Partie 25
Alors que tout se déroulait dans une ambiance pleine de convivialité, lorsque la sonnerie de la porte retentit... Tout le monde se regarde, Frédéric demande à Sarah :
- " Vous attendiez quelqu'un d'autre ?"
Sarah nous regarde avec un air surpris :
- " Non pas du tout, je n'attends personne."
Sarah s'adresse à Fatima, et lui dit :
-" Vous pouvez regardez qui est ce s'il vous plaît ?"
De la cuisine Fatima lui répond :
- " Très bien Madame, je vais voir."
Sarah inquiète s'empresse de dire à Fatima :
- " Regardez par le judas avant d'ouvrir, si c'est la police n'ouvrez pas tout de suite "
- " Très bien "
Une fois à la porte, avant d'ouvrir Fatima revient au salon et annonce :
- " Madame, c'est un monsieur qui se nomme Moshe, il dit vous connaître, il attend à la porte."
À l'évocation du prénom Moshe, le visage de Sarah pâlit, je ne l'ai jamais vu dans cet état. Elle se lève doucement de table, l'air inquiet, les doigts tendu sur le rebord , son regard perdu dans le vide, elle nous dit :
- " Veuillez m'excuser, je reviens ..."
Elle se dirige tétanisée vers la porte, d'un pas lent, elle finit par disparaître dans le couloir menant à la porte principale...
Frédéric et moi échangeons un regard exprimant à lui seul le froid et la gêne provoqués par cet invité de dernière minute. Les cuillères à la main suspendues, les regards tournés vers le couloir... Chacun se demande pourquoi ce prénom Moshe a tant traumatisé Sarah au point qu'elle soit bouleversée jusque dans sa démarche ...
Soudain, on entend la voix de Sarah crier :
- " De quel droit! Tu oses venir chez moi ! Tu n'as pas le droit de débarquer dans ma vie du jour au lendemain! Tu n'es qu'un lâche et un minable!!! c'est à cause de toi ..."
Sentant la dispute monter crescendo, inquiet pour Sarah, je me lève de table et je dis à Frédéric :
- " Je reviens, attendez-moi, je vais voir ce qui se passe "
Je regarde Yanis et lui dit :
-" Yanis tu ne bouges pas de table"
- " Oui Papa "
Je me pose plein de questions, qui est cette personne qui provoque autant de peur et de colère chez Sarah? Un de ses ex ? Un collègue ? Un déséquilibré ? ...
Arrivé à la porte, Sarah et dans une colère incroyable, son gestuel accompagne toute la rage que je peux lire sur son visage ... À la porte, sur le palier, le regard au sol, stoïque, l'homme en question ne dit mot.
A première abord, cette homme qui se nomme Moshe, à une grande classe, celui d'un homme d'affaire d'une soixantaine d'années, les cheveux grisonnant, une fière allure exprimant une certaine confiance en lui...
Je regarde Sarah, et lui dit :
- " Tout va bien Sarah ? que se passe t-il ? Ce monsieur vous cause des ennuis ? "
- " Non, Süleyman rentrez, j'arrive c'est mon Père"
Il faut avouer, Moshe a le physique de son emploi. Sarah m'avait parlé de lui sans jamais le décrire ou mentionner son prénom. Tout ce que je sais de lui c'est qu'il est marchant d'art et collectionneur. Il a un visage presque rond et un teint assez pâle qui lui donne un air fatigué. Ses grands yeux attentifs et étonnés lui donnent un certain charisme qui rend difficile toute remise en question de sa parole. De sa personne se dégage un certain mystère, silencieux et secret, il est difficile de le cerner au premier abord. Il a l'air froid dépourvu de sentiment à croire qu'il préfère l'hiver à l'été, la solitude à la société, et plutôt que de parler, il aime lever les yeux, son regard insistant et perçant vous donne son sentiment d'approbation ou de désaccord. Lorsque Sarah finit par dire de dégager la troisième fois, il prononce une seule phrase :
- " Je suis venu pour te demander pardon Sarah. "
Il se retourne, marche en direction de l'ascenseur... Je regarde Sarah qui est entre colère et incompréhension, je lui dis :
- " Calmez-vous, c'est votre père, et il dit vouloir vous demander pardon! Vous ne pouvez refuser ce pardon s'il est sincère avec vous!"
