Partie 21
Arrivés à la maison, Fatima nous ouvre la porte. Juste à ce moment Sarah m'embrasse sans que je m'y attende. Surpris par cet assaut, je constate le sourire de Fatima ouvrant la porte disparaître comme sous le choc d'un événement imprévu. Aussi vite son regard se détourne vers le sol et se met de profil...
Un malaise, une déception glacial pouvait ce lire sur son visage. Son regard me toucha tel un éclair foudroyant mon âme. Nul besoin de parole, son attitude en dit long sur son jugement à mon égard...
Yanis profite de l'ouverture pour ce faufiler entre la porte et Fatima, il me saute au cou en criant de joie:
- " Papa!, papa! te voilà, je suis trop content que tu sois rentré. Alors elle est où ma surprise ? "
Sarah tout sourire répond aussitôt :
- " Elle est là ta surprise, tu me fais un bisous et elle est à toi!"
Yanis me regarde, je lui fais un signe de la tête en lui souriant. Il avance d'un pas timide et dépose un bisous sur la joue droite de Sarah. Elle ne peut s'empêcher de le prendre dans ses bras et de lui dire :
- " Alors mon petit prince, tu t'es bien amusé avec Fatima, tu vois que l'on t'a pas oublié"
- " Merci Madame, oui nous sommes allés au cinéma, mais j'ai eu un peu peur... J'ai cru que les personnages sortaient de l'écran. Surtout quand Hulk s'est mis en colère..."
- " Ah vous êtes aller voir les Avengers en trois 3D, c'est super!"
- " Mais heureusement, Fatima était là, elle a même pas eu peur, elle m'a rassuré et m'a expliqué, après j'ai bien aimé ... j'aime trop Captain America ! Parce que c'est le chef ! "
Devant cette peur juvénile et plein d'innocence exprimé par Yanis, tout le monde lui sourit et le rassure. Sarah se montre très attentionnée :
-" C'est normal Yanis, c'est les effets de la 3D."
C'est une première pour Yanis, depuis notre départ d'Afghanistan, il n'avait jamais remis les pieds au cinéma.
Très gêné de voir Fatima dépitée par ce baiser volé, je ne sais comment lui faire comprendre que ce n'est pas de ma faute. Milles questions me traversent l'esprit, surtout qu'elle m'avait surprit entrain de faire la prière, elle qui devait me considérer comme un musulman modèle... Quelle image se fait elle de moi ? Je suis perdu à présent. J'ai honte de ne pas avoir la force de dire à Sarah mes principes de peur de la blesser où la mettre mal à l'aise...
Fatima me fuit à chaque fois que je tente de la regarder, j'ai l'impression d'avoir briser quelque chose chez elle, l'ambiance est pesante, j'ai le sentiment d'être de trop, que je bouscule les règles et les rapports...
Sarah quand à elle, est dans son euphorie, elle est prise d'affection pour Yanis, ignore Fatima comme si elle avait rien remarqué. Elle emmène Yanis dans la bibliothèque pour lui parler de l'auteur du livre qu'elle a offert en cadeau.
Voyant Fatima m'ignorer, je rejoins la salle de bain, afin de prendre une douche et faire mes ablutions pour accomplir mes prières...
Quelques minutes plus tard, je rejoins Sarah et Yanis dans la bibliothèque.
J'admire comment Sarah est passionnée par l'envie de gagner le cœur de Yanis. Sa générosité est débordante autant que sa bienveillance.
Je tente de ne pas les déranger, mais Yanis m'ayant vu, me rejoint aussitôt et me dit :
-" Tu vas faire la prière Papa?"
-" Oui, tu veux te joindre à moi?"
