- Ethan a raconté à la bande ce qu'il s'est passé entre Allan et toi, m'annonça Cassandra, assise à côté de moi en Socio.

Je n'étais vraiment pas d'humeur à parler de notre dispute même venant de ma meilleure amie. J'espère qu'en voyant que je ne lui répondait pas, elle allait comprendre mais il fallait toujours qu'elle en rajoute une couche.

- Tu l'a vraiment embrassé ? Je pensais que tu tenais à Ethan un minimum, chuchotait-elle en essayant de le faire cracher le morceau.

Je restais muette mais j'ai lancé un regard hésitant vers Ethan qui dormait sur sa table comme un bébé. Bien sûr que je tenais à ce con mais si ce n'étais pas réciproque.

- C'est qui Jenna ? demandais-je à Cassandra qui avait l'air étonné que je sache parler.

- Jenna ? Je - Je - connais pas de Jenna, avait bégayer ma meilleure amie. 

Mensonge, mensonge, mensonge, elle me le dira quand elle sera prête. 

- Ethan, Ethan Howart ! cria le professeur pour qu'il se réveil. 

Ça ne manqua pas car ce dernier sursauta en tombant de sa chaise quelques rires ont fussé dans la classe mais le regard noir qu'Ethan à lancé à fait taire tout le monde.

- Bien, comme vous êtes réveillé maintenant, vous allez répondre à ce sondage: Quand vous aimez une femme, vous lui dites ? 

- Pas forcement.

Cassandra était comme émerveillée devant ses paroles, et me frappa l'épaule pour m'inciter à faire de même mais son regard se posa sur moi et je sus que j'étais mal barrée pour me détacher de lui maintenant.

- Qu'est-ce qui vous en empêche Ethan ? 

- La peur, railla t-il.

- La peur de quoi, développez.

- La peur de faire peur, d'effrayer cette personne pour qu'elle vous délaisse.

- C'est compliqué tout ça, alors que faite vous ? Vous lui dites quand même ou pas ? 

Jusqu'à présent, ses yeux n'avaient pas quittés les miens comme si nous étions connectés mais quand le prof continua ses questions, il voyait bien comme moi, quelles étaient trop personnelles.

- Il faut attendre, s'était prit au jeu Ethan en répondant...sincèrement.

- Attendre ? Qu'il soit trop tard ? ricana le prof devant les paroles de mon ami.

- Qu'il ne soit pas trop tôt pour le dire, que l'on soit sûr d'être tombé si bas. Qu'on soit amoureux.

Je ne pouvais plus le regarder dans les yeux, le gêne m'avait englouti et j'aurais aimé pouvoir lui dire que je l'aimais mais il aimait l'autre, Jenna. Elle devait surement être belle, populaire, le contraire de moi. Il fallait que je me fasse à l'idée qu'il ne m'aime qu'en ami.

***

- June + Allan = amoureux, me taquinait Jimmy tandis que les autres discutait entre eux mais il l'avait dit trop fort et les discussions ont cessés pour mon grand malheur.

- Jimmy ta gueule, tu sais pas de quoi tu parles ! raillais-je en tentant un sourire tout sauf crédible.

- C'est vrai que tu as eu le courage de l'embrasser ? Félicitation June, je ne pensais pas que tu t'étais décoincé, rit Annabelle.

Je vais l'étrangler, je vais l'étrangler, je vais l'étrangler.

- C'est moi ou y'a des tensions à votre table ? se moqua Allan en passant avec ses acolytes. Ethan c'était stoppé dans ses mouvements, il tenait fermement sa fourchette, les lèvres pincées. 

- Dégage Allan, le pressais-je en fronçant les sourcils.

Le self était complet, et je voyais bien qu'il avait une idée derrière la tête. Il chuchota avec ses deux amis et s'approcha encore plus près.

- Bah mon cœur, tu n'invites même pas ton copain à manger avec toi ? Je te pardonne si tu me donne le même baiser qu'hier ou plus...

Il aurait pas dû. Ethan s'était jeté sur lui en lui renversant son plateau sur la veste d'Allan. Il était trop proche, ils auraient pu facilement s'embrasser si c'était pas pour se frapper. 

