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Cette fois c'est la bonne ! Quand je me retourne, Clauporte a déjà résolu son énigme supplémentaire et certainement celle d'Amaury car les lasers s'éteignent enfin. Dieu merci !
Au même moment, les quatre estrades aux angles de la pièce se mettent à lentement descendre, nous permettant d'enfin atteindre le niveau du sol. Le dernier faisceau s'efface à peine que je m'élance déjà vers Prunelle. La pauvre enfant s'écroule sur place, visiblement à bout. Je la serre dans mes bras tandis qu'elle se met à sangloter contre ma poitrine.
— C'est bon, tout va bien, c'est fini.
— Elle est blessée ? s'empresse de demander Amaury en s'agenouillant à notre niveau.
Je prends le temps d'examiner ma sœur. Elle est en nage et tremble encore mais aucune trace de blessure visible. Je crois qu'elle est surtout sous le choc et fatiguée. Rassurée, j'observe avec une certaine tendresse Amaury utiliser un bout de son t-shirt pour éponger la sueur sur le front de Prunelle.
— Tom ? s'étonne soudain Clauporte, me faisant sursauter.
Sans trop comprendre, je tourne la tête à droite pour suivre son regard. Une silhouette est étendue à l'angle de la pièce. L'adolescent se redresse avec difficulté et se frotte le genou alors que le passage derrière lui se referme. Puis ses yeux parcourent la salle et se posent finalement sur nous.
Quand il s'avance enfin, son pas est calme et ses traits cruellement austères.
— Tom ! s'exclame l'asiatique en courant dans sa direction. Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Deux pupilles d'un bleu profond fusent sur moi, pleines de colère froide et de déception.
— À moins que ma définition du mot « coopération » soit complétement erronée, il semblerait que ma coéquipière se soit sauvée sans se soucier de mon sort.
Je ne suis pas particulièrement fière de ma décision, mais cela m'a tout de même permis d'arriver à temps pour empêcher Prunelle de bouger. Rien que pour ça, je ne regrette pas mon choix. Et puis, si Tomichou est là maintenant, c'est qu'il s'en est très bien sorti tout seul au final.
— Certes, acquiesce-t-il quand je lui fais remarquer ce dernier point. Ce n'était pas évident mais j'ai réussi à trouver une faille dans le mécanisme. Quoi qu'il en soit, ce n'était clairement pas grâce à toi.
En baissant la tête, je remarque qu'il ne porte plus de chaussures. Ses pieds ne sont plus couverts que par des chaussettes épaisses de couleur grises. Son regard analyse à nouveau la pièce jonchée de restes de ballons avant de finir sa course sur ma petite sœur.
— À défaut de savoir coopérer, vous pouvez peut-être me dire ce qu'il s'est passé ici ?
Clauporte se donne à cœur joie de lui compter la mésaventure de Prunelle, sans oublier de préciser que l'absence du délégué n'a fait que jouer en notre défaveur et allonger le supplice de ma sœur. Je soupire, prête à entendre le garçon me lancer un « bien fait » ou « tu l'as bien cherché ». Pourtant, Tomichou ne fait rien de tel. Au contraire, il s'approche de nous et, d'une voix posée, s'adresse directement à ma sœur.
— Prunelle, c'est ça ?
À l'entente de son prénom, Prunelle lève ses grands yeux humides en direction du garçon.
— C'est à toi ? la questionne-t-il alors en désignant une boite cubique au sol.
Celle-ci n'a pas l'air plus grande qu'un bol et, à l'instar des murs de ce satané labyrinthe, semble fait d'une matière blanche et lisse, toute droite sortie d'un film de science-fiction. Prunelle cligne plusieurs fois des yeux, essuie ses larmes puis secoue vivement la tête.
— Elle était par terre. Quand j'ai voulu la ramasser, les ballons ont tous éclatés.
Effectivement, une vingtaine de ballons de baudruche éclatés jonchent le sol de la pièce. Comment ne les ai-je pas vus avant ?
— Puis Amaury est arrivé et m'a dit de ne plus bouger.
— Et tu t'en es sortie comme une championne ! lui sourit le rouquin en lui pinçant la joue.
— Tu ne l'as pas ouverte donc ? conclut Tomichou.
De nouveau, Prunelle répond par la négative. Le garçon entreprend alors de ramasser le curieux cube blanc mais est aussitôt stoppé par Madame je-sais-tout.
— Ne fais pas ça ! C'est peut-être un piège !
Pour une fois, elle n'a peut-être pas tort. Qui sait ce que renferme cette chose ? Mais le binoclard ne semble pas du même avis.
— D'après ce que vous m'avez raconté, cette pièce entière était un piège finement élaboré, déclare-t-il sans ciller. Je ne pense pas que le créateur de cet endroit aurait placé un deuxième piège au même endroit et ainsi risqué de ruiner l'effet du premier. En tout cas, je suis prêt à prendre le risque. Mais tu as bien évidemment le droit de t'éloigner pour plus de sécurité.
À ces mots, un silence s'installe. Tomichou observe patiemment sa camarade, comme pour lui laisser le temps de se décider. Que ce soit par peur de décevoir son voisin de table ou de passer pour une mauviette, Clauporte reste figée sur place. Un soupçon d'angoisse est gravé sur son front.
Puis, sans un bruit, le délégué s'empare de la boite. Son silence et son air surpris ne manquent pas d'éveiller ma curiosité. Est-ce bon signe ? Allons-nous enfin avoir des informations sur où nous sommes et comment en sortir ? Ou pourquoi on s'est retrouvé ici ? Pourquoi nous ? Pourquoi une bande de lycéens sans histoires ? Et pourquoi Prunelle est-elle également là ?
