■ 46 ■
✅ 158, 159, 160
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
Au fur et à mesure que la barque avance, la silhouette du phare se précise et s'agrandit. J'ai l'impression que l'étincelle d'espoir dans mon cœur fait de même alors que je garde les yeux rivés sur l'objectif.
Enfin, mes pieds se posent sur les rochers qui entourent la structure et je sens le sol tanguer sous moi. Mes jambes tremblent et ma tête tourne, comme si j'étais prise d'un vertige. En quelques secondes, je me retrouve à quatre pattes sur le sol, les tempes en feu. Prunelle, elle, sautille hors de la barque comme si de rien n'était.
Je finis tout de même par me stabiliser et nous marchons ensemble en direction du phare. Mes pas se font de plus en plus rapides alors que nous approchons de la porte. J'imagine déjà la tête du gardien du phare quand il nous apercevra. Même s'il ne parle pas notre langue, il comprendra que nous avons besoin d'aide, n'est-ce pas ?
Le cœur palpitant, je tourne la poignée de la porte puis me fige soudain. Là, à la place que ce qui aurait dû être l'entrée du phare, se trouve un portail lumineux. Encore un. Qu'est-ce que cela veut dire ? Ne sommes-nous pas sorties du Cube ?
Pas tout à fait sûre de comprendre ce qu'il se passe, je me tourne vers Prunelle. Elle est aussi confuse que moi. Autour de nous, la mer s'agite, venant se fracasser en écume contre les rochers qui bordent le phare. Nous n'avons nulle autre part où aller. Quel autre choix avons-nous ?
Notre espoir anéanti, nous décidons donc de traverser la barrière bleutée.
Un sentiment de défaite s'empare de moi en reconnaissant les dalles blanches qui nous entourent. Retour à la case départ. En observant mes vêtements, je constate avec étonnement qu'ils sont de nouveaux secs. Toute trace de mon aventure maritime évaporée.
Sous nos yeux, la pièce s'éclaire finalement sous un concert de grésillements.
Nous nous trouvons dans une longue salle au bout de laquelle se tient un cube de taille humaine. Une porte semble se découper sur l'une des faces. Surprise par cette vision, ce n'est que quelques minutes plus tard que je remarque qu'un pilier à l'apparence familière trône au centre de la pièce. Il semble identique en tous points à celui qui cachait un garde-manger.
Un moment de silence s'installe alors que chacune semble en venir à la même question : que se passe-t-il si nous n'avons aucun cube à insérer ? Même si nous en avions un, on ne refera pas deux fois la même erreur.
D'un commun accord, nous ignorons le pilier et nous dirigeons vers l'étrange porte. Elle ne possède aucune poignée et l'interstice qui la sépare du reste du grand cube est trop fin pour espérer forcer son ouverture. Cela ne nous empêche pas de tester.
Nous entreprenons d'analyser le reste de la structure à la recherche d'un indice ou d'un bouton secret. Cependant, après de longues minutes de recherches, nous sommes bien forcés de nous rendre à l'évidence. La seule chose avec laquelle il est possible d'interagir dans la pièce est le pilier comportant une encoche carrée. Sauf que nos mains sont vides. Étions-nous censés récupérer un cube sur notre chemin ?
Peu importe la réponse. Nous ne pouvons plus faire demi-tour. Il semblerait que nous soyons coincés dans cette pièce.
Je soupire :
— Je suppose qu'on n'a rien de mieux à faire pour l'instant qu'attendre et se reposer.
Visiblement fatiguée elle aussi, Prunelle ne tarde pas à se blottir contre moi et je dépose un baiser un sommet de son crâne. Après tout ce que nous venons de vivre, cela me semble presque irréel.
L'idée de sortir un jour de ce labyrinthe infernal me semble si loin à présent. Pourtant, je suis soulagée. Soulagée de ne pas être seule et que ma petite sœur ait survécu, au moins. Malgré nos différents, je ne souhaiterais la perdre pour rien au monde. Et même si je dois finir mes jours enfermée ici, tout ira bien tant qu'on sera ensemble. J'en suis persuadée.
— Constance ?
Je penche doucement la tête, plongeant mes yeux avec tendresse dans ceux à moitié endormis de Prunelle.
— Tu crois qu'Amaury est bien là où il est ?
À ces paroles, un grésillement attire mon attention. Un compte à rebours vient de s'afficher au-dessus de la porte close. Le bruit inquiète Prunelle qui s'agrippe à mon bras avec force.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce qu'on va mourir ?
Je l'enlace, impuissante face à la situation.
— Non, ça va aller. Quoi qu'il arrive, on ne se quitte pas.
Je sens les larmes me monter aux yeux quand Prunelle enfonce un peu plus son visage contre mon torse pour murmurer un « je t'aime ».
— Je t'aime aussi, petite sœur.
Nous échangeons un dernier sourire avant que le compte n'atteigne zéro. C'est alors que tout s'arrête. Incapable de bouger, je ne peux qu'observer devant moi ma sœur paralysée, comme un arrêt sur image. Quelque chose dans ses yeux s'éteint, ne laissant face à moi qu'un mannequin sans vie qui me sourit.
Avant même que j'ai me temps d'assimiler la bizarrerie de la chose, ma conscience me quitte et tout devient noir.
SESSION TERMINÉE.
LA SOCIÉTÉ A.I.TECH VOUS REMERCIE D'AVOIR UTILISÉ LE CUBE.
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
Bravo ! Vous avez atteint la fin du Cube !
Enfin, une fin...
■:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::■
[Finir votre aventure]
Direction le chapitre Conclusion !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top