. Je conclut donc qu'ils se « chamaillent » pour elle. Quel gâchis.
Le garçon de dos s'en va sans se retourner une fois vers moi. Dommage j'aurais bien aimé voir son visage s'il était beau aussi que son dos. Je grimace rien qu'à l'idée d'avoir pu avoir une attirance pour ce mec lorsqu'il me pousse de son chemin en gueulant « dégage ».
Allan est crispé et s'excuse en devant partir, je me surprend à être déçue mais mon sourire revient à la charge lorsqu'il me dit qu'on se reverras bientôt.
Maintenant - Juin 2016
Sans le savoir, ce jour-là, j'avais fait la connaissance de bien plus de monde que j'aurais pu le croire. C'était le début de la relation que j'avais avec Allan et pourtant, je venais de « rencontrer » celui que j'allais aimé jusqu'après la mort, Ethan. Ce fut la première et la dernière fois que je l'ai croisé cette année là. Ma seconde fut entièrement consacrée à Allan et jamais je ne dirais que j'ai perdu mon temps. J'ai appris à le connaître et malgré les apparences, il était quelqu'un de bien, enfin c'est ce que je croyais jusqu'à aujourd'hui.
Nous avons débutés notre relation par de la pure amitié. A cette époque, je ne traînais quasiment plus avec Cassandra...
9 Novembre 2011
Sans faire de bruit de pas dans le couloir, je m'élance sur lui en rigolant. J'atterris sur son dos comme un koala. Je ne sais pas pourquoi mais j'aime bien les koala avec leur gros nez noir et leur pelage gris de doudou.
- June... soupire Allan en supportant mon poids.
Je descend de son dos en faisant la moue. Il n'est pas d'humeur aujourd'hui et même si ça arrive souvent, le simple fait de l'embrasser la joue le fait sourire. Ce que je me contente de faire.
Il ferme son casier avec un sourire en coin et m'approche de lui en mettant un bras autour de mes épaules. Il me surpasse largement et bizarrement, ça me fait sentir plus en sécurité. On arpente les couloirs devant tout le monde et cela fait quelques temps que j'ai l'impression de ne pas passer inaperçue.
- Pourquoi tu fronces les sourcils ? demande t-il en tentant de comprendre par lui-même.
- Regardes les autres, ils sourient, je dis en chuchotant comme s'ils aillaient nous entendre.
Il rit et ne dit rien.
- C'est pas drôle, ne te moque pas.
Je m'écarte de lui mais il me retient automatiquement en me collant contre lui sans même me regarder. On passe devant Cassandra et je me pince la lèvre, anxieuse.
J'ai toujours été meilleure amie avec Cassandra, elle est comme ma sœur et faire comme si rien n'a changé ne me plait pas.
- Vas-y.
Je lève les yeux vers Allan et il me regarde sans aucune émotion sur le visage. Je comprend qu'il veuilles que j'aille saluer ma meilleure amie. Je souris faiblement et le quitte pour aller voir mon amie. Elle a l'air de s'être fait de nouveau amis y compris la peste d'Annabelle mais je ne suis pas en mesure de critiquer ses fréquentations. Je n'ose regarder personne et me concentre sur ma meilleure amie, si j'ai encore le droit de l'appeler comme ça.
- June, dit-elle surprise.
- Salut Cassandra, tu...tu vas bien ?
Elle n'a pas l'air de m'en vouloir, au contraire, elle sourit.
- Oui, ne t'inquiète pas ! Je vois que tu es heureuse avec lui, dit-elle en désignant Allan derrière moi qui est plongé dans une discussion très agitée.
J'hoche la tête.
- Et vous êtes... ? dit-il sur le qui vif.
- Amis. On est simplement amis, je me précipite de dire en virant au cramoisi.
- Tant mieux, dit-elle en soupirant de...soulagement ?
Je ne cherche pas à comprendre et la salut. En retournant auprès d'Allan qui m'attend, je découvre un garçon de seconde comme nous qui balbutie devant la carrure imposante de mon ami.
- J'ai dit non, dit-il durement.
Je regarde le garçon et lui demande son prénom. Il ne se détend pas pour autant.
- Yoan, je m'appelle Yoan. C'est notre professeur de chimie qui m'a demandé de donner des cours de sciences à Allan.
Allan a redoublé, c'est sa deuxième seconde et à ce que j'ai entendue, il a besoin d'aide en chimie. Il est hors de question qu'il refuse de l'aide même pour son ego de merde.
