Chapitre 3
Chapitre 3.
Plusieurs heures plus tard, quand le soleil caressa le visage du souverain et qu'il souleva ses lourdes paupières, Legolas n'avait pas bougé. Tel que promis, il était resté jusqu'à son réveil.
— Bon matin, lui dit l'elfe.
Aragorn plaça une main devant ses yeux pour se cacher du soleil.
— Bon matin, grogna-t-il en retour.
Les événements de la veille lui revinrent en mémoire, lui faisant froncer les sourcils.
— Désolé... pour hier, s'excusa-t-il, je n'ai pas voulu te forcer à rester ni même te faire endurer ma mauvaise humeur.
— Ce n'était rien. Je suis à ton service, ninya aran. Puis, ça m'avait manqué.
Aragorn se gratta l'arrière de la tête.
— Il faut arrêter de m'appeler ainsi.
— Pourquoi donc ? C'est le titre que tu portes.
— Si tu continues, je t'appellerai condo ho Eldalië*.
— À la différence que je ne suis pas ton prince, mais que tu es mon roi.
Le souverain poussa un nouveau grognement et s'échappa du lit pour faire sa toilette du matin.
— Quand dois-tu repartir ? demanda-t-il tout en remplaçant ses vêtements sales par des neufs, placé dos à Legolas.
Cela faisait longtemps qu'il n'y avait plus de pudeur de sa part entre eux d'eux. Il avait surpassé se stade avec Gimli également, mais l'elfe était le seul qui répudiait un tant soit peu à se changer devant eux sauf en cas d'urgence capital. C'était dans la culture elfique de ne dévoiler son corps qu'à l'être aimé. Leur peuple accordait une grande importance à l'apparence physique. Après les combats, plutôt que de faire la fête, ils prenaient un bain. Aragorn avait été élevé parmi eux, il savait tout cela mieux que quiconque. Legolas avait toujours prétendu qu'il n'était pas dérangé quand Aragorn et Gimli se changeait devant lui, alors le roi n'y prêtait pas trop attention. Honnête comme il l'était, l'elfe lui en aurait glissé un mot s'il s'était senti insulté.
— Dans quelques jours, répondit-il avec lenteur.
La réponse avait mis du temps à venir. Aragorn n'avait pas pu voir l'expression faciale de Legolas, mais l'elfe avait hésité à lui donner une date. Après toutes les révélations que lui avait faites son vieil ami hier soir à propos de comment son absence l'avait affecté, Legolas ne savait plus quoi faire. Nulle n'était son intention que de causer souffrance à son compagnon d'arme.
— Tu salueras... quiconque est-ce que tu vas pour rencontrer... de ma part.
Le regard du fils de Thandruil se promena sur le dos musculeux de son interlocuteur, tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il devait dire.
— Je n'y manquerai pas.
Aragorn terminait tout juste de nouer les cordages de son pantalon quand il se tourna pour faire à nouveau face à l'elfe.
— Il manque quelque chose, fit remarquer Legolas en se levant.
Il attrapa la superbe couronne forgée qui était posée sur la table de chevet en bois et vint la déposer sur la tête de son propriétaire, sa pointe d'argent triangulaire descendant sur le front du roi.
— Bon sang, Legolas, je ne la porte pas à tous les jours.
— Tu devrais. Cela te va bien.
Aragorn soupira, détourna le regard, puis sourit.
— Merci.
Il y eut un silence durant lequel ils s'observèrent sans un mot jusqu'à ce que Legolas ne dise :
— Tu aurais une brosse à cheveux ? Je crains d'avoir oublié la mienne à Fendeval.
Le roi haussa les épaules et fouilla dans un tiroir jusqu'à ce qu'il trouve l'objet que convoitait son invité. Il s'agissait de sa brosse personnelle qu'il n'utilisait pourtant que rarement. Habitué à une vie de rôdeur et de guerrier, prendre soin de son apparence et de ses cheveux était nouveau dans sa vie et il ne parvenait pas encore à s'y faire tout à fait. C'était Legolas qui avait insisté pour qu'il se peigne le jour de son couronnement.
Attrapant la brosse qui lui était tendue, l'elfe prit place sur la chaise posée devant le bureau de travail du souverain et commença à brosser sa longue chevelure blanche.
— Tu veux que je t'aide ? proposa finalement Aragorn après quelques minutes.
Il s'empara de la brosse et se mit à brosser la chevelure de son ami. C'était une activité agréable. Legolas avait les cheveux doux et desquels se dégageait un merveilleux parfum. Pour un elfe, laisser une autre personne lui brosser les cheveux avait quelque chose de plutôt intime. Legolas n'aurait pas laissé n'importe qui faire, mais pour le coup, il s'agissait d'Aragorn ; il savait pouvoir lui faire confiance dans l'absolue.
Pendant qu'il se laissait dorloter, il songea qu'il devait vraiment sortir son ami d'ici, de son château, histoire de lui donner quelques jours de répit. Il était persuadé de pouvoir en glisser un mot à Faramir pour organiser la sortie du roi.
LEXIQUE
*Prince du peuple des elfes
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