- Tu vas dégager ta sale petite gueule de ma table et de ce qui m'appartiens avant que je ne te porte par les couilles jusqu'à la sortie toi et tes toutous, avait-il dit trop calmement. 

Au lieu de se dégonfler, Allan gardait son rictus au coin de la bouche et s'approcha encore plus: 

- Au moins ma sale petite gueule à langoureusement embrassé les lèvres de ta copine et c'était bon, tu devrais essayer, oh merde, elle veut pas de toi, c'est con.

Allan se retourna pour s'en aller, jugeant que c'était suffisant mais ce n'étais pas fini aux goûts d'Ethan qui le rattrapa par la veste et lui assigna une droite et étrangement, même lui grimaça de douleurs. Bien sûr, je ne pu m'empêcher de lui porter secours et l'emmena dans les toilettes des hommes pour le soigner. Il s'était adossé contre le lavabos et me regardais avec colère. J'ai récupéré du papier toilette et je l'ai passé sous l'eau avant de le tamponner sur sa main. 

- Allan est un connard, je suis désolé que tu ai eu à te battre avec lui. 

Il pouffa amèrement. 

- June si tu tombes amoureuse de cet enfoiré, j'aimerais que tu sache que notre amitié sera finie. 

- Aucun risque, je suis déjà amoureuse de quelqu'un d'autre, lui ai-je dit avec un faible sourire et cet abruti se renfrogna.

Je devais lui donner des indices, même si je ne pouvais pas lui dire que je l'aimais lui.

- D'ailleurs ce garçon ne se rend même pas compte que je l'aime. J'essai de lui faire comprendre sans paroles mais il reste buté.

- Il est con alors, parce que tu exprimes facilement des sentiments donc c'est facile de s'en rendre compte.

- Dit le garçon concerné, grognais-je dans ma barbe et grâce à dieu, il ne m'avait pas entendu.

- Si tu l'aimes, dit lui. Ce sera beaucoup plus simple.

- Toi aussi tu es amoureux, ça se voit.

Je mentais, ça ne se voyait pas mais je voulais savoir qui était cette Jenna.

- Tant que ça ? demanda t-il gêné. 

J'acquiesce. 

- Le truc c'est qu'on se connait depuis moins d'un an, qu'on est amis mais elle aime quelqu'un d'autre, elle ne me voit que comme un ami. Rien de plus, alors je fais avec et je jalouse en secret, rit il embarrassé. 

C'était dingue à quel point nos situation amoureuses étaient similaires. En tout cas, cette Jenna ne savait pas ce qu'elle ratait.

- Elle est stupide d'aimer quelqu'un d'autre. Si j'étais elle, je te dirais que je t'aime toi et personne d'autre, essayais-je de le consoler malgré mon inaptitude à dire je t'aime.

Je me souvenais de ce quiproquo comme si s'était hier et d'ailleurs je me demandais pourquoi je rêvais encore de lui, la veille je n'avais pas eu une seule pensée pour lui et cette nuit, toutes mes émotions sont revenues. Puis les souvenirs de la veille me revenait petit à petit. Je devais la croire ou pas ? Je devais le dire à Mathis ou pas ? Je devais mentir pour elle ou pas ?

Flashback - La veille 22h09

Je respirais trop fort, ma tête basculant entre Mathis à fond dans son match de football et Cassandra derrière moi, les larmes aux yeux. J'ai finalement rien dit et attendu qu'elle s'explique, qu'elle m'explique pourquoi elle avait fait cette énorme connerie. Mathis était un homme bien, à la limite de la perfection autant physique que psychologique alors je me demandais pourquoi.

Nous étions montées à l'étage, mentant à Mathis en lui disant qu'on voulait parler des histoires de filles et nous sommes installées sur mon lit. 

- C'est quand tu veux, je suis crevée, dis-je sur un ton désagréable.

- Okay, ce mec que tu as vu dehors, c'est quelqu'un qui pouvait faire de ma vie un enfer. C'était le dealer de mon frère, il lui devait de l'argent et mon frère était ruiné alors il a donné mon adresse de travail pour que je le rembourse mais... mais la somme était trop élevé alors il a commencé à me menacer de lui faire du mal ou de faire du mal à ceux que j'aimais. Puis il m'a regardé avec une lueur étrange dans les yeux avant de me proposer un deal. Je voulait refuser, mais je n'avais pas le choix. Tu n'étais pas sensé être là June...

