13. "My life is a fucking nightmare."
Toute ma vie, je me suis demandé pour quoi je vivais. J'étais le genre de petit garçon qui croyait en Dieu et qui pensait qu'il nous avait envoyé sur Terre pour une raison bien précise, alors j'attendais que le destin frappe à ma porte. Mais c'est seulement quand j'eus dix sept ans, qu'elle apparut. Elle était devenu mon défi de tout les jours, je voulais la connaître mais quand j'en savais assez sur elle, j'ai eu peur, peur d'aimer June Wallace. Elle était le signe que j'avais attendu depuis mon enfance et j'avais réussi à l'atteindre. Alors pourquoi j'avais tout gâché ? Il avait fallut que je sois possessif et jaloux à mort, oui, à mort était le bon mot.
Je me souviens encore de ce stupide pari avec Allan, je me souviens encore de la voiture que je n'ai pas su contrôler, mais je ne me souviens plus de son toucher contre le mien, de son rire, et de son sourire qui m'est adressé. J'ai joué et j'ai perdu, j'ai tout perdu.
Ma vie, elle était simple mais belle et il a fallut que j'insiste avec les courses illégales de voiture pour la rendre compliquée. Je n'ai fait que d'exister sans vraiment vivre et aujourd'hui, je suis mort pour les choses auxquelles je tiens. Si seulement je pouvait revenir en arrière mais non, j'étais condamné. Condamné a errer dans l'ombre et à l'observer, elle. La voir sortir de chez Mathis et de froncer les sourcils parce qu'elle à l'impression qu'on la surveille, mais elle avait tellement changée. Elle était devenue une vraie femme en partant en Angleterre mais ses yeux, ses yeux avaient perdus toute leur lueur et leur bonheur, c'est comme si elle était comme moi, morte à l'intérieur.
- Ethan ? Tu es pâle, ça va ? me demanda Cassandra.
C'était la seule avec Allan à savoir que j'étais encore en vie, et que je n'avais pas le choix de rester loin de ceux que j'aimais. Cassandra me rassurait quand j'étais prêt à craquer et rejoindre June, elle me disait qu'elle avait un copain maintenant, qu'elle avait réussi à faire son deuil et qu'elle était heureuse. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être malheureux et heureux pour elle, elle devait sûrement être en sécurité avec celui qu'elle aimait maintenant mais penser qu'elle était heureuse sans moi, c'était inconcevable. J'étais l'homme de sa vie comme elle était la femme de la mienne et j'étais son âme-sœur, je pouvais mettre ma main à couper.
J'avais tellement de chose à dire ou a faire, tellement de sentiments refoulés. Je me sentais si coupable et j'avais plusieurs fois échafauder des idées de comment tuer Allan pour que puisse être libéré mais j'abandonnai lâche comme j'étais.
Ma vie se résumait à me cacher, fuir et errer dans les ténèbres alors qu'elle vivait dans la lumière, qu'elle vivait. Mes pensées étaient tellement contradictoires que s'en était frustrant, je m'étais même étonné à être jaloux de sa vie, c'était ridicule.
- Oui Cassandra, ne t'inquiète pas.
J'étais assis dans l'arrière cuisine du Café Iné tandis qu'elle me servait un chocolat chaud, elle avait ce sourire Colgate qui réchauffait mon cœur quand je la voyais...
- Tu ne m'as jamais dit où habitait l'homme de tu-sais-qui ?
Oui, je ne pouvais pas dire son nom. Son prénom sonnait tellement faux et désespéré dans ma bouche que j'avais arrêté de le dire, par lâcheté, une nouvelle fois. Son chiffon lui échappa des mains tandis qu'elle essuyait ma table en tentant un faible sourire étrange.
- Il est en Angleterre ! Elle l'a rencontré là-bas et il est tout ce qu'il lui faut, June à l'air aux anges, oh et elle a avoué que c'était l'homme de sa vie.
Elle en faisait exprès ou quoi ? Cassandra m'a toujours dit que nous n'étions pas fait pour être ensemble, et elle me lançait des piques parfois agaçantes mais de là, à me parler d'elle comme si je n'avais jamais existé dans sa vie, c'était humiliant.
- Bordel ! Elle n'a pas le droit d'être heureuse comme ça ! M'emportai-je.
Cassandra grimaca et posa sa main douce sur la mienne en miaulant:
- Tu sais, je n'aime pas te faire de la peine mais elle ne m'a jamais parlé de toi tu sais... La seule fois où l'on a parlé de toi, elle m'a dit qu'au moins, mort, tu ne ferais plus de courses. C'est pour ton bien, Allan t'a epargné de vivre avec ma meilleure amie, qui a comme un cœur de pierre.
