Chapitre 15 | La balade

Le domaine Ascott accueillait trois chevaux. Hickstead, l'étalon hors de prix de Winston, et deux mâles Shire. Fut un temps, ces derniers tiraient la calèche, avant que la famille Ascott n'investisse dans une automobile. Depuis, ils vivaient une vie paisible dans l'une des prairies clôturées du domaine. Le seul à les embêter était Jude, qui les utilisait pour tracter des charges lourdes dans le cadre de son travail - comme les troncs d'arbres qu'il découpait en bûches pour le feu - et Henry Ascott. Tout comme Winston partageait le quotidien d'Hickstead depuis de nombreuses années, Henry avait partagé celles de ces Shire et n'avait pu se résoudre à s'en débarrasser même s'ils n'étaient, aujourd'hui, d'aucune utilité. Ou, du moins, pas celle à laquelle ils étaient destinés.

— Allez, viens.

Ce jour-là, ces deux magnifiques chevaux furent dérangés par quelqu'un qu'ils n'avaient pas vu depuis longtemps. Et Mozart exprima son mécontentement, avec un hennissement bruyant, lorsque Winston passa sa bride à Berlioz et le fit sortir de leur prairie.

— La prochaine fois ce sera toi, Mozart. Promis.

Winston grimpa sur un rocher, glissa son pied dans l'étrier et se remit en selle. Les rennes d'Hickstead dans une main, celles de Berlioz dans l'autre, il guida le Shire à ses côtés et prit la route de l'étang. Son coeur battait encore à vive allure dans sa poitrine et il n'était pas certain de parvenir à se calmer. Pas alors que, arrivé sur la berge de l'étang, il repéra Jude qui installait une clôture à l'orée du bois. Au pas, il parcourut la centaine de mètres qui les séparaient.

— Bon sang !

De son côté, les doigts ensanglantés à force de tirer et nouer du câble, Jude perdait patience. Il s'apprêtait à râler une énième fois, comme si cela ne faisait pas déjà plusieurs heures qu'il traitait cette corvée de tous les noms d'oiseaux, lorsque le bruit caractéristique de sabots au pas se fit entendre. Avant même qu'il ne se retourne, il comprit qu'il n'y avait pas un mais deux chevaux. Ce son ne pouvait pas provenir de quatre sabots. Et, en effet, il y en avait huit. Lorsqu'il se retourna, Jude pensa d'abord à une hallucination. Puis, à mesure que Winston se rapprochait de lui, splendide sur son étalon et son Shire préféré à ses côtés, Jude comprit qu'il n'hallucinait pas.

— Hey.

Pour la première fois, ses joues s'empourprèrent lorsqu'il s'adressa à Winston. Il était si beau sur son cheval que c'en était presque indécent. Et puis, il devait l'admettre, il était surpris de le trouver là. Il refusait de laisser son coeur s'emballer en imaginant les raisons qui l'avaient poussé à le rejoindre et pourquoi Berlioz semblait avoir été harnaché pour lui. Il inspira calmement, et attendit.

Winston, quant à lui, cherchait ses mots. Ses yeux étaient braqués sur les doigts abîmés de Jude. Le sang y avait séché mais il distinguait sans mal les plaies que le fil de fer, à force d'usure, lui avait infligés. Sentant le regard de Jude sur lui, il se lança :

— J'allais me balader. Tu..., hésita-t-il. Je me suis dit que... tu pourrais m'accompagner.

Voilà. Il l'avait dit. De manière maladroite, hésitant et à voix basse, mais c'était fait. Les battements de son coeur devinrent soudainement assourdissants, martelant ses tempes avec force. La nausée lui remonta la gorge face à l'absence de réaction de la part de Jude. Ce dernier ressemblait à une statue, les yeux rivés sur lui, les doigts refermés autour d'une pince.

— Je... je dois finir ça avant la nuit, et, je...

Jude se sentait stupide. Il en crevait d'envie. Seulement, il s'était attendu à tout, ce jour-là, sauf à ça. Il se sentait pris au dépourvu et, pour la première fois, terrifié. Il n'aurait jamais pensé que Winston fasse un pas vers lui, quel qu'il soit. Pas après le silence radio des dernières semaines.

