Chapitre 18
La nuit était tombée tôt sur la vallée et les festivités avaient commencé dès le soleil couché. Le camp était en effervescence. Tous les loups étaient dehors, réunis sous les grands chapiteaux dressés pour l'occasion. Les rires et les bousculades étaient de mise et la vodka coulait à flot. L'ambiance était chaleureuse. Une musique entraînante aux accords de kleizhmer s'élevait d'un petit orchestre. Certains loups dansaient déjà, d'autres bavassaient joyeusement autour d'immenses feux allumés un peu partout dans le camp.
Plus tôt dans la journée, Aleksander, Tristan et Alexandra avaient annoncé à la meute le départ presque imminent de tous les guerriers vers la Roumanie. Bien que beaucoup ne se réjouirent pas à l'idée d'aller livrer bataille loin de leurs terres, la Veillée ne fut pas ternie par cette nouvelle. Au contraire, les Loups des Montagnes semblaient vouloir profiter de leurs derniers instants en Pologne avant de partir.
De leur chambre, Tristan et Alexandra pouvaient entendre le vacarme qui régnait dehors depuis plusieurs heures. Ils avaient voulu partager ensemble leurs quelques instants de répit avant de quitter les montagnes pour se rendre en Croatie. Leurs déplacements incessants couplés à leurs péripéties les avaient épuisés. Ils s'accordèrent donc, après de longues discussions de tactique militaire avec l'Alpha, une sieste tardive bien méritée.
Allongé aux côtés de son âme-sœur, Tristan soupira. Il avait du mal à trouver le sommeil ces derniers temps. Son cerveau était sans cesse en ébullition et s'il parvenait à vider sa tête de toutes interrogations pour enfin sombrer dans les bras de Morphée, un rêve étrange le réveillait en sursaut. Il rêvait de batailles sanglantes, de duels d'Alphas, de rivalités entre les meutes. Mais jamais de temps de paix. La déesse n'apparaissait plus dans son sommeil, ce qui rendait leur conversation de moins en moins plausible aux yeux de Tristan. Son esprit scientifique n'avait de cesse de se poser des questions sur cette entrevue spirituelle, sans parvenir à de réelles conclusions rationnelles. Cependant, il n'avait pu s'empêcher de remarquer que dès que le doute l'habitait, la lune semblait apparaître soudainement, dispersant les nuages ou défiant le soleil. Il ne savait plus quoi penser ou quoi faire. Il savait seulement que son instinct lui disait qu'il était sur la bonne voie, alors il continuait d'avancer.
Après tout, c'était ce que faisaient les loups, non ? Suivre leur instinct. Pourtant cela n'était-il pas en train de les mener vers une mort certaine ? La pleine lune était dans trois nuits et, même si personne ne semblait vraiment s'en apercevoir, l'affrontement entre les loups et les humains était proche. Ce serait une nuit d'une violence sans précédents, c'était certain. Tristan s'était fait à l'idée de tuer pour défendre son peuple, peu importe le dégoût que l'acte lui inspirait. Mais accepter de voir les siens mourir sous ses yeux lui paraissait être une épreuve insurmontable. Il ne savait pas pourquoi ni comment il s'était attaché aux loups qui avaient croisé son chemin. Il savait simplement que leur vie n'avait pas de prix à ses yeux et qu'il se battrait jusqu'au bout pour les sauver tous. Seule la sécurité d'Alexandra lui tordait le ventre d'angoisse. Ce seul facteur avait fait naître en lui l'envie de tout abandonner et de s'enfuir avec elle. Mais la détermination de la jeune femme le maintenait sur le bon cap.
Une vague de chaleur se répandit dans tout son corps, ce qui le tira de ses pensées. Il ressentit quelque chose de très étrange, comme le souffle d'une caresse se déposer sur tous ses muscles pour le détendre. Son loup se manifesta dans un grognement d'aise. Il ne savait pas d'où cela lui venait exactement, mais il appréciait cette sensation. Un mouvement sur sa gauche lui fit tourner la tête. Alexandra était allongée sur le côté, posée sur son coude et ses doigts fins et délicats suivaient les lignes de ses nouvelles marques. Si Cha et Franz le voyaient, tatoué de partout ! Contrairement à ce qu'il avait d'abord pensé, Tristan s'était vite accoutumé à ce changement.
