23. Bienvenue chez toi !
Le trajet fut plus rapide que je le pensais. Je passais deux heures à observer les nuages à travers le hublot et à noter tous ce qui me passait par la tête sur un bout de papier que m'avait donné Paul. Ma Grand-mère me l'avait conseillé, afin que je garde toujours une trace de mes aventures et de mes ressentis. Je commençais à voir la Terre se rapprocher, encore bien éloignée cependant pour distinguer nettement les contours de mon nouveau chez-moi. Je trépignais, impatiente. Paul se pencha par dessus ma tête pour me lancer d'une voix joyeuse :
- Hâte à l'attérissage ?
- Et comment ! Et toi ?
- Oh, moi j'ai déjà été en Italie. Enfin, en tant que touriste hein !
Je le dévisageais, surprise. Ce ne fut qu'à ce moment là que je me souvins qu'il n'avait pas grandis au Village, comme moi. Non, c'était un citadin qui était venu passer l'Examen ! Il était déjà sortis avant, ce devait être pour ça qu'il n'était pas si excité que ça. Maintenant je m'en voulais un peu de l'avoir ignoré pendant le trajet, il en savait bien plus que moi et au fond, il n'était pas méchant juste un peu lourd... Mais surtout, il allait être à mes côtés pendant un an dans un lieu où je ne connaissais rien, ni personnes. Paul éclata de rire face à ma mine déconfite et s'écria :
- Ne t'inquiète pas, je te protégerais !
- J'ai pas besoin de toi pour ça ! répliquais-je en le fusillant du regard.
Son rire se fit plus sonore encore. Bien sûr, il le savait que je n'avais pas besoin de lui. Il fallait vraiment que j'apprenne à avoir un minimum de jugeote si je ne voulais pas me ridiculiser... On se tournait d'un même mouvement vers le pilote lorsqu'il déclara d'une voix forte :
- Les jeunes, vous êtes bientôt arrivés chez vous ! Préparez vous à l'atterrissage.
Décidemment, j'allais apprendre à devoir lui faire confiance, mais ça ne semblait pas trop difficile. Il paraissait honnète et sympa. Peut-être qu'on apprendrait à être amis au fil de cette année ! Le Jet trembla brusquement et j'attrapais les accoudoirs en serrant les dents. Les secousses augmentèrent et je jettais un coup d'oeil inquiet par le hublot. J'écarquillais les yeux. Le petit avion fonçait droit sur une montagne énorme, qui prenait plus de place que j'en aurais cru possible pour un seul pic. Plus on se rapprochait, plus je comprenais mon erreur. Ce n'était pas une montagne mais un volcan ! Je devinais qu'il s'agissait du Vésuve que j'avais un jour étudier pour un devoir sur la Grande Rome. J'allais vivre à côté d'un volcan ! Peut-être même dessus ! Ma théorie se précisa lorsque le Jet commença à descendre vers une surface plane et dénuée de végétation et d'habitations. Je fermais les yeux pendant l'atterrissage, priant pour qu'on ne s'écrase pas. Lorsque notre véhicule se figea enfin, je relâchais ma respiration avec soulagement. Notre cher pilote nous lança avec sa gentillesse si spéciale :
- Bon, les mômes, vous descendez ici. Moi, on m'attends ailleurs et je suis déjà en retard.
Je me levais précipitamment de mon siège, impatiente d'avoir les pieds sur la terre ferme et de découvrir ces nouveaux paysages. Je descendis du Jet en chancelant un peu, les jambes en coton. Je pestais. Le soleil se couchait et il ferait bientôt nuit, je ne verrais absolument rien. Enfin, mis à part le gigantesque volcan sur lequel je me trouvais ... Je levais les yeux sans toutefois parvenir à en détecter clairement le sommet. Paul me rejoignit en souriant et en s'étirant.
- Nous ne devons pas être très loin du site de Pompéi, je pense... Naples ne doit pas être loin.
