44°
L.A-02/16
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"La peur d'avoir prononcé un mot de trop.
Et pourtant..."
Harry
Le silence... Les mains sur les genoux, Emma fixe la route sans placer un seul mot. Il avait bien planifié son coup en invitant Émy dans le dos de tout le monde. Chad a toujours eu des vues sur elle, et pour être honnête je m'en balance carrément ce n'est pas là le problème c'est plutôt la situation embarrassante dans laquelle il ma placé qui me dérange. Il a été impoli avec Emma. Je me corrige...déplacer. Non bien sûr qu'il n'a pas été impoli, cette rapace reste toujours polie et bien élevée. Putain d'hypocrite. Si je ne l'avais jamais vraiment apprécié maintenant il est sur ma liste noire.
- Tu viens chez moi, osé-je lui demander.
- Je préfère rentrer chez Sam, mais ne fais pas de détour je vais appeler un taxi de chez toi, m'explique-t-elle.
- Franchement fais pas l'idiote, je vais te déposer.
- T'es sur parce que ça ne me dérange pas du tout de...
- Je te dépose, je conclus.
[...]
- Tu ne dit rien et tu ne les regardes pas, dis-je en attrapant sa main pour l'attirer contre moi.
Je la sens se crisper.
- J'ai sûrement été remarqué quand je suis venue te chercher, chuchoté-je à son oreille, je suis désolé.
"Harry ! Pourquoi vous avez quitté le groupe"
- Il n'a pas quitté, gueule Emma en fixant le paparazzi devant elle.
- Ne dit rien, je lui répète à nouveau.
"Harry ! Elle sort d'où celle-là"
- Tassez-vous svp, demandé-je poliment.
"Hey mais c'est la copine à l'autre"
- Dégage, éloignes-toi de moi, s'écrit Emma en essayant de repousser le journaliste qui s'acharne à prendre une photo d'elle.
Elle s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait, elle niche sa tête contre mon torse pour tenter de cacher son visage du mieux qu'elle peut, mais c'est peine perdu. Je sais déjà que d'ici quelques minutes ces photos feront le tour du monde, et que peu importe la façon dont elle s'y est prise pour se cacher, l'un d'eux détient le cliché parfait.
Ça fait déjà plusieurs minutes que nous sommes rentré dans l'appartement et elle ne m'a toujours pas adressé la parole.
Après avoir passé un moment dans la salle de bain elle revient vêtue d'un jogging et d'un simple t-shirt noir. Ses cheveux sont coiffés d'un chignon désordonné et même comme ça je la trouve belle.
Mais à voir l'expression sur son visage je crois que ce n'est pas le moment pour les compliments. Je ne sais ce qui la rend aussi contrarié. J'hésite entre l'incident avec les paparazzis, le comportement de Chad ou bien la présence d'Émy. Peu-être un peu des trois.
Emma s'approche tout près de moi sans m'adresser ne serait-ce qu'un seul regard. J'espérais qu'elle soit venu pour discuter, mais finalement ce n'était que pour boire un verre d'eau.
- Emy... Tu l'as déjà vue avec moi, n'est-ce pas, demandé-je après avoir puisé le peu de courage qu'il me reste.
Elle me dévisage avec curiosité, ce qui me fait douter que ce n'est probablement pas la raison de ce malaise.
- Tu te demandes s'il y a déjà eu quelque chose entre elle et moi, et c'est pour ça que tu me fais la gueule, demandé-je en me frottant la nuque embarrassée.
- Non..., ça je le sais déjà, dit-elle froidement, la première fois que je t'ai rencontré tu as quitté avec elle.
- C'est quoi alors...
- Rien Harry...laisse tombée, veux-tu, ajoute-t-elle.
Rien...rien c'est comme un gros oui. Il faut savoir décortiquer le langage d'une femme. "Oui" équivaut très souvent à oui, mais "non" ça serais mieux. "Peut-être" rime souvent avec oui, et "non" veut souvent dire "insiste un peu et je vais dire oui". C'est plutôt difficile à comprendre et demande un minimum d'expérience en la matière.