- " Oui s'il te plaît"
- " Pas de souci, tu sais ce qui te reste à faire alors"
- " Oui, je sais papa, je vais faire mes ablutions"
- " Très bien, je t'attends alors si tu as besoin d'aide demande gentiment à Fatima, attention on ne gaspille pas l'eau pendant les ablutions et on oublie pas de dire Bismillah"
-" Je sais Papa, je suis plus un bébé! Attends moi j'arrive"
Le temps que Yanis, me rejoigne, je me retrouve avec Sarah, qui me regarde avec insistance. Son regard complice me laisse deviner ses questions et ses pensées... :
- " Süleyman, qu'avait vous pensez de la journée ? De nos balades ? Est ce que Paris vous plaît toujours autant ? Vous êtes pas trop fatigué? Moi j'ai mal au pied pour vous dire la vérité"
" Oui, moi aussi, je ressens la fatigue, j'ai beaucoup aimé, sincèrement je ne sais pas comment vous remercier"
-" Ce n'est pas grand chose, j'ai pris énormément de plaisir à vous faire visiter Paris et ces petits moments d'intimités sont maintenant des véritables trésors de souvenir pour moi"
- " Oui, nul doute pour moi aussi, mais j'aimerais que l'on discute si vous le souhaitez demain, je vais faire mes prières et allez me coucher juste après."
" Vous ne voulais pas que l'on se fasse un film une fois Yanis au lit et ainsi on aurait tout le temps d'aborder les sujets que vous voulez ... ? "
" Je vous remercie Sarah, si vous ne voyez pas d'inconvénient j'aimerais passer un peu de temps avec Yanis, et prendre un moment pour écrire c'est un rituel chez moi, tout les soirs ..."
"Très bien Süleyman, je vous laisse tranquille, demain j'ai une course à faire auprès d'une amie, je n'en aurai pas pour longtemps ... "
- " Pas de souci Sarah, je serais avec Yanis à la maison, prenez votre temps"
- " N'hésitez pas Süleyman, si vous avez besoin de quoi que se soit, je suis là pour vous, faites comme chez vous"
Ces mots me font fondre tel un glaçon au soleil, comment résister à un cœur et une âme aussi généreuse.
- " Merci infiniment Sarah, je ne n'ai pas de mot pour vous remercier, sincèrement..."
- " Ne vous inquiétez pas, cela me fait plaisir. Au faite avez vous faim ? car Fatima et Yanis ont mangé dehors avant de rentrer..."
- "Non vraiment, je crois que je n'ai jamais autant mangé qu'aujourd'hui!"
-" Très bien, je vous laisse à demain alors ? Ne m'oubliez pas dans vos prières ! et encore merci pour tous ces moments merveilleux que vous m'avez offert aujourd'hui! Je suis toute retournée encore ... "
Je lui réponds par un sourire avant d'ajouter :
- " Le plaisir fût partagé Sarah, merci à vous"
Yanis me rejoint, il se positionne à coté de moi à ma droite, nous réalisons nos unités de prière, je sens une présence nous regarder, mais ne pouvant me distraire de ma prière, j'attends de donner le salem en saluant une fois à droite puis une fois à gauche en pivotant de la tête pour clôturer ma prière. C'est à ce moment que j'aperçois furtivement Fatima partir et quitter la bibliothèque. Voulez-elle me parler ? je ne sais pas ...
Pendant la prière, malgré ma volonté de chasser de mon esprit tous ces moments d'intimités vécus durant la journée avec Sarah, je n'y arrive point. Mon cœur épris de regret se serra au point que je ne pu contenir mes larmes lorsque je récitais la [sourate 40 Verset 19] { Il (Allah) connait la trahison des yeux, tout comme ce que les poitrines cachent } ...
Mon corps se mit à trembler les paroles du Prophète (SAW) résonnait dans ma tête : " Adore Allah comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, certes, Lui Il te voit " [ Rapporté par Boukhari ]
Les délices éphémères ressentis par mon corps dans l'intimité avec Sarah, me paraissent maintenant comme des actes blâmables, comme si j'avais souillé mon âme, mon être. Dans l'action, j'ai oublié qui je suis, j'ai oublié mes valeurs, mes principes mais surtout j'ai oublié qu'Allah me voit malgré que moi je ne le vois pas . J'ai le sentiment d'être devenu dans ma pratique un hypocrite. Mes yeux déverses de chaudes larmes durant la prière. Mes prosternations se prolongent, je n'ai plus envie de relever ma tête. J'ai honte de moi, honte de n'avoir pas su dire stop à Sarah pour préserver sa dignité son honneur et de ne pas avoir su préserver ma foi et mon intégrité.
Dans la misère et la détresse, mon cœur battait au rythme du rappel d'Allah. Lorsque je marchais, ma langue, mon esprit et mon âme invoquaient Sa grandeur et sa Miséricorde. Je ne pouvais agir et faire un choix sans que je ne me remette en question, pour m'assurer que dans mon acte ou dans mes choix mes intentions n'auraient d'autre but que de plaire à Allah.