Mes idées étaient embrouillées et peu claires, j'étais fatigué, j'avais faim. Je n'étais pas d'humeur à ce qu'elle me raconte des salades mais je la laissait continuer. 

Bénéfice du doute, bénéfice du doute, bénéfice du doute.

-...Il m'a proposé d'effacer les dettes de mon frère en me donnant à lui, finit-elle en pleurant de plus belle.

C'était plausible mais elle aurait pu appeler la police, c'était mieux. Ou en parler à Mathis, qu'il fasse quelque chose. Même si c'était une histoire triste, j'avais un doute. Infime, mais présent. 

Je lui ai dit que je devais dormir, et que je réfléchirais cette nuit pare que la nuit porte conseil, non ? 

Présent 10h32 -

D'accord, je n'ai pas vraiment réfléchis cette nuit. Mais je devais à présent savoir si j'allais dire la vérité à Mathis ou garder le secret du dealer avec Cassandra... En parlant du loup, Cassandra déboula dans ma chambre, les cheveux blond ébouriffés, l'air gêné.

- Je n'ai pas dormi de la nuit, j'avais peur... se lamenta t-elle.

Certes elle avait l'air mal en point mais surtout bien réveillée... Bref, je ne m'en préoccupais pas pour le moment et m'étais assis en tailleur sur mon lit défait.

- Promet moi que tu n'y retourneras pas Cassandra Marie Devrot. 

- Je te le promet, avait-elle froncé les sourcils.

Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais la forte impression que ce n'étais pas une bonne idée et qu'elle allait me décevoir à nouveau.

***

| Jimmy : On se voit avec la bande ? |

J'étais avachie dans le canapé quand j'avais reçu un message de Jimmy. Mathis était à côté de moi, tirant la langue bizarrement tout en se concentrant sur son jeu vidéo. Il avait dû recevoir le même message. Je lui ai demandé où est-ce que l'on irait.

| Jimmy: En fait, j'ai menti... Je voulais juste passer une journée tranquille avec toi June. |

Une boule s'était formée dans mon estomac, j'avais peur. Peur qu'il pense que je puisse tourner la page avec lui. Mais je ne devais pas penser ça et me lancer, non ? 

| Moi: Passe me prendre dans une heure, bisous |

Au moment où j'allais me lever pour me préparer, Mathis attrapa mon poignet et m'attira à nouveau à lui. 

- Tu me caches quelque chose depuis hier June, et tu ne m'as jamais rien caché... boudait le garçon en face de moi.

Merde, le con il lit en moi comme dans un livre ou quoi ?

- Je m'inquiétais pour Cassandra, elle avait l'air épuisée de sa journée hier, dis-je sans mentir vraiment.

- Oh tu parles, elle a dormi comme un bébé cette nuit ! Je pense même qu'elle rêvait de moi, ricana t-il arrogant.

Donc elle m'a encore menti. Elle n'avait pas du tout eu du mal à s'endormir cette nuit. Mais qu'est-ce qu'il se passait ? Je ne reconnaissais pas ma meilleure amie.

| Jimmy: En fait, j'ai des informations concernant Ethan, June. |

En lisant le texto de mon ami, mon téléphone s'effondra au sol. Je ne savais pas ce qui était le pire, le fait que ma meilleure amie me ment ou le fait de parler d'Ethan. De quoi Jimmy voulait-il qu'on parle au sujet d'Ethan ? Il était mort, point barre. Mais j'étais trop curieuse et m'étais hâté de me préparer pour finalement trouver Jimmy dans sa voiture m'attendant patiemment. 

- Salut, alors tu as passé une bonne matinée ? tenta Jimmy en se pinçant la lèvre.

Ce n'était pas du tout le moment de me faire un sale coup comme ça, je n'avais pas l'attention de tourner autour du pot longtemps et il remarqua à mon grand bonheur.

- Ouais, euh je veux d'abord m'assurer que ce que nous allons dire restera entre toi et moi. Cassandra ne devra pas être au courant c'est clair ? me demandait-il en fixant la route sérieusement.