- Je m'en fous que tu ait mis ta bite partout, j'ai d'autres préoccupation en ce moment, dit-elle en me foudroyant du regard.
- Je veux savoir ce qui t'énerve à ce point, insisté-je.
- Laisse tomber Harry, je n'ai pas envie et je n'ai pas la force de me battre pour rien, et rassures-toi ce n'est pas Émy la cause, il y a déjà un moment que je sais que vous, vous êtes fréquenté il y a des photos de vous deux partout.
- Rien...c'est ce que je représente pour toi...rien, dis-je contrarier.
- Je n'ai pas dit ça, gronde-t-elle.
Je ferme les yeux un bref instant et ma colère laisse place à la douleur.
- Mais j'aimerai savoir..., je m'arrête un instant quand je remarque qu'elle semble ailleurs, est-ce qu'on peut discuter calmement stp, je sais qu'au niveau hormonal c'est plutôt difficile, mais...
Bang.
Un soulier, elle vient littéralement de me laisser une putain de chaussure. Je crois que parler des hormones n'était pas l'idée du siècle. Elle cherche du regard une deuxième chose à me lancer, mais plus rapide qu'elle je réussit à attraper sa main.
- Arrête ça, ordonné-je.
- Pourquoi tu t'es approché de moi, demande-t-elle en criant, pourquoi tu es venu tout gâcher, ajoute-t-elle en pleurant, part d'ici Harry.
- Je ne vais nulle part, maintenant tu t'assois et tu te calmes, dis-je énervé.
- Les photos ils vont être partout tu t'imagines, finit-elle par dire.
Nous voilà dans le vif du sujet.
***
Je suis en panique. Dans son monde à lui on ne peut pas fuir comme je l'ai toujours fait. Lui, il ne connaît que ça. Il n'a pas goûté au plaisir de juste tourner le dos quand tout ne se passe pas comme prévu. La fuite...
- Maintenant ça suffit, Emma ! grogne-t-il en se levant brusquement.
Sa voix résonne dans la grande pièce du séjour, et me déstabilise un bref instant. Il m'affronte du regard, il n'est pas en colère je crois qu'il cherche à me saisir.
- Il y a quoi entre nous... Si tu aurais eu à lui répondre à ce putain de journaliste tu aurais dit quoi, demandé-je.
- Entre nous..., dit-il en couvrant ma main dans la sienne pour m'apaiser.
- Ce n'est pas aussi facile que tu le penses, dis-je en me détachent, ferme en sortant, ajouté-je avant de fermer la porte de la chambre derrière moi.
Depuis qu'ils sont rentrés dans ma vie j'ai changé, tout a changé. Ils m'ont donné une certaine sérénité que je n'avais pas avant. Le feu bouillant à l'intérieur de moi s'était presque éteint. Mais ce soir j'ai l'impression d'être un soldat qui marche dans un champs de mines, un mauvais pas et boum... L'explosion.
Étendu sur le côté je fixe le mur, épuisé de ma soirée je me laisse bercer par les mouvements de mon bébé et les gouttes de pluie qui frappent la fenêtre.
- Hey, mais t'as la bougeotte toi ce soir, dis-je en caressant mon ventre.
"Mon petit cœur...je suis tellement désolé. Ça commence bien mal hein. Je te promets de reprendre le contrôle de ma tête...de ma vie. Laisse-moi juste du temps pour tout mettre au clair. Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend puisque je n'ai aucune idée de ce que je veux. C'est très difficile d'être une femme, t'as une sacrée chance d'être un petit mec".
Je constate rapidement qu'il a décidé de rester quand je sens le lit s'affaisse à côté de moi. Il est derrière moi et son regard ne me quitte pas, je le sens dans mon dos.
- Ce n'était pas prémédité tout ça, murmure Harry, l'amour ça ne prévient pas ça nous tombe dessus sans avertissement. Comme ça.
