■ 69 ■
✅ 58, 61
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
Ok ! Je crois que j'ai la solution ! D'un doigt tremblant, je commence à entrer ma réponse quand la voix de ma petite sœur m'interpelle.
— Constance..., lutte-t-elle. Je ne peux pas...
— C'est bientôt fini ! J'y suis presque ! Encore quelques secondes !
Mais mes encouragements ne suffisent plus. La sueur fait reluire son visage et tout son corps tremble sous l'effort.
— Je suis désolée, murmure-t-elle à bout de souffle avant de se laisser tomber.
— NON ! PRUNELLE !
Devant moi, ma petite sœur se tord en tous sens, hurlant sa douleur. Pendant quelques secondes, je n'arrive pas à détacher mes yeux de ce terrible spectacle. Puis je finis par me reprendre. Il n'y a qu'un moyen de mettre un terme à toute cette merde sans nom.
Sans perdre plus de temps, je me jette sur l'écran et entre ma réponse que je valide immédiatement. Une grosse croix rouge me fait alors face.
Non. Ce n'est pas possible. Pas encore. Pas maintenant. Et pourtant l'énigme est toujours là, irrésolue, tandis que Prunelle continue d'être brûlée de toutes parts. Je ne me suis jamais sentie aussi impuissante. Saleté d'énigme !
— Il faut faire quelque chose ! s'exclame Amaury.
Sur le sol de la pièce, Prunelle se tortille en poussant des cris inhumains.
— Sans blague ! T'as eu l'idée tout seul ?
— J'essaie juste d'aider, se met-il à grommeler.
— Alors fais-le !
Mon petit ami m'adresse un regard de reproche mais je suis trop préoccupée pour m'en soucier. De plus en plus de brûlures recouvrent le corps de ma sœur. Sa vie ne dépend plus que d'une énigme que je suis incapable de résoudre.
— Je vais sauter, m'annonce soudain mon copain.
Je l'observe sans un mot. Il est sérieux là ? Il y a au moins dix mètres de hauteur entre nos plateformes et le sol. Tout ce qu'il va réussir à faire, c'est se casser une jambe.
— Si je tombe correctement, je devrais m'en sortir, affirme-t-il.
— Ok... Et ensuite, c'est quoi le plan ? Te faire brûler à vif toi aussi ?
— Tu as une meilleure idée peut-être ?
Bien évidemment, ce n'est pas le cas. Et je vois qu'Amaury s'inquiète réellement pour Prunelle. Il tente de l'aider et tout ce que je trouve à faire c'est l'insulter. Je crois bien que la panique me rend encore plus exécrable que d'habitude.
— Désolée, je suis juste un peu à cran. Je...
Attends. Pourquoi c'est si silencieux d'un coup ?
— Prunelle ?
J'avale difficilement ma salive et me penche en avant. Ma petite sœur est recroquevillée sur le sol, inerte. Les lasers ont disparus.
— Prunelle !
Au même moment, les quatre estrades aux angles de la pièce se mettent à lentement descendre. Ma plateforme atteint à peine le sol que je m'élance déjà vers Prunelle. Son corps frêle est couvert de cloques. Je la soulève avec précaution et m'empare de son visage que j'examine avec effroi.
Ses traits sont crispés de douleur et ses yeux exorbités laissent clairement voir une trace de brûlure à la place de sa pupille. Je sens les larmes me monter alors que mon pouce efface le filet de sang qui s'échappe de son nez.
— Non. Non. Non, non. Prunelle...
Les sanglots arrivent en même temps que la prise de conscience. Le cœur de ma petite sœur ne bat plus. Je l'ai tuée. Bordel, c'est moi qui l'ai tuée. Mon étreinte se resserre sur le petit corps inerte alors qu'Amaury s'agenouille à notre niveau.
— Est-ce qu'elle est... ?
Mais le rouquin n'a pas besoin de finir sa question. Sans rien dire, il vient caresser la joue de Prunelle puis se tourne vers moi avec tristesse.
— Je suis désolé.
