48°

L.A-02/16
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"Enfin, je vais rencontrer mon fils,
et c'est à cet instant précis que je réalise
que plus rien d'autre n'a d'importance"

Niall

C'est sous un soleil éblouissant que j'ai pris la route ce matin, direction le bureau à Simon. Je me sens bien aujourd'hui, il fait beau, j'ai retrouvé un peu le moral et demain mon fils va voir le jour.

C'est ça mon bonheur...

La discussion que j'ai eue avec Emma m'a redonnée un peu de ce que j'ai perdu, l'espoir. Le fait de savoir que mon garçon va s'installer à la maison me rassure. Je veux juste savourer les premiers instants de sa vie ce n'est pas trop demander il me semble.

Je me dirige d'un pas nonchalant vers l'accueil de l'immeuble où réside le bureau à  Simon. J'ai parcouru un bon nombre de fois ces couloirs d'un blanc ennuyant, mais jamais avec autant de légèreté. La pression vécut depuis les dernières années à laisser  sa marque et la pause que nous nous sommes offert me permet de souffler, chose que je n'ai pas fait depuis le premier jour où j'ai débuté l'aventure. Ouais l'aventure...

- Bonjour Mary, dis-je à la réceptionniste d'un certain âge.

- Bonjour Niall comment vas-tu ?

- Ça va, je réponds, et vous ?

- Je vais bien merci, et dis-moi c'est pour bientôt le grand jour, me demande-t-elle.

- Demain, dis-je en souriant.

- Ça va bien aller mon garçon, dit-elle en déposant sa main sur la mienne.

         Cette petite marque d'affection ne fait que me rappeler combien ma mère me manque...


- Je viens voir Simon, il m'a laissé un message de passer aujourd'hui, expliqué
-je.

- Il a dû s'absenter, dit-elle, mais il m'a laissé quelque chose pour toi, attends-moi une petite minute trésors.

Mary s'éloigne un moment pour fouiller dans une pile de papier et d'enveloppe bien classé sur un petit bureau.

- Voilà ! dit-elle en me remettant une petite enveloppe blanche. 

- Merci Mary je vous souhaite une belle journée!

- À toi aussi mon grand et n'oublie pas de venir me montrer le petit chef-d'oeuvre.

- Je n'y manquerais pas.

À peine ai-je le temps de franchir le pas de la porte que la curiosité prend le dessus, incapable d'attendre j'ouvre l'enveloppe bien scellée pour y retrouver à l'intérieur un petit mot de la par de Simon.

"Salut Niall, j'ai reçu plusieurs messages d'un certain Dylan.
Il prétend être le frère d'Emma, je n'ai aucune idée si c'est vrai,
mais j'ai cru bon de t'en aviser puisqu'il souhaite vraiment lui parler, 
leur mère est mourante.
J'ai entendu entre les branches que la naissance est prévue pour demain,
je vous souhaite a tout les deux une belle rencontre.
Que Dieu vous protège".
Simon

Après m'être installé confortablement au volant de mon véhicule je décide de le contacter avant d'emprunter la route. Je devrais en parler avec Emma, mais je sais qu'elle va refuser alors autant bien agir dans son dos. Une sonnerie, deux sonneries trois...

- Allo ! répond une voix légèrement rauque que je reconnais, je l'ai entendu le jour qu'elle lui a téléphoné.

- Oui je suis Niall...Niall Horan, vous avez cherché à me contacter.

- Comment va-t-elle, s'empresse-t-il.

  -  Elle va bien.

  -  Et le bébé, je l'ai appris dans les magasines, ajoute-t-il tristement.

  -  Je m'en doutais, il va s'appeler Isaac, l'informé-je.

  -  Isaac... C'est mon deuxième prénom.

  -  Votre sœur tenait beaucoup à ce prénom, je comprends mieux pourquoi maintenant.

   -  Je voudrais la voir.

    -  Je comprends, mais je pense que ce n'est pas le moment idéal.

  -  Qu'est-ce que t'en sais toi, dit-il énervé, j'ai pas reçu de nouvelles d'elle depuis cinq putains d'années, sauf un appel où elle n'a fait que pleurer et toi tu veux gérer quel moment serait le mieux.

  -  Ce n'est pas ce que... Je crois juste que t'attendre quelques jours serait préférable.

Après réflexion je comprends sa colère et pour cette raison je préfère rester calme.

  -  Je m'excuse de m'être emporté, dit-il visiblement gêné.

  -  Je comprends t'inquiète, le rassuré-je.

  -  C'est que notre mère est très malade, je sais qu'Emma a préféré la fuir...il lui reste que quelques jours et je pense qu'il serait important que ma sœur puisse la voir.

  -  Je suis sincèrement désolé, et je vais te contacter dans les jours qui suivent l'accouchement qui est prévu demain.

  -  Demain, dit-il émotif.

  -  Oui l'accouchement est programmé pour demain, donne moi quelques jours et je te contact.

  -  Merci beaucoup j'apprécie vraiment.

  -  Il y a pas de quoi je dois te laisser je reçois un autre appel, dis-je un peu déboussolé.

  -  Oui, répondis-je après avoir aperçu le numéro d'Harry s'afficher.

  -  Heu...salut peux-tu venir chez moi.

  -  Oui, oui...tout va bien, rassure-moi, demandé-je plutôt inquiet.

  -  Peux-tu juste venir stp, insiste-t-il.

  -  J'arrive ! je ne suis peut-être pas détective, mais une chose est sur Harry ne m'a pas invité chez lui pour prendre un café.

