Astoria Malefoy allait mieux même si elle savait que son état n'était que provisoire. Durant tous ces mois où elle avait été sous traitement, elle était devenue amie avec Hermione. Elle avait appris à la connaître et elle savait maintenant pourquoi Drago était tombé amoureux d'elle. Astoria n'était pas sotte, au contraire, elle savait très bien qu'en acceptant Hermione parmi eux, Drago ne tarderait pas à se laisser de nouveau envahir par les sentiments qu'il avait enfoui il y a près de 20 ans pour la jolie Gryffondor.
Astoria avait volontairement laissé entrer Hermione dans leur vie. Elle savait que son mari l'aimait mais elle savait que la force des sentiments ne se contrôlaient pas.
Mais Astoria était prête, elle se savait prête à affronter l'inévitable : l'amour de Drago pour Hermione.

De toute manière, Astoria était condamnée. Elle avait menti à son époux tout comme à son amie. Elle avait eu un rendez-vous avec le médecin écossais qui lui avait confirmé ce qu'elle ressentait : Astoria allait mourir. Le traitement n'avait fait que ralentir la maladie : il lui restait peut-être un peu plus d'un an. Mais il était sceptique.

Astoria espérait juste tenir jusqu'à l'entrée à Poudlard de Scorpius. Il ne devait pas être à la maison pour ses derniers instants. Il devait commencer sa vie de sorcier et rien de mieux que l'école de sorcellerie pour qu'il devienne un grand sorcier.

La rentrée était dans deux mois.

Drago avait un rendez-vous avec Hermione cet après-midi pour une affaire assez complexe. Il lui avait dit qu'à ce rythme Hermione pourrait devenir le prochain premier ministre. Elle en avait l'étoffe. Astoria était d'accord avec lui tout comme elle était persuadée qu'il pourrait devenir le ministre de la justice magique grâce à ses nombreux talents.

Astoria avait ce don de percevoir les choses. Quand Drago l'avait quittée le matin elle avait eu la certitude que cette journée serait le début de beaucoup de choses différentes quand il reviendrait.

Le soir venu, quand il rentra à la maison et qu'il embrassa son épouse elle remarqua immédiatement qu'il n'était plus parfaitement coiffé. Elle ne lui fit pas la remarque, après tout il y avait eu du vent dans la journée.
Il s'occupa de Scorpius, joua avec lui et l'emmena se coucher.
Ils dînèrent ensemble comme d'habitude et lorsqu'il revint de sa douche pour enlever les dernières traces d'odeur du parfum d'Hermione, il s'installa dans le canapé où Astoria regardait la boîte à image moldue appelée télévision.

Je pense que tu as quelque chose à me dire, chéri ?

Surpris qu'elle parle la première. Qu'avait-elle encore deviné sans qu'il ait dit quoique ce soit ?

Tu n'as jamais su me mentir Drago ! Comment va Hermione ?

Astoria (d'une voix désolée ) je n'ai jamais voulu te blesser.

Je sais mon chéri ...

Je... (à quoi bon mettre des pincettes ) j'ai fait l'amour avec Hermione cet après-midi. Je n'ai pas d'explications. Je n'ai pas d'excuses à trouver à ce que j'ai fait ...

Je vois. Répondit elle en se tournant pour le regarder. Il baissait la tête comme un enfant pris en faute. Elle savait qu'un jour cela arriverait. Elle l'avait deviné et elle avait tout fait pour que cela arrive. Elle aimait Drago et elle voulait son bonheur surtout quand elle ne serrait plus là. Drago, regarde moi, s'il te plaît.

Il leva la tête et plongea dans les yeux de son épouse. Elle n'était pas en colère, elle semblait juste blessée, comme lors du bal d'Halloween quand il avait dansé un peu trop collé à Hermione. Mais le regard était quand même différent, elle le pardonnait sans hurler, sans qu'il ait à faire le moindre effort.

Astoria comment fais-tu pour rester aussi calme ? Je viens de te dire que j'ai trahi ta confiance, le serment de fidélité ...

