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✅ 19, 20, 21

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— Je reste avec Amaury ! s'exclame Clauporte en venant s'immiscer entre lui et moi.

Mes yeux s'arrondissent de stupeur. Je rêve ou cette peste essaie de me piquer mon copain ? Mais apparemment je dois être la seule scandalisée par ce revirement de situation car Amaury se contente de reste bouche-bée tandis que le délégué hoche sensiblement la tête en signe d'approbation.

— Très bien, fait-il.

— Très bien ? Comment ça, très bien ? Non ! Pas très bien ! Pas très bien du tout même ! Je ne suis absolument pas d'accord ! Hors de question que je laisse Amaury avec ce foutu cloporte ! Plutôt crever !

— Eh bien, vas-y, personne ne t'en empêche, me nargue la première de la classe en enroulant son bras autour de celui d'Amaury qui la repousse immédiatement.

— Je préfère rester avec ma copine, déclare-t-il enfin.

— On ne sait pas du tout ce qui nous attend et séparer les talents serait plus judicieux, argumente alors l'autre binoclard. Qu'allez-vous faire si vous tombez sur une énigme ?

J'hésite un instant. Je sais que je ne devrais pas. Après tout, je m'entends bien mieux avec Amaury et celui-ci a prouvé avec brio qu'il était bien utile face au danger. Pourtant, le délégué n'a pas tort : le but de la coopération est d'unir nos différents talents. J'aurais donc plus à gagner en faisant équipe avec quelqu'un qui possède un caractère et une logique opposés.

Mais Amaury, lui, est catégorique :

— Tu insinues qu'on est trop stupides pour résoudre une énigme ? Je te signale que si c'était le cas, ton adoratrice aux yeux bridés ne serait plus de ce monde. C'est plutôt vous qui avez besoin de nous pour vous défendre !

Cela ne semble pas impressionner Tomichou qui pousse un soupir d'exaspération :

— Faites comme vous voulez, abandonne-t-il finalement en se dirigeant vers le passage de gauche.

Arborant un sourire victorieux, Amaury me fait alors signe de le suivre en direction du passage de droite. J'hésite encore quand une alarme retentit soudain. Toute la pièce clignote en rouge alors que le chrono est en train de faire défiler les 30 dernières secondes. 

— Vite ! s'écrie Claudia en se dirigeant vers l'entrée de droite, poussant Amaury avec elle au passage.

Sans réfléchir plus longtemps, mes pieds se mettent à courir à vive allure et une main me saisit le poignet avec fermeté alors que le sol de la pièce commence à se dérober sous mes pieds. Deux secondes plus tard, je me retrouve suspendue dans les airs, à quelques mètres seulement de plusieurs dangereuses rangées de pics métalliques.

— Constance !

J'entends la voix d'Amaury m'appeler de l'autre côté de la pièce tandis que, devant moi, étalé de tout son long dans l'entrée du passage de gauche, le délégué me tient de ses deux mains. Je n'ai pas le temps de réaliser la situation que le garçon me hisse à sa hauteur. J'accepte son aide sans rechigner et observe avec effroi la mort certaine à laquelle je viens d'échapper.

Alors que je comprends enfin ma chance, les dalles se referment devant mes yeux et je sens mes jambes me lâcher. Me voilà enfermée avec comme seule compagnie ce binoclard de Tomichou. Ô joie !


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— Rien de cassé ? me parvient la voix du délégué.

Le souffle court et le corps encore tremblant, j'inspire une dernière grande bouffée d'air avant d'ouvrir les yeux.

Mon camarade est assis face à moi, adossé au mur opposé. Nous échangeons un regard silencieux durant lequel je peux parfaitement percevoir les battements de mon cœur qui ralentissent peu à peu. Bon sang ! J'ai bien cru y rester...

— Merci.

J'observe avec intérêt les sourcils de l'hispanique s'arquer d'étonnement puis sa tête se tourner en même temps qu'il hausse ses épaules.

— Pas besoin. N'importe qui aurait fait la même chose.

— Je n'en suis pas si sûre...

Je suis même certaine que si le Clauporte avait été à sa place, elle n'aurait pas levé le petit doigt. Enfin, le fait est qu'après tout ce que j'ai pu dire sur lui, Tomichou aurait tout aussi bien pu me laisser crever et il ne l'a pas fait. Hourra pour moi ! Et pour l'humanité ?

— On ferait mieux de se dépêcher si on veut réussir à retrouver les autres.

Le délégué joint le geste à la parole en se levant, les yeux rivés vers un pan sombre de la pièce. Je grommelle.

— Tu parles de la petite peste qui s'est barrée avec MON copain ? J'espère bien qu'elle va survivre rien que pour que je puisse la trucider.

— Tu n'as jamais l'impression d'exagérer un peu ?

Faisant fi des rires de mon camarade, je commence à me redresser mais une blessure au mollet me lance subitement.

— Ça va aller ? s'inquiète Tomichou en me tendant une main. 

Je considère un instant l'offre. Est-ce une offre de paix ou un nouveau moyen d'affirmer sa supériorité ? Il berne peut-être les autres avec ses airs de gentil garçon, toujours poli et bienveillant, mais pas moi. C'est trop louche.



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À vous de choisir...

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[Accepter son aide]

Direction le 32.


OU

[Se relever seule]

On se retrouve en 33.

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