Chapitre 7

Et maintenant, comme il ne faut surtout pas oublier que c'était Noël la semaine dernière, je vous souhaite à tous un très bon Noël avec ce petit "chapitre cadeau".

Bonne lecture !

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Le paysage défilait à toute vitesse devant les yeux de Willa. Elle pensa distraitement que son père était sûrement au dessus de la limitation de vitesse, tout en observant les champs qui s'étendaient à perte de vue. Tout s'enchainait dans son champs de vision, comme un film en accéléré.

Elle n'avait dormit que deux heures après avoir fermé son journal et le manque de sommeil se faisait particulièrement ressentir. Ni elle ni son père n'avait dit un mot depuis leur départ. Le silence pesant qui régnait dans la voiture était gênant.

Willa avait renvoyé un message à Alison, pour lui refaire ses adieux. La veille, elle avait aussi prévenu Jean de son départ. Étrangement, son meilleur ami n'avait pas paru particulièrement étonné lorsque Willa l'avait appelé. Puis il avait juré qu'ils se reverraient souvent et qu'ils ne s'oublieraient jamais. Il lui avait promi, mais cette promesse serait dure à tenir...

Où Willa partait-elle ? Était-ce loin de son village natal et de ses amis ?

- Willa ?

La voix de son père résonna dans la voiture. Willa, surprise, sursauta et se tourna vers son père, ne sachant pas vraiment comme réagir.

- Oui papa ?
Elle avait insisté sur ce dernier mot, essayant de lui faire comprendre à sa manière qu'elle ne lui en voulait pas pour toutes ses "bavures".

- On ne va pas tarder à arriver.

Willa sourcilla. Déjà ? Cela faisait moins d'une heure qu'ils roulaient... Elle ne s'attendait vraiment pas à ce que ça nouvelle vie se construise aussi près de son ancienne.

- D'accord.

Elle ne savait pas trop quoi lui répondre d'autre... Au fond d'elle, toutes les craintes qu'elle avait gardées depuis l'annonce de leur départ avaient laissé place à une joie euphorique, qui obligea sa bouche pétillante de jeune adolescente à se tendre en un magnifique sourire.

Ils roulèrent encore quelques minutes, au bout desquelles la voiture bifurqua sur un petit chemin en terre, qui menait à... rien. Il menait à rien. Ou en tout cas, il semblait ne mener à rien.

Car après avoir rouler encore 5 minutes sur la route sinueuse, la voiture s'engouffra dans une forêt sombre et peu attrayante. Où donc était leur nouvelle maison ? Willa se mit à prier en son for intérieur pour que leur nouvelle habitation ne soit pas une cabane dans un arbre, reliée à d'autres par des ponts de singe... Son père n'aurait pas osé quand même ! Pas avec le vertige dont elle souffrait depuis la naissance ! Si ?

Aucun panneau, aucune indication ne permettait à Willa de localiser l'endroit où elle se dirigeait. Malgré son apréhension, elle était désormais pressée de connaître l'issue du voyage...

Ils débouchèrent enfin sur une clairière... Étrange... Willa s'attendait plutôt à voir apparaitre quelques petites maisons, entourées d'un grand jardin... Mais à la place, elle vit quatre immenses bâtisses. Des énormes bâtiments blancs mais, qui à l'ombre des arbres, semblaient sombres, dangereux... Le genre de bâtiments parfait pour tourner les scènes principales d'un film d'horreur !

Le père de Willa contourna le bâtiment le plus proche de la route et ils virent un parking. L'homme alla s'y garer. Il y avait déjà deux scooters et une voiture et il avait donc toute la place nécessaire pour manœuvrer sans difficulté sa voiture.

- Où est ce qu'on est ?

Son père se passa une main sur son front. Quelques petites gouttes de sueur perlaient dessus. Pourtant il ne faisait pas chaud ! Si ce n'était pas la chaleur, ça pouvait être... l'appréhension. Mais pourquoi ?

- Je... Je t'ai placé en Internat Willa. Je suis désolé mais je ne suis pas... je ne peux pas... je ne peux plus... m'occuper de toi... seul...

Son père bafouillait, essayant tant bien que mal d'expliquer sa décision à sa fille. Pourquoi se séparer de la seule personne qui lui restait et qui pouvait lui rappeler sa femme décédée ?

Mais Willa n'écoutait plus. Ces oreilles s'étaient comme bouchées, juste après le mot "internat", comme si elles voulaient éviter à la jeune fille d'en entendre trop. Mais c'était trop tard. Elle avait entendu. Mais peut-être était-ce une erreur ? Une des innombrables blagues de son père ?

- C'est... c'est une blague ?

Sa voix était tremblante. Au fond d'elle, elle savait bien que ce n'en était pas une. Mais sa naïveté et son innocence de petite fille qui la caractérisait tant avait repris le dessus, menant l'adolescente à croire l'impossible.

- Je suis désolé Willa ! Sincèrement !

La voix du père se faisait suppliante. Ces yeux imploraient sa fille de le regarder. Ce qu'elle fit. Mais le regard qu'elle lui renvoya était rempli de larmes, de regrets, de ressentiments et d'incompréhension.

- Alors tu ne veux plus de moi...

Elle avait souffler cette phrase d'une voix presque inaudible. Son père détourna la tête. Il avait honte de ce qu'il faisait subir à sa fille qui avait déjà tant souffert...

