Chapitre 5: Elle.

Elle était arrivée à Central depuis quelques jours déjà mais n'y était que de passage comme dans toutes les autres villes où elle s'était rendue. Elle voyageait constamment de pays en pays, découvrant les cultures et traditions de chaque région, dans le but de retrouver la mémoire. 

Fraichement âgée de dix-neuf ans, elle avait tout oublié de sa naissance jusqu'à sa douzième année, un black-out complet, le parfait lavage de cerveau au point même qu'elle dut réapprendre à parler, compter ou écrire. Son propre prénom lui échappait. 

C'est là alors que son odyssée à la connaissance avait commencé. Le nez constamment plongé dans un bouquin, allant aux quatre coins du monde pour découvrir et apprendre, entraînée par la curiosité. Ses journées entières se déroulaient dans les bibliothèques, entre des ouvrages d'alchimie médicinale et des livres sur la complexité du système neurologique. En vu de tout ce qu'elle lisait cette fille aurait clairement put, sur le plan théorique, exécuté à la perfection une opération à cœur ouvert. 

La lecture lui avait tout appris, elle était le support sur lequel elle pouvait se reposer. Elle avait donc décidé de se mettre à la recherche de sa mémoire perdue et d'arriver à son but coûte que coûte. Malgré la difficulté de sa tâche elle ne se laissait pas une minute de répits, ses journées se rythmaient en trois étapes distinctes; dormir, manger et lire, rien de plus, rien de moins. 

Son voyage s'était étendue jusqu'au centre d'Amestris, dans la ville de Central qu'elle connaissait quelque peu. Bien qu'elle eut déjà ratissé une bonne partie de la carte, la jeune femme n'avait toujours pas la moindre piste pour solution. Elle posait beaucoup d'espoir dans les bibliothèques de la ville étant réputées pour leurs richesses en ouvrages.

Malheureusement, elle ne pouvait accéder qu'à une partie très restreinte de la bibliothèque, l'autre étant exclusivement réservée à l'armée et ses fonctionnaires de soldats. Il lui arrivait parfois d'aller fouiner discrètement dans la partie militaire où elle espérait tomber sur la pépite, le saint graal de ses années de labeur.

Une fois même, elle se fit surprendre par une femme brune, peut être plus âgée qu'elle, portant une grosse paire de lunette, et avait prétendu ne pas savoir qu'elle se trouvait dans le compartiment de la documentation militaire. Elle s'excusa et rebroussa chemin, mécontente de s'être faite prendre, de plus qu'elle avait enfin trouvé un écrit inconnu, et intéressant, à son long répertoire de bouquins. Depuis cette fois-ci, elle était hantée jours et nuits par ce fameux livre et ne pensait qu'à une chose, mettre la main dessus.

Comme chaque après-midi, après avoir fini son déjeuné elle enfila son long manteau noir par dessus un léger pull de la même couleur et rechaussa ses bottines. Elle sortit de sa chambre d'hôtel en attrapant habillement sa bandoulière d'une main et en extirpant ses longs cheveux noirs du col de son haut de l'autre. Elle claqua la porte sans même se retourner et pressa le pas pour rejoindre sa seconde demeure, la bibliothèque, attrapant dans l'unes de ses poches une paire de gants qu'elle mit aussi. 

Elle empruntait toujours le même chemin, longeant les murs inlassablement, le regard dans le vide, l'air ailleurs, ce qui lui valut de percuter les épaules de quelques passants braillant après le léger choc sur la fille qui n'y prêtait pas attention. Elle réfléchissait, encore une fois perdue dans le fin fond de ses pensées.

Des bruits de klaxon lui firent relever la tête sur un carrefour de la ville qu'elle venait d'atteindre, un conducteur s'énervait sur un autre car celui-ci bouchait l'entièreté de l'intersection. Les passants, plutôt nombreux cette journée là, regardaient intrigués la scène inhabituelle qui se déroulait devant eux. 

La noiraude garda toujours la même allure ne perdant pas une minute et profitant de l'immobilité des véhicules pour traverser la route pavée. Lançant un regard à gauche puis à droite, elle stoppa de nouveau ses yeux sur l'origine du problème, c'était une voiture simple, entièrement noire aux vitres tintées opaques.

Habituellement, elle ne donnait jamais d'importance à ce qui pouvait l'entourer et aux petits problèmes quotidiens des autres totalement insignifiants à son égard. Elle pensait avoir un assez gros problème comme ça pour ne serait-ce que compatir avec eux, - cette fille était clairement égoïste ou bien un peu trop blasée -.

Cependant, elle trouvait la scène très étrange. Le moteur n'était même pas en route et si il s'agissait d'une panne, pourquoi la ou les personnes à l'intérieure ne descendaient pas pour prévenir du problème et demander de l'aide ? 

C'était à croire qu'on l'eut entendu quand les quatre portières s'ouvrirent dans un même mouvement. Mettant pied au sol, cinq hommes sortirent de l'habitacle tous vêtus d'une cagoule et d'énormes armes à feu. Le temps d'une seconde il n'y eut plus aucun bruit, chacun comprenant la situation dans laquelle il se trouvait et voyant se profiler la fin tragique qui les attendaient.

- Pour Drachma ! Hurla l'un à l'arrière, dégoupillant une grenade qu'il lança dans la rue la plus bondée.

Un mouvement de recul et d'effroi s'empara de la foule, tous se mirent à courir en direction opposée. La dynamite retomba et roula sur le sol jusqu'à se coincer entre deux pavés, elle se mit à biper de plus en plus rapidement, signe de son explosion imminente. 

La détonation assourdissante et le souffle chaud qui suivit renversa les chaises et les tables des terrasses, fit chuter les pots de fleurs sur les balcons ainsi que les habitants de Central qui voulaient s'enfuir. Le choc passé, tous se regardèrent abasourdis, étaient-ils morts sur le coup ? Ils ne ressentaient aucune douleur pourtant. 

Un bredouillement incompréhensible déchira le silence qui régnait, c'était un enfant assis qui regardait en direction du carrefour, laissant échapper d'énormes sanglots. 

- Me-Merci ! Réitéra-t'il plus clairement, de nous avoir sauver !

À l'intention de cette gratitude, au fond de la rue que tous avaient tenté de fuir, on ne pouvait plus apercevoir l'intersection, la voiture noir et les hommes armés, seulement un large mur de béton qui n'était pas là il y avait encore quelques secondes. Les mains lumineuses d'éclairs bleus encore posées sur sa création, elle tournait la tête à demi vérifiant qu'aucun n'était gravement blessé. 

Ils la dévisageait comme un ange tombé du ciel, un ange entièrement vêtu de noir et qui n'avait franchement rien de divin, elle était même plus proche de ce que l'on pouvait appeler démon.

Mais peu importe, elle avait réussi à les protéger et c'est ce que voulait Eris. 

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J'ai dis que j'écrirais de petits chapitres mais mon cul celui-ci fait encore plus de 1000 mots... Je suis irrattrapable. J'espère que le chapitre vous a plu, je suis pas très satisfaite de la fin m'enfin on fait avec. 

Enorme pensée à ma chère Alsace et toute la France qui est actuellement en deuil et je soutiens mentalement les familles ayant perdu un être cher en ces jours. 

La bise du soutien.

(1173 mots)

Ps: cadeau dessin de ce à quoi ressemble Eris

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