Ses yeux couleurs feuillages reflètent de l'étonnement, de la surprise, une pointe d'incompréhension et une grande joie. Ses longues mèches ondulées et noires de jais encadrent son joli visage. J'ai l'impression que son visage est le même que le jour où je l'ai aidée à s'évader, où je l'ai laissée partir réaliser son rêve.

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« Viens mon petit Wolf. Plus tard, tu seras Alpha, à ma place. Je vais donc te montrer une partie des tâches qui tu devras assumer à ton tour, commença mon grand-père, Alpha depuis plus de quarante ans dans son village, où je passe les vacances avec Héloïse. Laisse ta petite sœur avec ta grand-mère, tu sais qu'elle ne risque rien à la maison. Allez, nous partons. »

A contre cœur, je le suis. Je n'aime pas laisser Héloïse seule alors que je suis en vacances, car c'est le seul moment où j'ai tout mon temps à lui consacrer. Mais grand-père ou pas, je ne peux pas désobéir à un Alpha, alors je le suis. Il me mène sur la lace du Village et commence à m'expliquer tout un tas de choses plus ennuyantes les unes que les autres ; Au loin, j'entends de l'agitation. Mon grand-père aussi lève la tête.

« Ah ! Ça doit être les traqueurs qui reviennent avec les nouveaux prisonniers. Comme je te l'ai déjà dit, Wolf, depuis que Appollonia, cette Maître Loup du siècle dernier, n'a pas pu sauver son village et ainsi causé une énorme perte dans notre peuple, nous prenons les autres animaux totems pour en faire des guerriers de notre propre armée, les retournant contre leur camp.

-Mais ils nous ont rien fait ! Pourquoi on les emmène chez nous contre leur gré alors ? On pourrait pas les laisser et devenir leurs amis au lieu de se battre ?

-Tu es encore jeune et innocent, mais tu comprendras quand tu seras plus grand, m'explique-t-il. »

Un traqueur arrive, détournant l'attention de mon grand-père. J'en profite pour m'éclipser. Je m'aventure vers le bruit, j'entends des hués ; ça doit surement être les prisonniers comme me le disait grand-père. J'aperçois alors une sorte de chariot sur lequel il y a une dizaine d'enfants... Ce sont eux les prisonniers ? Je ne sais pas trop quoi penser. Ils sont jeunes, ils ont mon âge, donc environ huit ou neuf ans, voire moins ! Je remarque qu'une des fillettes lève la tête, fière, à l'inverse de ses camarades qui ont la tête baissée.

Je ne veux pas décevoir mon grand-père, et je vois clairement que ce comportement est déplacé, et après réflexion, son comportement m'insupporte réellement, avec son petit air hautain ! En tant que futur Alpha, je dois la remettre à sa place. Mais comment ? Je regarde autour de moi et aperçois un caillou. Je le ramasse et le jette. Bingo ! Il lui arrive sur le front. Elle me lance un regard noir, mais finis par baisser la tête. Autour de moi, on me félicite de mon acte : j'ai bien agi, mais pourtant, je me sens bizarre après cette rencontre, comme si ma conscience me disait que ce que j'avais fait été mal.

Cela fait quelques jours que l'épisode avec la fille s'est passé et il fait nuit. Héloïse m'a dit que cette fille est gentille et que je l'apprécierais, ce qui me fais encore plus regretter mon geste. Je ne parviens pas à dormir, la pluie tombe à torrent. Tout à l'heure, ma grand-mère me demandera d'aller chez Madame Macney, cette vieille chouette, pour récupérer son linge. Puisque je n'ai rien à faire, je me lève et y vais maintenant, ce sera toujours ça de fait.

Je me dirige en courant vers la maison et tente d'ouvrir la porte : celle-ci est verrouillée. Je fais le tour et regarde à travers la fenêtre : j'entraperçois quelqu'un, assis en boule. Je toque de nombreuses fois contre le verre, mais elle ne me semble pas m'entendre. Mais après cinq minutes, elle se tourne vers la fenêtre et s'approche, semblant enfin entendre mon boucan. Son visage est proche à présent, si bien que je la reconnais : c'est la fille du chariot, à qui j'ai lancée le caillou. J'espère qu'elle n'est pas rancunière et qu'elle m'ouvrira car je suis trempé et j'ai très froid. Finalement, elle ouvre et me laisse entrer.

