Harry

Dans un long et profond soupir, je frotte mon visage entre mes mains avec l'espoir de remettre un peu d'ordre dans mes idées, mais rien à faire, je retombe sans cesse dans le brouillard.

Je ne parviens pas à trouver les mots exacts pour décrire comment je me sens à l'intérieur. Je vis un vrai cocktail d'étonnantes sensations. Une partie de moi est aux anges et l'autre morte de trouille.

Une chose est sûre, je n'ai jamais cessé d'aimer Emma depuis notre... rupture.

Rupture... Je déteste ce mot, parce que au fond de moi, j'ai toujours eu l'impression que ce n'était qu'une pause. Ma vie s'est arrêté et c'est comme si elle voulait désormais se remettre en marche. Reprendre, là où tout c'est arrêté.

Il n'y a aucun doute dans mon esprit sûr le fait qu'elle soit toujours émotionnellement liée à moi. Le rendez-vous qu'Emma m'a accordé n'a fait que me le confirmer. J'ai arrêté de douter, quand j'ai vu la lumière dans son regard. Il y avait bien un truc derrière le voile qu'à laissé ses larmes, une lueur était clairement visible, une lueur d'espoir. Un espoir que seul l'amour peut faire naître.

Ses lèvres contre lèvres et la sensation qu'a crée ce contact, c'est la raison pour laquelle je ne peux l'oublier. Emma n'est pas quelqu'un qui se laisse oublier. Elle est intelligente, intéressante et Dieu qu'elle est belle. Et je l'aime, d'un amour... sans limites ni aucune frontière. Un amour sans fin.

En sortant du lit, mes yeux se baissent sur les vingt étages en dessous de moi. La vue me donne le vertige, le même que lorsqu'elle est près de moi, la même folie que me procure son toucher. La pulsion de courage et la sensation d'invisibilité qu'elle m'apporte et qui se mélangent maintenant à la celle de la rage. À l'instant où j'ai visualisé ma petite fille, la chair de ma chair, tout a détonné.

Le fait de savoir qu'Emma, mon bel amour, a donné naissance à un enfant, notre enfant, une partie de moi, a littéralement brisé mon self-control. Elle a porté mon enfant et la mise au monde. Sans moi.

Putain !

En agrippant mon téléphone, je remarque de subtil tremblement, signe que mon anxiété n'est plus seulement que dans ma tête, mais à présent bien physique. J'essaye de chasser les images d'Emma enceinte, mais je n'y parviens tout simplement pas.

Quand je l'ai déposée après notre soirée, j'ai vu sa maison. J'ai posé un rapide regard sur le bâtiment et tout ce que je pouvais voir, c'est mon enfant, à quelques mètres de moi. Je me rappelle avoir figé de panique. Comment vais-je réagir quand je vais la rencontrer. Mon enfant.

- Notre enfant, dis-je tout haut.

Des mots qui sonnent drôlement étrange à mes oreilles, mais qui à la fois gonflent mon cœur d'amour et ma tête d'excitation. Pour une des premières fois depuis longtemps, j'ai l'impression d'être plus ce que les gens m'ont laissé croire que je suis devenue. Je suis un père, le summum de la normalité.

J'ai besoin d'une stratégie. Et ce n'est pas en restant cloîtrer ici à broyer du noir que je vais en trouver une. De quelle façon puis-je avoir droit à une nouvelle chance. Mes pensées se bouclent dans tous les sens. Première chose, elle doit me présenter ma fille. Parce que c'est la mienne aussi et j'ai besoin qu'elle soit dans ma vie.

Nous avons désiré cet enfant, ce n'était pas un accident. Emma avait arrêté la pilule contraceptive. Un mariage, un bébé, deux bébés et peut-être même trois bébés. C'est ce que nous avions prévu. Voilà à quoi devait ressembler notre vie.

Je baisse mon regard sur mon petit-déjeuner misérable avant de me forcer à prendre quelques bouchées.

   -  Je ne connais même pas son prénom...

Un instinct paternel que je n'avais jamais exploité auparavant fait irruption. L'inquiétude et la colère. Emma dit vouloir la protéger, mais en réalité elle tente de se protéger, elle.