Un petit "ding" indique que l'ascenseur est arrivé, je décide d'agir et d'intervenir même si je ne sais rien de leur différent et de leur histoire:
- " Attendez Monsieur s'il vous plait, laissez moi parler deux minutes avec Sarah"
- " Süleyman, vous ne savez pas ce qu'il y a entre nous, laisser tomber !"
Moshe reste devant la porte, la main sur le bouton de maintien pour éviter que l'ascenseur ne parte. Je prends Sarah par le bras et entre à l'intérieur, je lui dis :
- " Écoutez, je ne connais pas votre père et ce qu'il y a entre vous, vous avez certainement vos raisons! Mais vous n'avez pas le droit de lui refuser sa quête de pardon! écoutez-le au moins ! Chez nous on ne renvoie pas, même son pire ennemie lorsqu'il vient pour le pardon..."
- " Mais vous ne pouvez pas comprendre Süleyman! Cette homme est certes mon père mais c'est un monstre! Vous ne savez pas de quoi il est capable... "
- " Très bien, je vous crois, mais laissez le entrer! Donnez lui un instant , une chance, même les monstres ont le droit de changer, de se repentir... L'erreur est humaine, le pardon est divin ! "
- " Mais vous ne pouvez pas comprendre, vous savez rien !"
- " Écoutez, si vous avez de l'estime pour moi, alors laissez le entrer et accordez lui un instant? c'est une faveur que je vous demande... Moi , si je pouvais, je donnerai mon cœur pour avoir l'occasion de parler une dernière fois avec mon Père. Une fois que les êtres qui nous sont chers disparaissent c'est une partie de vous même qui s'anéantit à jamais ... "
- " Très bien Süleyman, c'est bien parce que c'est vous"
Je lui souris :
- " Merci Sarah"
Je rouvre la porte :
- " Monsieur, rentrer je vous en prie"
Il se retourne, laissant la porte de l'ascenseur se refermer. D'un pas hésitant il rentre en essayant de croiser en vain le regard de Sarah. Elle regard au sol, les bras croisés, de profil laisse son père entrer. La crispation se lit sur son visage.
Une fois au Salon, Frédéric se lève de table et le salue en lui serrant la main.
- " Bonsoir Monsieur , moi c'est Frédéric un ami de Sarah."
- " Enchantez , moi c'est Moshe, je suis le père de Sarah"
- " Ravi de vous rencontrez!"
- " Merci"
- " Sarah, je m'excuse je viens de recevoir un appel, je dois y aller ... "
- " Rien de grave Frédéric? "
- " Non pas tout, je dois rencontrer un artiste qui est de passage à Paris, il repart demain matin, j'ai besoin de faire une interview avant qu'il ne m'échappe ..."
- " Très bien, merci en tout cas d'être passé et nous avoir honoré de ta présence"
- " Ce fût un plaisir, merci pour le repas ... quand à vous Süleyman, j'aimerais que vous m'adressiez vos points d'analyses et vos écrits sur ces sujets dont on a discuté, je souhaite le proposer à la direction pour vous faire connaitre et vous inviter dans une émission que j'anime"
- " Très bien, merci infiniment pour votre aide, je serais ravi de pouvoir vous adresser mes écrits sur les sujets qui me tiennent à cœur ... merci pour votre échange et votre ouverture d'esprit..."
- " Mesdames, Messieurs, Yanis , je vous souhaite une excellente fin de soirée"
Tous le monde, salue Frédéric, Sarah l'accompagne jusqu'à l'ascenseur...
Je demande à Fatima de mettre au lit Yanis après lui avoir fait un câlin... et je me retrouve en tête à tête avec Moshe, qui à l'air bien perdu dans cette si grande pièce...
Il me regarde et me dit :
- " Merci d'avoir convaincu ma fille de bien vouloir me parler et m'entendre ..."
- " Je vous en prie, c'est normal ..."
- " Qui êtes vous ? que faite vous dans la vie ? Qu'elle est votre lien avec Sarah ?
- " Je suis un sans papier, un immigré afghan, votre fille nous a accueilli mon fils Yanis et moi même depuis quelques jours lorsque notre camp de réfugiés a été évacué..."
- " Ah, cela ne m'étonne pas de la part de Sarah, elle est comme sa mère, toujours prête à se sacrifier pour les autres ..."
- " Oui vous avez une fille extraordinaire ..."
- " Combien de temps comptez vous rester ici ? "
A cette question, je suis perturbé, je ne sais quoi répondre. A ce moment Sarah revient et me demande :
- " N'oubliez pas Süleyman d'envoyer à Frédéric vos écrits et vos points de vues, il souhaite les faire publier sur les sites d'information en ligne ..."
