« Cette carte n'était qu'un prétexte pour te retrouver, et... d'une manière amusante, j'imagine. »

Je me sentais prise au piège, comme un animal acculé. Alors, c'était donc ça ? Il avait utilisé sa carte et les policiers pour me retrouver, m'accusant de vol juste pour s'amuser ? Une vague de colère et d'indignation m'envahit. Comment pouvait-il jouer ainsi avec mes émotions et ma dignité ? J'étais enragée.

« J'aimerais vous parler, mademoiselle Do. Je suis certain que vous en avez besoin aussi. »

Ces mots sonnaient presque comme une menace, mais il continuait à afficher un sourire feignant l'innocence, presque machiavélique.

« Si vous acceptez ma proposition, rejoignez-moi dans la voiture. » J'hésitais. Une partie de moi voyait l'opportunité, l'autre savait que je me jetais dans la gueule du loup.

Il partit, entrant dans sa voiture, me laissant face à ce dilemme. Finalement, je soupirai et retournai à mon travail. J'optai pour la sécurité, bien que ma curiosité me rongeât de plus en plus.

Pendant mon service, je jetai quelques coups d'œil à la voiture de Yoon Geonwoo, garée de l'autre côté de la rue. Les vitres teintées ne me permettaient pas de voir à l'intérieur, mais je sentais son regard pesant sur moi, comme une ombre menaçante.

Les heures passèrent et ma pause arriva. Tout au long de mon service, j'avais pesé le pour et le contre. Je compris alors que pour prendre l'avantage, il fallait que je joue sur le terrain de l'adversaire.

Je rangeai mes affaires dans mon sac, puis sortis du restaurant. Le cœur battant, je me dirigeai vers sa voiture, ressentant un mélange d'anxiété et de détermination.

J'ouvris la portière arrière gauche et, après quelques secondes d'hésitation, me glissai à l'intérieur. Yoon Geonwoo arborait un sourire satisfait et ordonna au chauffeur de démarrer.

« Je savais que vous finiriez par venir. La curiosité est si grande chez les gens, presque insurmontable pour certains, j'en ai bien peur. »

Ses paroles étaient dénuées de toute bienveillance, il parlait des humains comme de créatures fascinantes à exploiter. Pendant le trajet, il ricana parfois seul ou lança des remarques condescendantes sur la nature humaine.

« Mademoiselle Do, j'ai une proposition. À vrai dire, j'ai vu que vous aviez d'excellentes notes, enfin, d'après Kangmin, » dit-il en étouffant un rire dédaigneux, puis ajouta : « En ce moment, comme vous le savez, beaucoup partent en vacances, et il se trouve que notre secrétaire à l'accueil est elle aussi en vacances. Je sais que vous cherchiez un travail, et sachez que vous serez beaucoup mieux payée à mes côtés. Ce n'est pas rien de travailler à YoonBioPharma. Et ne vous inquiétez pas pour le restaurant où vous étiez, je m'en occupe. »

Il continua de vanter son entreprise, comme si c'était son petit trésor à chérir. Puis il me regarda avec un air faussement suppliant : « Qu'en dites-vous ? Travailler comme secrétaire d'accueil à YoonBioPharma pendant les vacances ? »

Je réfléchis un instant, pesant le pour et le contre. Je savais que c'était risqué, mais il était temps de faire preuve de stratégie et de courage. Pour tout reprendre depuis le début, je devais entrer dans le territoire de mon antagoniste.

Finalement, j'acceptai sa proposition. Je ne savais pas ce qui était le pire : avoir accepté de travailler avec lui ou être montée dans sa voiture pour me rendre dans un endroit inconnu.