Rester calme. Ça débute plutôt mal avec la "calmetitude". Il faudrait déjà que j'arrive en vie. Le trajet d'une durée habituelle de vingt minutes, va plutôt m'en prendre dix si je continue à la même vitesse.

Ou bien s'éterniser pensai-je à l'instant ou je bloque dans un foutu bouchon de circulation.

"Putain"

[...]

D'un pas rapide, mais incertain je rejoins la porte d'entrée de la résidence, et sans même sonner j'ouvre. Le séjour est vide, seule une couverture est placée de façon négligé sur le sofa, même chose pour la cuisine. Un bruit s'échappe de l'étage où se situent les chambres, bien que je me doutais qu'ils seraient à cet endroit j'aurais préféré éviter de m'y rendre, voir l'endroit où ils vivent leur moment intime ce n'était pas nécessaire.

  -  Ça fait longtemps qu'elle est comme ça, demandé-je.

  -  Aucune idée elle m'a dite que non, mais j'ai des doutes, avoue-t-il.

  -  Des doutes ?

Je me questionne parce que selon moi c'est facile de se rendre compte que la personne avec qui tu vis souffre et pleure enroulé en boule dans un lit, et à voir son état je présume que ça ne peut pas avoir débuté il y a quelques instants.

  -  Je dormais au salon, j'ai entendu du bruit je suis monté et voilà elle avait l'air souffrante, m'explique-t-il.

  -  Pourquoi tu dormais au salon ??

  -  Pour rien...

  -  Pour rien... Tu me niaises ou...

   -  Une petite dispute c'est tout, dit sèchement Harry.

   -  T'aurais jamais dû la laisser seule, répliqué-je.

  -  C'mon Niall je ne suis pas le premier homme sur terre qui a déjà laissé sa copine enceinte seule quelques heures, lance-t-il agacé.

  -  C'est ta copine point, pas t'as copine enceinte ne l'oublie pas, lui rappelé-je.

  -  Je crois qu'on devrait régler nos comptes à un autre moment veux-tu, me dit Harry suite au gémissement d'Emma,

Ce n'était pas un gémissement de plaisir.

Nous l'observons depuis l'entrée de la porte de la chambre, figé comme deux imbéciles. La pauvre elle doit totalement paniquer. Autant que moi je suppose. Je reviens rapidement sur la planète quand Harry me pousse pour me faire comprendre que je devrais aller la retrouver.

Je m'approche en douceur du lit où elle se trouve. Doucement comme si j'avais peur de la réveiller, de la déranger et d'être rejeté. Juste avant d'être à ses côtés je jette un œil en direction d'Harry. J'ai toujours fait ça quand j'étais stressé avant de monter sur scène ou bien d'aller en entrevue peu importe quand mon regard s'accrochait au sien immédiatement je me sentais rassurer, mais là il s'est éclipsé. Harry m'a laissé prendre la place qui me revient.

Avec un peu d'hésitation je place ma main contre sa joue et retire les cheveux humides mélanger aux larmes sur ses joues.

  -  Tout va bien je suis la, dis-je pour la rassurer.

Emma dépose sa tête sur mon avant-bras et elle tente de reprendre ses esprits. J'essaye du mieux que je peux de suivre le rythme de sa respiration en espérant qu'une fois que j'y parviendrais qu'elle sera capable de s'acclimater à la mienne pour se calmer.

- Respire comme moi, suis mon souffle, dis-je d'une voix dérailler.

- Je ne suis pas capable, dit-elle entre deux prises d'air. 

- Il le faut, concentres-toi, suis ma respiration et détends-toi.

C'est ce qu'il faut qu'elle se détende pour qu'on puisse partir d'ici.

  -  Tu as des contractions ??

  -  J'ai comme une douleur en continu dans le bas du dos et des contractions, mais pas de façon régulière, finit-elle par m'expliquer.

  -  Depuis longtemps ?

  -  Je ne sais pas, dit-elle en grimacent de douleur, je sais même pas il est quelle heure.

  -  Presque dix heures, répondis-je en regardant ma montre.

  -  Eh bien je dirais que ça dure depuis trois ou quatre heures du matin la douleur au dos et les contractions depuis, elle s'arrête pour reprendre son souffle, depuis je sais pas trop en fait, s'impatiente-t-elle.

  -  Donc, c'est le grand jour, dis-je en souriant, t'as juste devancé le rendez-vous.

  -  Je crois bien ! Tu veux apporter le sac qui est juste là, elle pointe un sac voyage placé sur une chaise tout près de la porte d'entrée, et mon oreiller aussi.

Je prends le sac et l'oreiller recouvert d'une taie brune avec des petits cœurs roses. Elle fait partie d'un ensemble de literie que son frère lui avait acheté pour sa fête de dix ans. Emma ne s'en sépare jamais. Je ne peux m'empêcher de penser à lui, la conversation que nous avons eut un peu plus tôt. Le pauvre elle lui manque, et il lui manque aussi.

Le bruit du trafic est amplifié par la panique que je tente d'étouffer, je me sens agressif et agressé. Tout semble aller trop vite pour la personne que je suis.

J'ai peur.

Emma s'est installé sur la banquette arrière pour avoir le plus de place possible, puisqu'elle est incapable de rester assise dans la même position plus de quelques secondes. La tête appuyée sur son oreiller elle pleure en silence.

À chaque contraction, chaque gémissement, chaque larme mon corps sursaute et mon cœur se serre.

Enfin, je vais rencontrer mon fils, et c'est à cet instant précis que je réalise que plus rien d'autre n'a d'importance.

Lui et moi.

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Bonne semaine mes chéries ❤️

Love.

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