- " Très bien Sarah, je vais mettre tout cela au propre, vous pourrez lui envoyer dès que possible."
Moshe nous regarde, je sens que l'atmosphère est tendu, je décide de m'éclipser pour laisser Sarah avec son père :
- "Je vais rejoindre Yanis, je vous laisse, vous avez des choses à vous dire ..."
Sarah me regarde
- " Non restez, je n'ai pas grand chose à dire "
Je sais que ma présence apaise d'une certaine façon l'ambiance, mais je me dois de les laisser seul afin qu'il puisse se dire les choses :
- " Je vais voir Fatima, je vais lui demander de nous préparer un thé à la menthe, je reviens ..."
Je quitte le salon pour la cuisine, après un silence marqué j'entends la voix de Moshe qui parle avec douceur comme si dans son intonation il demandait déjà la clémence à Sarah... soucieux de ne pas trop m'imposer dans leurs affaires je reste avec Fatima pour la regarder préparer le thé...
je lui demande :
- " Yanis est au lit ? il ne m'a pas réclamé ? "
- " Ne vous inquiétez pas, je l'ai bordé et lui ai rassuré que vous alliez le rejoindre un peu plus tard ... "
- " Merci Fatima, c'est vraiment étonnant comment Yanis vous apprécie... Au faite j'ai fait une enveloppe pour vous, ce n'est pas grand chose, mais en tant que musulman je ne pouvais pas rester insensible à votre situation... alors j'ai ici quelques euros, une manière pour moi de vous venir en aide afin que vous puissiez soutenir votre fille et votre ex mari malade ... "
Fatima dos à la théière me regarde avec une gêne apparente qui laisse transparaître la vague d'émotion qui prend le dessus au fil de mes mots.
- " Mais non, il ne fallait pas, je n'attends rien c'est très gentil de votre part mais je ne peux pas accepter ... et vu votre situation ce n'est pas possible vraiment ..."
- "Vous ne pouvez pas refuser je vous le donne de bon cœur, qu'Allah vous assiste dans votre épreuve..."
A ces mots Fatima fond en larmes, devant autant de détresse, je m'approche d'elle pour lui offrir un peu de réconfort. La tête sur mon épaule, je lui pose enveloppe sur le rebord de la table... lorsque Sarah rentre dans la cuisine.
Voyant Fatima en larmes, elle me demande:
- " Tout va bien ? Que se passe -t-il ? "
- " Ne vous inquiétez pas, elle a juste besoin de repos, elle a quelques soucis personnels ..."
- " Fatima, pourquoi ne pas m'en avoir parlé, depuis le temps que l'on se connait ?"
Entre deux sanglots, elle lui répond:
- " Je n'ai pas voulu vous ennuyer avec mes soucis "
Sarah perçoit l'enveloppe à moitié ouverte et lui demande:
- " Vous avez des problèmes financiers ? D'où viennent ces billets ? "
Voyant que Sarah ne peut se contenter de quelques explications détournées, Fatima lui raconte la situation...
- " Écoutez, il n'y a pas de souci, depuis le temps que vous travaillez pour moi ... je vous offre des congés. Allez rendre visite à votre fille et si besoin à votre ex mari à l'hôpital, je prends tout en charge ne vous inquiétez pas. Et au vu de la situation complexe, je vais solliciter Lamia une amie avocate au barreau de Paris, elle vous sera d'une grande aide pour récupérer la garde de votre fille... C'est incroyable depuis tout ce temps, vous ne m'avez rien dit au sujet de votre fille ... "
Je regarde Sarah avec admiration, certes elle a les moyens, mais donner autant de générosité et de passion par ces gestes forts, me donne le sentiment qu'elle est une femme unique au-delà de tout ce que j'ai pu rencontrer jusqu'ici , j'en ai les larmes aux yeux... le sifflement de la théière nous rappelle qu'un invité nous attend au salon ... je propose à Fatima :
- " Allez vous reposer, je vais faire le service du thé ... "
Sarah insiste également :
- " Il a raison, allez vous reposer"
Toute émue et bouleversée par autant de générosité et de bienveillance Fatima regagne sa chambre. Je suis soulagé de voir que Sarah est enfin mis au courant de cette souffrance en silence que vivait Fatima ... Son aide précieux me soulage.
Les verres à thé et les petits condiments disposés sur le plateau, je retourne au Salon en sentant déjà une amorce entre Moshe et Sarah. Les joues encore humides de Sarah témoignent des émotions qu'elle a échangé avec son Père.