— J'ai vraiment envie de faire ça avec toi.

Jude fronça les sourcils. Pourquoi ces mots semblaient avoir un double sens ? Cela lui mit le cerveau sens dessus dessous. Ça quoi ? Fut-il tenté de demander. Mais il n'en fit rien, ne voulant pas le brusquer et s'estimant déjà heureux qu'il soit là, avec lui, plutôt qu'ailleurs avec elle. Avec eux.

Les mains tremblantes, surpris par sa propre audace, Winston tendit les rennes de Berlioz à Jude. Le sourire timide qui étirait ses lèvres et la lueur dans ses yeux eurent raison du brun qui céda et s'en empara.

— Pourquoi ?

Winston prit cette question comme un défi. Jude le fixait dans l'attente d'une réponse ; comme si celle qu'il allait lui donner lui permettrait de décider si, oui ou non, il grimperait sur le dos de ce cheval. Alors, fatigué de retenir ses mots et ses émotions, Winston s'entendit avouer :

— Parce que tu me manques... même si je ne comprends pas pourquoi, ajouta-t-il dans un murmure.

C'était la vérité. Il ne pouvait pas dire qu'ils avaient passé des heures ensemble jusqu'à aujourd'hui mais, malgré tout, ils avaient vécu quelques moments. Dont certains très intenses, comme ces quelques baisers échangés ou ce moment dans sa chambre. Et ce type de moments, les émotions qu'il ressentait à chaque fois qu'il se retrouvait seul avec Jude, lui manquaient. Il voulait le sentir à ses côtés, discuter si le coeur y était sans craindre d'être jugé, apprécier son odeur et, tout simplement, savoir qu'il était là avec lui. Peu importe où. Peu importe quand. Peu importe le contexte. Chaque moment en sa compagnie était bon à prendre, même s'il ne serait qu'éphémère.

Et Jude pensait la même chose. Il ne se demanda pas si Winston agissait sur un coup de tête, ne se demanda pas s'il passerait encore des semaines à attendre après lui une fois ce moment interdit partagé. Parce que, interdit, il l'était. Winston n'avait rien à faire là, à ses côtés, l'emmenant en balade alors qu'il était censé travailler. Mais en avait-il sincèrement quelque chose à faire ? Non. Il se fichait pas mal de ses corvées, des ordres d'Henry Ascott et de la paie qu'il lui versait. Tout ceci, cet emploi, avait été relégué au second plan dès qu'il avait posé ses yeux sur Winston. C'était lui la raison de sa présence ici chaque jour, de ses mains esquintées par le travail et de son corps fatigué par le froid. Il ne se levait plus pour gagner de l'argent, mais en espérant le croiser chaque jour, même pour quelques secondes. Lui aussi était fichu.

— Tout doux.

Berlioz s'agita lorsque Jude grimpa sur son dos et se cabra. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus eu de cavalier. Effrayé, Winston fit reculer Hickstead et resta, la bouche ouverte, à fixer Jude. Berlioz semblait vouloir l'envoyer dans le décor et, toisant plus d'un mètre quatre-vingt dix au garrot, quiconque aurait pu croire qu'il y parviendrait. Mais Jude était un excellent cavalier, même à cru, et connaissait les chevaux. Celui qui le mettrait par terre n'était pas encore né.

— Hé ! lança-t-il. Doucement.

Il tira sur les rênes, sous le regard fasciné de Winston, et s'efforça de calmer sa monture. Son coeur battait à vive allure dans sa poitrine et il sentait, contre ses mollets, la force qui émanait de l'animal.

— C'est bien. Là, tout doux.

Berlioz se calma lorsqu'il comprit qu'il n'aurait pas raison de lui. Ses naseaux étaient dilatés et il dégageait une aura que Jude avait vue chez peu de chevaux. Et, pourtant, il en avait déjà rencontrés beaucoup au cours de sa vie.

