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Je me réveille dans une chambre d'hôpital. Les murs blanc m'empêchent de voir correctement pendant un moment, puis tout devint clair, d'un seul coup. Dans la chambre en tout cas. Parce que dans ma tête, rien n'est plus brouillé que ce qu'il s'est passé.
Alors je suis pas mort?
Il me faut une quinzaine de secondes avant d'apercevoir mon professeur, Monsieur Aizawa, assis sur la chaise à côté de mon lit. Lui aussi m'a l'air vivant.
Il me faut quelques essaies pour enfin réussir à parler.
-M'sieur?! Il s'est passé quoi?!
-Ça tu vas devoir nous l'expliquer. me répondit t'il froidement.
-Je crois pas que j'en ai besoin. Vous l'avez déjà deviné n'est ce pas?
Il hocha la tête, sûrement surpris de ma lucidité inhabituelle. Soudainement, le point le plus important de ma caboche apparaît sous mes yeux.
-Comment va Eijiro?!
Apparemment j'ai gardé le fait de l'appeler par son prénom.
-Il est vivant.
Je soupire de soulagement en restant inquiet.
Je devrais m'estimer heureux mais... "Il est vivant"? ça me semble un peu léger. Il aurait pu me dire "Il va bien" ou je ne sais quoi, mais cette réponse me donne l'impression qu'il est toujours vivant, mais sans plus.
-Seulement vivant? insistais-je.
-Il ne va pas très bien autrement. Assez pour survivre, mais pas très bien.
Mon inquiétude est renforcée lorsque j'entends cela.
-Qu'est-ce qu'il a?
Il hésite un peu avant de détourner le regard.
-Son poignet est définitivement désintégré, Recovery Girl n'a pas réussi à le faire revenir, même avec son pouvoir.
-Ah... Merde... Ça risque d'être embêtant... Avec son alter...
-Encore que ça, il s'en ait vite remit.
-Quoi?! Qu'est-ce qu'il a d'autre?
-Je vais déjà t'expliquer ce qui s'est passé. Nous ne comptions pas abandonner Kirishima. Tu as vraiment cru que j'allais le laisser tomber? Je prévoyais d'aller l'aider avec d'autres super-héros, comme Fat Gum ou les autres professeurs. La date était prévue pour dans quelques jours. Alors on savait où aller. Sauf que tu nous as devancé. Tu as eu l'idiotie de te lancer là-dedans tout seul. Les vilains ne sont pas des gens stupides Bakugo, ils auraient bien pû vous tuer tous les deux!
Je ne trouve rien à redire étant donné que je ne regrette absolument pas mon geste. Alors je ne dis que ça:
-Pardon.
-Mmh. Mais parlons plutôt du présent... On ne sait pas totalement ce qu'ils ont fait à Kirishima, mais on en a découvert une partie suite à son témoignage...
Je reprends mon énergie dès qu'il évoque mon ami.
-Ils lui ont fait quoi ces connards?!
-Langage, Bakugo.
-M'en fout.
-Bref... Ils lui ont faient des châtiments dignes de tortures... On ne sait pas s'il va en rester traumatisé mais...
Je me rapproche de lui comme si ça allait me donner la réponse à ma question.
-Mais quoi bordel??
-Mais il semblerait qu'il ait développé des problèmes d'orthophonie. On pense que c'est dû aux longues heures passées tout seul dans le noir. Il a du mal à faire des phrases parce qu'il ne sait plus faire la différence entre sa parole et sa pensée.
Je soupire, de tristesse et de soulagement. C'est triste qu'il ait eu à vivre tout ça, mais au moins il n'a pas perdu totalement l'usage de la parole. Et monsieur Aizawa ne semble pas haineux envers lui.
-À part ça, comment se sent-il?
-On s'assure de le mettre en confiance avec nous... Mais depuis qu'il est revenu il ne veut plus croire en nous... Il est tout le temps anxieux et il ne jure que par toi.
Je me redresse de manière à être droit, un peu surpris. Je ne suis pas la personne la plus fiable pourtant.
-Par moi?
-Oui... Il veut absolument te voir... Mais tu as dormis ces deux derniers jours à cause de ta plaie et on ne voulait pas qu'il te voit comme ça... Il a fait plusieurs crises de panique à cause de ça... Il disait qu'il avait peur sans toi. On a dû lui injecter plusieurs fois de la morphine pour le calmer.
Je sais qu'on est amis mais là...
-À... À ce point là?
-Oui.
-Je veux le voir.
-Pas maintenant, tu dois rester allongé et lui aussi.
Mais qu'est-ce qu'il me raconte?! Bon, j'irais plus tard. Quand 'zawa sera partit déjà...
-Bien. capitulais je.
-De notre côté... nous n'avons aucun mort grâce à l'effet de surprise, seulement des blessés... Les vilains ont très vite fuient... Nous avons même réussi à en tuer un.
La nouvelle ne m'enchante pas autant qu'elle le devrait, vu que je suis occupé à penser à d'autres choses -dont Eijiro fait partit.
-C'est vrai?
-Oui. On a tué Dabi. Après inspection de son cadavre, on a découvert qu'il s'agissait de l'enfant disparu des Todoroki, grâce au témoignage de ton camarade.
-Tss... Il était pas capable de s'en rendre compte avant? Il l'avais pourtant déjà vu.
-Il semble qu'il attendait d'en être sûr... Tout comme tu as attendu d'être sûr que Kirishima était un traître avant de nous en parler.
