51°

L.A-02/16
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"Un jour, j'écrirai une chanson
qui parlera de cette douce créature"

Niall

L'ennui, sans aucun doute, l'un sentiment que je déteste le plus, surtout, lorsque aucune solution ne peut être envisagée. Emma est loin de moi depuis à peine quelques heures et déjà, je me sens seul et vide. Comment vais-je tenir des semaines, des mois ?

J'ai toujours vécu seul et je l'aimais ma vie ainsi, mais voilà que ce petit bout de femme sortie de nulle part a complètement changé la donne. Quelques semaines chez moi et c'est à peine si j'arrive à respirer par moi-même quand je suis seul. C'est assez difficile à expliquer... Je suis submergé d'émotions contradictoires à peine explicable. Chaque coin de la maison me rappel sa présence, peu importe où se pose mon regard il y a un truc qui active mes pensées.

Je crois que ça fait plus de dix fois que je passe devant la petite pièce où j'ai aménagé un espace pour qu'elle puisse peindre. Elle dessine très bien. Je n'ai vu que quelques-unes de ses créations qui traînaient sur divers chevalet, et je fus très impressionné. Il porte un style unique. J'ai d'abord cru qu'elle serait le genre d'artiste à peindre des fleurs, des arbres, mais en fait, non. Ces tableaux contiennent des paysages, mais pas ceux à lesquels je m'attendais. Des images sombres et à la fois remplie de pureté. Une pureté qu'elle porte en elle. Une brillance qu'elle a laissé s'éteindre. On dirait qu'il raconte une légende urbaine. Une histoire inventée, mais remplie de sincérité. J'apprends à la connaître de par ses œuvres. Une fille prises avec plusieurs démons intérieurs. Une fille perdue. Un jour, ces tableaux changeront, ils illumineront, parce qu'un jour, elle se retrouvera.

Ce soir, j'en avais assez, assez d'écouter mes pensées, assez de la voir partout, assez de sentir son odeur sur chaque tissu que je respire. J'avais vraiment besoin d'air avant de devenir complètement fou.

Après avoir vagabondé un moment sans trop savoir réellement où me diriger, j'ai bifurqué dans un petit resto italien non loin de chez-moi. J'ai toujours adoré m'y rendre, manger une bouché, prendre un petit verre de vin rouge et discuter de tout et de rien avec Vito, le propriétaire de l'endroit. J'ai découvert ce petit resto italien il y a quelques années et depuis je suis tombé raide dingue amoureux de l'endroit. Leur cuisine est certes excellente, mais je crois que la chaleur de l'endroit, la proximité avec les gens, c'est ce qui me fait sentir si bien. Et aussi... Bon peut-être un peu leur cave à vin. Vito avec ses cheveux blancs inspire la confiance, la bonté et sans aucun doute, la sagesse. J'ai atterri par hasard ici et j'y reviens aussi souvent que possible. Ça fait partie de mes habitudes, ceux qui me font tant de bien. Ceux qui font que je reste moi-même. Harry.

  -  Toujours pile-poil à l'heure, rigole l'homme âgé d'une soixantaine d'années.

J'ai toujours fait bien attention d'arriver juste un peu avant la fermeture. Assez tôt pour ne pas me river le nez à une porte close, mais suffisamment tard pour me retrouver seul avec eux.

  -  Eh bien, si ce n'est pas notre jeune star, s'exclame Luigi, le fils du propriétaire.

  -  Je ne suis plus si jeune maintenant, Luigi.

  -  Il y a longtemps qu'on n'avait pas vu ta petite tronche, il y a, assurément, une femme derrière ça, rigole Vito.

Évidemment aucun des deux n'est au courant des détails croustillants de ma vie intime, je me demande même s'il réalise qui je suis. Il n'en n'ont rien à foutre des magazines à potins et des talk-show a révélation. Et c'est ce qui me plaît d'être ici avec eux. Le contact humain, le vrai, d'égale à égale.

~~À Emma~~
J'espère que tout le monde se porte bien...je t'aime x.

  -  J'avais besoin d'air, dis-je en même temps d'envoyer mon SMS, après deux heures à rouler sans trop savoir où aller, j'ai ressenti le besoin d'être avec vous, avoué-je.

  -  Allons mon petit raconte moi ce qui te tournante de la sorte, et au nom de dieu, bois quelques gorgées, t'as drôlement besoin de te détendre, me suggère Vito une coupe à la main.