- Allan, dis-je sur un ton de reproche.
Il soupire et frappe son visage de sa main.
- Je déteste quand tu prend ce ton putain...
- Yoan à l'air d'être quelqu'un de très gentil, qui te propose gentiment son aide pour que tu t'améliore, je continue sans faire attention à ce qu'il dit.
Il me coupe et soupire bruyamment de frustration.
- C'est bon, c'est d'accord. Yoan, j'accepte, dit-il en prenant le portable des mains de l'intello et en lui écrivant son numéro pour fixer un rendez-vous.
Yoan passe de la peur, à l'étonnement puis à un sourire sincèrement apaisé avant de s'en aller.
On continue notre chemin jusqu'à la cafétéria et il brise le silence instauré entre nous deux pour me répondre à cette question, tout à l'heure. Enfin, ce n'était pas vraiment une question mais c'était plus une remarque.
- Voilà pourquoi tout le monde nous regardes, dit-il presque amusé.
Je le regarde, dans l'incompréhension.
- Ils nous regardes parce que tu me fais faire des choses que je ne fais jamais...comme accepter l'aide de ce petit morveux. J'ai presque l'impression de devenir gentil.
Je m'arrête et lui embrasse la joue.
- Mais c'est ça le problème, monsieur présomptueux. Tu es gentil mais tu ne le montres pas assez et tu passes pour le méchant.
Il se renfrogne.
- Tu ne me connais pas Wallace.
Je déteste quand il m'appelle comme ça, en faisant ça, il met de l'espace entre nous. C'est comme s'il construisait un fossé entre nous et je n'aime pas ça.
Il remarque que je ne suis pas d'accord et me regarde droit dans les yeux.
- Prouve-moi que tu me connais Wallace, continu t-il en me provoquant.
Je me plante devant lui et lui prouve qu'en quelques mois, je l'ai plus cerné que n'importe qui.
- Ok, alors tu vas m'écouter Allan de merde. Ouais, on ne se connais pas depuis longtemps mais je t'assure, je peux mettre ma main à couper que c'est le cas. Parce que oui, je te connais. Tu es ce type de garçon extravagant qui fait le mec fort sans un pet de fragilité alors que tu as un cœur en or. Tu protèges les gens que tu aimes et tu es extrêmement loyal. Tu es quelqu'un de bien et tu refuses de le montrer par peur qu'on utilise cette qualité contre toi alors je t'emmerde. Lorsque tu auras enfin compris que je te connais, peut-être qu'on reparlera.
Je n'ai pas le temps de m'éloigner qu'il m'attire contre lui et m'embrasse dans un silence loin d'être pesant.
Maintenant - Juin 2016
Notre premier baiser. Nous avons échanger mon premier baiser ce jour-là et il est impossible d'oublier le garçon avec qui nous avons échanger quelque chose d'aussi puissant. Ce fut le tournant de ma vie, ce fut la fin de notre amitié et le commencement de quelque chose de nouveau pour moi, et de différent.
Je n'ai jamais dit à Cassandra que je sortais avec Allan, je savais qu'elle n'allait pas approuver. Elle ne cessait de me dire qu'elle savait des choses affreuses sur lui, elle ne l'aimais pas mais elle respectait ma décision d'être amie avec lui, uniquement si ça n'allait pas plus loin.
On oublie pas notre premier amour, mais Allan ne l'étais pas. Je ne l'ai pas aimé comme ça. J'avais des sentiments pour lui et comme il était mon premier sérieux petit ami, j'ai juste pensé l'aimer sans vraiment savoir ce que aimer était vraiment. Avoir des sentiments, être attaché et être amoureuse est vraiment différent. Je n'aurais pas donné ma vie pour lui, si je l'aurais fait, ça aurait été différent. Je l'aurais fait par pure amitié pour lui.
Alors oui, même si Allan n'était pas mon premier amour, je n'oublierais cependant pas ces magnifiques mois à ses côtés. J'ai été heureuse et je pense que c'est ce que nous devons garder en mémoire. Retenir le meilleur d'une personne est parfois la seule chose à faire surtout quand cette personne reste dans votre vie après.
14 Février 2012
Nous avons ratés la séance. Nous devions aller au cinéma mais disons que les choses ont mal tournés. Nous ne fêtons pas seulement la Saint-Valentin mais aussi nos trois mois ensemble et j'étais en ce moment même dans son pick-up, à califourchon sur lui. Je pensais sincèrement que j'allais perdre ma virginité mais les choses ont tournés en comédie. Je sentais bien son érection sous mes cuisses et j'ai sursauté ne m'y attendant pas. Seulement, je me suis buté contre le klaxon qui a ameuté tout le quartier.