Le plateau posé sur la table basse, je regarde Moshe.
Il a l'air beaucoup plus détendu dans ce canapé qui lui donne une envergure impressionnante...
Il me fait un petit sourire très léger, comme pour me dire tout va bien ... l'ambiance des retrouvailles autour de ce thé nous donne l'occasion de discuter de l'Art.
Moshe en très grand connaisseur me demande quel est mon avis sur les différents sujets de l'actualité où l'on cherche à définir les limites de l'Art et la Liberté :
Sarah amusée de nous voir débattre sur un sujet aussi délicat, nous observe tout en servant le thé à la menthe dont l'odeur parfume la pièce à mesure que les vapeurs chaudes s'échappent de la théière et des verres servis...
Moshe me demande :
- "Dites moi Süleyman, pensez vous qu'il faille définir des limites à l'art ? Peut on au nom de la liberté considérer que l'art ne doit pas avoir de limite ? Que pensez vous du Piss Christ ? "
Un peu gêné, je tente de répondre le mieux possible, je me souviens de cette polémique que créa l'artiste américain Andres Serrano avec une œuvre pour le moins clivant qui déchaina les passions au sein du christianisme... Même si je sais que Moshe est de confession juive, je sais que ces questions peuvent très vite faire l'objet de controverse ,de polémique et créer une certaine tension ...
Après les émotions de Fatima et les retrouvailles difficiles de Sarah avec son père...
J'ai l'impression qu'après avoir retrouvé ses aises auprès de sa fille, il cherche à me sonder et à mieux me cerner à travers ces questions qui peuvent paraitre banales à première vue... Il doit se douter qu'entre Sarah et moi c'est un peu plus qu'une histoire de dépannage et d'accueil ... Je me lance dans une explication avec le souci de la diplomatie des mots et l'envie d'impressionner Moshe et Sarah pour détendre l'ambiance par un jeu de rhétorique : Je lui réponds avec le sourire et esquivant un petit clin d'œil à Sarah:
- " Monsieur à vos questions philosophiques, il est évident que je n'ai pas la hauteur de vue, ni l'expérience dans le domaine de l'art comme vous le côtoyez au jour le jour, je réponds simplement que les synapses temporelles et circonstancielles entre le monde de l'art au sens pur et celui de la liberté d'expression au sens pratique, il y a une collision non sans risque avec des frictions qui implosent les passions partisanes et communautaires dans un déchainement où l'émotion tue la raison qu'elle a acculé.
Chacun à tour de rôle se pose en victime en défendant leur droit d'exister quelque soit le prix de cette notoriété éphémère. La monnaie d'échange de la liberté est souvent le prix du sang versé pour sacraliser un acquis certes précieux mais jamais éternel. Si il devait y avoir un bien commun et partageable entre les peuples et les civilisations, ce serait bien l'entendement de la notion même de liberté. Elle est une aspiration commune aux hommes dans une transcription relative dans la vie selon l'environnement et l'époque donnée. Prétendre que nous avons la liberté d'expression au sens large du terme c'est une illusion collective qui rassure les consciences contigües des donneurs de leçons en matière des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Jusqu'où l'homme est il prêt à aller pour une conception de la liberté toute relative et égocentrique. L'artiste qui produit de « l'art » pour mettre en exergue la bassesse de l'Homme n'a d'autre but que de satisfaire son appétence. La liberté des uns engendre l'oppression et la dictature des autres. Dans tous les systèmes politiques ou sociétaux, la liberté n'existe que par son antonyme, peu importe le modèle de gouvernance. De ce fait, la liberté d'expression au sens large n'est qu'une distorsion de la réalité qui se régit par des lois coercitives à géométrie variable selon des critères ethniques, raciaux, nationaux ou religieux voir philosophiques.
Finalement la liberté des libertés n'a pour véritable espace d'expression que notre conscience qui se nourrit de la puissance régénératrice de l'imagination que nous développons au fil de notre existence et de nos expériences.
L'artiste à travers son art, si il en est un, car si tout le monde est par essence l'artiste de quelque chose, la réciproque est loin de faire l'unanimité. Si l'art est une forme d'expression primaire universelle dont nul n'a le droit de s'approprier sa porté symbolique ou philosophique une fois « créée », il n'en reste pas moins qu'elle est au même titre que d'autres formes d'expression telles que la spiritualité, la religion... un moyen de manipulation et d'affirmation élitiste que les hommes mettent en avant pour déployer leur puissance et assouvir leurs ambitions égocentriques et iniques.