Au final, nous sommes deux à s'être comporté de façon inadéquate. Je l'ai trahi et elle m'a menti.

Peu importe, quand le moment viendra, je veux être là et m'impliquer. L'idée que ça n'arrive jamais me donne envie de tout détruire autour de moi.

C'est étrange de sentir cet poussée d'amour envers une personne qui m'est encore inconnue. Je me suis très souvent posé la question, comment certaines personnes peuvent aimer sans connaître au point de douter de l'exactitude des sentiments. Maintenant, je comprends.

J'ai besoin de réfléchir, j'ai besoin de faire le vide et ce n'est certainement pas dans cette chambre d'hôtel de Chicago que je vais trouver la solution à mes problèmes. Je vais aller courir pour m'aérer l'esprit et en revenant je vais passer un appel à Emma. Je vais lui proposer un moment pour discuter la semaine prochaine lors de mes journées de congé. Je vais prendre un vol et retourner à Dallas, j'ai besoin d'elle. Elle a besoin de moi. Nous avons besoin de l'un et l'autre, comme jamais.

Ma tenue de sport enfilé, un bonnet pour éviter d'être reconnue et finalement, un peu de musique pour la distraction, me voilà enfin prêt à réfléchir à ma paternité... inattendue. Mais certainement pas non désirée.

Le temps de saluer le portier et de m'avancer de quelques pas seulement, que je rentre en collision avec une femme.

Certainement pas une collision accidentelle.

- T'es qu'une merde Harry Styles, s'écrit Mandy en me dévisageant.

Ses yeux sont remplis de rage, elle semble vouloir littéralement m'arracher la tête.

Je retire mes écouteurs avant de regarder de manière discrète autour de moi.

   -  Salut Mandy.

   -  Ne te donne pas la peine de me saluer.

La rage dans son visage me laisse sans mot. Elle semble complètement déconnectée.

   -  C'est quoi le problème Harry ?

   -  Comment t'as fait pour savoir que je suis ici, demandé-je.

   -  Des contacts, répond-elle, j'ai essayé de te rejoindre plusieurs fois depuis un moment, mais tu ne réponds pas à mes appels.

   -  Je n'avais rien à te dire, Mandy, avoué-je.

   -  Moi si !  Qu'est que je représente à tes yeux ?

   -  Nous avons passé du bon temps ensemble Mandy, mais je n'avais pas l'intention de t'épouser non plus, je ne te dois rien et je ne t'ai rien promis.

   -  Ne m'épouse pas Harry, mais, reste avec moi, dit-elle en agrippant mon t-shirt et ses yeux sont remplis de désespoir.

Je grimace, je n'ai pas envie de sentir ses mains sur moi et encore moins le goût de ses lèvres sur les miennes.

   -  Nous sommes en public arrête, la supplié-je, lâche moi, je te l'ai répété, je ne sais combien de fois.

   -  Non ! non ! non, répète-t-elle à plusieurs reprises, complètement hystérique, je t'ai vue avec cette fille l'autre soir au restaurant, elle a embarqué dans ta voiture, dit-elle avant de craquer, depuis quand t'as repris contact avec elle ?

   -  T'es folle, dégage, lui crié-je en la repoussant.

   -  Mon amour...

Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, je la repousse un peu plus loin.

   -  Il n'y a plus rien entre-nous, laisse-moi tranquille, lui demandé-je, en me retournant pour reprendre ma course.

Après quelques minutes de courses, je commence enfin à ressentir les bienfaits. Je me sens capable de mettre le doigt sur mes priorités. Recoller les pots cassés avec Emma et connaître ma fille.

🌺

J'ai écris ce chapitre tout juste après le concert d'Harry la semaine dernière, il n'est pas le meilleur, mais je tenais à le garder ainsi puisqu'il a vraiment été écrit sur le coup de l'émotion après concert.

J'espère qu'il vous a plu quand même et si vous avez envie de lire ma petite aventure Harry à Toronto passer lire la dernière publication de mon rantbook.

Bisouxxx ❤️❤️