Ce n'était pas un serment inviolable ! Répondit elle avec un petit rire qui désarma complètement le blond

Tu as l'air même plutôt contente que ça se soit produit ! Astoria ?!

Drago. Bien évidemment que je suis blessée, mais tes sentiments ont été plus fort que ta raison. Et ni toi ni moi ne pouvons lutter contre ça. Tu m'as été fidèle toutes ces années et je t'en remercie. Je te libère même de cette promesse que tu m'as faite ce soir-là, le soir où tu as scellé tes sentiments pour Hermione ! Tu es libre mon amour ...

Astoria ? Je ne comprends pas ? Tu veux qu'on se sépare ? Qu'on divorce ? Je ... je ne veux pas !! Je t'aime. Quoiqu'il se soit passé aujourd'hui, c'est toi que j'aime, c'est avec toi ....

Drago, calme-toi... je vais mourir Drago. Je vais bientôt mourir et je suis heureuse que tu ne sois pas seul pour traverser cette épreuve. Hermione est la meilleure femme qui pourra t'aider. Elle sera un bon modèle féminin pour Scorpius ... Drago !! Ne me regardes pas comme ça !!

Il était effrayé : comment pouvait elle être aussi calme ?!? Avait-elle bien compris ce qu'il venait de lui dire ? Comment ça elle allait mourir ??

Je ... je ne comprends pas. Tu vas ... non tu ne peux pas !!! Le docteur a dit que tu allais bien. Tu m'as dit que tu allais bien ... Astoria pourquoi dis-tu que tu vas mourir ??

Parce que c'est la vérité. Drago, je ne sais pas j'en ai encore pour combien de temps alors ne gâchons pas ce temps qui nous reste ensemble.

Que pouvait-il répondre à cela ? Rien de plus que tout ce qu'elle lui avait déjà répondu. Ils ne parlèrent plus d'Hermione, de cet après-midi. Astoria n'eut pas besoin de lui demander quoique ce soit, de lui-même il lui promit de rester avec elle, entièrement avec elle jusqu'à la fin. Et peu importe le temps qu'ils leur resteraient, c'était avec elle qu'il voulait être.

De son côté Hermione décida d'affronter et de confronter Ronald à cette vérité sur leur couple. Elle assumerait les conséquences de son acte mais la mascarade n'avait que trop duré. Quand elle rentra ce soir là, comme d'habitude elle s'occupa de préparer le dîner, de passer du temps avec les enfants. Ils mangèrent tous ensemble comme d'habitude jusqu'à ce que Hermione les envoie au lit.

Elle alla se doucher et lorsqu'elle se déshabilla elle remarqua que Drago lui avait laissé une marque de suçons proche de la poitrine. Elle effleura à peine la marque et se remémora chaque caresse qu'il avait faite sur elle. Elle en frissonna d'envie. Comment pouvait elle en avoir tant envie, encore ? Mais pour le moment, elle devait mettre les choses au clair avec Ronald. Elle se lava et se changea. Elle trouva Ronald assis dans leur salon. Par quoi elle allait commencer ?

Il lisait la gazette du sorcier. Elle se plaça à côté de lui.

Ronald ? Je voudrai qu'on parle.

De quoi ?

De nous deux.

Ah ? Et qu'est-ce qu'il y a à dire de nous ?

Ronald. Est-ce que tu es encore heureux avec moi ?

Bien sûr que oui. Pas toi ? Commençant à s'inquiéter

Pour être honnête. J'aime la vie que nous avons, les enfants, mon travail, tes parents, notre famille... mais je ne suis plus amoureuse de toi.

Ah. C'est bizarre que tu m'en parles parce que je me posais la question de ce qu'on ressentait l'un pour l'autre. Et tu sais un truc bête, je me demandais c'était quand la dernière fois qu'on avait fait l'amour toi et moi.

Euh ... des mois non ?

Et ça ne te manque pas ?

Hmm . (Devait elle lui dire qu'elle ne s'en était pas rendu compte jusqu'à ce que Drago la prenne contre le mur de son bureau ? Elle se ravisa) disons que dans notre routine ça n'était plus indispensable !!