- Tu n'arrivais pas à dormir ? Demanda doucement Alexandra.
Il lui sourit tendrement pour la rassurer, puis attrapa gentiment sa main et déposa un baiser sur ses phalanges. Chaque jour, il se demandait par quelle magie le simple contact de son âme-sœur parvenait à lui faire tout oublier. C'était dans ces moments-là qu'il réalisait à quel point il avait été triste et incomplet sans elle. Dans un geste lent, la jeune femme dégagea une mèche qui tombait négligemment sur le front de Tristan.
- Nous devrions nous habiller. Si Dimitri ne nous voit pas à la fête, il risque de se vexer, remarqua-t-elle avant de l'embrasser.
Les âmes-sœurs s'étaient vite rendu compte que le compagnon d'Aleksander était aussi autoritaire que ce dernier, même si son côté joyeux compensait le sérieux continuel de l'Alpha. Ensemble, ils formaient la paire parfaite pour diriger la meute. De plus, ils étaient un couple charmant à côtoyer quand ils ne se chamaillaient pas. Tristan avait découvert que, bien que leur relation ne soit pas acceptée par tous, ils étaient respectés pour leur sagesse et leur sens de la justice. Il comptait bien garder de bons rapports avec eux à l'avenir. Et cela commençait par ne pas les vexer en se rendant à la Veillée. Dimitri avait insisté pour qu'ils prennent part à la fête et se détendent avant leur départ.
Tristan et Alexandra se levèrent alors pour se préparer. Il était hors de question de s'y rendre en jean et en T-Shirt. La Veillée était une grande célébration et les loups avaient pour coutume de s'habiller pour plaire. C'était la fête des Âmes-Sœurs après tout. Tristan enfila donc un costume bleu marine, un veston gris, des chaussures cirées et une cravate que lui avait gentiment prêté Dimitri. Alexandra, elle, opta pour une robe rouge parfaitement coupée, des bottines noires à talons et un châle assorti. Contrairement à Tristan, elle avait emporté dans sa valise tout le nécessaire en prévision de cette soirée. Elle avait espéré fêter dignement la nouvelle année malgré les circonstances.
Une fois que Tristan se fut assuré que les marques de son âme-sœur étaient bien dissimulées sous son étole, ils sortirent de la maison. La soirée était plutôt avancée et les simples discussions du début s'étaient peu à peu mutées en paroles séductrices. Chaque loup espérait trouver sa moitié. Le lycanthrope avait appris que lors de la Veillée, de nombreux loups quittaient leur meute pour une autre, à la recherche de l'amour. Le plus souvent, ils revenaient bredouilles, mais certains étaient plus chanceux et rencontraient leur grand amour, si ce n'était pas l'âme-sœur. Ce fut pour cette raison qu'ils ne furent pas surpris de croiser des couples s'embrassant à l'abris des regards, derrière les chalets.
Plus ils s'approchaient des chapiteaux, plus la température augmentait. L'odeur d'alcool et de transpiration leur agressa les narines, aussitôt arrivés au cœur de la fête. Heureusement pour eux, Aleksander et Dimitri s'étaient installés un peu à l'écart, à côté d'un des brasiers. Alors qu'ils se dirigeaient vers eux, Tristan se heurta violemment à une frêle silhouette. La jeune fille de ce matin se tenait à nouveau devant lui, mais cette fois son regard parut fasciné. Elle plongea ses grands yeux dans les siens, comme si elle était en plein rêve. Le grognement menaçant d'Alexandra la fit sursauter et le regard qu'elle lui lança la fit déguerpir. Tristan décela une nouvelle fois ce sourire satisfait sur les lèvres de la jeune femme. Le couple rejoignit leurs amis sans encombre et, après s'être complimentés mutuellement sur leur apparence, ils se mirent à parler de tout et de rien.
