52°
L.A-02/16
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"Quand l'on prend ce genre de décision il est important
d'accepter ce qu'il est maintenant
et ce qu'il ne sera jamais"
Emma
Dans les heures qui on suivit les tests se sont enchaînés et la réalité nous à rattrapé. La situation n'est pas du tout comme on le pensait. L'asphyxie du nouveau-né est une condition grave, mais pas forcément fatale. Le score d'Apgar d'Isaac était très bas à sa naissance et l'acidité dans son sang est anormale, les deux premiers signes d'un manque d'oxygène évident. Le médecin confirme le diagnostique avec divers test neurologique pour mieux voir l'étendue des dégâts.
- Écoutez... nous avons procédé à plusieurs tests et ils sont tout concluants, votre enfant risque de conserver de graves séquelles, m'explique le docteur.
- Combien de temps avant l'intubation, demandé-je.
- Plusieurs minutes Emma, vous savez la trachée d'un nouveau-né n'est pas ce qu'il y a de mieux pour l'intubation, se désole-t-il.
- Plusieurs minutes, ça veut dire combien, demandé-je, sachant très bien qu'une tout petite minute peut faire la différence.
- Six minutes sont écoulés entre la naissance et l'intubation, dit-il après avoir vérifié au dossier.
Six minutes... Un cerveau privé d'oxygène pendant une aussi longue période, ça laisse des traces, c'est un fait, mais j'ai vu des "miracles".
Vous savez comme moi que certains patients sont déjà resté en arrêt complet de longue période et ils sont revenus avec un cerveau intact, vous en avez déjà vus vous aussi, hein, demandé-je au désespoir.
- Nous allons vous montrez le scan cérébrale Emma.
- Bonjour, je suis le docteur Wilson et je suis neurologue, se présente-t-il, c'est moi qui ait effectué les tests sur Isaac, s'explique-t-il, dans un premier temps, j'ai vérifié les réflexes de base et honnêtement, il était très peu réactif, mais le point inquiétant, c'est le scan cérébral, regarder, me dit l'homme en pointant une série de d'imagine.
- Vous comprenez Emma, demande Dr. Parker, Isaac est un cas lourd.
Un cas lourd...
Malgré que le médecin continu à m'expliquer les dommages cérébraux, c'est la seule chose que j'entends.
- Il y a forcément quelque chose à faire, des traitements expérimentaux, peu importe le prix je... je peux donner tout ce que j'ai !
- Monsieur Horan, je suis désolé, mais il n'y a rien à faire, le cerveau de votre enfant a été privé d'oxygène pendant une trop longue période, les dommages sont irréversibles, conclut-il.
- Irréversible ?
- Oui, je suis sincèrement désolé, maintenant la plus grosse décision vous reviens, nous annonce-t-il.
Jusqu'à quel point pouvons-nous être égoïste ? Bonne question n'est-ce pas..
Après avoir discuté longuement et le plus calmement possible avec les médecins, nous avons pris notre décision, à nous. Isaac est un cas lourd, oui, mais jusqu'à quel point.
Tous ses organes ont été privés d'oxygène et lâche progressivement un après l'autre. L'acidité dans son sang et le manque de plaquettes sont signe d'hémorragie interne grave. Les médecins nous, on parler de quelques chirurgies, plus ou moins majeures et d'une éventuelle chirurgie au cœur, sans doute la plus importante. Nous sommes prêts à vivre avec l'idée.
Ils nous ont aussi expliqué les séquelles qu'il risque de conserver. Isaac ne pourra pas s'alimenter seul, il ne pourra pas courir, il ne marchera probablement jamais, il ne mangera pas par lui-même, il devra vivre avec une assistance respiratoire du moins pour les premières années de sa vie, mais le point majeur, celui qui m'a frappé en plein visage, Isaac n'ouvrira probablement jamais les yeux. Détail peut-être insignifiant pour certain, mais pour moi, c'est un détail très représentatif de son état de conscience et de la qualité de vie qui l'attend.
Quel est le plus beau cadeau que nous pouvons lui faire ?
Jamais, nous avons discuté de ce genre de trucs Niall et moi. On croit toujours à tort que tout gagné, que tout est sûr, que l'on va entrer à la maison avec notre bébé et former la plus belle des familles du monde, mais la, je me rends compte que plus le temps passe que l'idée que je m'étais fait tombe en miette.
Le plus cadeau qu'on peut lui faire, le libérer. Le libérer de cette enveloppe corporelle qui le tient prisonnier. J'ai du mal à vivre avec l'idée de laisser mon propre enfant vivre une vie que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi.
Malgré les chiffres, les pourcentages, les probabilités, j'avais tout l'espoir du monde dans mon cœur. Ouais, j'avais espoir...l'espoir, un mot si franc, si doux, un mot rempli d'amour. L'espoir veut dire toi, moi, l'un contre l'autre, dans le silence total, sans les fils, les bips bips et sans le respirateur... L'Espoir représente la normalité, la tendresse et surtout le bonheur. Je te jure Isaac, j'ai espéré.
- Voulez-vous le prendre ?
- Je...je, bégayé-je.
- Aller, installer vous ici, dit-elle pointant une chaise berçante, vous aimeriez lui donner un bain, changer sa couche, lui enfiler de jolis vêtements, me demande-t-elle.
- Oui..., dis-je avec hésitation.
