Chapitre 23: Café.

Eris avait abandonné Edward, lui-même s'en étant allé dans le compartiment où séjournaient les mécaniciens de la muraille. Sa permission tenant pour la journée entière, elle hésitait à s'avancer sur son travail ou plus simplement et agréablement, prendre du temps pour elle et ses recherches. Mais la priorité s'instaurait déjà, il fallait qu'elle appelle sa supérieure pour s'organiser à un éventuel repos afin de rejoindre l'expédition fraîchement programmée vers le pays de Xing. 

Elle s'empara du premier combiné téléphonique à sa disposition situé indiscrètement dans le couloir principal. Robotiquement, elle pressa l'enchaînement de numéros lui permettant de lier contact avec sa générale. Il y eut une attente peu longue, marquée de bipes sonores incommodants. Finalement, la voix d'Armstrong lui répondit n'ayant pas délaissé son ton accru durant ses cinq derniers jours.

- Générale de division Olivia Armstrong, je vous écoute.

- Bonjour générale, ici le lieutenant-colonel Eris Nameless.

- Tiens donc, que me vaut l'appel de ma recrue ? 

- Je souhaiterai vous faire part d'une demande de congés dans les plus brefs délais, dit-elle sans une pointe de doute.

- Quoi, déjà ? C'est gonflé pour une soldate qui n'a fait que quatre mois de services, raya son interlocutrice à l'autre bout du fil, tu as bien de la chance que je sorte d'un entretient avec Miles, il m'a prôné tes exploits au nord, ça ne m'étonne pas de toi. 

La noiraude la remercia imperceptiblement.

- Tu en as besoin pour quand, de cette mise-à-pied ? 

- Le plus tôt possible. 

- C'est pour tes recherches ? 

- Oui. 

Elle l'entendit râler à travers le dispositif, Olivia n'en avait que faire des préoccupations de sa sous-fifre, cependant son entrée dans l'armée l'avait soulagée d'un gros poids sur ses épaules, lui permettant de se décharger du surplus de travail qu'elle se devait d'engloutir. Toutefois reconnaissante des bonnes actions de l'alchimiste, elle ne se voyait pas lui refuser sa demande. 

- Je prépare les papiers, tu viendras me déposer ton rapport sur Briggs à ton retour, le lendemain t'auras tes cinq jours, pas un de plus.

- Bien. 

Il n'y eut pas plus de paroles échangées que l'appel fût laissé à terme. Elle raccrocha puis décrocha aussitôt, recomposant un nouveau numéro. Elle attendit cette fois moins longtemps pour entendre la voix masculine et plus enjouée de son interlocuteur. 

- Monsieur Leviathan, il s'agit d'Eris Nameless à l'appareil. J'ai obtenu ma permission, nous partons lundi.

- Déjà !? C'est génial !

Il n'en fallut pas plus pour avoir l'approbation de l'homme, qui surexcité, remercia la jeune femme pour avoir obtenu une période en ces temps. 

- Je m'occupe de tout, je vous ferai parvenir le lieu de rendez-vous. 

- Bien.

Et encore une fois, l'appel en resta là.

Suite à ces deux conversations des plus rapides, la bleue s'en alla aux détours des couloirs, s'enfonçant dans une partie, qu'elle n'arpentait habituellement pas, de la muraille. Elle s'arrêta face à une porte semblable à toutes les autres, y toqua puis entra sans en attendre la permission. 

Elle découvrit pour la première fois, la pièce simple où travaillaient des hommes vêtus de blancs, attelés à réparer les mécaniques défaillantes ou à ce moment précis, la jambe de l'aîné Elric. Mais ce ne fût pas son étonnement qui le fit crier, que de voir la jeune femme rentrer dans la pièce mais plutôt lorsque brutalement une homme aux courts cheveux roux coiffés d'un bandana noir connecta la jambe bionique aux nerfs de celui-ci. 

- Je  vous ai dis de prévenir ! Lui hurla-t'il.

- Ça t'aurais fait appréhender, ricana le mécanicien. 

- J'ai une permission de cinq jours à compter de lundi prochain, monsieur Leviathan est prévenu nous partirons ce même jour, les interrompit l'alchimiste.

Il y eut un moment de stupeur avant qu'Edward ne s'éveille.

- Quoi ? s'essouffla le garçon, se relevant sur ses avants-bras pour la scruter.