A peine une demi-heure plus tard, une serveuse avoisinant la quarantaine vint les rationner en vodka. Elle distribua un verre plein à chacun et, juste avant de s'en aller, murmura quelques paroles à l'oreille de Dimitri. Ce dernier lui répondit par un regard à la fois désolé et amusé, que la jeune femme ne comprit pas. Ce ne fut que lorsqu'Aleksander fit gronder sa voix grave que la pauvre comprit son erreur.
- Si tu tiens à conserver ta langue, ne t'approche pas de ce qui n'est pas à toi, menaça-t-il.
La serveuse perdit toutes ses couleurs et s'éclipsa d'un pas rapide pour ne plus revenir. Dès qu'elle fut assez loin, Aleksander commença un long monologue sur les points négatifs de la Veillée. Il se plaignait d'être forcé de s'assurer constamment que Dimitri n'était pas courtisé par une autre personne. Car, pour son plus grand malheur, son compagnon attirait aussi bien les hommes que les femmes. Et chaque année, l'Alpha était à deux doigts de se battre pour le garder près de lui. Dimitri répondit sur un ton moqueur qu'il avait moins de travail, étant donné qu'Alek était trop grognon pour attirer qui que ce soit. Cette remarque lui valut une vilaine claque derrière la tête, ce qui fit rire tout le monde.
- Ce doit être plus facile une fois le rituel du sang accompli, non ? Demanda l'Alpha.
- Oh, nous n'avons pas fait l'échange de sang encore, confia Alexandra, le rouge aux joues.
Alek et Dimitri échangèrent un regard entendu, ce qui mit leurs hôtes mal à l'aise.
- Alors les rumeurs étaient vraies, murmura le grand blond, comme une constatation.
- Quelles rumeurs ? S'étonnèrent en chœur les âmes-sœurs.
Tristan ne savait pas pourquoi mais une boule d'angoisse était en train de se former dans sa gorge. Malgré les éclats de rire autour, la tension monta entre eux, étouffante.
- Des loups venant d'autres meutes parlent d'un couple en fuite, expliqua Alek sur un ton sérieux. Certains disent qu'ils auraient été bannis par Azriel.
Ni Alexandra ni Tristan n'osa parler, attendant la suite avec appréhension. Aucun d'eux ne pensa à nier ou à avouer. Ils restèrent juste figés sur place, à l'écoute.
- Ils parlent d'une Alpha accompagnée d'un Damné, termina l'Alpha.
Cette révélation les prit de court. Tristan n'avait jamais réfléchi à l'hypothèse qu'ils découvrent la vérité. Une profonde colère s'insinuant en lui. Ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour rien. Il était hors de question qu'une légende les empêche d'atteindre leur but. Si les loups ne l'acceptaient pas comme il était, il ne leur laisserait pas le choix.
Alors qu'ils s'attendaient à un rejet, à des insultes, à de la peur, Dimitri et Alek ne dirent rien. Ils se contentaient de les observer attentivement, sans un mot.
- J'avoue avoir d'abord pensé vous expulser ou vous enfermer, finit par admettre Alek. Et puis, je me suis rappelé que la déesse t'avait choisi, Tristan. Elle t'a marqué devant moi, te dotant d'une aura très puissante. Tu as pris ta position de dominant en un simple regard. C'est alors que j'ai compris que la déesse ne t'avait pas choisi par hasard.
- Ce qu'Alek veut dire, interrompit Dimitri, c'est que nous sommes prêts à te reconnaître comme Alpha parmi les Alphas. Peu importe la manière dont tu es devenu l'un des nôtres, tu as l'étoffe d'un meneur. Et nous serions honorés que tu acceptes de nous guider.
Un long silence s'ensuivit. Aucune des âmes-sœurs ne s'était attendue à cela. Alexandra avait la bouche grande ouverte de stupeur tandis que Tristan avait les sourcils froncés, pensif. Après un moment, il fixa son regard déterminé dans l'unique œil d'Alek et hocha la tête en signe d'acceptation. Toute la tension accumulée s'envola d'un coup. Des sourires rassurés illuminèrent leurs visages et Alexandra proposa d'aller leur chercher de quoi remplir leurs verres pour fêter cette nouvelle alliance. Tristan la suivit des yeux alors qu'elle s'éloignait.