Mon bébé, je peux enfin le contempler. L'infirmière m'a suggéré de retirer mon chandail afin d'être seulement en soutif, elle m'a dit qu'il allait apprécier le contact peau à peau. Confortablement installé dans le creux de mon bras, plus rien ne nous sépare. Enfin le moment tant attendu. Je voudrais tellement reprendre le temps perdu, ne plus le lâcher.
Niall se place derrière moi et déposé son menton sur mon épaule afin de l'admire à son tour. Il ne le lâche pas des yeux, pas une seule seconde.
Isaac ressemble à une petite poupée, une petite poupée tout enflée, abîmée. La défaillance de ses reins empêche l'évacuation de liquide, Isaac a sûrement prît un kilo en liquides. Il se bat fort, très fort, mais son combat est en vain. La lutte qu'il mène l'épuise.
Je voudrais tellement crier. Crier ma colère au monde entier.
- Aimeriez-vous le faire ondoyer ?
- T'en pense quoi, dis-je la voix pleine d'émotion.
Niall hoche la tête de haut en bas en guise de réponse. Il n'a pas beaucoup parlé depuis que le petit est dans mes bras, il semble figé sur place.
- Prends-le, dis-je en déposant ma main contre la sienne.
- Je vais passer un coup de fil important et je reviens dans 5 minutes, répond-il.
- Maintenant, demandé-je surprise.
- Je reviens, se contente-t-il de répondre avant de quitter vers le couloir.
Peut-être que s'en est trop pour lui, c'est difficile de jongler avec la mort d'autant plus quand le principal concerné est nul autre que ton enfant. Il est préférable de se retirer un instant quand l'émotion devient trop intense. Les enfants son comme des éponges, ils ressentent tout, et nous, nous voulons lui donner que de l'amour et de la force.
Niall nous a rejoint une dizaine de minutes plus tard affichant une mine beaucoup plus détendue qu'il y a quelques minutes. D'un air plutôt serin, il s'installe sur une chaise prêt à recevoir son fils. Il retire d'abord sa veste et l'infirmière dépose avec soin le petit sur son torse.
- Salut champion, sourit-il en enveloppant son doigt de la petite main à Isaac, mais t'es fort toi, ajoute-t-il quand le petit serre son doigt.
C'est comme ça que le temps à passé, avec de petits moments de tendresse qui resteront à jamais gravé dans nos mémoires. Ensuite, est venu le moment du bain, Niall ma beaucoup aidé, je peux même dire qu'il a presque tout fait, ce n'est pas évident avec la plaie de césarienne qui me fait souffrir.
Après la toilette fait, l'aumônier de l'hôpital est passé voir Isaac. Ce fut un moment lourd en émotion, mais à la fois libérateur. Qu'on soit croyant ou non le fait de penser qu'il sera conduit au paradis, met un léger baume sur notre coeur.
J'ai perçu un brin d'espoir dans le regard à Niall quand le respirateur a été retiré, beaucoup de gens croient que l'on débranche et c'est terminé, mais ce n'est pas du tout ce qui se passe. Non, Isaac respire par lui-même à son grand étonnement.
Le mieux à faire pour le moment, c'est d'être prêt de lui, de l'accompagner et le réconforter. Devant lui, le mot d'ordre "le calme", oui avons envie de lui montrer combien la vie peu être belle. Nous voulons qu'il ressente le bonheur et l'amour.
Niall tient beaucoup à ce que ce soit moi qui l'ai dans mes bras au moment où il va décider de partir. Mais au bout d'une heure, je me suis levé pour déposer Isaac dans les bras de son père.
- Prends-le encore, je veux vous prendre en photo !!
Niall ouvre les bras et récupère Isaac de façon malhabile, mais plein de tendresse. Je prends plusieurs clichés de tous les angles possibles. Je veux conserver le plus de souvenirs possible. Niall sourit tendrement en déposant de doux baisers sur le petit nez à Isaac. Les moments de tendresse que nous vivons laissent même oublier un bref instant le drame qui se joue. Il n'y a pas de crise de larmes majeures ou de frustration, seulement de l'amour. On ne lui laisse pas voir comment le monde peut être laid, je veux qu'il voit que la beauté de la vie.
Et les heures passent.
Oui les heures.
Ce qui est difficile dans toutes ces heures la, c'est qu'à un moment le doute s'installe. Il fait à peine 7 lbs et il a plus de volonté de vivre que nous tous. Avons-nous fait le bon choix. Il est tout petit et il veut tellement. Je suis qui moi, pour prendre cette décision.
Et la nuit a passé.
Oui la nuit.
Au petit matin, j'ai quitté pour aller à la salle de bains et c'est pendant ce temps qu' Isaac est décédé dans les bras de son papa. J'ai passé onze heures près de lui et il a choisi de nous quitter pendant le peu de temps ou je suis partie.
Je présume que d'une certaine façon les mamans refusent de laisser partir.
Maintenant, je dois réapprendre à respirer, à marcher, à vivre... sans toi.
Je dois te laisser partir.
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Oufff !!! L'écriture de ce chapitre ma particulièrement boulversé. Je n'ai rien de particulier à vous dire à part peut-être prendre un instant pour avoir une petite pensée à tout les parents qui vivent une situation semblable.
Maintenant, assez de pleurer, il me reste quelques chapitres à publier et j'espère que vous allez continuer à lire même si il y a une bonne partie de l'histoire qui s'est dévoilé dans ce chapitre. Je suis sur que vous avez envie de savoir ce que deviendra le couple Harry/ Emma.
L'émotions sera encore une fois bien au rendez-vous.
Bonne semaine mes amours je vous aimes gros comme l'univers
Bisouxxx
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