La prière terminée, Yanis se lève et m'embrasse en me disant:
- " Papa! ne pleure pas s'il te plait, ne t'inquiète pas je suis sur qu'Allah sera bienveillant envers Maman et qu'elle nous attend au Paradis!"
Je sens les larmes de Yanis couler le long de mon cou. Assis sur le tapis je le sers fort contre moi pour le rassurer.
-" Ne pleure pas mon Bébé, excuse moi de t'avoir mis dans cette état mais mon cœur ne peut retenir ses larmes lorsqu'il parle à Allah pendant la prière"
- " Mais je n'aime pas te voir dans cette état, tu sais que je t'aime Papa, je serais toujours là pour toi quand je serais grand"
- " Je le sais mon fils, tu as un cœur Machallah d'une générosité et d'une bienveillance incroyable pour ton âge, tu es le seul trésor qui me reste dans cette vie"
Après une étreinte affectueuse et des larmes d'amour entre Père et fils, je me relève. Je prends Yanis dans mes bras pour me diriger dans la chambre. Je le mets au lit, en le bordant avec le même rituel qu'au camp dans notre cabane de fortune.
Les émotions et la fatigue finissent par avoir raison de lui, il s'est très vite endormi.
Sarah et Fatima avaient gagné leur chambre. Mes larmes durant la prière et celles de Yanis me rappelant Soraya, finirent par me priver de sommeil. A ma manière je finis par occuper et défier la nuit. J'ai couché sur le papier, ma douleur, j'ai retranscrit mes émotions traversées par la joie et les regrets. Dans cette solitude vespérale, j'ai écris La traversée du désert :
" Me voici livré à moi-même dans ce désert de sable fin où la chaleur me prend à la gorge tels mes remords consumant mon cœur. J'avance dans l'espoir d'alléger mon fardeau sur les traces que je laisse derrière moi afin que le vent puisse les emporter à jamais. Le poids de mon corps est insupportable, mes jambes trahissent la volonté de mon esprit qui invoque l'instinct de survie. Chacun de mes pas dans cette étendue où mon corps paye de son âme est une résolution en larmes.
Le temps est venu pour moi de sacrifier les merveilleux souvenirs que j'ai rencontrés par ma plume. Mes yeux ne peuvent supporter ce soleil châtiant mon visage en lambeau creusé par les larmes de mon cœur abandonnant sa perle. Une tristesse envahi mon cœur qui se remémore ses plus beaux sentiments tandis que mon esprit commémore les plus beaux souvenirs de mon âme sur le départ tant espéré.
Mon cœur dupé par les mirages de mes passions s'est laissé aller dans des délectations futiles. Le temps de cette traversée du désert, dans ma solitude, est l'épreuve que mon être doit surmonter pour un espoir de félicitée pour tous ceux que j'aime et que je porte dans mon cœur. Il y a des larmes d'amour que seul le cœur de l'être chéri peut comprendre la souffrance intérieur. Mon esprit se désaltère à l'ombre de mes souvenirs d'une histoire d'amour et de tendresse que la vie n'a de cesse de rappeler à la moindre odeur, au moindre frémissement et à la moindre vibration d'une émotion en éclosion.
Mon cœur se nourrit des mots et des sourires partagés dans ces instants volés à mon destin. Cette immensité du désert me met face aux détails de mon existence et de mes actes. Ma vie s'égrainant sous le vent du temps, mon cœur lui égraine ses plus beaux instants de bonheur et de joie sous le vent de mes souvenirs. Mes larmes dans ce désert se mêlent à la poussière de mes souvenirs que mon cœur à pris pour provision. De mes souvenirs coulent les larmes de ces instants de bonheur que le destin m'a permis de rencontrer pour un laps de temps.
J'ai rencontré la douceur qui m'a fait ses adieux après ces instants mémorables. J'ai croisé la tendresse qui m'a consolé pour un temps de mes cicatrices du passé. J'ai eu le privilège de m'assoir à la table de l'amour qui m'a permis de croire en lui. Telle la pleine lune, son visage rayonne dans l'obscurité de mes remords. J'aurais aimé que le temps s'arrête pour que mon cœur et mon esprit l'admirent davantage.