Des gens sont venus sur le parking pensant que quelqu'un volait le pick-up et imaginez notre fou rire et notre gêne en voyant une dame prier dieu en voyant nos positions.
- Protégez-vous les enfants, dit-elle en faisant le signe de croix.
Quand nous ne la voyons plus, Allan me regarde, plus beau que jamais avec ses cheveux dans tout les sens.
- Ne me dit pas que ça vient d'arriver, oh mon dieu, dis-je en cachant mon visage.
Il ne dit rien, pince sa lèvre et me prend les mains pour que je le regarde.
- Ne soit pas gênée Ju', tu es parfaite.
Il ne cesse jamais de me surprendre, il est de plus en plus romantique, gentil avec tout le monde et craquant à souhait.
Il ce serait passer la même chose en septembre dernier, je peux jurer qu'il aurait crier sur la pauvre femme pour lui avoir casser son plan mais non, aujourd'hui, il est juste tout souriant.
Finalement, en rentrant chez moi, je suis toujours vierge mais ce n'est rien contrairement à ce qui me tracasse. Je pense au jour où il va me dire qu'il m'aime, je sens bien que ce jour approche et pourtant je ne cesse de paniquer...
Je panique parce que je serais incapable de lui dire en retour. Je crois que je ne l'aime pas. Je veux dire, je ne l'aime pas comme il pense m'aime.
Maintenant - Juin 2016
Paradoxal. Le jour de la fête des amoureux, je réalise que je n'aime pas Allan. C'était comme un déclic, et j'étais bien soulagé de ne pas avoir perdue ma virginité avec lui.
Je me sentais tellement coupable et je ne savais pas comment lui annoncer que je ne l'aimais pas. A cette époque, j'étais jeune, je découvrais la vie et au final, je me découvrais aussi.
Le pire dans tout ça, c'est le temps que j'ai attendue avant de lui annoncer. Je me souviendrais toujours de cette date, le onze mars. C'était la fin de notre couple, de notre complicité, de notre amitié mais aussi la fin d'Allan.
11 Mars 2012
Je vais le faire, je vais lui dire. C'est affolant à quel point mon cœur bat vite. Je ne peux pas appréhender ce qu'il va dire, c'est impossible. Allan est tellement imprévisible et le faire souffrir est la dernière chose que je veux faire.
« Tu aurais dû y penser avant », je pense.
En parlant du loup. Je lui ai demandé de me rejoindre au Café Iné après les cours. Je me sens tellement stupide d'avoir choisi un lieu public pour lui annoncer, comme si j'avais peur de lui. Il arrive comme un vainqueur avec son sourire a faire tomber toutes les filles.
- Salut mon cœur, dit-il en m'embrassant.
Je n'ai rien pu faire, je l'ai laissé m'embrasser comme une conne.
- Tu... ça va June ?
- Je suis désolé, dis-je presque à moi-même.
Il bouge sur sa chaise, mal à l'aise. Il a l'air si vulnérable à cet instant que je me souviens de notre première rencontre ici, il y a sept mois et mon cœur se brise en morceaux. Pourtant, ici, ce n'est pas moi la victime, aujourd'hui, je suis celle qui fait mal.
- Je suis désolé, je répète.
Étrangement, il parait calme.
- Tu aimes quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ?
- Quoi ? Non, dis-je sur la défensive.
Il serre les poings et me regarde comme s'il regarde une étrangère.
- Alors pourquoi est-ce que tu me quittes ?
Comment a-t-il su ? On peut sentir ces choses là ? Où est-ce que c'est parce qu'il me connais par cœur ?
- Parce que je ne t'aime pas Allan, je conclut en prenant mon courage à deux mains.
Les larmes coulent le long de mon visage et je vois le visage d'Allan se décomposer. Au moment où je m'y attend le moins, il jette la tasse remplit de chocolat chaud par terre sans même dire quoique ce soit.
- Allan...
- Ne... ne me parles pas Wallace. Tu en as suffisamment fait comme ça, dit-il en se contrôlant.
Je me lève et j'essaie d'aller vers lui mais il me stoppe dans ses paroles :
- Au final, tu es comme les autres Wallace. Tu n'as rien d'exceptionnel.