Pour le moment, nous nous trouvions coincés entre l'immense montagne et une forêt dense aux arbres tordus. Notre pilote sortis nos sacs du Jet avec l'aide du Chaperon, en déclarant :
- Quelqu'un ne va pas tarder à venir vous chercher. Ne bougez pas d'ici.
Je m'approchais pour récupérer mon sac et ma malette et il se tourna vers moi pour me dire sur un ton un peu plus doux :
- Hé, la miss, fais gaffe à toi, ok ? La vie n'est pas simple au QG, parfois. Et puis si un jour t'en as marre, demande à quelqu'un d'appeler Bruno (NDA : oui oui c'est italien !). Je viendrais te chercher.
Je me contentais de le remercier d'un sourire, sans trop savoir comment réagir. Pedro nous fit un rapide signe de la main à la manière des soldats puis remonta dans son engin. Je fus forcer de reculer en me bouchant les oreilles lorsque les moteurs rugirent. Je m'approchais de Paul en disant :
- J'espère qu'on viendra nous chercher avant la nuit...
- Ouais, j'aimerais bien savoir où se trouve le QG. On le voit pas d'ici en tout cas !
J'acquiesçais en fouillant le bois des yeux. Je me figeais en voyant une silhouette bouger dans l'ombre naissante. Un homme d'une quarantaine d'année, au teint basané et à la barbe noire, sortit d'entre les arbres. Il déclara d'une voix grave et forte :
- En fait, si. Si vous saviez où regarder, vous trouveriez l'entrée.
Paul s'avança vers l'inconnu mais je l'attrapais par le bras, méfiante. J'avais déjà repéré les révolvers à sa ceinture. Je lançais à l'homme :
- Qui êtes vous ?
- Si j'étais un Maitre Loup, comment réagiriez-vous ?
Mon cerveau se mit en marche par réflexe. J'avais été habituée à ce genre de test, je savais à peu près quoi faire. Je me penchais en un éclair vers ma malette et l'ouvrit d'un geste vif de la main. Je jetais un révolver à Paul qui le pointa aussitôt vers l'inconnu. Quant à moi, je saisis mon arc et encochais une flèche sans avoir à y penser. Mon corps connaissait les mouvements par cœur et il agissait tout seul. Le Chaperon se glissa derrière nous. Un sourire satisfait naquit sur les lèvres de l'inconnu qui fit un pas vers nous.
- Parfait. Tu as un bon instinct, jeune fille.
- Qui êtes-vous ? répétais-je, ignorant sa remarque.
- Santo. C'est moi qui vais m'occuper de votre formation.
Je me détendis un peu, maintenant qu'une autre tension naissait en moi. L'excitation. Paul baissa le révolver avant de le remettre dans la malette qu'il referma. Il demanda alors :
- Vous êtes Chasseur ?
- Exact. Tu dois être Paul.
- Oui, et voilà Sandra, répondit-il en pointant le Chaperon qui s'avança à son tour.
Malgré que je sache désormais que Santo était de notre côté, j'étais incapable de me résoudre à lâcher mon arc que j'avais pourtant baissé. Notre nouveau mentor se tourna vers moi et son sourire s'élargit. Il me rejoignit en quelques pas et le défiais du regard malgré le fait qu'il me dépassait, en taille comme en largeur d'épaule. Il me dit avec un air satisfait :
- Moïra Félis, je présume ? J'ai entendu parlé de toi. Ici tous le monde connaît l'histoire de tes parents et leur Mission spéciale. Et je sais aussi que c'est pour la terminé que tu es là.
J'ouvris la bouche pour protester avant de me raviser. Au fond, il avait raison. Mais je n'étais préparée à l'admettre devant un inconnu. Je jetais un regard rapide à Paul qui me dévisageait, sidéré. Lui, il ne devait pas connaître la raison de ma présence. Je me promis de lui expliquer. Un jour, peut-être. Heureusement, Santo changea de sujet en levant la tête vers le ciel qui s'obscurcissait de plus en plus, nous plongeant peu à peu dans le noir. Désormais le Vésuve n'était qu'une masse noire et menaçante. Je frissonnais. La température avait brusquement chutée et il commençait à faire froid. Le Chasseur nous ordonna d'une voix ferme :
- Ramassez vos affaires et suivez moi. Vous aurez assez de temps pour visiter, demain.