Je suis bien d'accord !! Je me suis rendu compte de ça tout à l'heure. Harry me parlait du week-end torride qu'il avait passé avec ma sœur pour leur anniversaire de mariage et c'est là que je me suis dit qu'il y avait un truc bizarre entre toi et moi.

C'est sûr qu'on ne peut pas dire que la passion nous anime comme avant !

Ils discutèrent longuement de leur relation. Ils arrivèrent à la conclusion qu'ils ne s'aimaient plus comme avant. Ils avaient une certaine affection l'un pour l'autre mais il était évident qu'ils ne partageaient plus grand chose à part leur amour pour les enfants.
Bizarrement, ils voulurent regarder certains de leurs albums photos et ils passèrent une grande partie de la soirée à se remémorer ces instants de vie partagés ensemble.  Ils se regardèrent dans les yeux, chacun le sourire aux lèvres, heureux d'avoir vécus toutes ces années. 15 ans de mariage quasiment mais plus de 20 ans de vie commune sans compter leurs années à Poudlard. Définitivement ils s'étaient aimés, ils avaient été heureux mais à présent ils n'avaient plus rien en commun. Leurs vies étaient différentes et leurs sentiments n'étaient plus ce qu'ils étaient. Autant se rendre à l'évidence qu'ils seraient mieux séparés que dans cette routine chronométrée !

Mione ! Tu peux garder la maison ! J'irai vivre à la boutique, dans l'appartement de Georges.

Et les enfants ?

Je pense que s'ils sont aussi intelligents que toi, ils ont bien dû se rendre compte que leurs parents n'étaient pas vraiment un couple comme leurs oncles et tantes.

Ça ne répond pas à ma question Ron ?

Rose rentre à Poudlard dans deux mois. Hugo l'année prochaine. On voit ce que veulent faire les enfants : une semaine sur deux. Un jour sur deux. La semaine et le week-end... je ne sais pas. C'est toi la reine des plannings !!

Hermione soupira. Effectivement c'était à elle de se charger de tout ça. Mais elle en avait l'habitude.

Dis-moi ? Il y a quelqu'un d'autre ?

Face à son silence il ajouta :

Sûrement mais tu ne veux pas me le dire. Il doit être quelqu'un qui te correspond mieux !! Bah c'est comme ça ! Tu me le diras plus tard ! N'est-ce pas ?

Elle hocha la tête et elle le serra dans ses bras. Cette journée avait longue et éprouvante. Elle ne put retenir ses sanglots :

C'est donc fini ? Nous deux c'est fini ?!? Quelle journée !! Entre mes parents qui ne retrouveront jamais la mémoire et la fin de notre mariage...

Hein ? Tes parents ?!? 

Et Hermione raconta à Ron le contenu du courrier omettant bien évidemment l'épisode avec Drago. Elle pleura énormément encore et Ronald sut la réconforter. Ils se couchèrent très tard cette nuit-là tout en sachant que le lendemain serait une journée bien difficile ainsi que les semaines suivantes.

La nuit des Malefoy fut également très courte. Après l'annonce de la mort imminente de son épouse, Drago était dans un tel état de chagrin qu'il s'était muré dans un silence pesant. Astoria avait essayé de le rassurer, de prendre ce qu'il lui avait annoncé avec plus de légèreté mais cela l'avait encore plus torturé. Drago était perdu, il ne regrettait rien au contraire il se remémorait chaque instant de son après-midi passionné avec Hermione puis il pensait à Astoria. Il aimait son épouse et apprendre qu'elle allait mourir, le jour-même où il la trompait c'était comme s'il la tuait déjà.
Comment pouvait-il aimer Astoria tout en aimant Hermione ? Les aimait-Il de la même façon ? A priori non, mais il n'arrivait pas à le définir. Astoria finit par s'endormir dans le canapé et lorsqu'il le remarqua il se ressaisit : il prit son épouse dans ses bras et la porta jusqu'à leur lit. Elle était si frêle, blottie contre lui. Comment ne l'avait-Il pas remarqué ? Il s'installa à ses côtés et finit par s'endormir au rythme de sa respiration. Un sommeil peu réparateur, peuplé d'images où se retrouvaient Hermione, Astoria, Potter, la belette, Lucius ... puis ce fut la voix douce et le beau visage de son épouse qu'il vit au-dessus de lui quand il ouvrit enfin les yeux. Elle lui sourit et déposa un baiser sur ses lèvres en guise de bonjour. Elle se blottit contre lui alors qu'il enserrait ses bras autour d'elle. Ils ne dirent rien, savourant cet instant serein et apaisant.

