17.2. "So he's alive...I tried to mourn someone alive ?"

Il y avait 16 heures de ça, j'étais entrain d'embrasser Ethan Howart. Oui, ce beau et populaire brun qui n'aimait personne et qui avait un caractère de chien. D'accord, c'était lui qui m'avait embrassé mais ça ne changeais rien. Je m'avançais vers le lycée toujours avec ce sourire d'handicapé mentale collé au visage quand Cassandra arriva vers moi, jolie comme d'habitude.

- Waouh, June arrête de sourire comme ça...tu vas avoir des rides ma pauvre, se moqua t-elle.

Je devais lui dire ? Ou pas ? C'était quand même ma meilleure amie !

- Ethan m'a embrassé, dis-je maintenant toute chamboulée en frôlant mes lèvres de mon index.

Moi qui pensait qu'elle allait crier de joie ou me féliciter, c'était raté. Elle était devenue toute blême et ne savait même pas quoi dire. Vraiment glauque, si je savais qu'elle n'aimait pas Mathis, je lui aurais dit qu'elle était jalouse mais c'était impossible.

La bande nous avait rejoint au centre de la cour et nous nous saluèrent mais quand se fut le tour d'Ethan, je tremblais comme une feuille. Il me remarqua et souriait de toutes ses dents avant de venir et de me lancer un pauvre "salut" en m'embrassant très près de la bouche.

- On garde ça pour nous, pour l'instant, ok ? dit-il tout bas.

Je savais que c'était légitime mais je ne pouvais m'empêcher d'être triste, après tout, nous nous étions d'une manière étrange certes, dit que l'on s'aimait alors pourquoi le cacher ? Ethan avait peut-être exagéré la puissance de ses sentiments, et il voulait sûrement y réfléchir et je comprenais totalement mais il me connais, June Wallace était très impatiente.

- Ju' t'es dans tes rêves ou quoi ? Redescend sur Terre ma petite, me taquina Andreïa.

Je lui frappa gentiment l'épaule d'un rêves de main en levant les yeux au ciel.

- Si on a plus le droit de rêver !

Annabelle fronça les sourcils en me dévisageant puis posa son index sous son menton en signe de réflexion.

- Dis moi Ju', tu as changé quelque chose ? Je te trouve...différente.

Je me relooka de la tête aux pieds en haussant les épaules:

- Non, je n'ai rien fait.

Puis un large sourire apparut sur son visage angélique.

- Je sais, tu es amoureuse !

Ethan qui parlait avec Jimmy un peu plus loin se liquéfia et se tourna vers nous.

- Oh, il y en a un qui est jaloux, ria Luke en se pliant en deux.

Ethan l'ignora et me prit à part. Il affichait une mine fermée et indéchiffrable qui m'exasperait.

- Tu es amoureuse ? De qui ?

C'était une blague de mauvais goût ? Apparemment, il n'avait pas comprit que j'étais folle de lui et je me retenait de rire de lui.

- Un beau mec, brun, 1m73, possessif et très jaloux sur les bords mais d'une infime tendresse et bonté qu'il essai de cacher au lycée en la remplaçant par de l'indifférence. Tu le connais ?

- C'est qui ce mec que je le frappe ? Ce n'est pas Allan j'espère ? dit-il entre ses dents.

J'étais amoureuse d'un pure imbécile, ma parole !

- Putain Ethan Jake Davis Howart. C'est de toi que je suis amoureuse, c'est avec toi que j'ai partagée le meilleur baisé de ma piteuse vie, c'est avec toi que je veux continuer de -

Je fus coupée par son étreinte qui me bloquait la respiration.

- J'aurais préféré t'arrêter de parler grâce à un baiser mais les autres nous regardent alors je ne préfère pas. Désolé.

- Je comprends, tu as besoin de temps.

J'allais rejoindre les autres mais il m'attira vers lui et me chuchota quelques mots qui me réchauffèrent le coeur:

- Je ne me suis jamais engagé dans une relation à long terme et en exclusivité, surtout pas en public alors je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. J'espère que tu saura m'attendre June.

- Jusqu'au soleil, je t'attendrais jusqu'au soleil Ethan.

*****

Ethan et moi nous voyions en cachette depuis trois semaines, j'avais perdue le fil du temps et Annabelle lisait en moi comme dans un livre ouvert alors que Cassandra était froide, sans comprendre quoi que ce soit, je l'ignorait. Je ne supportais pas spécialement le fait que nous nous cachions entre deux casiers ou derrière les étagères de la bibliothèque pour nous embrasser mais Ethan était très mal à l'aise alors je me taisait.

- Tu as été suivis ? Me demanda nerveusement Ethan en regardant toutes les deux secondes derrière nous.
Je lui pris le visage en coupe et lui souriait de toutes mes dents.

- Calme Ethan, détend toi. Il n'y a personne, juste toi et moi.

- Tu as raison, je stress pour rien.

Il était tellement mignon quand il était nerveux. S'en était bouleversant.

- Je vais finir par croire que tu nous cache parce que tu as honte de sortir avec moi, dis-je amusé.