- Et donc... commença Sandra, que j'entendais pour la première fois. Où est l'entrée ?
Elle avait une fois aigue mais assurée. J'espérais qu'elle apprendrait rapidement à s'affirmer. Notre mentor ne répondit pas et s'avança vers la pente rocheuse du volcan. Je glissais mon arc à mon épaule et saisis mes sacs avant de le suivre. Je priai silencieusement pour qu'on n'ai pas à gravir la montagne. Santo s'immobilisa quelques mètres plus loin et attendit, les poings sur les hanches. Je haussais les sourcils, étonnée. Un silence s'installa avant que le Chaperon ne s'écrie :
- J'ai compris ! Vous marchez sur la porte, c'est pour ça qu'on ne la vois pas !
Je la fixais, désabusée, avant de regarder dans la direction qu'elle indiquait. En effet, Santo avait les pieds sur une trappe en bois camouflée sous de l'herbe synthétique. Je me demandais comment Sandra l'avait vue, la ressemblance entre la trappe et le reste du paysage était frappante. Sans plus attendre, le Chasseur se pencha et ouvrit la porte secrète en grand avant de descendre par une échelle rouillée. Je me penchais au dessus. J'avais l'impression qu'il s'enfonçait dans un puit noir sans fond. Malgré l'angoisse qui me saisit, je serrais les dents et descendis à mon tour. Il faisait frais à l'intérieur et je n'y voyais rien. Des mains m'attrapèrent lorsque je posais les pieds au sol, le souffle court. J'avais l'impression d'être enfermée dans une boite et je devenais presque claustrophobe. Je priais dans un tremblement que quelqu'un allume la lumière. Paul et Sandra descendirent à leurs tours et j'entendis le Chaperon suffoquer. Nos prières furent exaucer lorsque Santo alluma une ampoule au plafond en ricanant :
- J'espère que vous ne paniquerez pas comment ça devant un Loup, c'est pitoyable.
Je battis des paupières en ignorant sa remarque. Nous étions dans une sorte de cave, petite mais bien isolée. Elle n'était pas humide, comme on pourrait le penser. Des grilles avaient été placées contre les murs pour accrocher toutes sortes d'armes. J'entendis Paul pousser un sifflement admiratif et je souris. Une chose était sûre, ils étaient bien armés ! Santo s'approcha d'une lourde porte en fer et tapa un code sur un clavier électrique. Il marmonna :
- Vous avez du retard. Tous le monde nous attend, les autres sont déjà arrivés.
- Quels autres ? demandais-je, curieuse de savoir ce qui se trouvais derrière.
- Les autres groupes, bien sûr ! Vous n'êtes pas les seuls à arriver aujourd'hui. Nous attendions 22 nouveaux apprentis, cette année. 22 jeunes à former...
Une courte sonnerie retentit et la porte s'ouvrit. Santo la poussa en souriant et se poussa sur le côté pour qu'on puisse entrer. J'entrais juste derrière Paul et je me figeais, impressionnée. Nous nous trouvions sur le seuil d'une immense pièce remplie de gens qui bavardaient autour des longues tables garnis de nourriture. Tous le monde parlaient fort et je grimaçais. Au Village, personne ne levait la voix et je n'étais pas habituée à tant de bruit. Je remarquais qu'il y avait des représentant de toutes les nationalités, autant de femmes que d'hommes, allant de 16 à 60 ans... Je n'avais jamais vus autant de personnes différents rassemblés dans la même pièce. Peu à peu, tous se turent et les regards se braquèrent sur nous. Je m'agitais, mal à l'aise. Santo nous poussa en avant alors qu'une femme se levait à l'autre bout de la salle. Elle s'écria et sa voix se répercuta jusqu'à nous :
- Vous en avez mis du temps ! Santo, amènes les nouveaux par ici avec les autres !
