Chapitre 2
Étrangement je ne fis aucun rêve, ou du moins je ne m'en souvins pas. J'avais hâte que cette journée commence, je connaissais la personnalité de ma mère - enfin le peu qu'elle m'en laissait voir. J'étais sûre et certaine d'une chose : elle ne résisterait pas longtemps à venir me voir et partager avec moi tout ce qu'il y avait dans ce gigantesque labo. Mais, chose étrange, je n'étais pas encore sûre de vouloir y aller. Encore plus étrange que cela : c'est que je ne savais bizarrement pas pourquoi.
Je calculai vite dans ma tête le temps et la distance qui lui restait à parcourir pour atteindre ma chambre. Ce ne fut pas le moins du monde compliqué ; il me fallait juste trouver cette distance grâce à la formule d = v × t dans laquelle « d » est la distance, « v », la vitesse et « t » le temps de parcours. La distance peut aussi se calculer entre deux points d'un plan grâce à la formule : d = √((x2 - x1)2+ (y2 - y1)2, dans laquelle (x1, y1) et (x2, y2) sont les coordonnées des deux points. Je calculai sa distance dans ma tête grâce à cette formule simple comme Bonjour. Elle franchirait le pas de ma porte dans à peu près 38,982150 secondes.
Quelques secondes plus tard elle arrivait non pas à 38,982150 secondes mais à 36,982150 secondes, c'était la première fois que je faisais une erreur de calcul comme celle-ci.
Une fois rentrée dans ma chambre, nous travaillâmes des heures et des heures dans le but de trouver l'assemblage parfait avec" la mouche tsé-tsé " un insecte hématophage qui quand elle pique envoie un venin assez puissant pour faire dormir une personne plusieurs heures voir quelques jours. Après avoir travaillé de 6h36 du matin à 15h12, nous trouvâmes à chaque insecte son partenaire approprié.
Ma mère finit par dire après un long moment d'enjouement :
- Leanna, merci beaucoup sincèrement, tes démonstrations et tes expérience sont tout simplement exceptionnelles, même moi, je n'aurais pas pu y penser seule, je te remercie franchement car sans toi je n'aurais sans doute pas réussi.
Je lui offris mon plus beau sourire et lui répondis :
- Merci maman, j'ai été tout aussi contente de participer à ce projet même pour seulement quelques heures et...
Elle me coupa d'un geste de la main et me dévisagea, j'allais finir par croire qu'elle ne parlerait pas mais elle s'exclama finalement :
- Ne me dis pas que tu vas t'arrêter ici dans ce projet devenu le notre tout de même ?
- Maman j'y ai réfléchi. Ce matin même, il y a eu comme une étrange voix dans ma tête qui me disait de ne pas partir avec toi mais je ne comprenais pas pourquoi, mais... mais j'ai compris que le mérite t'appartenait, c'est toi qui à eu l'idée de ce projet, d'accoupler des insectes, tu as conclu après par toi même où se trouvait le remède, tu as presque tout fait toute seule.
- Non ma chérie,quand ils verront ce que tu as fait, ils ne se serviront pour rien au monde de ton intelligence, ils n'oseront même pas te toucher. Tu mérites la reconnaissance de tout le monde pour ce que tu as fait et...
Je la coupai immédiatement :
- Non maman j'insiste, je ne tiens pas à gagner de la popularités, des applaudissements, de la reconnaissance ni même le respect du monde qui m'entoure, je veux juste t'aider toi maman, c'est tout ce que je cherche à faire, t'aider.
Elle me prit dans ses bras et je lui rendis son étreinte. Après un long moment passé ainsi, je me desserrai et dit :
- En plus on ne peut pas dire que j'aime les insectes, tu te rappelle la fois où nous n'avions pas dormi de la nuit juste à cause d'un petit cafard ?
Nous rigolâmes et elle me rappela un autre souvenir :
- Ah oui et celle où nous avions appelé la police sous prétexte d'avoir entendu de gros bruits dans la cuisine, et lorsqu'ils ont débarqué ils ont vu que ce n'était qu'une guêpe !
Nous continuâmes comme cela à rigoler et à évoquer des souvenirs pendant au moins une demi-heure. Je réussis finalement à la convaincre d' aller à son labo et de revenir seulement après avoir fini tout ce qu'elle avait à faire, pour ensuite venir me chercher et me montrer son chef-d'oeuvre.
Elle me dit au revoir et s'éloigna dans l'allée. Elle y arriverait, j'en étais convaincue, puis elle viendrait avec plein d'enthousiasme en me disant que ça avait marché comme sur des roulettes.
J'attendis donc son arrivée devant une émission scientifique, et je ne pris pas la peine de calculer à quelle distance elle était ou quand elle reviendrait vu que je savais qu'elle serait bientôt près de moi en savourant sa victoire.
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