Chapitre 14 -Doute-
Me voilà pour un nouveau chapitre ! J'ai finalement décidé de le faire de la même taille que d'habitude mais de vous en poster un nouveau assez rapidement. J'ai déjà commencé à l'écrire, donc il devrait pas tarder à venir. Surement en début de semaine !
Pour ce chapitre, nous allons uniquement avoir le point de vue de Nathaniel, comme nous avions eu le point de vue d'Anastasia au chapitre d'avant. J'ai décidé de vous montrer une autre facette de Nate, en espérant que ça vous plaira.
A partir d'ici, les choses vont commencer à se compliquer ! Je ne vous en dis pas plus, à vous de découvrir les petits indices que je sème ici et là. Bonne lecture !
Bisouus
Elena
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-Un... Deux...
Nathaniel n'eut pas le temps de compter d'avantage qu'il se retrouva à terre, à masser son douloureux postérieur. Tomber de pas loin de quatre mètres de haut était loin d'être agréable. Néanmoins, il était à terre. Certes, pas de la façon dont il l'espérait, mais il l'était. Après avoir maugréé, le jeune homme se leva, s'épousseta et balaya l'horizon du regard.
Respirant grandement, il essaya de se rappeler les conseils de son vieil ami, Kaël. Ce qu'il fallait faire dans ce genre de situation et comment s'en sortir. Lorsqu'il était plus jeune, il avait suivi un entraînement digne de ceux qu'effectuaient les commandos.
Le conteur l'emmenait dans un endroit quelconque, que ce soit une forêt ou une terre totalement dénuée d'arbres et il le laissait ainsi, lui demandant seulement de s'en sortir. Enfin, quand il réussissait à revenir chez son ami, ils discutaient de ce qui n'allait pas. De ce qu'il avait bien fait ou non.
Nathaniel n'avait jamais réussi à savoir comment le vieux Xars faisait. Il ne l'avait jamais vu, jamais aperçu. Et pourtant, il lui détaillait ses séances comme s'il avait été à côté de lui durant toute son épreuve, ce qui l'intriguait énormément autrefois. Non pas que ce n'était plus le cas aujourd'hui, mais il avait grandi et se posait désormais d'autres questions. Comme comment son vieil ami pouvait en connaître autant sur les pratiques militaires ? Et pourquoi lui faire faire des entraînements dignes d'un commando ? Quel intérêt y voyait-il à l'époque ?
Selon lui, un homme qui n'avait rien à cacher, qui n'avait rien à craindre, ne s'entraînait pas autant, et ne le faisait pas subir à son entourage non plus. Comme pour confirmer ses dires, son esprit lui envoya aussitôt une image. Celle d'un Kaël assis sur un fauteuil, d'un calme olympien, presque effrayant alors que sa maison tombait en miette, sous les assauts répétés de ses assaillants.
Puis les images défilèrent les unes après les autres. Son ami qui faisait en sorte de ne jamais s'énerver, qui montrait en visage serein alors que son poing se refermait douloureusement sur sa paume. Son regard si complexe, qui lui inspirait que de la bienveillance alors qu'il faisait fuir les hommes les plus costauds. Ses contacts réguliers avec les forces de l'ordre, d'où sa capacité à faire sortir la jeune femme de garde à vue.
Tous les petits détails qui lui semblaient auparavant bien anodins, lui sautaient aux yeux. Il ne savait pas s'il s'en était rendu compte et qu'il avait préféré les ignorer, ou si le Xars cachait tellement bien son jeu qu'il ne s'en était jamais rendu compte.
Alors il ferma les yeux, ses poings se refermant vivement et convulsivement en repensant à cet homme chez qui il allait pratiquement tous les jours. Cet homme qui avait su l'accepter malgré sa différence, qui l'avait guidé dans ses choix et soutenu dans les moments difficiles. Cet homme à qui il ne cachait rien, à qui il se confiait sans aucune limite, et qu'il aimait profondément à la manière d'un garçon aimant son père.
Kaël. Il se sentit trahi. Profondément. Il lui avait caché une partie de sa vie, pourtant importante, il en avait la conviction. Il avait été capable de le regarder et de lui mentir, les yeux dans les yeux. Jamais une trahison n'avait été aussi grande, ni ce sentiment de déception et de colère mêlée qui grandissait à chaque seconde.
Parce que Nathaniel était ainsi. Avec lui, c'était tout ou rien. Lorsqu'il aimait, il le faisait avec tout son cœur, toute son âme, sans aucune restriction. Mais si la confiance venait à se briser, le jeune homme ne pardonnait pas. Jamais.
Soudain épuisé, il se tînt la tête et se préparer à tomber au sol lorsqu'un sifflement retentit, et que son oreille lui brûla soudainement. Portant la main à celle-ci, il reconnut immédiatement le liquide rougeâtre qui colorait désormais ses doigts. Du sang.
Reportant aussitôt son regard sur l'horizon, il repéra deux fines lumières grâce au soleil. Une à onze heures, et l'autre à trois heures. Des armes.