Alors qu'on avançait tous les quatre entre deux rangés de tables, sous les regards curieux des adultes, j'eus soudainement l'impression de n'être qu'une enfant. Et ça ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Au Village, les enfants perdaient rapidement leur innocence, entaché par les histoires qu'on nous racontait sur l'Extérieur, mais aussi à cause de la pression qui pesait sur nos épaules dès notre plus jeune âge, à cause de la Voix qu'il fallait écouter et de toutes ces règles à respecter... Je n'étais plus considérée comme une enfant depuis une dizaine d'années déjà. Mais là, alors que je marchais parmi ces gens qui vivaient dans ce monde dangereux et se battait pour leurs convictions, j'avais l'étrange sensation que je ne possédais qu'une infime partie de leurs savoirs. Et que je devrais travailler dur pour les égaler. Lorsqu'on s'approcha de la femme qui avait parler, je remarquais tout d'abord sa tenue. Elle portait un ensemble vert foncé, comme la plupart de personnes présentes ici. Mais un brassard rouge entourait son biceps, sûrement le signe distinct des Chaperons. Elle était grande et élancée, malgré qu'on pouvait nettement devinée qu'elle avait pas mal de muscles... Ses cheveux châtains étaient attachés en queue de cheval très stricte et ses yeux verts ajoutaient un peu de vie à son visage impassible. Elle esquissa un geste de la main vers une table où ne se trouvaient que des adolescents de notre âge, sans doute les autres arrivant. Je m'assis près de Paul, le plus éloigné que possible des autres. Je sentais le regard de certains sur moi, mais je gardais les yeux fixés sur Santo et le femme au brassard rouge. Celle-ci haussa la voix pour s'adresser à tous et un silence respectueux accueillit ses paroles :
- Nous sommes enfin tous là. Je vais commencer par me présenter pour ceux qui viennent d'arriver, puis nous passerons aux choses sérieuses. Donc je suis le Chaperon Amanda et je superviserais l'apprentissage des nouveaux cette année, avec le Chasseur Santo. C'est moi qui vais vous enseigner les règles à suivre pour la suite. Pour que personne ne soit pris de court par la suite, je me dois de vous expliquer un fait essentiel.
Pendant qu'elle parlait, son regard dérivait sur chacun d'entre nous et lorsqu'elle posa les yeux sur moi, je crus voir un léger sourire apparaître sur ses lèvres. Mais son visage se ferma à nouveau alors qu'elle déclarait d'une voix forte :
- Vous ne réussirez pas tous à devenir un Chaperon ou un Chasseur. Dans vos Villages, ils vous ont vendus du rêve, mais ici, c'est la vraie vie. Ici, si vous êtes faibles ou si vous avez peur, vous vous ferez tuer. Et comme c'est ma responsabilité de vous garder en vie jusqu'à la fin de votre apprentissage, je ne tiens pas à envoyer des incapables sur le terrain. Alors nous commencerons dès que possible des exercices qui me permettront de savoir si vous êtes aptes ou non à vivre cette dangereuse vie qu'est celle de tous les personnes ici présentes. Ne vous faites pas d'illusion. Vous n'êtes ni Chasseurs ni Chaperons, vous êtes des Apprentis. Mais surtout, vous êtes 22 aujourd'hui mais vous ne le serez peut-être pas encore demain.