J'ai beau scruter mon âme je lui trouve plus de défauts que de qualités. J'ai beau sonder mon cœur, il n'a jamais connu pareil sentiment. J'ai beau interroger ma raison il n'a de raison que la folie d'un cœur désemparé par cet amour à la folie. Que puis-je face au destin qui en a décidé autrement pour ma vie ? Que puis-je face à ces traditions écrasant tout espoir de rébellion ? Dans ce monde hostile à mes aspirations, mon refuge est ma foi, incomprise par mes semblables malgré les évidences de ma nature.
Chaque nuit ta présence me rend visite pour apaiser ce cœur épris de ton amour. Je rêve d'un jour où les voiles de mes sentiments seront levés pour cet amour sincère qui vit en moi. Aucun soleil ne peut réchauffer ce cœur refroidi par ton absence, seule la douceur de tes mains peut réanimer mon cœur glacé par le chagrin hivernal. Ni le vent, ni la pluie ne peuvent éroder mon affection et mes sentiments pour cette perle découverte par ma plume.
Le temps est venu pour mon âme de se regarder en face et de travailler le devenir de sa destinée. Aujourd'hui ma plume se pose pour un temps de réflexion et de remise en question de mon âme s'abreuvant de l'encre de mes passions futiles. Ma langue asséchée par la chaleur suffocante a le souci de l'économie de mes derniers mots. Mon esprit m'accompagne telle une ombre sans refuge pour un adieu que mon cœur a tant redouté l'instant inéluctable que le destin m'impose sans pitié.
Ce désert est le chemin de la liberté de mon âme qui traverse le purgatoire pour un avenir d'espoir et de miséricorde. Ici nul regard, nul jugement, seul face à cette immensité mon cœur tremble de la sentence à venir. Mon être cherche dans ce désert la palmeraie du repentir pour mon âme. La solitude de mon âme, dans ce désert de mon cœur et de mon esprit, me rappelle la fragilité de mon destin que ma raison interroge en vain.
Je n'ai qu'une envie c'est la fin d'une vie en larmes pour l'espoir d'une miséricorde d'Allah. "
En écrivant ces quelques lignes et face à ce constat amère, je me demande s'il n'est pas temps de repartir avec Yanis. Peut être que l'Allemagne ou l'Angleterre seront plus compréhensible.
Ici l'aisance chez Sarah m'éloigne de celui que je suis au fond de moi. Ici l'amour me rend aveugle. Je ne peux donner de faux espoirs à Sarah. Je suis entretenu par Sarah alors que c'est à moi normalement de jouer ce rôle.
Je suis un sans papier c'est cela la réalité de ma vie. La France refuse de me reconnaitre en tant que réfugié malgré le soutien des associations ma situation n'a pas évolué depuis plus d'un an. Je ne peux pas travailler légalement, je n'ai rien pour combler une femme aussi merveilleuse que Sarah...malgré que je l'aime de tout mon cœur...
Seul le mariage pourrait être une issue pour nous, mais au vue de ma condition, je ne suis pas crédible. Tout le monde va penser je veux me marier pour les papiers. Un mariage blanc pour une régularisation administrative... je suis dans cette misère et je n'ai rien à offrir à Sarah, lui demander sa main dans ma situation est indigne d'un gentlemen qui connait la valeur du cœur qu'il veut conquérir...
Je suis perdu, je ne sais plus quoi écrire. lorsqu'au bout d'un moment je me suis mis à parler au temps, je l'ai personnifié Le temps d'une réflexion :
" De ma fenêtre, chaque jour je ne cesse de penser à toi, le chemin parcouru et les épreuves affrontées m'obligent à méditer sur toi. J'aurais voulu prendre conscience de ton importance bien plus tôt mais comme le dit l'adage "mieux vaut tard que jamais". Ce que je vais te conter, tu le sais sûrement, mais j'ai besoin de le redire. Pardonne moi de te faire ce rappel mais en réalité c'est pour mieux me convaincre moi-même. Je te demande un peu de patience si tu n'es pas avare de ton présent.
