i- printemps
Elle avance dans les bois, la belle dryade, guidée par les chuchotis de naïade sa consœur ; ses yeux aux pupilles fendues courent sur les troncs fièrement lancés vers le ciel en flèches hérissées de branches nues. Sa peau est tachetée comme l'ombre et le soleil jouent à sa surface ; celle de ses mollets présente de longues balafres, souvenirs de ses courses avec les loups.
Elle avance dans les bois, la belle dryade, elle laisse ses doigts courir comme une caresse sur les branchages qu'Hiver a dénudés, elle les écarte de son chemin. Quelques feuilles s'accrochent à ses courtes ondulations au blond lunaire, hérité de sa mère ; un sourire s'accroche à ses lèvres, annonciateur de la Renaissance.
Elle avance dans les bois, la belle dryade, et ce sont les ossement de Gaïa qui craquent sous ses pieds nus. Mais des fissures dans le bois mort émergent de minuscules fleurs d'un blanc immaculé. Elle fait neiger le printemps dans son sillage.
Elle avance dans les bois, la belle dryade, jusqu'à ce que les bois s'ouvrent sur une clairière. Elle fait trois pas ; rien ne craque sous ses pieds ; l'herbe est tendre et fraîche, quelques gouttes de rosée s'y attardent encore. Elle ferme les yeux et lève son visage, que le premier rayon de soleil de la saison vient humblement éclabousser.
août 2016
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