C'est une blague ? June n'aurait jamais dit une chose pareille, à moins qu'elle ne m'ai jamais aimé !
- J'ai besoin de la voir Cassandra, dit lui de venir au café pour que je puisse l'espionner, je t'en prie...
J'étais à la limite de la crise de nerfs, je refoulait mes larmes au plus profond de moi en imaginant que j'ai fait une bonne chose, qu'elle ne souffrira plus mais elle était comme ma drogue, et croyez moi, j'en ai connu de la drogue mais pas aussi forte et j'étais sans aucun doute en manque.
Elle pâlit.
- Je ne peux pas, nous sommes en froid et elle est malade. Une prochaine fois mon chou.
En froid ? Cassandra était une soeur pour June, l'une des deux avait dû faire quelque chose d'horrible.
- Et Mathis, il va bien ?
La tristesse de ne plus le voir, ou lui parler me faisait mal, il était le frère que je n'avais jamais eu. Depuis plus d'un an, je ne l'ai pas beaucoup vu sortir de sa maison comme s'il hibernait...
- Oui, dit-elle d'une voix blanche.
C'était moi ou Cassandra était très tendue ses temps-ci ? Elle n'avait jamais été aussi froide et sèche envers moi et la voir comme ça ne présageait rien de bon, ni pour elle, ni pour son entourage.
- Bon, je vais y aller. J'ai besoin de me défouler.
Je me suis levé et j'ai déposé ma tasse dans l'évier en inox, Cassandra ne parlait plus et je trouvais ça étrange. D'habitude, la blonde faisait tout pour me retenir mais là, c'était limite "Dégage, tu me dérange." et j'appréciais pas.
- Cass' ? Tu es sûre que ça va ? Demandais-je prudemment.
- Oui, ne t'inquiète pas. Je suis juste sur les nerfs tu sais, commence t-elle en devenant plus douce, mais June me fais peur, elle fais n'importe quoi et j'ai bien cru à un moment qu'elle fleurtais avec mon Mathis, se confia t-elle.
Vu la paranoïa de Cassandra à l'égard de son copain, j'étais sûr qu'elle dramatisait et que ce n'était que dans son esprit. Je ne doutais pas une seconde que June ai pu me tromper je voulais dire, tromper son copain.
- Tu ne veux pas rester ? Me supplia Cassandra comme je le prédisait.
J'ai hoché négativement la tête avant de sortir par l'arrière du bâtiment en remettant ma capuche et puis, un peu plus loin, j'ai entendu des voix se rapprocher de l'endroit où je me situait, je me suis donc caché derrière plusieurs container.
- C'est hors de question, je n'espionnerais pas Cass' même si elle est louche. Demerde toi, t'es son copain merde !
J'ai facilement reconnu la voix éraillé de Jimmy mais qu'est-ce qu'ils foutaient là tous les deux, à comploter contre Cass' en plus.
- Tu ne comprends pas Jim, si je te demande ça, c'est que j'ai de réels soupçons sur le témoignage de ma copine. Je l'aime ! Mais si elle continue à nous mentir, June ne pourra pas supporter, elle a déjà trop de pression sur elle, je ne veux pas en rajouter. Elle a pleuré toute la nuit sans répit et quand je l'ai vu ce matin, elle avait tout sauf l'air d'être en bonne santé, gueula Mathis presque anéanti.
Mon cœur se serra à l'entente de son prénom, Cassandra m'avait pourtant dit qu'elle allait bien ! C'est sa meilleure amie et même si elles étaient en froid, elle se devait avant tout de la protéger, merde !
- Elle veux repartir en Angleterre et tu sais que ce n'est pas bon pour elle de toujours fuir, je lui ai caché que les flics l'avait disculpé de l'enquête par rapport à la maison brûlé mais si je lui disais, elle fuirais sans se retourner. Elle a besoin d'une nouvelle vie et Cassandra fait tout pour l'enfoncer dans la merde, continua Mathis, fou de rage.
Je me suis décalé pour les voir et j'ai pu voir que Mathis et Jimmy tournait en rond dans la petite ruelle sombre pendant que Mathis tremblait de tout ses membres.
- Elle t'a vraiment trompée ? C'est sérieux ? Demanda timidement Jimmy.
Quoi ? C'est quoi ce bordel ? Cassandra ne m'a jamais dit ça ! Je vais devenir fou là.
- Ouais, je sais ça craint. J'ai même pas réussi à savoir si elle mentait par rapport à la cause de son "égarement"...
- Désolé mec, je sais que tu l'aimes.