- Donc comme ça, vous n'avez pas encore fait l'échange de sang ? Demanda Dimitri, pressé de changer de sujet.
Mais Tristan ne l'écoutait pas. Toute son attention était portée sur son âme-sœur, postée près du bar, patientant tranquillement. Il se figea lorsqu'il aperçut un homme s'approcher d'elle. Respirant à fond, le lycanthrope essaya de se clamer. Ils échangèrent quelques mots et Alexandra se décala d'un pas pour mettre davantage de distance entre elle et l'homme. Ce geste ne sembla pas plaire à ce dernier, qui se rapprocha d'elle et posa une main dans le haut de son dos. Ses doigts frôlèrent ses marques, ce qui envoya une décharge électrique dans le corps de Tristan. Il se leva d'un bond. La colère mêlée à la jalousie se mirent à couler dans ses veines. Son loup hurlait à l'intérieur de son crâne. Il s'élança vers le bar et repoussa violemment l'homme qui heurta quelques personnes, attirant ainsi l'attention de tous.
- Couvre tes marques, mon cœur, ordonna Tristan d'une voix qu'il voulait douce.
Alexandra s'exécuta. Elle tenta de le rassurer, tirant légèrement sur sa manche pour l'éloigner de l'homme mais il ne sembla pas l'entendre. Il resta posté là, entre son âme-sœur et l'homme, un regard noir rivé sur son rival.
- Pour qui tu te prends, toi ? S'emporta ce dernier, à présent face au lycanthrope. Je l'ai vue en premier, alors dégage !
- Ne t'avises plus de t'approcher d'elle.
Sa voix était tellement grave qu'elle était à peine audible. La colère la transformait presque en un grognement animal.
- Et sinon quoi ? Se moqua l'homme. Tu vas me frapper ?
Le défi dans ses mots termina d'énerver Tristan. Son loup prit possession de son esprit, plus sauvage que jamais, semant le chaos en lui. Puis, il s'empara de son corps, réduisant son esprit au rang de simple spectateur. Ses vêtements se déchirèrent, tombant en lambeaux sur le sol, trop étroits pour ce nouveau corps. Le loup de Tristan gronda, les oreilles rabattues et les crocs sortis. Cependant, l'homme ne se laissa pas impressionner et se transforma aussi. Son loup, dont le pelage était brun, était bien plus petit que celui de Tristan. Pourtant, il ne prit pas la peine de tenter une dissuasion par des grognements, et s'élança directement vers le lycanthrope. Celui-ci ne bougea pas d'un poil, jusqu'au moment où l'arrogant fut assez près. Alors il le renversa sur le flanc en un puissant coup de patte et l'immobilisa au sol en se positionnant au-dessus de lui. Sa mâchoire se rapprocha dangereusement de la gorge de son rival, dont les yeux reflétaient une peur panique. Toute l'assemblée retint son souffle, même Alexandra n'osa bouger. Tristan continuait à gronder, son museau toujours plus près de sa proie. Soudain, un claquement sonore retentit suivi d'un couinement aigu. Mais il n'y eut aucune goutte de sang. Les mâchoires de Tristan s'étaient refermées à quelques centimètres du cou de son adversaire, comme un avertissement. Puis, le lycanthrope contourna le loup encore au sol et s'éloignant.
Alexandra lui emboîta le pas machinalement tandis qu'il partait. Docilement, elle suivit le loup de Tristan à travers le campement. Elle ne dit rien, elle observait. Les rayons clairs de la lune se reflétaient sur le poil argenté de l'animal. Ses muscles saillants roulaient sous sa fourrure, rendant sa carrure d'autant plus impressionnante. De plus, les cicatrices qui parsemaient son corps couplées à son aura écrasante lui donnaient un air menaçant. Personne de censé n'aurait osé le défier à cet instant précis.
