Chapitre 22
La fiction est presque terminée. Encore l'affaire de quelques chapitres et d'un possible épilogue.
Dans un autre ordre d'idée, vous avez peut-être pu le remarquer, mais il y a eu une vague de suppressions de comptes Wattpad la semaine dernière et en début de cette semaine-ci (je donne quelques informations dans mon Rantbook "Mon bazar" à ce sujet). Si jamais il devait m'arriver quelque chose, je vous invite à rejoindre mon serveur Discord d'auteure dont le lien se trouve dans ma bio.
Bonne lecture !
Chapitre 22.
C'était comme manquer d'air après avoir passé trop de temps sous l'eau.
Aragorn haletait à la recherche d'oxygène. Il mit les mains à son cou et prit de courtes inspirations à un rythme effréné. Où était-il ? Il avait la gorge sèche et le ventre vide. Il souffla bruyamment, puis au fur et à mesure qu'il se calmait, il prit conscience de son environnement.
Il se trouvait dans une chambre somptueuse avec de grandes arches et d'immenses colonnes de marbre. Le lit était sculpté dans de l'écorce de chêne et décoré de motifs naturels. Nul doute subsistait, il était bien de retour en Lothlórien.
— Aragorn.
L'homme tourna la tête et aperçut le visage à la fois inquiet et soulagé de Legolas dont les grands yeux bleus étaient posés sur lui. Aragorn essaya d'articuler, mais sa langue était molle et sa gorge aride.
— E... eau... eau...
Legolas se dépêcha d'agripper un pichet sur la table de chevet et il lui tendit un verre bien remplit. Aragorn l'agrippa à deux mains et but tout d'un seul coup et si vite que Legolas dut lui remplir un second verre dans la minute.
— J'ai du lembas si tu as faim.
Comme Aragorn lui redonnait le verre, il le lui échangea contre un plateau sur lequel étaient posées des tranches du célèbre pain elfique. Revenu d'outre-tombe, le roi du Gondor avait l'impression de ne rien avoir avalé depuis des jours, ce qui pouvait bien être réellement le cas d'ailleurs. Il n'avait rien bu ni mangé pendant tout le temps qu'il avait passé enfermé dans les cavernes de Mandos.
Aragorn dévora tout ce qui lui tombait sous la main sous le regard étonné de Legolas qui ne disait rien et qui ne se souciait guère de ses manières un peu grossières. Le souverain avait cette impression de pouvoir avaler un mûmak entier.
— Merci, finit par dire Aragorn après avoir tout avalé, et... désolé pour... ça.
Il désigna les miettes de lembas un peu partout.
— Ce n'est rien, je suis content que tu sois là. Tu as été inconscient pendant de longs jours. J'étais inquiet.
— Encore désolé, je ne voulais pas t'inquiéter de cette façon.
— Tu es parti de manière si soudaine et sans même dire au revoir. J'avais peur que tu ne reviennes pas.
Aragorn sentit son cœur se serrer en entendant les paroles de Legolas qui étaient, d'ordinaire, si fermé et pudique en ce qui concernait les sentiments de son cœur.
— Je n'avais pas le choix. Si je vous avais prévenus, Gimli et toi, vous auriez cherché à me dissuader de partir ou à m'accompagner et c'était impossible. Cette quête, je devais la faire seul.
— Tu aurais pu laisser une lettre ou même un mot.
Le roi baissa les yeux.
— C'est vrai... tout s'est passé si vite, je n'y ai pas pensé, je suis désolé Legolas. Me pardonneras-tu ?
L'elfe parut hésiter. Il soupira longuement.
— Cela dépend...
— De quoi ?
— De ce que tu as cherché à accomplir et de si tu en as des regrets.
— Comment pourrais-je regretter ce que j'ai fait ? Je suis allé jusque dans les cavernes du Mandos pour...
Aragorn s'interrompit un instant, cherchant dans l'océan des yeux de Legolas si l'elfe pensait de la même façon que lui.
