Chapitre 6: L'enfant.

Les habitants avaient finalement réussi à déserter la ruelle, gratifiant la jeune femme de regards emplis de remerciements. Il ne restait plus qu'elle, toujours face à ce mur. De l'autre coté de celui-ci, les coups de feu avait repris et le crépitement des flammes berçaient la scène auditive.

Le visage impassible comme à son habitude, Eris fixait un enfant accroupis dans la rue. Il était le dernier encore présent, et les soubresauts que mimaient ses épaules, laissaient comprendre qu'il pleurait. Elle était balancée entre l'idée d'aller à sa rencontre et celle de simplement partir. Elle commença, d'un pas incertain, à s'avancer vers lui mais chaque sanglot que déversait le gamin, la tête enfouis dans ses bras posés sur ses genoux, l'en dissuadaient un peu plus.

Qu'allait-elle bien pouvoir lui dire ? Les relations humaines restaient un grand mystère à ses yeux, à vrai dire, elle ne s'était jamais vraiment renseignée sur le sujet et n'avait jamais trouvé utilité à mener une quelconque amitié avec quelqu'un. Si elle devait s'adresser à un tiers, c'était au libraire pour lui demander où se trouvait la rubrique scientifique ou bien à un passant, pour lui demander où était la bibliothèque.

Alors qu'elle esquissa une enjambée de plus, le petit releva brusquement la tête, plantant ses petits yeux bruns rougis dans les prunelles noirs de la jeune femme. Leurs moindres mouvements s'arrêtèrent, se détaillant l'un l'autre comme deux animaux. Ils se tinrent ainsi pendant de longues secondes avant que les épaules de la noiraude s'affaissent dans un discret soupir. Elle réduisit la distance entre eux et finit par s'accroupir à son tour en face du jeune garçon perturbé.

- Mes parents, commença-t'il avant que sa voix ne s'étrangle de tristesse, mes parents sont de l'autre coté.

Son regard se fit sombre et sa tête retomba lourdement entre ses bras cachant les larmes qui s'étaient remises à couler. Eris regarda le mur qui les séparaient d'un chaos imaginable.

- Tu devrais rentrer, dit-elle simplement en se relevant.

Sa voix était étrangement douce et mélodieuse contrairement à ce que laissait paraître son air froid et ses yeux cernés. L'enfant la suivit du regard, elle se dirigeait à nouveau vers le mur.

- Moi qui m'étais dis que je ne m'impliquerai pas plus dans cette mascarade, pensa-t'elle, me voilà en train de m'y joindre pour un gosse.

De petits claquements dans son dos lui assurèrent que le garçon venait de déguerpir, jusqu'à ce que plus un seul de ses pas ne soient audibles.

Ses mains claquèrent en un son métallique illuminées d'un spectre bleuté, elle les posa contre la paroi froide de la transmutation et celle-ci accompagnée d'un éclair de la même couleur se fendit en deux créant un chemin pour laisser passer Eris. Elle laissa glisser sa main droite le long du béton, prolongeant sa transmutation en un fin bâton gris dont elle s'empara.

La scène qui s'offrit à elle était un mélange entre la peur et l'odeur de la mort, mais aucune de ces deux sensations ne l'étreignit. Elle reconnut difficilement la carcasse retournée de la voiture qui auparavant klaxonnait comme une forcenée, les pavés tachés de sang, arrachés par la déflagration ou encore les murs décrépis par les flammes qui les rongeaient doucement.

Il y avait des cadavres par endroit, moins que ce qu'elle avait pu imaginer, pour la plupart morts sous les décombres des bâtiments, autrement criblés de balles. Les détonations reprirent inlassablement un peu plus loin dans l'une des rues du carrefour. Elle put apercevoir les dos des cinq hommes qui commettaient l'attentat. Eux ne l'avaient pas remarquée.

Un premier était posté sur le toit de la voiture par laquelle ils étaient arrivés commandant une lourde arme à feu, semblable à une mitrailleuse fixe. Trois autres hommes avançaient en encerclant la voiture sur ses flans et à l'avant, équipés eux-aussi de fusils d'assaut. Le dernier se trouvait logiquement au volant, faisant lentement rouler le véhicule.

Pas une once de haine ne transperçait Eris, seulement une impassibilité extrême et pourtant l'envie irréfutable de les dépecer lui arrachait les veines.

Se prenaient-ils pour Dieu à décider de la vie et de la mort ? Peu importait, ils allaient simplement payer le tribu dont ils s'étaient à présent endettés.

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Salutation,

Voici le chapitre, euuuuuh, six!
Vous l'avez certainement compris, au prochain épisode il y aura.... BASTON GÉNÉRAL ! OUIIII !

Je vous souhaite de bonne fête de fin d'année, demain c'est le réveillon ! Youpi confettis !

La bise de Noël !

(746 mots)

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