Mauvais rêves ? Dit-elle douceur

Hmm. J'ai eu mieux ... en lui caressant les cheveux jusqu'à son dos.

Je t'aime Drago. Ne l'oublie pas.

Il ferma les yeux quand elle lui dit cela. Une larme se laissa glisser depuis le coin de son œil et il la serre encore plus fort.

Moi aussi Astoria. Je t'aime.

Il le pensait vraiment. Quand leurs lèvres se rencontrèrent , il savait qu'il l'aimait et qu'il l'avait aimée toutes ces années et qu'il l'aimerait toujours. Elle aura été sa lumière dans les jours sombres, elle aura révélé le meilleur de lui-même. Ils continuèrent de s'embrasser, partageant dans cet acte tous leurs sentiments respectifs. Leur souffle se faisant plus court, le désir l'emportant sur la raison. L'amour sur le chagrin. Rien ne comptait plus que cet instant là. Leur étreinte fut intense, comme si c'était la dernière fois qu'ils partageraient ce niveau d'intimité et de plénitude. Chaque soupir, chaque gémissement, chaque réaction de plaisir se grave dans leur esprit. Ils ne firent qu'un et plus rien n'existait autour d'eux : ils étaient juste Drago et Astoria, deux êtres s'exprimant leur amour mutuel comme pour se remercier de ce que chacun représente pour l'autre. Puis, dans un dernier tremblement, ils s'enlacèrent de peur de s'effondrer et se laissèrent envahir par cette vague de bien être exquis. Ils restèrent ainsi, lovés l'un contre l'autre, tous les deux assis face à l'autre. Il lui caressa le creux de ses reins pendant qu'elle resta accrochée à son cou.

Merci Drago. Pour toutes ces années à tes côtés.

Leur respiration se ralentit doucement. Ils se détachèrent , s'embrassèrent encore une fois puis allèrent se changer pour commencer cette nouvelle journée.

J'irai voir Hermione dans la journée. Je demanderai à Britty de m'accompagner. Ne t'inquiètes pas, ça va bien se passer.

Tu veux vraiment faire ça ? Elle ne l'ébruitera pas mon amour. Elle t'apprécie et je suis sûr qu'elle sera gênée...

Drago ! Certaines choses doivent être réglées de femme à femme. D'accord ?!

Il connaissait ce ton. Astoria avait une idée bien précise en tête et rien ne pourrait l'empêcher de faire ce qu'elle a a décidé.

Bien. Fais ce qui te semble juste. Je vais demander à Potter un congé exceptionnel : je veux passer du temps avec toi, avec Scorpius. Bien avant qu'il rentre à Poudlard.

Fais ce qui te semble juste mon amour.

Faire ce qui est juste ? Drago estimait que même si ses sentiments pour Hermione avaient refait surface, ils pourraient attendre. Il avait commis cette folie de laisser les exprimer en lui faisant l'amour. Mais depuis l'annonce de cette vérité sur l'état de santé de son épouse, Drago savait que sa priorité était Astoria. Et si le destin devait le conduire jusqu'à Hermione il l'accepterait et il savait que la Gryffondor n'accepterait pas une liaison s'ils étaient tous les deux encore en couple et elle lui en voudrait qu'il abandonne sa femme pour juste assouvir ses envies.

Alors oui, faire ce qui est juste, était important pour Drago. Peu importe la durée qu'il restait à Astoria, il ne voulait pas être ailleurs qu'avec elle.

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