- Non, ma chérie, je t'assure que non mais... Tu comprendras un jour pourquoi j'ai fait ça...

- C'était pour ça toutes ces excuses ? Parce que tu m'abandonnes ?

Elle était sourde aux explications de son père. Sa voix montait crescendo et elle était à deux doigts de crier.

- Non Willa ! Je ne peux pas te l'expliquer... Eux sauront mieux le faire que moi, je t'assure... Willa ! Attends ! Qu'est ce que tu fais !?

Pendant que son père parlait, Willa avait ouvert la portière, avec des gestes étrangement calme. Sans un regard en arrière, elle lança à son père :

- Bon, j'imagine que c'est ici que tu pars. Que tu me laisses. J'espère que tu vas bien t'amuser maintenant que tu m'as dégagé de ta vie !

Elle avait essayé de maitriser sa voix mais elle avait terminé sa phrase dans les aigus.

- Willa ! Non ! Reviens ! Ce n'est pas ce que je veux ! Je n'ai pas le choix ! Je te le jure !

Son père continuait de crier mais Willa s'en fichait. Au début, les larmes lui étaient venues. Puis une sorte de carapace protectrice s'était formée autour de son cœur en miettes, l'empêchant de s'effriter encore plus. À partir de ce moment là, Willa s'était comme déconnectée de la réalité. Elle ne ressentait plus rien. Elle ne voulait plus rien ressentir. Elle dit donc d'une voix blanche :

- Au revoir Christian. J'espère que tu vivras une longue vie bien alcoolisée sans moi.

Elle avait prit soin de ne plus dire "papa". Elle se retourna brièvement et vit son père, les larmes aux yeux, la suppliant du regard de revenir, de le pardonner. Elle tourna la tête et partit vers le bâtiment le plus proche d'elle d'un pas calme et serein, comme si rien ne s'était passé.

L'amour, la haine... tout cela avait quitté son cœur.

Enfin, c'est ce qu'elle pensait jusqu'à ce que, à peine rentrée dans le batiment, sa carapace sensorielle explose, laissant toutes les émotions contradictoires refoulées depuis cinq minutes refaire surface et la submerger. Alors, elle ne put empêcher ses larmes de couler irrégulièrement sur ses joues.

Sa première envie fut d'appeler Alison... ou Jean... ou les deux !

Mais, alors qu'elle avait lentement glissé jusqu'au sol, son sac, qu'elle avait apparement attrapé avant de sortir de la voiture, mollement posé à côté d'elle, pleurant comme jamais, une main s'était doucement posé sur son épaule.

Willa sursauta et leva des yeux affolés vers la personne à qui appartenait la main.

L'adolescente n'avait même pas pensé une seconde que quelqu'un puisse être... où était elle d'ailleurs ? Elle observa brièvement les alentours.

Sans s'en rendre compte, ses pas l'avait guidé à l'intérieur de l'internat. Elle devait se trouver dans la salle principale, le hall ou la salle d'accueil... Ses idées étaient toutes embrouillées et Willa n'arrivait pas à tenir une réflexion plus de quelques secondes sans qu'elle ne se mette à divaguer.

Elle arrêta donc là son observation et regarda une nouvelle fois la personne debout à côté d'elle. Une femme... Brune... Qui paraissait jeune... Willa avait les yeux trop embués pour distinguer plus clairement la silhouette qui se tenait là.

Elle essaya de se calmer, s'essuyant les yeux plusieurs fois et reniflant fréquemment. Elle regarda encore une fois la femme, qui s'était désormais accroupie auprès de la jeune fille. Elle vit ses lèvres bouger, mais aucun son n'allait avec. Un peu paniquée, elle se rendit compte que la femme chuchotait pour ne pas l'effrayer et que Willa était trop "sous le choc" pour pouvoir l'écouter. Elle se calma davantage et cette fois elle entendit clairement la voix apaisante lui murmurer doucement :

- Chuuut... chuuut... voilà... calme toi... Viens là...

La femme prit tendrement Willa dans ses bras et la força presque à poser sa tête contre son épaule, comme le ferait une mère avec sa fille. Finalement, Willa se laissa faire et ferma les yeux. Elle ne connaissait pas la femme mais elle n'avait pas peur. Elle inspirait la confiance. Elle resta ainsi, contre l'épaule de l'inconnue pendant quelques minutes, jusqu'à ce que la femme prenne la parole :

- Tu es Willa n'est ce pas ?

Cachant mal son étonnement, Willa hausse un sourcil et répondit d'une voix mal assurée :

- Oui...

- Je sais que c'est dur pour toi mais... Tu vas bientôt comprendre, ne t'inquiète pas...

Encore cette phrase... Quel était donc le terrible secret que tout le monde lui cachait ? Et pourquoi cette femme et son père seraient-ils au courant ? Encore une fois, Willa perdit le cours de ses pensées, sûrement à cause de la fatigue due à sa nuit presque blanche et à ses crises de larmes répétées...

Et elle ne pensa plus à cette phrase pleine de sous entendu...

- Qui êtes vous ?

- Je m'appelle Maïlana... Je suis la directrice de cet... internat... Bienvenu !

Et elle serra Willa un peu plus fort dans ces bras...

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Et voilà, Willa arrive enfin dans l'internat !

Je sais bien que l'histoire à été longue à commencer mais je préfère bien poser la situation des personnages, pour que se soit plus clair.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en votant/commentant !

Salut salut et bonne semaine à tous !

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