Je n'arrive pas à me l'admettre mais il a raison. Il prend appui sur ses genoux et se lève de sa chaise.
-Bien, je vais te laisser maintenant. Nous aurons besoin de ton aide plus tard pour rassurer Kirishima et pour découvrir tout ce qu'il s'est passé pour lui.
-Ok. Monsieur... J'ai une question.
-Vas y.
-Si votre projet de sauvetage était dans quelques jours... Que faisiez vous là-bas?
Il ouvre la porte.
-Midoriya soupçonnait ton petit sauvetage. Il allait te parler. Quand il a vu que tu n'était pas dans ta chambre à minuit passé, et qu'il a trouvé tes itinéraires dans ton tiroir, il m'a tout expliqué.
Deku? C'est la seule fois où je lui suis reconnaissant de sa compassion.
Monsieur Aizawa sort de la pièce. Environ dix minutes après, je me lève de mon lit. Je veux aller le voir. Eijiro Kirishima. On ne pourra pas m'en vouloir de chercher à le voir. Et puis de toute manière je m'en fous.
Je m'extirpe hors de la pièce, les jambes engourdies. Je me cogne contre quelqu'un en refermant la porte.
-Qu'est-ce que tu fous là, Deku?
Il détourne le regard et bégaye un peu.
-Je... Je venais voir comment tu allais... Après tout ça...
-Hmm. Dégages de mon chemin maintenant.
Je m'avance un peu alors qu'il s'écarte. Je me stoppe dans ma marche, assez pour que je sois dos à lui. Je n'ai pas envie de le regarder dans les yeux pour ce que je vais faire.
-Izuku... Merci.
Et je reprends mon chemin, le laissant perplexe. Je suis peut-être borné, je le déteste peut-être... Mais je ne peux pas nier que je serais mort sans lui. Au fond, en temps habituel, je m'en foutrais. Mais là c'était différent. Là il n'y avait pas que ma vie en jeu. Eijiro aussi serait mort s'il n'avait pas agit. Même si ça pique, je me devais de le remercier.
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Je rentre doucement dans la chambre de Eijiro. Oui oui, doucement. Il est là, sur son lit. Il a toujours ses cheveux noirs jusqu'au bas de son visage -forcément il allait pas se refaire une teinture à l'hôpital. Il a quelque chose dans les mains.
Une corde. Au début, j'ai cru qu'il voulait se pendre. Mais non. Il l'a fixait, d'un air concentré, comme un enfant avec un exercice. J'ai brusquement compris. Il apprend à faire un noeud. Avec une seule main. Horrible. Quoique, c'est toujours mieux que de vouloir se pendre.
Je m'approche de lui et il remarque ma présence. Il m'a l'air tout calme et silencieux. Peut-être est-ce une sorte de honte...
-Ça va? je désigne du menton son poignet maintenant inexistant.
Il hoche la tête sans expression, comme muet. Je m'assois sur une chaise à son chevet. Il continue ne vain d'essayer de faire son foutu noeud. Je tends l'une de mes mains, toujours silencieusement. Avec ma main, je fais un noeud grâce à la base qu'il avait déjà faite de son unique main. Puis je relâche la corde, le laissant regarder le résultat.
Il ne réagit pas immédiatement. Je sens qu'il serre les dents. Et, toujours plongé dans l'inexistence du moindre son, il jette violemment la corde contre le mur en face. Celle ci se cogna et tomba au sol. Je reste un instant surpris de son geste. Puis Eijiro fondit en larme, d'un seul coup. Ça ne va pas. Je suis bête. Ç'a dû lui foutre les boules de me voir utiliser ma main pour l'aider, comme pour lui signaler que ça y est, il était trop faible pour se débrouiller. Je le pris contre moi en passant mes mains dans son dos rassurément.
-Ça va aller... Personne n'a dit que ça serait facile... Tout va bien se passer...
Il se calme un peu et je le relâche. Ensuite, je me lève pour aller chercher la corde. Je prends appui sur son lit pour lui tendre, et il l'a prend avec hésitation. Je passe l'une de mes deux mains passe près de la sienne, la droite, l'unique. Je l'aide en bougeant ses doigts agilement, et bientôt, un noeud est formée sous nos yeux.
Il fit un très léger sourire triste, pas comme ses grands sourires habituels. Mais celui-ci faisait chaud au coeur car je savais qu'il était vrai, totalement authentique. Puis son visage redevint interdit.
-Alors Eijiro? J'aimerai que tu m'explique tout maintenant.
Il regarda partout autour de nous d'un oeil craintif. C'est bien, il n'est pas perturbé que je l'appelle par son prénom.
-Pas maintenant... peut-être qu'ils nous écoutent...
Je comprends qu'il est toujours mort de peur.
-Eiji, je peux t'assurer qu'ici personne ne t'écoute à part moi. Ils ne sont plus là.
-Ils... Ils m'ont faient _ _ _ _ _ _ un moment que l'un de leurs alters était de lire la pensée... A-Alors j'essayais de plus penser à toi ou aux _ _ _ _ _ _ mais j'y arrivais pas... J-Je pensais qu'ils vous faisaient du mal parce que je pensais à _ _ _ _ ...
Je remarque qu'il a oublié les mots "croire", "autres", et "vous"..
-Personne ne nous a rien fait. Tu peux y aller.
-D-D'accord...
Il prend mon poignet droit et le serre à sang avant de se lancer.
-Je... Je vais tout te dire...
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