L'être humain est plutôt fascinant et surprenant. La facilité avec laquelle nos proches détecte qu'on vit un moment difficile, sans même qu'on ait à placer un seul mot.

  -  Tu n'es pas obligé de parler si t'en a pas envie petit, mais écoute le vieux sage. Tu sais, la vie est parsemée de plusieurs petites embûches. Et tu sais quoi ? C'est ce qui la rend si merveilleuse. C'est ce qui te permet d'apprécier, apprécier les belles choses, déclare-t-il, entour toi de ceux qui t'aiment et acceptes leur soutien parce que rappel toi bien que peu importe ton statut, ta classe économique, ta religion ou ta nationalité, t'as le droit d'être soutenu et nous et bien, nous sommes là pour toi !

  -  Elle a sûrement accouché à l'heure qui l'est.., il n'est pas de moi, me suis-je empressé de dire, pour mettre les choses bien au clair.

  -  Oh, je vois... Luigi ramène nous une autre bouteille la soirée risque d'être longue.

Et de là, j'ai bu et parler et bu et reparler, sans jamais ressentir la pointe d'un jugement dans le regard des deux hommes. J'ai choisi de me fier à ce que mon cœur m'a dicté et ce même si le prix est lourd à payer. Ce prix, il s'appelle la solitude. Et là solitude, c'est insupportable et c'est pour cette raison que je me sens si bien ici. Je me sens entouré. Entouré d'amour, d'un amour gratuit, sans attente. D'amour pour la personne que je suis et non pas pour la personne que je représente.

~~ À Louis ~~
T'as eu des nouvelles de Niall ???

  -  Elle va retourner vivre avec lui le temps que le bébé.., bah le temps qu'il est bébé, quoi, dis-je en rigolant, un rire qui camoufle mes larmes.

Luigi fait une espèce de grimace, comme s'il comprenait ma douleur. J'ai tourné la tête un bref instant pour faire disparaître discrètement une larme qui coule sur mon visage. Être privé d'elle, c'est un peu comme être privé d'une gorgée d'eau dans le désert. J'en ai vraiment besoin.

  -  Tu l'aimes ?

  -  Évidemment ! Dans ses yeux j'ai reconnu tout ce que j'ai toujours désiré, dis-je en soupirant.

  -  Elle t'aime ?

  -  Oui... enfin je crois.

Je l'espère.

  -  L'amour peut survivre à condition qu'il soit vrai, conclut le jeune homme.

  -  Comment je vais faire, pour vivre comme ça avec elle si loin ?

  -  Fais confiance à la vie garçon, finie Vito.

Je ferme les yeux et je pense à quel point je l'ai désiré, à quel point je l'ai voulu dans ma vie, et ce, depuis les premiers instants. Cliché n'est-ce pas... Il a bien raison, je ne vais tout de même pas abandonnée. Non. J'ai trop espéré et trop peu explorer. J'ai profondément besoin d'elle et j'ai envie de l'entendre me répéter à chaque jour à quel point qu'elle m'aime. Je veux qu'elle m'embrasse sans fin chaque fois que nous sommes près l'un de l'autre.

~~À Emma~~
Je pense à toi xx

  -  T'as bien raison, dis-je en repensant au chemin parcouru et je m'y accroche.

[...]

  -  Je n'avais pas envie de retourner chez moi, j'ai pris un taxi jusqu'ici, mais je peux repartir si je tombe mal, dis-je mal à l'aise.

  -  Non reste, ça va ? , me demande David un pli inquiet entre les yeux.

  -  Ouais, juste un peu fatigué, murmuré-je.

  -  Juste ouais, s'inquiète-t-il

  -  Arrête de tourner autour du pot et demande le direct ce que tu veux savoir.

  -  Viens, lance-t-il en se dirigeant vers la cuisine, viens prendre un verre.

J'ai bien failli rebroussé chemin quand j'ai entendu des voix provenant de la cuisine, mais je suis resté finalement. La musique d'ambiance qui joue en sourdine est soudainement enterrée par des rires et des éclats de voix. Plusieurs personnes se trouvent attablées discute et rigole. J'ai immédiatement reconnu plusieurs visages familiers : Marianne la copine à David, Logan, Tracy une musicienne avec qui j'ai déjà travaillé et son copain Scoot. Un type que j'aime bien et je crois que c'est réciproque. La seule chose, il connaît bien Niall et je remarque rapidement que quelque le tracasse. Je vois le jugement dans ses yeux, un genre de reproche. Logan, lui, aussitôt qu'il me voit, il se lève et s'empresse de me faire une accolade amicale, avant de me tendre une bière froide.