« Ca fait au moins cinq minutes que j'attends, m'exclamais-je avant de m'installer en face de la fille. »

Apeurée, ou du moins méfiante, elle s'éloigne de moi, tandis que je tente de me sécher comme je peux. Après quelques instants, elle me tend le drap avec lequel elle se couvrait que je saisis, d'abord étonné.

« Qu'est... Qu'est-ce que tu fais là ? bredouille-t-elle.

-C'est plutôt à moi de te poser la question ! Je suis sûr que la vieille chouette t'a punie ! m'exclamai-je. Sinon, je venais juste récupérer le linge de ma grand-mère, mais la porte était fermée, donc j'ai fais le tour et je t'ai vu à travers la vitre. »

Elle me détaille de bas en haut tandis que j'attends sa réponse. Ne venant pas, je lui fais un petit signe, lui disant que c'est à son tour de s'expliquer.

« Moi ? Oui, c'est Madame Macney qui m'a punie parce que je suis arrivée en retard au dîner... Dis-moi Wolf, c'est ça ? Pourquoi tu portes le parfum d'une fillette.

-Arrivée en retard ? Tu joue avec le feu ma parole, répondis-je en me rapprochant d'elle rapidement. Pour ce qui est du parfum, c'est celui de ma petite sœur. Mais je trouve injuste que tu saches mon identité, alors que moi, je ne sais pas qui tu es ! m'approchant encore davantage.

-Jenny... chuchota-telle me donnant alors son prénom.

-Tu sais, au début je ne t'aimais pas du tout ! poursuivai-je en mettant mon index sur son nez. Mais ma petite sœur m'a dit que tu deviendrais très sympathique après et qu'elle t'aimait bien. C'est un privilège ! »

Jenny se met à frissonner, puis elle suffoque un peu de chaleur avant de s'évanouir. Je hurle son nom, la rattrapant de justesse dans mes bras. Je ne sais pas trop quoi faire : alors que je viens à peine de la rencontrer je me mets déjà à avoir peur pour elle. Je la sens remuer et s'agiter comme si elle rêvait. J'ai l'impression de revoir Héloïse lorsqu'elle a une vision. Je la secoue un peu et tente de la réveiller. Après quelques instants, elle rouvre les yeux, un peu perdu et semble replonger.

« Jenny, réveille-toi bon sang ! m'écriai-je.

-P...Pourquoi es-tu resté avec moi ? répond-elle d'une voix rauque. Tu aurais pu partir et me laisser crever !

-C'est vrai, mais tu m'as fait penser à Héloïse... J'ai eu très peur pour toi. Et au fond, je crois que je t'aime bien, expliquais-je tandis qu'elle reculait de peur. Ecoute, je suis pour la paix des loups et des autres totems alors... Que dirais-tu de devenir mon amie ?

-D'accord, réplique-t-elle après une hésitation, devenons amis ! »

Nous nous sourions, puis je récupère le linge et rentre au sec, la pluie ayant fait place au soleil.

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« Jenny... C'est bel et bien toi... Mais que fais-tu là ?

-Wolf ! Oh, j'étais sur que c'étais toi ! Et tu as reconnu notre signe, rie-t-elle en repensant à cette tape sur ma tête. Tu ne peux pas savoir combien tu m'as manqué ! J'ai une excellente nouvelle : j'ai eu mon titre de chasseresse, aujourd'hui même ! Mais surtout toi, que fais-tu là? Tu n'es plus dans le Grand Nord ?

-Non. J'ai dû quitter ma petite vie tranquille peu après ton départ suite à une prophétie d'Héloïse. J'ai donc dû commencer un grand entrainement et deux ans plus tard, j'ai eu l'honorifique titre de Maitre Loup, si bien que cela fait trois ans que je sillonne les contrées et zones à la recherche de mon guide, prédit par ma sœur. Mina ! Shawn ! Venez que je vous présente à Jenny, dont je vous ai déjà parlé. »

Le temps que mes amis me rejoignent, je vois un éclair d'incompréhension et de colère dans les yeux de Jenny. Mais rapidement, ils disparaissent. C'est étrange, je ne lui connaissais pas ce comportement...

« Bonjour Jennyyy ! Moi, c'est Mina, je suis le chaperon de Shawn ! Alors, tu es l'amie d'enfance de Wolfiiii d'après ce qu'il nous disait de toi lorsqu...