Ma respiration s'est bloquée, et des larmes menaces de s'échapper.
Allonger à côté de moi, Harry me regarde dans les yeux un bref, avant que je tourne mon visage pour fixer de nouveau le mur. Ses doigts caressent la peau de mon bras dénudé. Déstabiliser par la proximité j'ai du mal à penser. Suis-je encore capable de pensée... J'ai l'impression d'avoir quitté le monde réel, à cet instant rien n'existe autre que ce qui se passe entre les quatre murs de la chambre.
Harry prend mon menton entre deux doigts, et il me force à tourner la tête.
C'est une lutte...un combat contre moi-même. Je m'en veux quand je vois ce que j'ai laissé à cet homme susciter en moi.
- Tu me crois quand je te dis que je ne voulais pas ce qui arrive, me demande-t-il en se blottissant contre moi.
- Tu peux rentrer chez toi Harry, t'as sûrement mieux à faire que rester ici, dis-je en espérant éviter le sujet.
- Je n'ai pas envie de rentrer, c'est avec toi que je suis bien.
J'ai l'impression de recevoir une énorme gifle quand ses doigts glissent sur ma main pour terminer sa course accrochés aux miens. La sensation de ses bagues froides contre ma peau chaude me provoque un gémissement.
Comment un geste aussi simple peut-il me procurer une sensation pareille.
Je sens soudainement son corps se soulever un bref instant, pour ensuite se rapprocher un peu plus près. La croix qui se balance au bout de sa longue chaîne caresse le haut de mon épaule, et glisse délicatement vers la naissance de mon cou à chaque fois qu'il inspire une bouffer d'air. Si le pendentif me chatouille, rien à voir avec son souffle chaud qui se perd dans mon oreille. Qu'est que je donnerai pour qu'il me chuchote quelques syllabes avec sa voix rauque et sensuelle. Ce serait presque une incitation au crime. Un péché.
J'ai chaud. Mes vêtements collent à ma peau.
Harry s'en rend compte rapidement puisqu'il descend la couverture jusqu'à mes hanches, et lui, il retire sa chemise.
Non ne l'enlève pas, ai-je pensé.
Il revient se blottir dans mon dos après l'avoir lancé au sol.
Son corps chaud sur ma peau moite, je n'apprécie pas ce contact ou bien au contraire je l'apprécie un peu trop.
- Tu as la chair de poule, dit-il en posant sa main sur mon bras, tu es si douce.
- Comment..., bafouillé-je, je...
- Chut, fait-il en déposant un doigt sur mes lèvres, je sais ce que tu t'apprêtes à me dire...ne me demande pas de partir, dit-il le regard suppliant.
Cette simple parole prononcée avec tant de douceur suffise à m'emporter.
- Je tiens à toi, tu comprends ça, m'avoue-t-il, et je sais que c'est la plus compliquée des histoires et tu sais quoi...
- Quoi, demandé-je la gorge serrée.
Il se frotte le visage et souffle un bon coup avant d'enchaîner.
- Je crois que je m'en fous, je veux juste...ne me repousse pas, d'accord, dit-il en fixant mes yeux.
M'obligeant à fermer les miens sous la peur. La peur d'affronter. Une larme glisse sur ma joue et je m'empresse de l'essuyer avec la manche de mon chandail.
J'ai envie de m'abandonner à lui.
Je croise l'espace d'un moment le vert de ses yeux, et j'y vois de l'incertitude. Sa main déposée sur la mienne, son regard perdu, comme s'il craignait d'avoir provoqué plus de mal que de bien à la suite de cet aveu. La peur d'avoir prononcé un mot de trop.
Et pourtant...
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Coucou j'espère que le chapitre vous a plu.
À partir de maintenant les choses vont s'accélérer parce que bientôt (pas tout de suite quand même) ce sera la fin...
Je vais réécrire les 10 premiers chapitres, l'histoire va rester la même, mais je tiens quand même à le faire.
Je vous aime fort fort x
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