- J'ai une permission de cinq jours à compter de lun-

- Ok, ça j'ai compris, mais comment tu as fais pour l'avoir aussi rapidement ? 

- J'ai demandé, lui répondit-elle simplement et impassible.

Il s'apprêta à rétorquer mais se stoppa, le regard dans le vague, l'air blasé, il retomba sur le dos et souffla.

- C'est sûr que ce n'était pas avec Mustang que les choses se faisaient rapidement. 

L'ingénieur s'approcha alors d'Eris, qui put observer de plus près sa fine barbichette de la même couleur que sa tignasse, et son visage enjolivé d'un air amusé.

- Je m'appelle Neil, Neil Flint. Enchanté de faire ta connaissance, c'est toi la nouvelle qui fait des miracles, pas vrai ? la salua-t'il.

- J'imagine, lui répondit-elle sans savoir que ce genre de rumeurs s'ébruitaient sur elle.

-Sérieusement ? Il y a Nameless ici ? Surgit une voix de l'autre coté d'un rideau blanc qui séparait la pièce en deux.

S'en extirpa alors une femme à la même coiffure que le-dit Neil, pour toutes exceptions que ses cheveux et son accessoire étaient blancs. Elle s'avança radieuse vers la jeune femme, lui serra la main énergiquement en se présentant;

- Je suis le docteur de Briggs mais appelle-moi Patricia.

Perdue par ses nouvelles présentations, Eris ne sut que bredouiller un <<Faites de même>> à peine audible. Elle était assez étonnée de voir une autre femme au sein de cette muraille et pensait sincèrement en être la seule résidente depuis qu'Armstrong avait rejoint le centre, elle s'était trompée.

- Tu veux un café ? lui proposa aimablement la blanche.

- Ne l'accepte pas, conseilla Edward remit sur pied.

- S'il vous plait, accepta-t'elle quand-même.

Il y eut un souffle d'exaspération du garçon, qui lissait le pan gauche de son pantalon redescendu. La minute suivante, Patricia revint avec un petit gobelet dont une épaisse fumée s'en évaporait contenant le liquide noir. Eris s'en appropria, le tint fermement entre ses mains pour profiter de la chaleur qu'il diffusait et huma délicatement l'odeur qui s'en échappait. Elle la remercia d'un mouvement de tête, porta ses lèvres au récipient mais s'arrêta avant que le café ne touche ses lèvres.

Comus.

Pourquoi venait-il la hanter dans ses moindres faits et gestes ? Depuis longtemps elle n'avait apprécié une futilité simple de la vie et ce, incroyablement, entourée de personnes qui semblaient aimables et chaleureuses.

Elle plissa les yeux, fronça les sourcils et chassa ses idées de sa tête. Elle n'arriverait à rien si elle n'avançait pas, Comus n'était pas une fatalité mais une leçon de vie. Elle avait appris, grâce à cela, qu'il fallait qu'elle donne un peu plus d'attention à son prochain, et non pas qu'elle s'en méfie. Ainsi, elle saurait repérer le malfrat du gentil-homme.

Elle réitéra son geste laissant la boisson chaude imprégner sa bouche et l'avala, ce qui eut pour effet de réchauffer sa gorge. Mais alors qu'elle s'attardait plus sur la chaleur du café, le goût prit surface et vint agresser sa langue et son palet.

Elle planta son regard noir dans celui bleu de la docteure qui comprit instantanément le dégoût qu'elle éprouvait à ce moment précis et l'envie meurtrière qui devait l'envahir, d'avoir était l'ôte d'une offre semblant aussi généreuse mais en réalité si répugnante.

- Je te l'avais dit Eris, maintenant tu vas devoir leur payer cette pisse du diable, clama vainqueur le blond.

- Non, pour elle, c'est offert, trancha le roux.

- Tu vois-, il s'étouffa de sa propre salive, QUOI ?

- Et bien oui, elle nous a filé un sacré coup de main, un café mauvais mais gratuit est la moindre des choses.

- Pourquoi je n'ai jamais eu droit à ça ?! s'éxubéra-t'il.

- Car tu n'as pas aidé comme elle l'a fait, lui répondit l'autre comme une évidence en soulevant ses épaules.

- J'ai participé à la bataille contre les homonculus, j'ai mis à mal Père, j'ai empêché Amestris de se faire engloutir et vous.. vous..

