Sanji. Toujours Sanji.

Je n'arrive pas à penser à autre chose. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois son sourire, j'entends sa voix. Sa présence manque sur le Sunny, comme si un morceau de nous tous était parti avec lui. Et je ne supporte pas ça.

Je me tiens à l'avant du navire, comme d'habitude. Le vent souffle fort, mais ce n'est rien comparé à la tempête qui gronde à l'intérieur de moi. Pourquoi Sanji ? Pourquoi l'ont-ils pris ? Est-ce à cause de sa famille ? Ou bien est-ce nous qu'ils veulent atteindre ? Peu importe. Tout ce qui compte, c'est de le retrouver.

Robin dit qu'on est sur la bonne piste. Je lui fais confiance, mais l'attente me dévore. Je suis censé être le capitaine. Celui qui garde la tête froide, qui mène tout le monde. Mais comment garder mon calme quand une partie de mon équipage, de ma famille, est en danger ?

Je repense à nos moments ensemble. Sanji et moi, on a toujours été différents. Lui avec ses manières raffinées et ses plats à couper le souffle, moi avec mon appétit insatiable et ma tête brûlée. Mais malgré nos différences, on a toujours eu ce lien. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'est juste... là.

« Luffy, ça va ? » La voix de Nami me tire de mes pensées.

Je me tourne vers elle, mais je ne réponds pas tout de suite. Que pourrais-je dire ? Que non, ça ne va pas ? Que je me sens perdu sans Sanji ici ? Je ne suis pas très doué pour parler de ce que je ressens. Alors je hoche la tête et je retourne mon regard vers l'horizon.

La vérité, c'est que je ne sais pas ce que je ressens. Il y a de la colère, de la tristesse, et... autre chose. Une chose que je n'arrive pas à nommer. Quand je pense à Sanji, mon cœur se serre, et pas seulement à cause de l'inquiétude. Est-ce que c'est ça, être amoureux ?

Je chasse cette pensée. Ce n'est pas le moment. Ce qui compte, c'est de le ramener. Tout le reste, je le comprendrai après.

Le soleil commence à se coucher, teintant le ciel de nuances d'or et de pourpre. Je ferme les yeux et je prends une profonde inspiration. Sanji, où que tu sois, tiens bon. On arrive. Et peu importe qui se tient sur notre chemin, ils regretteront de t'avoir touché.

« On te retrouvera, Sanji, » murmurai-je, ma voix emportée par le vent. « Je te le promets. »