De toute façon, Cassandra me cachait des choses alors pourquoi pas faire pareil...

- Promis, tu me connais.

Il insista pour discuter quand on sera arrivés, quelque part. Il ne m'a pas précisé où exactement. Mais quand il stoppa la voiture, je pensais que c'était un cauchemar. Qu'est-ce qu'on foutais ici. Je sentais déjà la crise d'angoisse monter en moi et mes muscles se bander. Dès que je fermais les yeux, je revoyais les courses illégales de voitures se faire sur ce terrain vagues, là où est mort Ethan. 

- Pourquoi tu m'as emmené ici Jimmy ? paniquais-je en sortant de la voiture.

- Pour t'ouvrir les yeux, pas littéralement mais psychologiquement June, j'ai besoin que tu me dises exactement ce qu'il s'est passé ce soir là.

Les larmes aux yeux, je revoyais de léger flash-back que j'ai vainement tenté d'effacé de ma mémoire dans le passé. Et je me retrouvais là, plus d'un an après sa mort, dans le même état que le soir de l'accident et ça me bouffait littéralement. Je savais que j'encourais ma perte en ressassant sa mémoire. J'aurais dû tourner la page depuis trop longtemps mais j'avais toujours cette faille dans mon cœur comme s'il était encore là, avec moi. 

- C'était un vendredi soir, très tard. J'étais dans le canapé à l'attendre comme à mon habitude quand il courait illégalement le weekend. Je me souviens que je ne supportais pas qu'il y aille alors je paniquais et je ne pouvais pas dormir. J'attendais qu'il rentre pour le soigner en lui disant que je l'aimais et que j'avais peur pour lui. Mais ce soir là, c'étais différent. Quand j'ai trouvé Cassandra à la porte, les yeux rougis, j'ai compris qu'il y avait un problème alors je n'ai pas mis une seconde à m'effondrer sur le sol tandis que ma meilleure amie restais forte pour moi... ai-je dit en sanglotant légèrement et en mettant une main devant ma bouche. 

Mon ami s'était rapproché de moi en m'enlaçant durement, m'incitant à continuer:

-...Je ne pensais pas que s'était si grave par contre, je pensais qu'il était à l'hôpital mais je me souviendrais de ces mots toute ma vie: "C'est terminé June, il ne reviendra pas.", j'ai compris qu'il était mort et que je ne pourrais plus jamais l'embrasser, le taquiner ou lui dire que je l'aimais. Mais le pire s'était que je n'avais pas été là lors de son dernier souffle, que je n'étais pas venue l'encourager dans ce qu"il aimait faire et je ne pouvais me le pardonner. Une fois "calmé", j'ai demandé à Cassandra les détails de la cause de son décès et elle m'a répondu sans la moindre trace d'émotion: "Se soir, il devait courir contre Allan, sauf qu'au dernier tour lorsqu'il avait la main, un de ses pneus à crevé et il a fait un tonneau. On pensait tous qu'il avait eu le temps de s'échapper de la voiture avant qu'elle n'explose mais il n'a pas réussi. Mais ne te sens pas coupable June, il n'a pas souffert lorsqu'il est mort, il a eu de la chance." ai-je ricané amèrement, c'était la première fois que j'éprouvais de la rancœur et de la colère pour ma meilleure amie qui avait osé me dire qu'il avait été chanceux alors qu'il était mort et que je vivrais avec cette douleur et cette culpabilité pour toujours, finissais-je en serrant les dents.

Jimmy soupira de soulagement, et pour la première fois depuis que l'on était sortis de la voiture, il prit la parole:

- C'est bien ce que je pensais, elle n'a pas donné la même version à Luke, ni la même qu'à Annabelle, ni Andréia, ni moi. Cassandra nous a tous mentis sur les circonstances de la mort d'Ethan, c'est un vrai mystère June, me disait-il avec une lueur d'espoir dans les yeux.

- Mais alors, qu'est-ce qu'il s'est réellement passé ? demandais-je perturbé.

- A toi de nous le dire June, tu es la seule à connaître parfaitement Cassandra et à savoir quant elle mens.