Un frisson me parcourut la colonne vertébrale. Je venais de comprendre que ce n'était pas encore gagner pour nous. Encore des tests. Encore des opportunités de réussir à prouver notre valeur... Ou alors d'échouer. Le Chaperon Amanda hocha la tête en réponse à nos mines effarées. Elle reprit :
- Bien. Puisque c'est dit, je peux passer aux faits importants. Donc... Vous vous trouvez désormais au QG de la Grande Rome. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un établissement de l'armée italienne sous les ordres de la Papesse du NeoVatican en collaboration avec les dirigeants de l'Italie et du Pape. Vous aurez pour certains l'immense privilège de vous rendre auprès de notre Mère-Grand pour la rencontrer. Mais avant ça, il va falloir bosser dur. Les entrainements et les leçons commencerons dans deux jours. Je m'occuperais de vous apprendre les règles du Code de la Grande Rome, et l'entrainement au combat sera fait sous les ordres du Chasseur Santo. Je vais désormais lui laisser la parole.
Le Chasseur Amanda effectua une sorte de hochement de tête digne d'un sergent de l'armée avant de s'assoir à sa place, parmi d'autres adultes qui semblaient plus respectés que les autres. Sûrement les dirigeants du QG. Le Chasseur Santo s'adressa à nous à son tour, d'un ton plus détaché que son binôme :
- Comme viens de vous le dire le Chasseur Amanda, c'est moi qui m'occuperais de vous apprendre, ou du moins d'approfondir vos connaissances et votre maniement des armes et du combat. Nous travaillerons d'un premier temps ici, dans nos salles spécialisées, avant d'aller dehors sur le terrain. Bien entendu, tous le monde n'aura pas l'opportunité de s'y rendre. Beaucoup d'entre vous ne réussirons pas mais... Je suis un optimiste. Je crois en votre potentiel. Ne me décevez pas.
Je me retins de sourire. Il essayait de paraître ferme et dur mais tous le monde autour de notre table savait qu'il tentait de détendre l'atmosphère, ce qui n'avait pas l'air de plaire au Chaperon Amanda qui fronçait les sourcils. L'italien frappa dans ses mains et je sursautais alors que le claquement ricochait sur les murs. Il déclara en souriant :
- Bien. Le discours est terminé, vous avez fait un long voyage jusqu'ici, il est temps de vous montrer le dortoir. Ils sont mix. Je me doute que ça va choquer et déranger certains car vous avez eu un enseignement très stricte dans vos Villages, mais il va falloir vous y habituer.
Je haussais les épaules après avoir échanger un regard entendu avec Paul. Je me doutais de toute façon que j'allais devoir apprendre à vivre en collectivité. Mais je vis certaines filles afficher des airs outrés et des garçons ricaner en se frottant les mains. Je grimaçais. J'allais avoir du mal à les supporter, ces gens... Je repoussais cette idée en regardant les adultes se lever en reprenant leurs discussions bruyantes. Ils quittèrent la salle par diverses portes, que je n'avais même pas remarquer. Le Chaperon Amanda avait déjà disparue alors que son binôme nous demandait de le suivre. Je ramassais mes affaires, impatiente de découvrir la suite des évènements. On passait par un couloir aux murs gris anthracites décoré par les photos de tous ceux qui étaient passés par ce QG ou qui s'y trouvait encore. Le couloir était très long et contenait de multiples portes. Je me demandais intérieurement ce qu'elles pouvaient contenir. Au bout du couloir, on débouchait sur une vaste pièce jonchée de tapis. Je devinais qu'elle servait de salle d'entrainement au combat. Je hoquetais en levant les yeux. Nous nous trouvions au centre d'une vraie tour de métal. Des escaliers en fer étaient installés contre les murs, rejoignant deux étages supérieurs. Je demandais au Chasseur :
- Comment ce fait-il qu'il y ai des étages alors qu'on se trouve sous la terre d'un volcan ?
- La salle où on était tout à l'heure est bien sous la terre et là, nous y sommes encore, c'est vrai. Ce système de souterrains permet au QG d'être caché du reste du Monde. Mais il permet également d'accéder à un terrain vague contre le Vésuve fermé au public et difficile d'accès. De l'extérieur, ceux qui parviennent à venir jusqu'ici ne voit qu'un bâtiment carré haut de deux étages. Alors qu'en vérité, cet établissement possède deux étages, un réez-de-chaussée composé de long couloirs couvrant une grande partie du pourtour du volcan, et un sous-sol avec un entrepôt. On y range nos véhicules, chars, camions, avions...
