【PROLOGUE】

Le vent soufflait dans la sombre ruelle, le petit chat noir ne comprenait pas pourquoi Rose, sa compagne, n'était pas venue depuis une lune. Dans un soupir, il sauta de la grande poubelle jaune dans laquelle les bipèdes ne jetaient jamais rien.

Les ronflements de Carcasse lui cassaient les oreilles ; décidément, son second ne respectait pas le sommeil des autres.

"Je te pourrirai ton sommeil demain..." se jura le petit chat, sa patte blanche comme la neige semblait briller sous la lune d'un éclat de glace. L'odeur désagréable des dents qu'il portait autour du cou lui fit froncer la truffe, mais il était le chef, le plus puissant de tous ces chats, il ne montrerait pas que cela le déstabilisait alors que les autres les portaient fièrement.

Dans un soupir, il décida d'aller voir sa compagne ; le chemin aller lui changerait les idées. En passant devant un carton, il sentit soudain l'odeur de la mort. Dans un sursaut, il vit le corps d'un petit chaton ; une trace fraîche partait de cet endroit qui empestait.

Sans savoir pourquoi, le chat le plus cruel de la ville prit le petit corps noir à la patte blanche entre ses crocs et alla le poser dans un carré d'herbe, creusant un petit trou, il y mit le petit corps meurtri.

"Pourquoi fais-je ça ? Ce chaton n'est même pas le mien..." Un feulement l'interrompit dans sa contemplation du chaton. Se retournant, le chat se prépara à corriger celui qui l'attaquait, mais un hoquet de surprise l'en empêcha.

"Fléau ? Que fais-tu là ?" fit la voix de Rose, elle était rauque comme si la chatte avait pleuré.

"Rose ! Pourquoi n'es-tu pas venue me voir ?" La chatte gris bleu eut un mouvement de recul lorsqu'il s'approcha d'elle, cela exaspéra Fléau mais il n'en laissa rien paraître. C'est alors qu'un petit miaulement attira son attention.

Baissant les yeux, il vit un chaton qui s'avançait vers eux d'un pas chancelant, il n'avait pas l'air de pouvoir parler mais ses yeux étaient ouverts.

Le meneur à la patte blanche poussa un petit cri en comprenant que sa compagne avait eu des chatons et qu'il était trop occupé pour s'en apercevoir.

Les yeux bleu vif du chaton le déstabilisèrent, celui-ci le fixait sans fléchir son regard, semblant le jauger. Puis il cracha en s'approchant, l'échine hérissée, ses petites griffes sorties.

Fléau sortit les siennes, il ne savait pas comment combattre un combattant aussi petit.

"Laisse-le", fit Rose en s'interposant. "Fléau, je ne te laisserai pas les amener pour en faire des tueurs...

-Je n'en ferai pas des tueurs !" s'écria Fléau, surpris.

"C'est ça ! Et tous tes chats ? Je les connaissais, ils étaient mes amis, gentils et attentionnés et regarde ce qu'ils sont devenus ! Toi et ta bande n'apportez que du malheur ici !"

Fléau eut comme l'impression de se prendre un monstre en pleine face, il recula choqué. Sa compagne ne lui avait jamais parlé ainsi, elle était si douce, si calme habituellement, parlant d'une voix posée.

Un élan de colère s'empara de lui lorsqu'il regarda le chaton qui ne fléchissait pas. C'était de leur faute. Il s'élança et griffa sauvagement le visage du chaton qui poussa un cri de souffrance en s'enfuyant.

Fléau se délecta de ce moment jusqu'à ce qu'il sente les crocs de Rose se planter profondément dans son oreille.

"Cervelle de crotte, tu crois me vaincre ? J'ai battu des chattes et des chats beaucoup plus forts que toi ! Traîtresse !

Laisse mon fils tranquille !" fit-elle en le lâchant.

"C'est aussi le mien !" fit Fléau, s'élançant griffes et crocs en avant vers sa compagne, qu'il renversa aisément. Celle-ci tenta de le renverser mais les griffes surmontées de griffes de chien de Fléau lui entrèrent dans la peau sans que le petit chat ait à faire un geste.

Dans un cri épouvanté, la chatte battit des pattes mais les crocs de Fléau lui déchirèrent la gorge, dans un dernier cri elle retomba, les muscles relâchés.

Fléau regarda fier de lui le corps de son ancienne compagne, mais une douleur lui traversa le cœur lorsqu'il réalisa ce qu'il avait fait.

"J'ai... j'ai tué Rose..."

Dans un cri de souffrance, il s'écroula sur le corps de la chatte, pleurant sa compagne.

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