9. Le calme avant la Tempête
Je marchais dans les couloirs toujours aussi bondés, plongée dans le brouillard. Je ne savais pas quoi pensé. Avais-je réussi ? Ou avais-je échoué ? Je n'en savais rien et ça m'effrayait au plus haut point. Je sortis du lycée en fixant mes pieds. J'eus à peine fais quelques pas que je percutais un corps dur. Mon sang ne fit qu'un tour et je m'écriais :
- Tu peux pas regarder où tu vas !?
- C'est toi qui devrais faire attention, Tigresse.
Je relevais vivement la tête en fusillant Rick du regard. Il me dévisageait en souriant, aussi arrogant qu'à son habitude. Je fis un pas de côté, décidant qu'il ne fallait mieux pas m'attarder auprès de lui. Mais il attrapa brusquement mon poignet et je pivotais, prête à lui coller mon poing à travers le visage. Je fus surprise par l'expression étrangement douce qu'il affichait. Je me figeais, déstabilisée. Il me lâcha et se frotta la nuque, signe de sa gêne. Il soupira :
- Bon écoutes, Tigresse... Une amie proche m'a conseillée, ou plutôt ordonnée, de venir te présenter des excuses... Avant hier, je n'avais pas compris à quel point les petites piques que je te lançais te touchaient.... Donc, voilà. Désolé.
Je plissais les yeux, méfiante. Etais-ce des excuses sincères ? En tout cas, ça y ressemblait. Je soupirais à mon tour, renonçant à me battre encore une fois avec lui. Après tout, lorsque nous recevront nos Résultats, il y avait peu de chances que je ne le revoie avant un long moment alors... A quoi bon douter de sa sincérité ? Je répondis d'une voix indifférente :
- Ok, je te crois.
Il haussa un sourcil, comme s'il en doutait, mais n'ajouta rien et continua sa route. Alors que je repris moi-même le chemin menant à la maison, une question fit surface. Qui était cette amie proche qui avait une si grande influence sur l'Arrogance incarnée ? La connaissais-je ? Au fond, peu m'importait. Mon téléphone vibra dans ma poche et je regardais l'écran : Ambre. Je décrochais aussitôt. Ma meilleure amie demanda sans préambule :
- Alors ? Tu as réussis ?
- Aucune idée... Et toi ?
- Je pense que oui.
Je souris, rassurée. Elle au moins aurait son Examen. J'étais heureuse qu'elle ai retrouvée un peu de confiance. Le silence qui suivit me fit douter. D'habitude, dans les moments de stresse, Ambre ne pouvait pas s'arrêter de parler. J'allais lui demander une explication, lorsqu'elle déclara d'une voix incertaine :
- Momo... Je sais que tu n'aimes pas trop ça mais... Il y a une fête ce soir...
- Et tu veux y aller ? terminais-je à sa place.
- Bah... Oui... Il y aura tous les Elèves... Et... Enfin, on va s'amuser.
- D'accord, on y va. Depuis quand es-tu devenue si hésitante !?
J'avais jeté ça sur le ton de la rigolade mais ma gorge se serra lorsque j'entendis son petit rire nerveux. Merde ! Mais qu'est-ce qu'elle avait, à la fin !? Je soupirais et elle m'imita. Je n'eus pas le temps de l'interroger davantage car elle me lança un petit : "Bon, à ce soir ! Bisous !", avant de raccrocher. Je restais fixer mon téléphone encore quelques secondes, perplexe. Ambre était vraiment bizarre, parfois ! Je repoussais la bizarrerie de ma meilleure amie dans un coin de ma tête, j'étais arrivée devant chez moi. Ma Grand-mère m'attendait sur le seuil. Je souris, rassurée. Je savais que, quoi qu'il arrive, elle serait toujours là à m'attendre.
- Comment te sens-tu ? me demanda-t'elle après m'avoir serré dans ses bras.
- J'ai connu mieux...
- Bon... Viens, je t'ai préparé des cookies. Ils sortent tous juste du four !
Je souris, amusée. Pour ma Grand-mère tous les soucis pouvaient se résoudre derrière un bon petit plat. Pour moi en tous cas, ça fonctionnait. Une fois a l'intérieur, un sentiment de bien-être m'envahit et je me laissais rassurer par la bonne odeur de cookies chauds. Je m'installais a table face a la vieille femme qui me souriait avec tendresse alors que je dévorais les gourmandises qu'elle m'offrait. Elle me demanda d'une voix douce :
- Tu penses avoir marqués plus de points positifs, ou négatifs ?
- Les deux, je dirais... J'en sais rien... Mais ils avaient l'air convaincus.
- Le principal c'est que tu sois fière de toi même. Moi, je suis très fière de toi.
Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Je mourrais d'envie de lui dire a quel point il avait été dur pour moi de faire fi de la voix de ma mère. C'était comme lui tourner le dos... Refuser de l'aider alors qu'elle m'appelait. Mais je ne pouvais la lui en parler : c'était interdit. A la place, je décidais de changer de sujet. Je déclarai :
- Il y a une fête ce soir pour fêter la clôture de l'Examen. Ambre veut y aller et je pense que ça m'aiderait à décompresser un peu... Tu en penses quoi, Grand-mère ?
- Je pense que tu es assez grande pour faire tes propres choix. Ce n'est pas une mauvaise idée. J'accepte a une condition.
En voyant son sourire amusé, qui lui faisait presque ressembler a une jeune fille, je craignis le pire. E j'avais raison. Ma Grand-mère disparu un instant dans le salon avant de revenir avec une grande boite. Elle déclara d'une voix chantante :
- Je sais que tu n'aimes pas les robes, a part celle de ta mère que tu portes aujourd'hui... Mais je tenais a t'offrir un cadeau pour ton Examen !
- Grand-mère, il ne fallait pas ! m'écriai-je, surprise. Je ne suis même pas sûre d'avoir mon diplôme ...
- Moi je n'en doute pas un instant alors ouvre.
J'obéis aussitôt, souriant comme une enfant le soir de Noël. J'etouffais alors un cri de stupeur en sortant le tissu de la boite. Elle était magnifique, cette robe ! Cousue dans un tissu fin, s'évasant a la taille et arrivant jusqu'au dessus des genoux, elle était faite d'un rouge pourpre. Je m'exclamais en sautant au cou de ma Grand- mère :
- Elle est superbe ! Merci !
- Je suis heureuse qu'elle te plaise. Maintenant, vas te reposer un peu avant cette fameuse fête !
J'acquiesçais et filais ranger ma nouvelle robe dans mon placard. Je n'aimais pas les robes habituellement. Mais celle la me donnait l'impression que je pouvais être une vraie fille le temps d'une soirée. Une dernière soirée.
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