Silence.

Je devais me tromper, j'avais dit ça pour rire à la base.

- Quoi ? NON, non, non... Ce n'est pas ça, j'ai juste peur de me rater et que notre couple en pâtisse. Je ne voudrais pas te perdre, pour rien au monde.

Si ça ce n'était pas mignon et rassurant !

Après nos échanges de salive, nous avions retrouvés les autres mais étrangement, ils arrêtèrent de parler quand nous arrivions à leur hauteur.

- Quoi ? Demanda sèchement Ethan.

Jimmy esquissa un léger sourire avant de me parler à moi sans répondre à la question de son ami:

- Dis moi June, je me demandais si tu voudrais sortir avec moi un de ses quatre, sortir avec moi quoi ! Alors ?

Je jeta un coup d'œil discret à Ethan qui était devenu écarlate et qui serrait les poings. Merde, ça tournait mal.

- Pourquoi elle sortirait avec toi ? Râla mon copain secret.

- Parce que je l'apprécie énormément et qu'elle est célibataire, dit Jimmy.

Je rêvais ou il avait insister sur le dernier mot ? Ça sentais mauvais tout ça.

- Figure toi qu'elle a un copain.

Avant même d'avoir eu le temps que l'information monte au cerveau, Ethan avait grogné du genre "et puis merde, c'est pas grave" et m'avait embrassé langoureusement devant toute la bande ainsi que la plupart des autres lycéens. Ethan qu'avait tu fais ?

J'y vais. Je n'y vais pas.
J'y vais. Je n'y vais pas.

J'étais devant l'arrêt de bus, le bout de papier à la main quand le bus arriva, m'obligeant à me décider.
Allan allait payer pour avoir menacé ma meilleure amie, je comprenais mieux son comportement depuis tout ces mois.
N'étais-ce pas ce jeter dans la gueule du loup ?

- Mademoiselle, vous montez ? S'impatienta le chauffeur.

J'hocha la tête naturellement et présenta ma carte d'abonnement avant de trouver un siège confortable. Le bout de papier entre mes doigts me semblait si lourd et si désagréable au toucher que je le chiffonait malgré moi.

Appartement 412, 5ème étage.
Marilyn Square boulevard,
C1423 Warlington.

Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais jamais vu ou croisé Allan, ce n'était pas très loin et c'était un quartier mal famé, ce que m'étonnais de la part de notre très cher Allan.

Un bon quart d'heure plus tard, l'arrêt où je devais descendre était arrivé et je n'étais pas surprise de voir l'état des commerces...du moins ce qu'il en restait. Les bâtiments étaient vieux, délabrés et certains avaient pris feu ! Quelques sans abris me demandèrent de l'argent et je me sentais coupable de n'avoir rien sur moi. Les routes étaient chaotiques, jonchés de fissures et de débris en tout genre. Et en voyant les habitants du quartier, je me surprenait à faire tâche dans cet environnement avec mon beau jeans Levi's et mon chemisier beige qui était plutôt lambda dans le centre ville.

Arrivée devant l'énorme bâtiment en guise de "appartement", je ne remarqua aucun Allan, ni même son nom mais je ne devais pas m'inquiéter... de toute façon, Cassandra ne pouvait pas me mentir, encore une fois de plus.

J'allais m'engouffrer à l'intérieur de la bâtisse mais mon téléphone vibra, m'informant d'un appel entrant.

- Allô ?

- June ? C'est moi. Il faut qu'on parle.

- Je sais que c'est toi, abruti. Je ne peux pas là.

- Ju' c'est important. Tu m'as demandé de faire des recherches sur Allan mais j'aimerais savoir pourquoi...

Je soupirais gravement.

- Écoute Alex, c'est bon, je me suis débrouillé toute seule. Oublie ce que je t'ai demandé.

- Non June, tu ne vas pas t'en tirer comme ça ! Dis moi où je te harcèle. Et tu me connais, j'en suis capable.

Il m'énervait tellement mais bon, c'était tout de même mon meilleur ami alors il était excusé. Je savais, je savais que je n'avais pas toujours une très bons logique.

- La mort d'Ethan. Voilà pourquoi je voulais aller voir Allan, pour lui demander comment il était mort. Je sais que c'est stupide de penser qu'il était encore en vie mais s'il y avait un infime espoir que celle que tu aimes plus que tout ne sois pas morte, tu y aurais cru Alexandre ?

Silence.

- Oui, je m'y serais accroché comme une bouée. Mais rien n'explique le fait que tu ne sois même pas aller à son enterrement alors qu'on y a tous été. Tu as été lâche et je t'en veux toujours.

J'avais mal, et j'étais agacé dont la tournure de cette discussion prenait.

- Me pardonnera tu ? Un jour ?

- Je t'en veux mais ça ne veux pas dire non plus que je te déteste. Tu sais très bien que je ne peux pas être fâché longtemps contre toi...

Je laissa échapper un petit rire. Alexandre était mon meilleur ami et je ne l'avais pas perdue. J'étais tellement soulagée !

- Je t'aime.