Ouch. Je suis blessée mais je le mérite amplement.
Il ne s'excuse même pas pour les dégâts et s'en va dans un souffle. La serveuse veut appeler la police mais je l'empêche et la paie pour les désagréments.
Maintenant - Juin 2016
Une nouvelle page de tournée. Ma vie avait pris un tournant très particulier et cette année de seconde fut riche en émotions. J'ai appris à me connaître mais aussi à connaître Allan comme les doigts de ma main. J'ai grandis non seulement dans mes expériences mais aussi dans ma tête. Apprendre de ses erreurs c'est le meilleur moyen d'avancer.
Allan est bloqué dans ses pensées depuis que je lui ai dit que je n'aimais plus Ethan. Nos repas sont froids et avoir repensé à notre relation m'a donné une sacré migraine. Je ne sais vraiment pas quoi faire, je ne me sens pas du tout à ma place.
- Ok, dit-il sortit de sa torpeur.
- Ok ? je demande après ce long silence.
- Ta réponse, je l'espère honnête, te donne le droit à un conseil.
Je le regarde, prête à encaisser ce qu'il va me dire.
- Cassandra. Elle t'a menti.
Je roule des yeux, évidemment, qu'elle m'a menti. Ce n'est pas nouveau.
- Non, tu ne comprends pas June.
Je frissonne à l'entente de mon prénom dans sa bouche, je déteste ça.
- Elle n'a jamais été celle que tu penses, rien, absolument rien de ce qu'elle t'a dit n'est vrai. Ni il y a cinq ans, ni aujourd'hui. Reste loin d'elle, elle... c'est une folle.
Je me méfie. C'est vrai qu'aujourd'hui je ne peux plus lui faire confiance mais de là à remettre en question tout ce qu'elle m'a dit depuis le début du lycée, c'est abusé.
- Comment est-ce que je peux te croire ?
- Je ne te demande pas de me croire. Mais éloigne toi d'elle, je n'aimerais pas qu'il t'arrive quelque chose, dit-il en grognant.
Tiendrait-il encore à moi après toutes ces années ? Impossible sinon il n'aurait jamais tenté de tuer Ethan.
- En parlant de te croire, qu'est-ce que tu foutais avec Ethan la dernière fois ?
Il devient livide puis lentement, il sourit.
- Nous parlions de sa nouvelle vie, d'ailleurs June Wallace, tu devrais tourner la page toi aussi. Après tout, tu devrais savoir ce que ça fait maintenant d'aimer quelqu'un qui ne t'aime pas.
Allan 01 - June 00
Je le regarde fixement sans laisser paraître une seule émotion sur mon visage. Il se lève et laisse quelques billets sur la table avant de se diriger vers les toilettes.
- Attends-moi là, me dit-il.
Mon cerveau va exploser. Pourquoi il me dit de rester loin de Cassandra parce qu'elle ment alors qu'il me dit qu'Ethan a tourné la page ? Quelque chose cloche, je ne sais pas quoi mais je sens que quelque chose m'échappe.
Je me lève sans penser aux conséquences et entre dans les toilettes des garçons, je me heurte directement à quelqu'un.
Allan.
Il savait que j'allais venir le rejoindre.
Je lui fait face avec la ferme intention de ne sortir d'ici qu'avec l'unique vérité. Je pense qu'on est coincé là pour un bon moment.
*****
Chapitre 26 publié, qu'en pensez-vous ?
Je vous présente le chapitre le plus long de toute l'histoire jusqu'à présent et ça été très difficile de mettre sur le tapis l'histoire d'Allan et de June, qui je pense est très importante dans l'histoire.
Certains ont été déçus que l'histoire ne porte pas uniquement sur June et Ethan, que l'histoire se réglerait plus vite si c'était le cas, mais je ne vois pas les choses comme ça.
Je ne cherche pas à en finir rapidement avec cette histoire, je veux qu'elle se déroule à une bonne allure et dans de bonnes conditions, et cette histoire implique tout le monde y compris Allan. Vous comprendrez peut-être mieux à la fin.
June et Allan ont un passé ensemble et il est très important de ne pas l'oublier pour avoir toutes les pièces du puzzle.
Enfin bref, tout ça pour dire que ce chapitre est très particulier parce qu'il ne se déroule pas comme les autres. Cela sera le seul et unique chapitre déroulé ainsi à moins que ça vous à plu ? Dîtes moi tout.
Bon dimanche.
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