La fille aux quotas
31 : Amy, reveille-toi, le cours est fini.
Je sursaute et regarde autour de moi en essuyant la bave de princesse sur mon menton. Le prof divin est déjà parti.
Moi : Nooon ! Il était si beau !
Les larmes me montent aux yeux. Je dois absolument le revoir, il en va de ma survie personnelle.
31 : Si tu le dis.
Moi : Tant mieux s'il n'est pas à ton goût, ça me laisse plus de chance.
31 : Amy, je ne suis pas gay.
Moi : ROBBY ! Et puis, bien sûr que si, sinon je ne pourrais pas être amie avec toi, ce ne serait pas correct.
31 : On n'est pas amis !
Il s'en va en courant. Sans doute parce qu'il a dépassé son nombre de répliques pour ces chapitres. Je hausse les épaules quatre fois avant de danser la Macarena.
Il commençait à me taper sur le système de toute manière.
J'envoie aussitôt un message à Alicia.
À : Alicia sans-soutif
Azi jcroi on devrait viré 31 il m'a grv souler
De : Alicia sans-soutif
Ok. C pa twa ki a mon soutien-gorge violet ?
À : Alicia la fouine
Tg. Je faisais koi hier ?
En attendant sa réponse, je quitte l'amphithéâtre. Dans le couloir, j'espère croiser le prof bg mais malheureusement il n'y a qu'une fille chelou.
Moi (triste) : Il est où ?
Fille bizarre : Désolée, mais ta chronique a un problème.
Moi (en sortant un couteau de sous ma robe) : PARDON ?
Elle chausse une paire de lunettes et je recule, effarée. Quelle créature étrange.
Fille myope : Bien sûr. Les quotas ma vieille. Tu n'as représenté aucune minorité.
Minorité ?
Moi (méchante et belle) : Je ne suis pas ta vieille, sale myope.
Blessée, elle se met à haleter de douleur avant de se redresser. Je dois admettre qu'elle possède le physique requis pour être la rivale.
Patiemment, elle ouvre son dictionnaire de satanistes et me fait lire la définition de minorité puis de stupide puis de carcajou.
Moi : C'est faux. Je les représente, les minorités.
Elle me regarde de haut en bas et je regrette d'être en robe de princesse : les princesses ne frappent pas. Ou plutôt, elle ne tuent pas.
Du coup je la frappe.
Moi : J'ai des origines du Poitou-Charente, du Loir-et-Cher, de la Côte d'Azur et du Nord-Pas-de-Calais. Donc niveau minorité et brassage culturel, j'assure.
Je ricane très très fort. Elle semble sur le point de répondre quelque chose mais je lui coupe la parole car je suis un esprit libre.
Moi : Et puis, il paraît qu'une personne de ma famille avait vécu un an en Corse.
Je souris. Difficile de faire plus original et exotique que ça.
Fille en PLS : Tu ne sais pas de quoi tu parles. Les quotas et les chiffres sont là ! Ils ne mentent pas eux ! Tu...
Moi (en la coupant car j'en ai juste rien à battre) : Tu t'appelles comment ?
Fille inférieure à moi : Jessica, la Parole de l'Évangile, et je vais être ta rivale.
Oh chic, enfin quelqu'un à détester !
Je lui jette un regarde méprisant et lui lance mon chewing-gum à la cerise dessus avant de tourner les talons.
Bon, il faut que je retrouve ce prof. Je vais devoir employer les grands moyens et sortir mes compétences d'enquêtrice. Parce que oui, j'ai un bac + 2 en stalk.
Et j'ai fini major de ma promo.
Même si nous étions deux.
Et que l'autre avait 12 ans.
Bref ! Ne nous attardons pas sur mon passé difficile, c'est trop dur d'en parler pour le moment.
J'accélère le pas. Ce faisant, je reçois en message. C'est sans doute Alicia, ou bien un célèbre réalisateur.
Mais à peine ai-je sorti mon téléphone dernier cri pour vérifier que je percute quelqu'un de plein fouet.
Je relève la tête, prête à user de mes insultes géniales (elles composent 40% de mes 120 mots de vocabulaire), mais ce que je vois me réduit au silence.
Moi : Tibulle ?
Tibulle (plus bg que dans mes souvenirs) : En chair et en plastique.
(NDA : juste un mot pour dire que ce chapitre faisait 666 mots avant que j'écrive cette note)
(par contre Tibulle il me soûle j'arrive pas à comprendre ce qu'il pense)
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