Son instinct prit le dessus et le jeune homme s'engouffra sans hésiter dans la forêt qui se trouvait derrière lui, espérant ralentir ses assaillants. Ses jambes musclées traversaient le chemin de terre avec une aisance impressionnante. Ses bras accompagnaient ses foulées en un mouvement régulier. Son souffle lent et maîtrisé, tout comme sa course silencieuse n'avait qu'un unique but : ne pas se faire repérer.
Désormais sur le qui-vive, le jeune homme continuait sa course, sensible au moindre bruit, au moindre mouvement qui pourrait trahir la présence de ses ravisseurs. Mais rien. Seul un effroyable silence régnait désormais. Plus alerté que jamais, Nathaniel dériva fortement de son trajet initial et monta dans un arbre, aussi haut qu'il put. Ainsi installé en hauteur, le feuillage dissimulant sa présence, il dominait chaque recoin de la forêt.
Quand soudainement, des dizaines de troncs d'arbres disparaissèrent, enveloppés par un amas de poussière causé par l'explosion. Ouvrant attentivement l'œil, le jeune homme constata qu'il s'agissait du chemin qu'il avait emprunté. Nul doute sur les intentions de ses assaillants, ils voulaient le tuer.
Toujours accroupi sur sa branche, il ne manqua pas les deux hommes qui s'approchèrent de sa position, sans jamais le remarquer.
-Le nouveau jouet du maître est impressionnant !
Un homme de noir vêtu, chauve et borgne, assez bedonnant constatait les effets du « nouveau jouet » avec une approbation non feinte. Se frottant le menton avec un air guilleret, Nathaniel sut qu'il n'aurait absolument rien à craindre de cet homme. Il semblait ne rien comprendre, obéissait seulement tel un gamin impatient de s'amuser avec de nouveaux jouets.
-P'tain tu l'as dit. J'espère qu'on l'a pas trop abîmé le p'tit.
Le deuxième homme quant à lui, semblait plus grand et bien trop maigre. Avec un air aussi guilleret que le premier, ses deux-là semblaient faire la paire. Avec un peu de chance, il pourrait tirer de bons renseignements quant à leur commanditaire.
Alors qu'il s'apprêtait à les neutraliser, un troisième homme apparut dans son champ de vision. Une aura sombre semblait lui coller à la peau. Ses cheveux aussi blonds que le blé et ses yeux aussi froids que la glace poussèrent sa curiosité. Tout de noir vêtu, il s'approchait silencieusement des deux hommes qui continuaient de discuter et de rire grassement. Sa mâchoire contractée, ses pupilles si clairs et pourtant si sombres, ses cheveux désordonnés et la longue cicatrice qui barrait son cou, tout chez lui inspirait le sombre guerrier. Son image renforcée par son visage si clair créait un étonnant contraste des plus terrifiants.
Arrivé derrière eux, il sortit son arme de sa ceinture et pointa le bout du canon sur le premier homme. Aussitôt, le visage de ceux-ci se décomposa et leur corps de raidir au possible.
-Qu'avez-vous fait ?
Une voix calme, posée, maîtrisée. Un homme dangereux.
-On... On a utilisé le nouveau jouet, bégaya l'homme chauve.
-Et qu'avais-je dit ? Continua l'autre de sa voix menaçante.
-De ne pas l'utiliser de suite, de... de savoir où, où il était avant.
S'approchant dangereusement de lui, jusqu'à le coller, il approcha sa tête de son oreille. Sa main gauche désormais sur son coup, l'autre tenant le canon sur sa tempe, il lui glissa quelques mots emplit d'une menace non feinte.
-Dois-je considérer cela comme de la désobéissance ?
L'homme légèrement bedonnant ne put que secouer vivement la tête de droite à gauche, incapable de parler, son corps tremblant de tout son soule.
Et pourtant, il ne le tuait pas. Malgré une flagrance désobéissance, il le laissait en vie, lui et son ami. Ce genre de comportement coutait normalement la vie. Ce qu'il voulait dire qu'il avait besoin de lui. Besoin d'un homme qui ne réfléchissait pas et qui se contentait d'obéir.
Ce qui voulait dire qu'il ne pouvait pas se permettre de perdre des hommes. Ils étaient certainement peu nombreux.
Finalement, l'homme relâcha son étreinte et les deux autres purent partir au pas de course. Rangeant son arme d'un calme olympien, l'homme releva son regard vers l'arbre jusqu'à se poser sur Nathaniel. Ses yeux semblaient transpercés le feuillage, jusqu'à l'atteindre. Un rictus anima finalement ses lèvres, et il fit demi-tour, rejoignant certainement les deux hommes de tout à l'heure.
Nathaniel sut alors que ses ravisseurs le voulaient vivant. Que l'homme blond qui venait de partir était certainement le commanditaire et qu'il avait su, dès le début où il se trouvait, sans ne jamais rien faire. Il attendait surement qu'il s'en aille, afin de pouvoir lui tomber dessus. Mais s'il restait au même endroit, il y avait des chances pour qu'il se fasse capturer.
Bon sang, mais que devait-il faire ?
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