— Désolé...s'excusa Winston. J'aurais dû prendre Mozart.

— Tu as bien fait, sourit Jude essoufflé. C'est mon préféré.

Bien sûr, Winston le savait. L'information n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd lorsque, au cours d'une banale conversation, Jude avait lâché l'information.

— Où est-ce qu'on va ? Demanda le domestique sur le dos de son cheval de trait.

Il ne fallut pas plus de quelques secondes à Winston pour savoir où il voulait aller. Il fit signe à Jude de le suivre et, côte à côte, ils avancèrent au pas sous le soleil de décembre.

Leurs coeurs battaient à tout rompre.


* * *


— C'est ici.

C'étaient les premiers mots que prononçait Winston depuis qu'ils avaient quitté l'étang. Cela faisait plus de quinze minutes qu'ils marchaient et trottaient parfois sur les sentiers du domaine, en silence. Winston ressentait tant de choses qu'il ne savait pas par où commencer, si tant est qu'il ait eu le courage de parler. Jude, quant à lui, n'avait pas forcément grand chose à raconter. Sa vie n'était pas palpitante et, de manière générale, il allait bien. Il n'avait rien de particulier à confesser. Il aurait pu ouvrir son coeur mais, encore une fois, il n'était pas sûr que Winston soit prêt à l'entendre. Alors, ne voulant pas le brusquer, il ne parlait pas non plus.

Ils posèrent pied à terre près d'une petite bâtisse en pierre laissée à l'abandon. C'était l'une de ces petites maisonnettes que l'on retrouvait parfois sur les grands domaines, ayant servi à stocker des outils nécessaires à l'entretien des lieux. Rien, à l'intérieur, ne s'y trouvait. Elle n'avait pas grand intérêt, si ce n'est celui de pouvoir s'abriter de la pluie qui s'était soudainement mise à tomber.

— Va t'abriter, je vais le faire.

Conscient que Jude ne céderait pas, Winston s'engouffra dans la maisonnette qui n'avait pas de porte. Des toiles d'araignées pendaient du toit, légèrement troué, à travers lequel passaient quelques gouttes. À l'abri de l'averse malgré tout, Winston observa Jude avec une douce chaleur au ventre. Ses cheveux bruns, trempés par l'averse car il n'avait pas de capuche, collaient à sa nuque découverte. Lorsqu'il pencha la tête, occupé à défaire la sangle de la selle de Winston afin de la mettre à l'abri de la pluie, quelques mèches tombèrent dans ses yeux que Winston savait bleus. Sa chemise, autrefois blanche, collait à son corps et Winston avait le loisir d'observer les muscles de son dos rouler sous sa peau à chaque mouvement. Lorsqu'il se tourna pour lui faire face, les bras chargés de la selle, Winston esquissa un sourire.

— Qu'est-ce qui te fait sourire, comme ça ?

Jude déposa la selle soigneusement sur le sol de la maisonnette avant de se redresser. Les mains posées sur ses hanches, il défia Winston d'un air malin. Il attendait qu'il réponde, bien conscient des yeux de l'aristocrate braqués sur son torse. Jude n'avait pas besoin de baisser les yeux pour savoir que le tissus trempé laissait entrevoir ses abdominaux. C'était eux que Winston fixait - et ça avait l'air de lui plaire.

— Je...

Winston se ravisa, surpris par un coup de tonnerre qui gronda au-dessus de leur tête. Attachés à un énorme pin qui se trouvait tout près, Hickstead et Berlioz ne bronchèrent pas, abrités par l'arbre centenaire touffu d'aiguilles. Ils avaient l'habitude des orages.

— Ça, c'était pas prévu, sourit Jude.

— Non, en effet.

Winston se força à avoir l'air déçu. Dans le fond, il était heureux. Car le temps que l'orage cesse, il resterait ici avec Jude. Cette proximité forcée l'inquiétait autant qu'elle l'incendiait.

Ils s'installèrent finalement à même le sol, se fichant pas mal de se salir. Ils étaient déjà trempés, Jude plus que Winston qui bénéficiait d'un capuchon sur sa veste.