-A...Amie ? Il vous a dis que étions amis ? Wolf ! »

Ses yeux me lancent des éclairs, je ne comprends pas.

« Oui, Jenny, c'est ce que nous étions et sommes toujours. Deux amis, bredouillai-je, un peu honteux de rien lui avouer.

-Alors c'est vrai... Tu ne m'avais pas aidé par... par amour... Je savais que Satrya avait toujours eu plus d'importance que moi à tes yeux !

-Jenny, je suis désolé, mais... tu sais que je tiens énormément à toi et combien notre séparation m'a fait du mal, autant qu'à toi, soupirais-je.

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« Joyeux anniversaaaiiiiiire ma Jenny ! »

Sur un gâteau que je lui avais confectionné, j'ai piqué quatorze bougies. Elle souffle d'un coup, ce que je félicite avant de lui offrir son cadeau. Elle l'ouvre, émerveillée.

« Ce n'est pas grand-chose petit aigle, mais quand je l'ai vu, j'ai tout de suite pensé à toi, dis-je tandis qu'elle contemplait un collier sur lequel et accroché un pendentif en forme de plume d'aigle argentée.

-Elle est magnifique Wolf. Merci beaucoup ! répond-elle alors que je lui attache la chaine dans son cou.

-Amis pour la vie, petit aigle ?

-Amis pour la vie, petit loup ! »

Le soir tombe. Jenny est dans sa chambre, une penderie que mes parents ont très peu aménagée lorsqu'elle est venue vive avec moi dans mon village. Ils ne l'ont jamais réellement aimé car elle n'est pas une louve, donc souvent, des disputes éclatent entre nous comme ce soir là :

« Déjà que nous la logeons, mais il faut en plus que tu lui offre des cadeaux, avec NOTRE argent, hurlait mon père.

-Elle est mon amie ! Et je te le rends TON argent si il n'y a que ça ! Elle restera avec nous et nous la logerons car c'est grand-père Alpha qui l'a ordonné, donc je me fiche de ce pouvez bien pensez d'elle, m'emportai-je, claquant la porte de la cuisine derrière moi. »

Mes parents supportaient de moins en moins la jeune aigle sous notre toit. Lorsque je l'avais ramené avec moi, je lui avais promis qu'un jour je l'aiderais à sortir de sa cage et qu'elle deviendrait chasseresse. Je pense qu'aujourd'hui sera le mieux. J'agirai cette nuit, bien que cela me déchire.

Il devait être aux alentours d'une heure du matin. Je sortis de mon lit et descendit jusqu'à la chambre de Jenny ? Doucement, j'ouvre la porte.

« Wolf, mais qu'est ce que tu fais là au beau milieu de la nuit ?

-Tu te souviens que j'ai promis de t'aider à prendre ton envol ? Et bien je pense qu'aujourd'hui, ce jour est venu. Rassemble vite tes affaires. »

Je ne lui laisse le temps de répliquer, et je sors de son espace de vie de ces six dernières années, pour pas qu'elle me voit pleurer. Elle me manquera.

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Le doux visage de Jenny est en larmes.

« Je... Je pensais que tu toi tu... tu m'aimais. Mais tu as préféré cette garce !

-Jenny, m'emportais-je, je t'interdis de nommer Satrya ainsi ! Tu ne sais pas ce qu'elle traverse en ce moment, ni ce qui nous lie ! Après avoir obtenue mon titre, nos sentiments se sont révélés l'un à l'autre, mais je ne pouvais plus rien ! On a vécu tout cela caché et finalement elle a dû me quitter pour nous protéger tous les deux ! Mais malgré cette relation, je pensais tout de même à toi, et je ne t'ai jamais oublié !

-Wolf, je ne te le demanderai qu'une fois : que ressens-tu pour moi ?

-Jenny, tu... tu ne peux pas me demander ça !

-Réponds !

-Je... Je ne sais plus où j'en suis sur le stade émotionnel depuis ma séparation avec Satrya...Je t'ai aimé quand nous étions chez mes grands-parents, puis quand nous sommes rentrés chez moi, mes sentiments se sont réveillés pour Satrya. Je ne sais plus ce que je ressens, mais sache que tu as une place particulière dans mon cœur, et que je tiens à toi. »

Et tout à coup, elle se jette dans mes bras. Je la serre et la réconforte.