Sous un angle différent mais similaire, le sport permet de concourir dans une démarche proche de l'utilisation et de la finalité de l'art comme un moyen de domination d'une nation ou d'un peuple lors des grandes messes collectives organisées dans les temples du culte de la performance, du geste et du corps.
Les soi-disant artistes, à l'instar des kamikazes veulent par désespoir, marquer le coup avec un maximum de dégâts, utilisent l'art à des fins d'existence médiatique pour créer du buzz et scinder une société en deux afin de compter leurs partisans.
Il suffit de voir, chez moi en Afghanistan ceux qui ont détruit à coup de dynamites les Bouddhas de Bâmiyân ... Quels étaient leurs objectifs ?
Comment se positionner pour accepter l'inacceptable dont le cœur haï mais que la raison tente de trouver mille excuses et circonstances atténuantes. Ceux qui sont en mal d'existence virtuelle ou numérique, dans le contexte de notre époque se lancent des défis à celui qui va le plus choquer ou le plus révulser les âmes sensibles. Ceci reste vrai dans le monde de l'art mais également dans la littérature, la politique, la philosophie... tous ces éléments indispensables au vivre ensemble, au lieu d'être employés à bon escient, sont utilisés pour déstabiliser les masses avec des moyens et des procédés affligeants et ignominieux pour extirper du fond des êtres sensibles les réflexes simplistes que sont la haine et la violence. Et qu'on ne vienne pas parler de liberté d'expression. La liberté d'expression c'est d'avoir le droit de dire ce que l'on pense, et non pas de rechercher la polémique et la provocation pour ensuite jouer les outrés et les martyres bâillonnés par le carcan de la bien pensance.
Nelson Mandela nous donne une belle conception de la liberté il nous dit « Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité ».
Ceux qui parlent le mieux de la liberté sont ceux qui ont subi la plus violente oppression et privation de la part de ses semblables. Il faut apprendre à vivre la liberté comme une contrainte qui nous oblige à prendre en compte dans chacun de nos actes la dignité et le respect de nos semblables qui ont des approches et des conceptions différentes de la notre. Le sens de la responsabilité individuelle et collective doit nous contraindre, même si cela est en contradiction avec notre définition de la liberté, à un mieux vivre ensemble.
L'art qui trouve sa quintessence dans la création première est malheureusement dénaturé de sa fonction initiale. Il est censé donner des outils et un langage propre aux hommes pour permettre une élévation spirituelle. Elever la condition de l'homme grâce à l'art est le privilège de tout humain en quête de vérité existentielle. La pratique de l'art par l'artiste doit permettre aux hommes une prise de conscience de son destin dans la finalité de son existence qui s'inscrit dans l'Art du Créateur.
Au-delà du christianisme que le Piss Christ touche de plein fouet, en tant qu'homme de foi croyant et spirituel, je suis très sensible car pour moi la vraie liberté qui m'est insufflée en islam est d'être rebelle et de combattre toute forme de soumission autre que celle à Allah. La liberté est par essence avant tout un combat entre ceux qui cherchent la vérité et ceux qui veulent cacher la vérité. Sa quintessence première réside dans sa nature propre qui est le souffle de la vie dont le Créateur nous a fait grâce et miséricorde pour un laps de temps. La liberté pour le musulman c'est l'Art d'infléchir toute aspiration de l'âme et du corps pour obtenir la grâce et la miséricorde d'Allah afin d'offrir le meilleur de soi à son prochain dans la société."
Sans m'en rendre compte, Moshe et Sarah sont là impassible, ils me regardent avec béatitude ce qui me donne le sentiment de ne pas avoir été assez clair dans mes explications ... je prends conscience que j'ai trop parlé et qu'il est tant que je me taise... Ce qui nous a pas empêché de débattre tard dans la soirée entre les différents points de vues sur la notion de liberté et de l'art dans les différentes croyances et philosophies ...
Lorsque minuit sonna, Moshe se leva est demanda la permission de se retirer et de partir. Mais Sarah lui refusa et insista pour qu'il reste dormir chez elle...
Qu'elle bonheur de voir des cœurs se réconcilier après tant d'années de rancune et de tristesse futiles ... les rires de Sarah sont un vrai bonheur, je peux aller dormir le cœur soulagé d'avoir eu raison d'insister pour qu'elle donne une chance à son père...
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