  -  Et puis t'as des nouvelles ?, demande Marianne

Je lui fais signe que non et m'assois sur une chaise. J'entreprends de leur raconter brièvement les dernières heures avant qu'elle quitte pour l'hôpital, je leur décris même ma rage, ma peur et ma peine envers la décision qu'elle a prise, celle de retourner auprès de Niall pour un certain temps.

  -  Comment tu fais pour accepter ça, demande Tracy étonné, tu veux en tout cas, personnellement, je ne sais pas comment tu fais, sa tête balance de gauche à droite pour appuyer son incompréhension.

  -  Tu penses vraiment que tu vas être capable de l'attendre, sagement, pendant tout ce temps, ajoute-t-elle ce collant à son copain, tu sais être collé quand tu en as envie, écouté des films en amoureux, des petits souper à la chandelle, faire l'amour, me semble que c'est la base.

Je regarde le sol gêné, tout le monde me regarde et je déteste ça. Je déteste ce genre de confession à la con.

  -  Il faut le vivre pour comprendre, je m'empresse d'ajouter.

Marianne m'offre un petit sourire désolé.

  -  Je ne peux pas croire que t'es aveugle à ce point, ajoute Scott avant de ce lever.

  -  Inquiète-toi pas, il n'est pas fâché contre toi, il est juste inquiet pour toi.., pour Niall, tu comprends, me chuchote Marianne.

  -  Il a le droit de penser ce qu'il veut, j'ai haussé les épaules laissant croire à de l'indifférence.

  -  On dirait juste que tu réalises pas.., et Niall dans tout ça ? , revient-il à la charge

  -  Même si aujourd'hui beaucoup de choses ont changé, il n'en reste pas moins qu'il compte toujours autant pour moi, et je.., je vais tout tenter pour réparer mes erreurs, expliqué-je.

-  Réparer tes erreurs ? Mais tu ne peux plus rien réparer, s'énerve-t-il.

Marianne se lève et pose une main sur son bras de Scoot

  -  Laisse-le tranquille, il l'aime, déclare-t-elle, tu peux comprendre ça, il me semble.

Marianne se rassoit lentement en fixant Scoot, lui, il se lève à son tour et se dirige vers la sortie pour finalement s'allumer une cigarette sur le bord de la porte.

Pour ma part, épuisé de ma journée, je salue tout le monde d'un geste de la main avant de me diriger à l'extérieur attendre mon taxi pour retourner à la maison et attendre sagement des nouvelles qui pour le moment ne viennent pas vite.

*

~~À Liam~~
Liam, tu veux bien me donner des nouvelles svp

Le silence. Un silence confortable, nécessaire et agréable. Étendu sur mon sofa encore habillé, je pense. Je pense à elle, encore. Secrètement, je remercie la vie. Je remercie la vie de l'avoir mise sur mon chemin. Et je sais que ce n'est pas sans raison et que cette femme jouera un rôle important dans ma vie. Un jour, j'écrirai une chanson qui parlera de cette douce créature.

Lentement, mes paupières s'alourdissent, de léger instant d'amnésie s'installe, signe d'un sommeil imminent. Dans le peu de lucidité qu'il me reste mon esprit se perd à la vision de son sourire. Elle n'a qu'à sourire pour avoir le monde est à elle.

Soudainement, mon téléphone sonne me notifiant un message. Mes yeux s'ouvrent et instinctivement, ma main cherche à tâtons l'appareil sur le sol. Ma main se promène de façon aléatoire à sa recherche.

~~De Liam~~
Emma va bien, mais l'état de santé du bébé est précaire.
Attend qu'elle t'appelle surtout ne te pointe pas là-bas.
Je t'aime mon frère.

▪️

Coucou!!!

J'ai laissé Emma et Niall tranquille le temps d'un chapitre pour aller faire un petit tour chez Harry, histoire de voir comment il s'en sort. Le pauvre coco, il a peur, il sent peut-être que tout lui échappe. Il n'a plus vraiment de contrôle, mais il a espoir et s'accroche.

Le prochain chapitre sera un peu plus chargé d'émotion, nous allons enfin savoir quelles seront les séquelles pour le petit Isaac.

Si vous avez envie de lire une magnifique fiction, je vous suggère de passer sur le profil de MissDirectioner1994 sa fiction En Apesanteur est superbe.

Bonne semaine

Bisou

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