— ... pour toi, compléta-t-il. Nous ne pouvons plus fermer les yeux plus longtemps, Legolas... tu m'as donné le bijou de ta mère et j'ai navigué au péril de ma vie jusqu'au Valinor. Pourtant, aucun de nous n'a encore posé de mots sur ce qu'il ressent. Sommes-nous donc de si mauvais orateurs ?
— Tye-melanye*, Aragorn.
Legolas le prit tellement de court que le cœur du souverain manqua un battement. Il n'aurait jamais cru que l'elfe serait le premier à le dire.
— Mon cœur t'a choisi, poursuivit le blond, et je suis impuissant face à ses décisions. Mes sentiments sont si purs que je ne pensais pas qu'il était même nécessaire de les exprimer à haute voix, je suis désolé de ne pas l'avoir fait plus tôt. J'ai encore du mal à comprendre les subtilités des Hommes, enfin... à compter que tu en sois toujours un...
Sur cette dernière phrase, un mince sourire étira les traits si sérieux de Legolas et, d'un mouvement de la tête, il fit signe à Aragorn de regarder ses oreilles. Le roi, encore touché par la confession de son compagnon, toucha ses oreilles du bout des doigts et écarquilla les yeux en sentait leur extrémité pointue. Alors, Thranduil disait vrai... il avait bel et bien eu le droit de choisir comme ses ancêtres avant lui.
— Je t'aime aussi, Legolas, melanyet**.
Lentement, leur visage s'approchèrent, puis leurs lèvres se touchèrent et s'unirent dans un doux baiser. Puis, enivré, Aragorn, toutes forces retrouvées, attrapa Legolas dans un brusque élan sauvage et le tira sur le lit.
Il lui semblait que sa vision s'était affinée et qu'il pouvait faire des gestes très rapides et très précis à la fois. Il avait l'impression de redécouvrir le visage de Legolas sous un jour nouveau. Il pouvait voir chaque grain de sa peau et chaque petite poussière volée dans l'air. C'était comme redécouvrir le monde après avoir été aveugle et plongé dans le noir pendant plus de cent ans. Il voyait des choses qu'il n'avait jamais vues encore.
En un rien de temps, ils roulèrent un sur l'autre dans le lit sans cesser de s'embrasser.
— Devons-nous attendre le mariage ? demanda Aragorn.
Revenant à la conscience, Legolas le repoussa gentiment.
— Ce serait plus convenable, admit-il.
Et, au même moment, la porte de la chambre s'ouvrit et Gimli apparut dans leur champ de vision.
— Aragorn ! Je savais que vous étiez réveillé ! Mon sixième sens de nain me le disait et je... –
Il s'interrompit en voyant la position plutôt compromettante dans laquelle il venait de surprendre ses deux amis. Il ouvrit les yeux ronds comme des soucoupes.
— Oh. Oh, oh... eh bien... c'est donc ça que vous cachiez, vous deux, chenapans ! Je m'en doutais ! Et puisque j'interromps quelque chose...
Gimli se mit à partir à reculons quand Aragorn et Legolas se détachèrent l'un de l'autre.
— Tu n'interromps rien, Gimli, dit le blond après s'être raclé la gorge. Tu tombes à point à vrai dire. Il faudrait que quelqu'un aille prévenir mon père du réveil d'Aragorn.
Gimli blêmit.
— Moi ? Aller prévenir ce saligaud ? Il ne voudra même pas que je m'approche et j'aurai envie de lui trancher la tête dès qu'il se mettra à parler. Va plutôt prévenir Thranduil toi-même et je resterai avec notre ami !
— Je pense que c'est, en effet, plus sage, fut forcé d'admettre Aragorn avec un sourire amusé.
À contrecœur, Legolas se leva et, après avoir replacé sa tunique et ses cheveux pour se redonner un peu de contenance malgré ses joues rouge de gêne, il se dirigea vers la porte.
— Je promets d'être vite de retour.
----------------------
LEXIQUE
*C'est toi que j'aime
**Je t'aime
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top