« Tu m'as manqué Jenny.

-Toi aussi Wolf.

-Vous savez, vous êtes trop chou tout les deux, s'exclame tout à coup Mina, que j'avais presque oublié. Attendez, je vous prends en photo. »

La souris sors son portable, prends la photo, puis je sens mon portable vibrer signe qu'elle me l'a envoyé. Ma fierté m'empêche de la remercier, mais au fond de moi je suis heureux de garder cette photo avec moi. Je vois Shawn me faire un petit signe d'impatience, pressé de rentrer. Ce u'il peut être insupportable quand il veut le mouton...

« Je te souhaite une bonne continuation mon petit aigle. Et surtout, j'espère que nos chemins se recroiseront. Je suis fier de ce que tu es devenu, petit aigle, tu as su prendre ton envol tel un royal !

-Merci Wolf... A bientôt, je te garde aussi dans ma mémoire et mon cœur, c'est promis ! »

Les larmes aux yeux, je la vois repartir sous cette pluie qui se fait de plus en plus forte, semblable au torrent d'émotions de mon âme. Elle se retourne une dernière fois, me fais un signe de la main. Je lui réponds. Puis elle repart en courant pour s'abriter de la pluie digne d'une tempête à présent. Shawn me tire la manche, et nous repartons tout les trois dans notre appartement, laissant un dernier souvenir resurgir.

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Son sac sur le dos, nous marchons jusqu'à la forêt, discrètement pour ne pas être repéré car la nuit, il est interdit de sortir de chez soi après le couvre-feu sauf si on est Mitre Loup ou traqueur. Nous nous arrêtons à l'orée des arbres. Je remets une de ses mèches derrière son oreille. Ça y est, c'est le moment. Je dois lui dire.

J'ouvre la bouche pour commencer à parler quand j'entends du bruit. Rapidement, je reconnais les anciens qui font leur ronde de nuit, et malheureusement, ils viennent dans notre direction.

« Embrasse-moi, m'exclamai-je tout à coup »

Surprise, elle ne bouge pas, alors je l'attrape par la taille et la tire à moi, plaquant mes lèvres sur les siennes. Sous la lumière de la lune, je l'embrasse langoureusement.

« Ah lala... La jeunesse ! s'écrient les voix des anciens qui à présent nous observent, avant de s'éloigner pour rendre son intimité à ce qu'ils pensent comme être deux jeunes amoureux. »

Je profite encore quelques secondes de ses lèvres et de cet instant magique qui vient de se passer entre nous, avant de décoller nos lèvres lentement. Je rêvais depuis un petit moment de ce baiser avec Jenny, de lui montrer combien je l'aimais. Mais elle ne peut rester alors je dis :

« T'embrasse plutôt bien ! ricanant un peu. »

Je vois bien qu'elle est déçue de ce que je viens de dire. Mais comme toujours, elle passe outre mes réflexions. Et c'est avec chagrin que nous nous quittons.

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J'ai aimé la jolie Jenny, mais pour ne pas souffrir, j'avais fais cette remarque stupide, pour cacher mes sentiments et qu'elle ne change pas d'avis. Je lui avais promis de l'aider à réaliser son destin, et mon amour ne devait rien y changer. Je n'ai jamais eu le courage et la force de te le dire, mon petit aigle, mais tu as été mon premier amour. Mon amour de jeunesse.

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Coucou tout le monde!

Et oui, je n'ai pas publié depuis longtemps. Ma collaboration avec (attention, roulement de tambours...) MadBlackHands a pris plus de temps que prévu! Mais j'espère que le résultat final vous plait! Vous retrouverez le point de vue de Jenny dans Attraction sur tout les flashback et bientôt il y aura celui sur ces touchantes retrouvailles.

Au passage, si tu as une idée d'illustration, MadBlackHands, je ne suis pas contre !

Prochain chapitre, Wolf découvre le Village avec la souris et le mouton! Sinon, j'attends tous vos avis avec impatience avec vos commentaires, votes, abonnements, etc...

Bon courage à tous pour la fin d'année avec les différents examens qui approchent ! Bisous et merci encore de vos lectures, puisque j'ai dépassé les 4K lectures et 800 votes et bientôt, les 100 abonnés!