Je ne peux vivre sans toi et en dehors de toi, je suis prisonnier de ta mesure alors que je rêve de vivre et de me libérer de ta présence. Il m'arrive de t'aimer et d'apprécier ta compagnie lorsque je fais bon usage de tes décomptes sans fin. Il m'arrive de te haïr lorsque je suis dans la mauvaise cadence loin des priorités du sens même de la vie. Tu règles toutes les chorégraphies telle une partition sans faute, je fini toujours par te comprendre avec du recul et de la hauteur.
Certains te monnayent, d'autre font de toi un présent, mais tu es sans nul doute celui que l'on ne peut ignorer dans les actes du quotidien et encore moins dans les projets d'avenir. Tu rends inestimable l'ancien en lui donnant de la valeur alors que tu réclames à la jeunesse de faire ses preuves. Ceux qui ont compris ta valeur sont les brocanteurs et les visionnaires. Tu emportes avec toi les mémoires vivantes pour ne laisser que des traces dont les historiens se font les gardiens pour les générations à venir.
Parfois je t'habille, te maquille, parfois je te déshabille et te tue sans illusions mais je finis toujours par te regretter avant même de te perdre de vue. Tu me caresses sans jamais me toucher, de nuit comme de jour, tu es en réalité indifférent à mes émotions. Tu te préoccupes ni de la vie ni de la mort tu files dans ta course folle pour arriver à ton terme. Stoïque, tu me regardes flétrir sans une once de compassion ni même d'attention. Tu es vraiment sans cœur alors même que tes battements résonnent dans mon esprit soucieux de mieux prendre soin de toi.
En réalité je te mesure et t'apprécie davantage au fur et à mesure des cheveux blancs et des rides que tu me lègues comme cadeau de la vie. Lorsque je m'oublie tu deviens mon pire ennemi. Lorsque je suis conscient et raisonnable tu es mon meilleur ami. Notre relation présente et future dépend en réalité de mes choix. Tu joues sur mon humeur en alternant la pluie et le soleil. Tu me trouves sûrement instable car en réalité tu ne comprends pas que tu composes ma vie et que chaque jour tu me rapproches de ma demeure finale. Avec toi mon registre est noirci en bien comme en mal.
Tu rythmes aussi bien le présent que le futur en figeant à jamais le passé. Tu cicatrises la douleur pour certains, alors que tu achèves d'autre par ta force. Etre ton ennemi, c'est se ruiner, faire de toi un ami, c'est avoir une chance de sauver sa destinée en cherchant à te maîtriser et en te consommant à bon escient, car tu es le bien le plus précieux qu'Allah ait accordé à tous les êtres vivants. En vérité, le bonheur et la réussite appartiennent aux Hommes doués d'intelligence. Ceux qui ont compris que chaque grain de sable qui s'écoulent de leur sablier doit être mise au service d'Allah s'ils veulent obtenir sa Satisfaction et sa Grâce.
Aussi endurant que tu le sois, tu arriveras à ton terme comme moi tel qu'Allah nous la prescrit car lui seul est le Maître de notre échelle. Je L'implore de faire en sorte que j'améliore mon clepsydre pour corriger mes défauts avant que je ne me rende compte que tu m'aies quitté à jamais. Sans toi, mes larmes et mes repentirs n'ont plus de sens car mes scribes m'auront quitté sans que je ne puisse me parfaire. Avant que l'insouciance ne me rattrape, laisse-moi rappeler et écrire cette phrase de Malcom X à titre posthume pour ceux qui aiment méditer ; « le futur appartient à celui qui le prépare aujourd'hui ».
Ô Allah ! Fait en sorte que de ce présent dont tu m'as alloué et pour le peu qui me reste, qu'il te soit dédié jusqu'au dernier souffle de ma vie."
Après ces quelques lignes, je pose ma plume et me lève de la table... Mon coeur ressent un sentiment de soulagement, est ce mes mots mis sur le papier ? Ou mes larmes je ne sais? Je pousse légèrement les rideaux d'une main. Mon regard se fixe sur les étoiles illuminant le céleste. Je me dis quelque part, là haut, une de ces étoiles brille pour Yanis...
Après les rivières de mots déversés à l'encre de mes larmes de solitude, je dépose un bisou sur le front de Yanis en lui remettant la couverture. Je m'allonge à ses cotés et me laisse emporté par le sommeil en me disant, demain est un autre jour ....
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