Sa main parcourt mon dos dans un geste de consolation mais mes yeux ne veulent pas quitter le visage rond de ma petite sœur. C'était peut-être une petite emmerdeuse pleurnicharde, mais c'était la mienne. Je n'arrive pas à croire que je l'ai laissée mourir aussi facilement...
— C'est de ma faute.
— Tu as fait tout ce que tu pouvais, tente de me conforter Amaury. Le véritable coupable est le connard qui a décidé d'enfermer une gamine de douze ans ici.
— Amaury a raison, acquiesce le binoclard. Je suis sincèrement navré pour ta sœur mais cela ne sert à rien de pleurer. Ce qui est arrivé n'est la faute d'aucun entre nous et, si on ne trouve pas rapidement un moyen de sortir de ce labyrinthe, notre sort ne sera pas plus heureux que le sien.
Il me faut quelques secondes pour assimiler ses paroles. J'espère qu'il n'est pas sérieux.
— Tu veux que j'abandonne ma sœur là, comme une vieille chaussette ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?
— Porter son corps ne changera pas son état mais cela diminuerait grandement tes chances de survie, et les nôtres par la même occasion.
Il n'en faut pas plus pour me faire monter la moutarde au nez. Des envies de meurtre à l'esprit, j'essuie les larmes sur mes joues, place Prunelle dans les bras Amaury puis me tourne vers le délégué.
— Je vais te montrer un truc qui va grandement diminuer tes chances de survie.
Mon poing part tout seul et le garçon n'oppose aucune résistance. La puissance du coup lui fait perdre pied mais il se contente de se redresser et me dévisage sans ciller.
— J'ai raison et tu le sais très bien, m'interpelle-t-il calmement en essuyant sa lèvre ensanglantée.
Ma main se lève à nouveau, prête à frapper, mais se stoppe en plein élan. Une vague de respect envers le garçon m'envahit en comprenant qu'il ne partira pas sans moi. Son regard se plante profondément dans le mien et chacun de ses mots résonnent avec une sincérité déstabilisante. Et je sais alors que le garçon comprend ma situation et parle en connaissance de cause.
— Je sais que c'est très difficile de perdre un proche aussi brutalement, de se sentir coupable, mais à quoi ça sert si tu meurs ici aussi ? Si tu veux pouvoir rendre hommage à ta sœur et arrêter les créateurs de cette folie, il faut d'abord réussir à sortir d'ici en vie.
Je n'arrive pas à croire que je pense ça mais Monsieur le délégué a raison. La meilleure chose que je puisse faire pour Prunelle, c'est de réussir à m'échapper de ces putains de cubes et attraper le connard d'architecte qui a créé cet enfer.
— Et ça, on en fait quoi ? demande Amaury en pointant une boite cubique aux pieds de Prunelle.
Celle-ci n'a pas l'air plus grande qu'un bol et, à l'instar des murs de ce satané labyrinthe, semble fait d'une matière blanche et lisse, toute droite sortie d'un film de science-fiction.
— Elle était par terre quand on est arrivé. Prunelle a voulu la ramasser mais les ballons ont commencé à éclater.
Effectivement une vingtaine de ballons de baudruche éclatés jonchent le sol de la pièce. Comment ne les ai-je pas vus avant ?
— Elle ne l'a pas ouverte donc, conclut Tomichou.
Le garçon entreprend alors de ramasser le curieux cube blanc mais est aussitôt stoppé par Amaury.
— T'es sûr de vouloir faire ça ? C'est peut-être un piège...
Il n'a pas tort. Qui sait ce que renferme cette chose ? Mais le binoclard ne semble pas du même avis.
— D'après ce que vous m'avez raconté, cette pièce entière était un piège finement élaboré, déclare-t-il sans ciller. Je ne pense pas que le créateur de cet endroit aurait placé un deuxième piège au même endroit et ainsi risqué de ruiner l'effet du premier. En tout cas, je suis prêt à prendre le risque.
À ces mots, Tomichou nous lance un dernier regard puis, sans un bruit, s'empare de la boite. Son silence et son air surpris ne manquent pas d'éveiller ma curiosité. Est-ce bon signe ? Allons-nous enfin avoir des informations sur où nous sommes et comment en sortir ? Ou pourquoi on s'est retrouvé ici ? Pourquoi nous ? Pourquoi une bande de lycéens sans histoires ? Et pourquoi Prunelle est-elle également là ?