Quelques temps auparavant, Alexandra aurait certainement protesté, se serait insurgée de ne pas avoir pu remettre cet homme ingrat à sa place elle-même. Elle n'aurait jamais laissé personne lui manquer autant de respect et s'en sortir de la sorte. Elle était destinée à suivre les traces de son père et à devenir Alpha, elle pouvait se débrouiller seule. Mais tout cela avait changé. Elle avait changé. Son devoir en tant que future Alpha était révolu. Son rôle à présent était de soutenir Tristan, de siéger à ses côtés. Et aussi incongrue que l'idée lui parut, elle souhaitait se soumettre à son âme-sœur, son véritable Alpha.
Tristan la ramena dans la chambre. Ils n'avaient toujours pas échangé un seul mot mais Alexandra ressentait la frustration qui tendait les muscles de son âme-sœur. Lorsqu'il se posta face à elle, plongeant ses deux billes vertes dans les yeux de la jeune femme, elle sentit un profond malaise. Pourquoi avait-elle l'impression de l'avoir déçu ?
- Je suis désolée, dragul meu. J'aurais dû...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Tristan avait repris forme humaine en un temps record et s'était précipité sur elle. Il s'empara de ses lèvres pour la faire taire, laissant ses mains avides parcourir le corps de son âme-sœur. Il caressa sa taille, ses hanches, la cambrure de son dos, remonta son épine dorsale et d'un coup sec qui fit sursauter Alexandra, il tira sur la fermeture éclair. La robe écarlate de la jeune femme glissa le long de ses courbes et s'étala sur le sol. Alors que les doigts de Tristan parcouraient ses marques noires, ceux d'Alexandra s'emmêlaient dans ses mèches brunes. Une vague de chaleur la submergea, puis elle sentit l'impatience et l'excitation l'envahir de la pointe de ses cheveux jusqu'au bout de ses pieds. Cette sensation lui paraissait incontrôlable, à la fois dévastatrice et salvatrice. Son cœur battait de plus en plus vite, son souffle était de plus en plus court. Les dents de Tristan vinrent mordiller son cou, lui arrachant de petits gémissements. Elle eut l'impression de s'embraser.
- Tristan... soupira-t-elle, incapable de dompter cette nouvelle émotion qui prenait possession de son corps.
Son âme-sœur réagit instantanément au désir plus qu'évident de la jeune femme. Il la souleva et la déposa sur le lit. Ses gestes n'étaient ni tendre ni brusques mais impatients. Il ne ressentait plus l'envie mais le besoin. Une pulsion à la fois tendre et bestiale. Tristan la voulait pour lui seul.
Sans perdre une seconde, il lui ôta ses sous-vêtements et se pencha sur elle. Le contact de leur peau le fit frissonner. Sous lui, Alexandra attendait, trop déboussolée pour entreprendre le moindre mouvement. Comme une poupée dans les bras de Tristan. Les flammes du désir qui la consumaient avaient réduit en cendres sa volonté d'action. Elle se laissait faire, donnant quartier libre à l'impatience de son âme-sœur. Tristan déposait des baisers amoureux sur tout son corps. Son front, son nez, ses lèvres, sa clavicule, sa poitrine, son ventre, descendant toujours plus bas. Enfin, il céda au besoin qui le rongeait. Il plongea son regard dans celui d'Alexandra et se glissa en elle d'un coup de reins. La puissance de ses mouvements surprit Alexandra, qui avait pris l'habitude de la tendresse de Tristan, mais sa louve manifesta son plaisir tellement fort qu'un grondement s'échappa de ses lèvres. Jamais elle n'avait ressenti une chose pareille. Tristan ne lui laissa cependant pas le temps de souffler, reprenant possession de son cou. Se délectant de la sensibilité de son âme-sœur, il lécha, mordilla, pinça, suça la peau tendre de sa gorge. Il ne s'arrêta pas lorsqu'elle commença à trembler. S'introduisant en elle toujours plus profond, la titillant toujours plus fort. Finalement, Alexandra explosa dans un cri d'extase, suivie de près par Tristan. Puis, les deux amants s'écroulèrent sur le matelas, à bout de force, lovés l'un contre l'autre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top