Des hoquets de surprise et des sifflements admiratifs résonnèrent parmi le groupe. J'ouvris la bouche, ébahie. J'étais dans un vrai bâtiment de l'armée ! Un adolescent à lunettes demanda :
- Vous avez des avions ? Mais comment ils sortent d'ici ?
- C'est une bonne question ! répondit le Chasseur après avoir éclater de rire. Nous avons tout une deuxième sortie d'où sortent tous les véhicules, avec une piste d'envol et une zone d'atterrissage pour nos avions. Bon, maintenant suivez-moi, je vais vous montrer le dortoir. Il est au premier étage.
Mon cœur battait fort dans ma poitrine alors que je suivais notre mentor. J'avais l'impression d'avaler les informations comme le ferait un ordinateur et ça me rendait ivre. C'était si différent du Village ! Et ça me ressemblait tellement plus... On montait l'escalier métallique et on entrait dans une autre pièce par la première porte. Le Chasseur Santo alluma la lumière et je fus encore une fois frappé par la taille de la salle. Elle contenait une trentaine de lits simples, des armoires en acier, et une partie douche qui ressemblait à celle qu'on pouvait trouver dans le gymnase de l'Ecole du Village. Notre mentor ouvrit la porte en grand et s'écria :
- Faites comme chez vous ! Vous allez cohabiter ici pendant un an.
Aussitôt, les autres se bousculèrent pour choisir leurs lits. Je levais les yeux au plafond alors que le Chasseur éclatait de rire. Je marchais d'un pas lent entre les adolescents qui s'installaient déjà. J'étais fatiguée par le voyage et toutes mes nouvelles découvertes sur le nouvel environnement où j'allais vivre pendant un an... Je rejoignis Paul qui me faisait signe. Je posais mes affaires sur le lit qu'il m'avait réservé, un peu près du sien à mon goût, et le remerciais rapidement. Les autres commençaient déjà à faire connaissance, brayant de tous les côtés. Je commençais à avoir la migraine mais je serrais les dents. Comme le Chasseur Santo l'avait clairement dit, j'allais vivre avec eux pendant de longs mois. Autant commencer à m'adapter ! Notre mentor haussa la voix pour couvrir le bruit et il dit :
- Je vais vous laisser vous installer tranquillement. Passez une bonne nuit, demain sera une longue journée. Je viendrais vous réveiller à 7h tapante. Demain, on vous attribuera vos Binômes. Ceux avec qui vous aller travailler en partenariat pendant le reste de votre vie. Sur ces mots, bonne nuit les enfants ! Et bienvenus chez vous !
Je me figeais, une main sur ma malette. J'avais oublié que j'allais avoir un Binôme. Et qu'il allait me seconder dans mes Missions, lors de ma Quête. Il y avait peu de chance que je ne le connaisse déjà ! Je me dépêchais de ranger mes affaires alors que la plupart des autres avaient déjà terminés et se couchaient. Le silence se fit progressivement alors que chacun éteignait peu à peu sa lumière. Je me changeais et soupirais en me glissant dans mon lit. Je tendis le bras pour effleurer les photos que j'avais entreposées sur ma petite table de nuit. Ma famille. Ma gorge se serra et j'éteignis ma lumière pour que personne ne voit la larme qui m'échappa couler sur ma joue. Ils me manquaient déjà... Ma Grand-mère, Ambre, même Rick et ses satanés piques... Je ne savais pas trop comment j'allais m'en sortir sans eux, mais je savais qu'ils me soutenaient de là où ils étaient. Ambre ... J'espérais sincèrement qu'elle se sentait bien dans le QG des Landes Arthuriennes, avec Rick. Elle serait heureuse, je n'en doutais pas. Je savais que ça irait bien pour elle. Alors que je sombrais dans le sommeil, ma conscience me titilla à travers une dernière question. Et pour moi, est-ce que ça irait ?
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