vi- par la fenêtre
Il faisait froid dans la cellule, particulièrement la nuit. Froid, et humide. Lui qui n'avait jamais été de très forte constitution se retrouvait à tousser à s'en arracher les poumons plusieurs minutes d'affilée, sans interruption. Ses pieds étaient enflés d'avoir tourné en rond ; son dos, râpé contre les murs de pierre ; et ses mains, pleines de coupures, -il s'était arraché les ongles à gratter la porte comme un forcené.
Il ne supportait plus l'enfermement. Son visage était marqué par les cauchemars qui hantaient les heures de sommeil qu'il arrivait de moins en moins à s'accorder. Larges cernes sous ses yeux, plus noirs que mauves. On lui avait cassé le nez pour qu'il se tienne tranquille tandis qu'on l'emmenait, sa respiration était sifflante et malaisée.
Sa seule occupation était cette minuscule ouverture dans le mur ; une fenêtre qui n'avait pas de barreaux, ça n'était pas nécessaire : elle était inaccessible, et trop étroite.
S'il se plaçait judicieusement, il pouvait voir quelque chose, le jour venu, par la fenêtre. La courbe élégante d'un clocher, surplombé d'une croix dorée. Il passait des heures entières (mais le temps n'avait plus de prise sur lui, sa captivité l'en avait libéré) à contempler ce petit bout de rien, à décomposer du regard la course du soleil sur la surface étincelante de la croix.
Que n'aurait-il pas donné pour être là-haut, sur la coupole. Un pas en avant, un pas en arrière, un pas de côté ; et c'eut été le vide sous ses pieds, la chute, la mort.
La délivrance.
février 2016
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