Le silence était revenu mais je sentais qu'ils étaient encore là. Je faisais en sorte d'être invisible mais ma respiration était saccadée avec ce que je venais d'apprendre. Finalement je n'étais pas le seul à avoir une putain de vie de merde. Au moment où je m'apprétais à m'en aller à l'opposé de la petite ruelle, dans les bas quartier, j'ai tout de suite reconnu sa voix, elle. Bordel de merde, je n'avais jamais été si près d'elle même lorsqu'on s'étaient croisés involontairement au café.
- Salut, lança t-elle timidement.
Mathis avait raison. Sa voix trahissait sa fatigue et ses heures de pleurs, sa voix était basse et cassée.
- Ju' ? Tu fais quoi ici ? Grogna Jimmy en la voyant.
- Tu devrais aller te reposer, enchaîna Mathis en lui effleurant le bras.
Mes poings s'étaient serrés, foutue jalousie ! Ses cheveux normalement éclatant étaient ternes et collés à son visage et elle portait ses vêtements trop grand pour elle, bordel mais c'était mes vêtements ? Je m'étais mis à espérer qu'elle le sache et que Cassandra se soit trompée, que June pensait encore à moi.
- Oh, je rêve, commence June presque agacé en lançant des éclairs à Jimmy.
- Quoi ? Demanda ce dernier sur la défensive.
- J'en ai marre, je suis tellement devenue folle que tu sens son parfum, a-t-elle murmuré en insistant sur le "son".
Pitié, faites qu'elle parle de moi et pas du manque de son copain, ai-je pensé en fermant les yeux.
- Le parfum de ? Demanda Jimmy à ma place.
- Ethan.
Bordel, mon prénom dans sa bouche me faisait toujours bander et c'était malheureusement, encore le cas. Je pouvais facilement voir les yeux humides de ma drogue, Mathis jura avant de la prendre dans ses bras et elle répondit au câlin avec soulagement.
- Merci d'être là les gars, murmura June avec un faible sourire.
- Mais c'est tout naturel princesse, rigola Jimmy en faisant la révérence.
Princesse ? Je vais lui en donner moi de la princesse ! D'où il appelle mon bébé, princesse lui ?! Depuis que tu t'es barré, ricana ma conscience. Oh ta gueule toi !
Je devais m'en aller pour éviter qu'elle remarque que j'étais là et que mon parfum, c'était moi, mais savoir que tout son entourage lui mentait pour une quelconque raison me mettait les nerfs à vifs. Je voulais la protéger en partant mais je l'avais enfoncé plutôt qu'autre chose. Tout était ma faute.
***
La douleur et la colère s'extériorisa en frappant dans mon sac de boxe. J'avais emménagé dans ce local minable il y a presque deux ans quand j'avais prétendu ma mort. La plupart d'entre vous doit se demander pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai abandonné ma vie quasiment parfaite avec la femme de mes rêves et des amis uniques ? J'avais une très bonne raison et une bonne parole. J'ai joué, j'ai perdu, j'assume. Je l'aurais bien vécu si seulement j'avais été le seul à assumer mais je m'étais rendu compte que je n'étais pas le seul à payer mes conneries, y'avait toute mon ancienne vie qui était tombée avec et à cause de moi.
Aucun regret,je me répétais ça quand j'étais prêt à craquer. On m'a toujours dit que regretter, c'était pour les faibles. Que ça ne servait à rien et que de toute façon, on ne pouvait pas revenir en arrière alors pourquoi je regrettait. Soudain, une idée me vînt à l'esprit. Oui. C'était une bonne chose, je devais le faire pour que mon entourage fasse son deuil. Je la déposerait à Cassandra et elle leur transmettra en disant qu'elle à été retrouvée dans la maison qui a brûlée. Dans notre maison, notre ancienne vie.
- Bientôt deux ans, je ne pensais pas que ta parole valait grand chose mais je le suis trompé, félicita, tu as le droit de jouer le mort encore... toute ta vie ! - Signé Bâtard.
Tiens, il ne m'avait pas envoyé de message depuis un an et ça ne m'avait pas manqué. Allan devait être dans le même état que moi mais il le cachait bien sous son arrogance et sa superficialité.
- Crève en enfer, Bâtard. J'ai qu'une parole, tu le sais. - Ethan.
Ma réponse fut courte et directe. J'espère juste qu'un jour, elle comprenne pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai tout quitté. Mais en attendant, je la protégerait de loin, et puis c'est vrai quoi, loin des yeux, près du coeur.
Je m'appelais Ethan Howart et ma vie était un vrai cauchemar.
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