— Alors ? demande Amaury avec une impatience non retenue.
Pour toute réponse, Tomichou soupire fortement. Dans ses mains, le cube est toujours intact.
— Impossible de l'ouvrir. Tu veux essayer ?
Mon petit-ami attrape l'objet au vol et le pèse rapidement dans sa main avant de l'analyser plus en détails. Puis il tente à son tour de l'ouvrir, le tournant et le retournant dans tous les sens. Clauporte est la seule à objecter
quand il propose de carrément balancer le petit cube contre le sol. Malheureusement, l'étrange objet reste fermé.
Je le ramasse à mon tour, curieuse. Il n'est ni trop léger, ni trop lourd et rien ne permet d'affirmer que quelque chose se trouve à l'intérieur.
— Ce n'est peut-être pas censé s'ouvrir.
Peut-être que c'est l'objet lui-même qui est important et non ce qu'il renferme. Et s'il pouvait être utilisé comme une sorte de clé ?
— C'est un activateur.
En un instant, tous les regards sont rivés sur l'asiatique qui affiche un air de surprise.
— Je-je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, clame-t-elle en agitant les mains devant elle avec affolement. Ou plutôt, je ne sais pas comment je sais ça. Mais je crois que cette... chose est importante.
Des milliers de questions affluent dans mon esprit. Cependant, avant que l'un d'entre nous puisse interroger la petite brune, une dalle de la pièce coulisse pour révéler un nouveau passage.
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Tomichou s'aventure en premier, suivi de près par l'asiatique. Amaury est le troisième à franchir le passage, Prunelle pratiquement scotchée à lui. Je jette un dernier coup d'œil en arrière avant de les suivre.
Sans grande surprise, nous nous retrouvons dans une nouvelle pièce blanche et cubique. Chose plus surprenante, rien ne se passe. Absolument rien. La pièce est vide. Aucun objet suspect ni aucun écran qui s'allume.
— Qu'est-ce que ça veut dire ? Il n'y a pas d'épreuve ?
— Je ne suis pas sûr, me répond Tomichou en inspectant minutieusement les murs.
— Et si on en profitait pour parler de ce cube ? propose Amaury. Ou du fait que tu sembles en savoir bien plus que tu ne le dises, Cheng.
L'asiatique pâlit.
— Je ne sais pas, je vous jure ! J'ai peut-être déjà vu cet objet quelque part mais impossible de m'en souvenir. Tout ce que je sais c'est que, quand je l'ai vu, le premier mot qui m'est venu à l'esprit c'est « activateur ».
Difficile à croire mais, après tout, impossible pour aucun d'entre nous de se souvenir de comment on a atterri ici alors pourquoi pas. Son subconscient a peut-être réussi à retenir quelque chose. Quelque chose qu'on a essayé de nous faire oublier.
— Activateur de quoi au juste ? Tu as dit que c'était important. C'est la clé pour sortir d'ici ?
Le délégué doit en venir à la même conclusion car il inspecte la boite qu'il tient toujours dans les mains avec grand intérêt. Malheureusement, l'asiatique secoue la tête.
— Aucune idée.
— Attendez ! s'écrit soudain mon petit ami. Quelque chose cloche. J'ai l'impression que... le plafond se rapproche.
Non mais il a fumé ou quoi ? On le remarquerait quand même si les murs s'avançaient ! Pourtant je finis aussi par le voir. Petit à petit, le plafond gagne du terrain et se rapproche indéniablement de nous. L'avancée a beau être douce, si nous ne trouvons pas un moyen de sortir de cette pièce, ça ne sera pas beau à voir.
— Cherchez partout ! ordonne le délégué. Il doit bien y avoir une sortie quelque part.
Il n'a pas besoin de le dire deux fois : chacun se dirige vers un côté de la pièce et se met à parcourir véhément les murs dallés. J'espère bien que l'hispanique a raison parce que c'est hors de question que je finisse en purée !
La salle n'est déjà plus qu'à la moitié de sa hauteur d'origine quand un cri d'espoir retentit.
— Là ! nous appelle Prunelle. Le plafond !
— On sait déjà que le plafond descend. Tu viens de te réveiller ou qu-
La fin de ma phrase se perd dans le silence. Mais c'est qu'elle a raison la crevette ! La sortie est dans ce putain de plafond ! Clauporte est d'ailleurs déjà en train de grimper à l'intérieur avec l'aide de Tomichou.
— Vite ! Dépêchez-vous ! nous lance-t-il, courbé en deux.
Les deux garçons hissent ma sœur à l'intérieur de l'étroit passage tandis je tente de les rejoindre le plus rapidement possible. Bien évidemment, c'est moi qui suis la plus éloignée de la sortie. Et être à quatre pattes n'est pas le moyen le plus rapide de s'avancer.
J'entends l'asiatique crier :
— Tom ! Qu'est-ce que tu attends ?
— Vas-y en premier, conseille Amaury au délégué. Ne t'inquiète pas, je vais aider Constance.
Les pieds de l'hispanique hésitent un instant puis disparaissent de mon champ de vision et le visage de mon petit ami se baisse à ma hauteur. Alors que je rampe de toutes mes forces dans sa direction, sa tête s'abaisse sous le plafond et sa main se tend devant moi. Mais qu'est-ce qu'il fout cet idiot ? S'il m'attend, on va tous les deux finir en pâté pour chien !
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À vous de choisir...
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[Lui dire de monter sans attendre]
Direction le 73.
OU
[Accepter son aide]
Direction le 71.
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