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Retenant mon souffle, j'entreprends de me tourner lentement pour suivre son regard. D'abord, je ne vois que des troncs couverts de lianes et de grandes feuilles vertes de la taille d'un skateboard. Puis Claudia s'approche lentement pour soulever une des feuilles et c'est alors que je les vois : de larges traces de lacération abimant ce qu'il reste d'écorce sur les arbres. Oh, purée.
Une vague de sueurs froide m'envahit alors que je me tourne vers ma camarade. Celle-ci me fait signe de ne pas bouger. Je déglutis fortement. J'ai jamais été très forte au un, deux, trois, soleil.
Des craquements se font entendre. Ma tête se tourne en direction du bruit à une telle vitesse que je me tords presque le cou. J'ai juste le temps d'apercevoir des branches s'affaisser avant qu'une masse sombre surgisse d'entre les feuilles.
Paralysée par la peur, je ferme les yeux et sens Clauporte se réfugier derrière moi en poussant un cri d'effroi. Nous restons plantées ainsi pendant ce qui me parait être une éternité mais c'est finalement une voix familière qui nous appelle.
— Claudia ? Constance ? C'est vous ?
Surprise, j'ouvre les yeux pour me retrouver face au délégué. Le souffle court et les yeux plissés dans un effort de concentration, il nous scrute d'un air perdu. Je comprends alors qu'il ne doit pas y voir grand-chose sans ses lunettes. Ce qui explique également son état plutôt déplorable.
Plusieurs petites feuilles et brindilles ont trouvé refuge dans ses cheveux. Sa chemise bordeaux, dont la plupart des boutons ont été arrachés, laisse entrapercevoir un débardeur plus très blanc. Et les coutures au niveau de son épaule gauche menacent de laisser tomber la manche entière à tout moment. Quant à son pantalon, de la boue le couvre des genoux aux pieds, preuve de ses nombreuses chutes dans la terre humide de la jungle.
— Oh mon Dieu, Tom ! s'écrit Clauporte en quittant le refuge de mon dos pour accourir vers le garçon. Tu vas bien ?
Sans attendre de réponse, elle part à la recherche d'une trace de blessure, soulevant ses bras et tournant sa tête sous tous les angles. Légèrement déboussolé, Tomichou se laisse faire tel un pantin et je sens ses yeux se poser sur moi sans être capable de me discerner correctement.
— Je pensais être dans un sale état mais je vois qu'il y a pire que moi.
À mes mots, le premier de la classe pince les lèvres dans un signe de mécontentement et je m'apprête à renchérir quand un rugissement résonne soudain, nous glaçant tous sur place. Avec toute cette histoire, j'avais complètement oublié la bête féroce qui a lynché ces pauvres troncs d'arbres avec ses griffes acérées. Et, apparemment, elle est encore dans les parages.
— Il nous a entendues crier, c'est sûr ! se met à couiner Clauporte.
Ses yeux fusent de droite à gauche à la recherche d'une cachette ou d'une issue. Quelques mètres plus loin, je crois apercevoir des feuillages frémir puis un rayon de soleil vient éclairer une parcelle de pelage roux tacheté de noir. Immédiatement, je me retourne vers mes deux compagnons.
— Courrez !
Je n'attends pas plus longtemps pour prendre mes jambes à mon coup et suis heureuse de voir les deux autres me suivre sans trop de délai. Malheureusement, la vision de Tomichou est loin d'être optimale et il ne tarde pas à se vautrer comme une crêpe. Quand je me retourne pour l'aider, je peux clairement apercevoir la silhouette d'un gros chat se rapprocher à vive allure.
Clauporte l'a elle aussi remarqué car ses yeux s'agrandissent avec une terreur indescriptible à la vision de l'animal. La main solidement refermée sur la main de Tomichou, je l'entraîne avec moi jusqu'à l'asiatique figée en plein milieu du chemin.
— Ne reste pas là, débile !
Ses yeux se posent sur moi et je peux voir une flamme de folie animer le noir de ses pupilles. Elle me regarde comme si elle venait d'être soudain touchée par la grâce divine.
— Je sais ! déclare-t-elle en écarquillant encore plus les yeux. Suivez-moi !
L'asiatique se met alors à sprinter vers une large étendue d'eau vaseuse. Elle est suicidaire ou quoi ?
— Ça sert à rien de courir avec un léopard à nos trousses ! ajoute-t-elle en se tournant vers nous. Il faut se cacher !
— Dans un marécage ?
Je la vois hésiter avant de placer un pied puis l'autre dans le liquide visqueux. Je sais que les chats ont peur de l'eau mais ça m'étonnerait que cela suffisent à arrêter un fauve affamé. À mon avis, on ferait mieux de grimper dans un arbre...
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À vous de choisir...
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[Suivre Claudia dans le marécage]
Direction le 135.
OU
[Grimper dans un arbre]
Allez en 136.
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