Edward bouillait intérieurement prêt à tout détruire son passage.

- D'accord, mais tu n'as pas aidé Briggs, répondit Neil avec nonchalance.

Bien-sûr la muraille fait partie d'Amestris, et le mécanicien se devrait d'être plus reconnaissant envers Edward qu'envers Eris, mais la réaction du blond était telle qu'il ne pouvait s'empêcher d'en rajouter une couche et jouer de son humeur.

- Accepte simplement ça Edward, tu vas pas nous faire une caca nerveux parce que tu n'as pas eu de café gratuit que tu hurles dégueulasse depuis toujours ?

- Ce n'est pas le café, c'est-

- Tu es un enfant, coupa Patricia.

Son visage se tinta de rouge, ses sourcils étaient tellement froncés qu'ils traversaient son front de part-en-part, sa mâchoire crispée était à deux doigts de fissurer ses dents et les insultes qu'il se retenait pourtant de dire semblaient résonner tellement fort dans son conscient que tous les entendaient. Les deux collègues du nord retenaient leurs rires au point d'en faire perler quelques larmes aux bords de leurs yeux.

- C'est qui que tu traites d'enfant la vioque ! Finit-il par exploser.

A cette insulte, les profanations s'élancèrent, faisant vrombir les murs de la pièce. Il était certain qu'on les entendait de l'extérieur. Mais la situation était bien trop amusante pour que Flint ne les arrête, il se régalait, tordu en deux, se tenant le ventre, il riait à gorge déployée de la scène absurde.

La docteur, pourtant avait-elle l'air posée et calme, hurlait aussi fort qu'Edward, indéniablement vexé de la comparaison faite à son égard. Peut-être avait-il grandi, si ce n'était plus les remarques sur sa taille qui le taraudaient, il s'agissait à présent des remarques sur son comportement qui s'avérait parfois puéril.

Eris, totalement déboussolée de ce grand raffut, n'ajouta rien, les observant simplement. Aucunes émotions ne traversaient son visage, mais les sentiments en elle ne cessaient de la rendre inconfortable, ces sentiments familiers, chaleureux, nostalgiques. Elle appréciait cette sensation en même temps qu'elle la dérangeait, elle qui s'était tellement renfermée dans sa carapace, ne pensait pas percevoir ce genre d'émotions dans une scène auquel elle ne participait finalement même pas. Mais les voir se chamailler était vraiment quelque chose de plaisant, un moment de bonheur partagé, des souvenirs amusants. Était-ce ça d'être heureuse ? Profiter du moment présent ? Pouvait-on se plaire de si peu ?

Ses yeux glissèrent sur la silhouette pliée du mécanicien. Pourquoi ne rigolait-elle pas comme lui ? En avait-elle vraiment besoin ? Tout un chacun est différent, elle ne se devait pas de lui ressembler. Et déjà l'humeur douce qui se propageait dans son corps était un changement radical de la personne qu'elle avait toujours été. Ou bien, le plus étrange était encore peut-être qu'elle appréciait cela.

Elle se reconcentra sur les deux énergumènes et voulut, le temps d'une seconde, que ce moment ne se finisse jamais. Pour la première fois, elle se sentait bien. Mais surtout, elle se sentait bien en étant entourée de réelles personnes.

Elle regarda finalement son café encore fumant, une crispation vint étreindre tendrement ses lèvres, juste un peu, c'était à peine perceptible mais pour elle, c'était une chose incroyable.

Ce café était le meilleur qu'elle n'avait jamais bu.

------------------

Bonjour, bonsoir.

Gros chapitre pour vraiment pas grand chose. Enfaîte j'ai l'impression que à chaque fin de chapitre je dis que mon chapitre servait à rien alors qu'en vrai si, genre je suis grave en train de travailler mon personnage et c'est important mais vu que dans le fond la trame de mon histoire n'avance pas, bah je dis que ça sert à rien.

Est-ce qu'on s'en fou ? -oui-

Désolée, c'est un chapitre en retard qui aurait dut être posté la semaine dernière mais voilà le temps passe vite et puis... -elle a pas d'excuses- lol. Bon bien-sûr, du coup, il y aura deux chapitres cette semaine -normalement-.

Bref, je vous embrasse.

La bise des ost vraiment très belles de fullmetal, je ne le dirais jamais assez.

( 1969 mots)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top