- Je t'aime aussi, je passerai te voir dans les prochains jours. Bye.

La boule d'angoisse qui avait pris naissance au creux de mon ventre m'avait quitté grâce à la conversation avec Alex et j'entrai dans la bâtisse avec contenance et détermination jusqu'à l'ascenseur.

- Salut ma jolie, me souriait une jeune femme.

Elle avait les cheveux tricolores avec des mélanges punk et une multitude de piercings à l'arcade, et s'était habillé d'une robe noir simple et longue.

- Salut.

Je n'étais pas très bavarde, je n'aimais pas discuter avec des inconnus surtout dans le genre "chelou" .

- Tu viens voir le beau brun du 5ème ? C'est ton petit ami ?

En tout cas, j'avais la confirmation qu'Allan habitait ici.

- Oui mais c'est un ami. C'est tout.

- Oh alors tu es célibataire ?

Je rêvais ou elle venais de me draguer ouvertement ? Waouh, je suppose que je devais être flattée d'être attirante pour la gente féminine...

- Euh...oui. Mais...

Elle ria.

- Ne t'inquiète pas ma petite ! J'ai déjà une copine et d'ailleurs elle serait jalouse de toi si elle te voyait ! Moi c'est Anna.

Elle n'avait pas l'air méchante non plus mais quand l'ascenseur s'arrêta à son étage, je souffla rapidement mon nom:

- June ! Dis-je dans un souffle.

Et les portes se refermèrent sur elle, me laissant dans un silence complet.

Les portes se réouvrir sur le couloir du cinquième étage et l'odeur de friture me fit éternuer trois fois.
Je m'avança vers la porte "412" en me demandais comment Allan allait être, avait-il changé ? Était-il plus mûre ou était-il devenu un putain de fruit pourris ? J'allais le découvrir mais mon téléphone vibra une seconde fois. Cassandra ?

- Cassandra ?

- Où est-tu ? Dis moi !

Elle avait l'air paniqué au téléphone.

- Je suis sortie faire un tour pour prendre l'air, pourquoi ? Mentis-je.

Elle se détendit automatiquement, ce qui ne faisait qu'augmenter ma méfiance à son égard. Que me cachait-elle encore ?

- Je...d'accord c'est cool ! Je te demandais ça parce qu'on a plus de lait et qu'il en faudrait, dit-elle avec hésitation.

Elle me prenait vraiment pour une conne, ma parole ! Pardi, j'allais la tuer cette menteuse.

- Ouais, j'irais en chercher. À plus.

- Bye.

Bon, ça c'était fait. Maintenant, allais-je pouvoir frapper à cette putain de porte ou quelqu'un allait encore m'appeler ? Oui, j'étais frustrée.

Mon poing frappa énergiquement et précisément sur la porte en métal gris devant moi avant que le verrou ne s'enclenche dans un tintement sourd et malheureux.
Lentement, la porte s'ouvrit sur un homme de grande taille. Mon regard fixait d'abord ses chaussettes blanches, puis son jeans noir moulant à certains endroits puis à un torse familier recouvert d'un chandail blanc et d'une tête qui me retourna l'estomac.

Non, pas lui. Je devais faire un cauchemar, rien n'était réel. Ce quartier n'existait pas, je n'avais jamais rencontrée Anna, ni Alex ni Cassandra ne m'avait appelé et il ne manquait pas de lait à la maison.

Ethan n'était pas réel. Alors pourquoi quand ma main s'écrasa sur sa joue en une fraction de seconde, j'ai ressentis une douleur malsaine dans ma poitrine et une douleur physique dans ma main droite ? Non. Non, non, non. Pourquoi son regard était-il rempli de tristesse et pourquoi son teint n'était-il pas livide comme devrait l'être un mort ? Pourquoi je pouvais sentir son souffle sur moi alors que les morts ne respiraient plus ? Pourquoi je souffrais autant ?

Et pourtant, je semblait rester de marbre face à lui. Pas une seule larme, pas une seule émotion pouvant trahir mes ressentis. J'étais devenue une coquille vide alors que je criais à l'intérieur. J'étais un paradoxe à moi toute seule.

C'était donc ça ? Ce sentiment d'impuissance face à une telle vérité. Donc il était vivant... J'ai essayé de faire le deuil d'un vivant. Bordel de merde, le deuil d'un vivant.

*****
Deuxième partie publiée !

Bon, franchement vous n'avez pas à vous plaindre... J'ai été plutôt rapide à écrire, après tout, c'était très inspirant tout ça !

Là par contre, le chapitre 18 n'arrivera pas avant ce weekend.
Dites moi ce que vous en pensez, c'est très important pour moi ! Et n'oubliez pas de voter si ça vaux le coup.

Dernière chose, je vous avais demandé si vous aimiez les points de vues d'Ethan dans le chapitre 16 mais vous n'avez pas répondus, c'est triste mais après c'est pour vous hein ;) Je comptais vous faire le chapitre 18 du point de vue d'Ethan mais si vous ne réagissez pas, je ne pourrais pas.

Dites moi tout !

Bonne semaine, bisous mes lecteurs fantômes :)

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