— Alors ? demande Amaury avec une impatience non retenue.
Pour toute réponse, Tomichou soupire fortement. Dans ses mains, le cube est toujours intact.
— Impossible de l'ouvrir. Tu veux essayer ?
Mon petit-ami attrape l'objet au vol et le pèse rapidement dans sa main avant de l'analyser plus en détails. Puis il tente à son tour de l'ouvrir, le tournant et le retournant dans tous les sens. Personne n'objecte quand il propose de carrément balancer le petit cube contre le sol. Malheureusement, l'étrange objet reste fermé.
Je le ramasse à mon tour, curieuse. Il n'est ni trop léger, ni trop lourd et rien ne permet d'affirmer que quelque chose se trouve à l'intérieur.
— Ce n'est peut-être pas censé s'ouvrir.
Peut-être que c'est l'objet lui-même qui est important et non ce qu'il renferme. Et s'il pouvait être utilisé comme une sorte de clé ? Des milliers de questions affluent dans mon esprit. Cependant, avant que l'un d'entre nous puisse interroger la petite brune, une dalle de la pièce coulisse pour révéler un nouveau passage.
-■-
Tomichou s'aventure en premier, suivi de près par Amaury. Je jette un dernier coup d'œil en arrière au corps de Prunelle, soigneusement allongé au centre de la pièce, avant de les suivre. Sans grande surprise, nous nous retrouvons dans une nouvelle pièce blanche et cubique. Chose plus surprenante, rien ne se passe. Absolument rien. La pièce est vide. Aucun objet suspect ni aucun écran qui s'allume.
— Qu'est-ce que ça veut dire ? Il n'y a pas d'épreuve ?
— Je ne suis pas sûr, me répond Tomichou en inspectant minutieusement les murs.
— Attendez ! s'écrit soudain mon petit ami. Quelque chose cloche. J'ai l'impression que... le plafond se rapproche.
Non mais il a fumé ou quoi ? On le remarquerait quand même si les murs s'avançaient ! Pourtant je finis aussi par le voir. Petit à petit, le plafond gagne du terrain et se rapproche indéniablement de nous. L'avancée a beau être douce, si nous ne trouvons pas un moyen de sortir de cette pièce, ça ne sera pas beau à voir.
— Cherchez partout ! ordonne le délégué. Il doit bien y avoir une sortie quelque part.
Il n'a pas besoin de le dire deux fois : chacun se dirige vers un côté de la pièce et se met à parcourir véhément les murs dallés. J'espère bien que l'hispanique a raison parce que c'est hors de question que je finisse en purée !
La salle n'est déjà plus qu'à la moitié de sa hauteur d'origine quand un cri d'espoir retentit.
— Là ! nous appelle Amaury. Le plafond !
— On sait déjà que le plafond descend. Tu viens de te réveiller ou qu-
La fin de ma phrase se perd dans le silence. Mais c'est qu'il a raison le benêt ! La sortie est dans ce putain de plafond ! Tomichou est d'ailleurs déjà en train d'en inspecter l'intérieur.
— Vite ! Dépêchez-vous ! nous lance-t-il, courbé en deux.
Amaury atteint à son tour l'étroit passage tandis que je tente de les rejoindre le plus rapidement possible. Bien évidemment, c'est moi qui suis la plus éloignée de la sortie. Et être à quatre pattes n'est pas le moyen le plus rapide de s'avancer.
— Vas-y en premier, conseille Amaury au délégué. Ne t'inquiète pas, je vais aider Constance.
Les pieds de l'hispanique hésitent un instant puis disparaissent de mon champ de vision et le visage de mon petit ami se baisse à ma hauteur. Alors que je rampe de toutes mes forces dans sa direction, sa tête s'abaisse sous le plafond et sa main se tend devant moi. Mais qu'est-ce qu'il fout cet idiot ? S'il m'attend, on va tous les deux finir en pâté pour chien !
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
À vous de choisir...
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
[Lui dire de monter sans attendre]
Direction le 73.
OU
[Accepter son aide]
Direction le 74.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top