— Je suis heureux que tu m'aies demandé de t'accompagner.

— Je suis heureux que tu aies accepté.

Ils se sourirent. Assis face à face, chacun le dos appuyé à un mur de leur abri, leurs genoux pliés formaient comme une barrière entre eux. Tous les deux avaient envie de s'approcher de l'autre, mais aucun n'osa.

— Comment tu vas...? Hésita Jude.

Comme toujours, Winston haussa les épaules. Il ne savait pas trop quoi répondre. Alors, sincère, il dit tout bas :

— Je ne sais pas.

— Comment c'est possible, ça ?

Jude tendit la main et, timidement, chercha celle de Winston. Les poignets de ce dernier étaient posés sur ses genoux et, lorsqu'il remarqua le geste de Jude, il se contenta d'attendre. Les doigts frais du domestique caressèrent les siens, avant qu'il ne s'amuse à jouer avec, les glissant entre et contre sa paume, avant de les entrelacer et de recommencer encore. Ce simple geste réchauffa un peu plus le coeur de Winston.

— J'ai le sentiment que je ne suis qu'un égoïste si je me plains de ma vie, de ce que j'ai. Alors je n'ose pas. Mais... en fait non, ça ne va pas.

Jude se mordit l'intérieur de la joue. Il tentait de retenir cette bouffée d'affection qui menaçait de le ravager. Dans la retenue, voilà comme il s'efforçait d'être. Si Winston avait été un autre, moins perdu, moins pur aussi, certainement aurait-il été moins patient. D'un regard doux et d'une caresse sur sa main, il l'incita à continuer :

— Je ne veux pas reprendre la manufacture. Je ne veux pas épouser Hazel. Je ne veux pas être celui que tout le monde attend que je sois. Je veux juste...

Winston pinça les lèvres. « Être avec toi ». C'était ce que ses yeux hurlaient et Jude le comprit. Il n'avait pas besoin de l'entendre haut et fort pour en avoir conscience. Winston était là, avec lui. Il était venu le chercher, l'avait laissé glisser ses doigts dans les siens et le fixait d'une manière qui ne trompait pas.

— Moi aussi, souffla Jude.

Winston tendit sa main libre pour s'emparer de celle de Jude. Ils se retrouvèrent face à face, leurs doigts enlacés. Jude ne put résister et déposa un baiser sur les mains de Winston, appréciant sa peau douce et humide sous ses lèvres gercées. Il n'aurait su dire si le frisson qu'il sentit secouer son propre corps était un frisson de plaisir ou si, tout simplement, le froid et l'humidité commençaient à faire leur oeuvre.

— Tu as froid...?

Ce fut lorsqu'il claqua des dents et que ses lèvres commencèrent à virer couleur bleue que Winston s'inquiéta. Dehors, l'orage ne cessait de s'intensifier et la pluie ne permettait pas de voir à plus de quelques mètres. Tous deux comprirent qu'ils resteraient bloqués là bien plus longtemps que prévu.

— Un p-peu.

— Un peu ? Répéta Winston perplexe.

— Beaucoup.

Un rire échappa à Jude. Le froid qui s'emparait de lui ne pouvait même pas entacher son bonheur d'être ici aux côtés de Winston. Certes, cette balade venait de tourner au vinaigre mais elle n'en restait pas moins belle pour autant. Winston était venu le chercher. C'était l'un des signes qu'il attendait. Et il eut droit à un autre, bien plus étonnant encore, lorsque Winston lui fit signe de se lever.

— Je n'ai pas envie que tu tombes malade.

C'était vrai. Winston appréciait beaucoup trop Jude et ne voulait pas risquer qu'il attrape froid par sa faute. Il était déjà suffisamment inquiet de constater à quel point ses lèvres étaient bleues et à quel point il tremblait. Il semblait frigorifié, trempé jusqu'aux os.

— Qu'est-ce que tu fais, Winston...?

Winston accueillit le souffle de Jude sur son visage avec un sourire discret, caché au coin des lèvres. L'envie de lever le regard vers lui le démangeait mais il ne le fit pas, terrifié à l'idée de croiser le regard du brun. Ses doigts fins et tremblants d'appréhension s'attaquaient à peine, et avec courage, à défaire les boutons de sa chemise. S'il croisait son regard, qu'il imaginait en feu sans difficulté, il craignait de ne plus être capable de terminer ce qu'il venait d'entreprendre.

— Je te l'ai dit... je n'ai pas envie que tu tombes malade.

Jude ne le quittait pas des yeux. Son cerveau s'était éteint. Winston l'étonnait par son audace, aujourd'hui. Toutes ces initiatives, il ne les aurait même pas imaginées dans ses rêves les plus fous. Et pourtant il était là, en train de lui retirer sa chemise, de son plein gré, et ne donnait pas l'impression d'avoir envie de prendre ses jambes à son cou.

— Tu vas me faire perdre la tête si tu continues...

Jude ferma les yeux, transcendé. Les doigts de Winston étaient doux et légers sur la peau de son torse. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus connu une telle caresse. Et le fait qu'elle provienne de l'homme qu'il désirait plus que tout était... grisant. Tout comme le voir retirer son propre chandail lorsqu'il rouvrit les yeux.

— Viens contre moi.

Les mots furent difficiles à prononcer pour Winston. Son coeur battait si vite que c'en était douloureux. Cette douleur semblait se propager dans sa cage thoracique, jusqu'au ventre, remontant plus haut vers la gorge. Sa nuque lui piquait et sa gorge était nouée. Ce qu'il ressentait était inédit, mélange d'envie, de courage, d'impatience, de crainte et de curiosité. Il n'avait aucune envie de s'arrêter, même s'il savait pertinemment que ce qu'il faisait était interdit. Voir l'effet qu'il faisait à Jude, alors qu'il l'avait à peine effleuré, le mettait également dans tous ses états.

— Tu es brûlant.

Le blond sourit. Le murmure soulagé de Jude qui se glissa dans ses bras ouverts pour lui lui réchauffa le coeur. Timide mais étonnamment serein, Winston referma ses bras autour de lui. Il sentait la transpiration, comme toujours lorsqu'il travaillait, mais cela ne le dégouta pas. C'était l'odeur de Jude, et il l'aimait beaucoup.

Ils restèrent plusieurs minutes étroitement enlacés, l'un contre l'autre. Jude fredonnait un air de musique qu'il avait entendue au bar et leurs corps balançaient lentement au rythme de cette musique. Le tonnerre grondait au-dessus de leurs têtes et ne semblait pas vouloir s'éloigner.

— Winston est-ce que...

N'y tenant plus, Winston posa sa bouche sur celle de Jude. Le souffle des paroles de ce dernier sur son visage avait eu raison de lui. Sa main quitta le dos du brun pour se poser sur sa nuque, qu'il attira un peu plus contre son visage. Son coeur s'emballa de plus belle lorsque les mains fermes de Jude s'arrimèrent à sa taille, le maintenant  fermement contre lui, alors qu'il intensifiait le baiser. Et ce dernier était, et de loin, le plus beau qu'ils avaient partagé.

— Ne dis rien..., souffla Winston qui s'éloigna afin de reprendre son souffle. Ne gâche pas tout, s'il te plaît...

Il aimait trop le moment qu'ils partageaient pour le briser avec des mots. Il ne voulait pas réfléchir, seulement ressentir. Il ne voulait pas expliquer que sa peur et ses obligations étaient sur le point d'envoyer valser, une nouvelle fois, ses vaines tentatives de liberté. Toutefois, le baiser que lui vola Jude, et auquel il répondit avec gourmandise, fit s'envoler ses craintes. Et il se blottit un peu plus dans ses bras, avec la délicieuse sensation d'être enfin à sa place. Auprès de lui.

Fin du chapitre 15.
Vos avis ?
Qui est votre personnage préféré entre Jude et Winston (et pourquoi) ?
Je suis curieuse de le savoir aha.
À très vite !
xo

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